Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'Honorable

John McCallum, P.C., M.P.

Anciens Combattants Canada

à l’occasion du 40e Congrès biennal de la Légion royale canadienne

London (Ontario)
14/6/2004

Comparer au discours prononcé

Introduction

Merci, Allan, pour cette aimable présentation.

Je tiens d'abord à remercier Allan Parks, votre président sortant, qui a si bien représenté votre organisme et prodigué, aux représentants du Ministère et à moi-même, des conseils si judicieux. Je sais que cette tradition de leadership admirable se poursuivra quand vous élirez le nouveau conseil, plus tard au cours du congrès. Dans les mois à venir, Anciens Combattants Canada (ACC) continuera de compter sur votre collaboration - et vos conseils - pour affronter ses nouvelles priorités et ses nouveaux enjeux.

Et c'est ce dont je vais vous parler aujourd'hui, les priorités et les enjeux.

À bien des égards, la Légion et le Ministère oeuvrent dans le même domaine. En effet, votre responsabilité, tout comme la nôtre, est de faire tout ce que nous pouvons pour améliorer le sort des anciens combattants du Canada. Et notre enjeu - qui, je crois, est également l'un des vôtres - se pose comme suit :

Comment continuer de répondre aux besoins des anciens combattants traditionnels tout en répondant à ceux des anciens combattants actuels des Forces canadiennes?

Or, notre but est de servir les deux groupes de façon exemplaire.

L'enjeu

Je suis fier du fait que nous ayons jusqu'à présent réussi à être réceptifs tout à la fois aux besoins de ces deux groupes d'anciens combattants et aux besoins de leurs familles.

Le ministère des Anciens Combattants et le ministère de la Défense nationale - et j'ai eu le privilège de diriger tous les deux - ont, depuis quelques années, effectué des examens approfondis et élaboré une gamme de services visant à mieux répondre aux besoins des membres des Forces canadiennes et de leurs familles. Cependant, ces initiatives ont été entravées par un ensemble de programmes disparates qui nous a empêchés de toucher autant d'aspects que nous voulions.

En partie, parce que le stress et les contraintes qui sont imposés à nos militaires sont impérieux. Impérieux et complexes.

Considérez ceci. Depuis 1947, les Forces canadiennes ont exécuté 72 opérations internationales. Chaque jour, environ huit mille (8000) membres des Forces canadiennes - soit un tiers de la force déployable du Canada - se préparent ou participent à une mission à l'étranger ou en reviennent. Ces déploiements peuvent être longs et horriblement stressants.

Souvent, nos militaires rentrent au pays affligés de troubles physiques ou psychologiques très délicats, dont le traitement échappe aux solutions immédiates des soins médicaux et des pensions d'invalidité.

Quand ils s'enrôlent, la plupart des anciens combattants sont jeunes et en bonne forme, mais quand ils quittent le service, à l'âge moyen de trente-neuf (39) ans, bon nombre d'entre eux ne sont pas aussi en forme. Ils essaient de réintégrer la vie civile, alors que leurs problèmes de santé ne sont pas résolus et qu'ils passent d'un environnement très structuré à un qui ne l'est pas du tout. Par conséquent, ils se débattent tant bien que mal avec des problèmes de santé, de chômage, de perte de revenu et de mesures de soutien pour les personnes handicapées, tout en essayant de trouver un emploi en terrain inconnu. Il arrive que la dynamique familiale en souffre énormément.

La clientèle d'ACC qui vient des FC a augmenté de cinquante-huit pour cent (58 %) en trois ans, passant de vingt-trois mille six cents (23 600) en 2001 à trente-sept mille trois cents (37 300) en février 2004. Selon le rapport du Dr Peter Neary, dont je parlerai plus longuement, cette clientèle devrait s'élever à cinquante-huit mille (58 000) personnes d'ici 2013. À l'heure actuelle, ACC verse des pensions d'invalidité à environ sept pour cent (7 %) de l'ensemble des membres admissibles des FC, qui sont au nombre de quatre cent quatre-vingt-dix mille (490 000), et on s'attend à ce que pourcentage atteigne onze pour cent (11 %) d'ici cinq ans seulement.

Solutions - Premières étapes

C'est pourquoi nous avons mis sur pied, en septembre dernier, un Groupe de travail sur la modernisation des services et des programmes, chargé d'examiner nos activités. Nous avons tenu compte du côté humain de l'équation en considérant lesquels de nos programmes actuels répondent aux à ces nouveaux besoins et les programmes qui se révéleront nécessaires.

Par ailleurs, nous avons établi en octobre 2000, un conseil indépendant sous la gouverne du professeur Peter Neary, le Conseil consultatif des Forces canadiennes d'ACC. Ce conseil, où les anciens combattants sont bien représentés, a été chargé de nous donner des avis d'expert, et il nous a remis son rapport en mars dernier. Le Conseil recommande un remaniement complet de la façon dont les membres et les anciens combattants des Forces canadiennes sont indemnisés en cas de blessure, ainsi que l'élaboration d'un programme important d'avantages pour aider les anciens combattants des temps modernes à réintégrer la vie civile.

Le 4 mai 2004, je me suis engagé publiquement aux cinq nouveaux volets de programme suivants :

  1. des indemnités d'invalidité et des programmes de mieux-être remplaçant le régime actuel de pensions d'invalidité pour les nouveaux demandeurs;
  2. des services de réadaptation physique et psychologique, y compris des services d'éducation et de formation professionnelle;
  3. du soutien pour compenser la perte de revenus des anciens combattants qui sont en période de réadaptation, ainsi que du soutien du revenu à long terme pour ceux qui ne peuvent plus travailler en raison d'une affection ou d'une blessure liée au service militaire;
  4. de l'aide pour trouver de l'emploi;
  5. un régime de soins de santé pour les anciens combattants et leurs familles.

Cet été, le sous-ministre et des membres du Groupe de travail consulteront en profondeur les principaux organismes d'anciens combattants, notamment la Légion, partout au pays, ainsi que d'autres groupes d'intervenants. Ces consultations ont déjà débuté en mai.

Notre programme est ambitieux, car j'ai promis au premier ministre de présenter un projet de loi d'ici la fin de l'année civile.

Traumatismes liés au stress opérationnel

En février dernier, dans le cadre de notre stratégie nationale de santé mentale, nous avons ouvert une clinique de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel à l'hôpital Parkwood, à London, en Ontario. Cette clinique s'ajoute à un réseau national de cliniques de traitement et de diagnostic où les membres des Forces canadiennes ont accès à des traitements spécialisés des traumatismes liés au stress opérationnel, notamment les troubles de stress post-traumatique, l'angoisse, la dépression et la toxicomanie. Des psychiatres, psychologues, infirmières et travailleurs sociaux cliniciens y élaborent ensemble un plan de soins adapté aux besoins individuels de l'ancien combattant ou du membre des FC. On y offre également du counselling familial ou collectif. En somme, il s'agit d'une stratégie de santé mentale intégrale, qui comprend en outre de la recherche clinique dans le domaine des traumatismes psychologiques, ainsi que de la formation spécialisée pour les professionnels de la santé et des forums éducatifs.

Anciens combattants traditionnels du temps de guerre

Que nous cherchions à reconnaître une contribution spéciale ou à nous assurer que nous répondons adéquatement à un besoin suscité par une incapacité liée au service, nous ne diminuons en rien notre engagement envers notre clientèle traditionnelle. Bien au contraire, encore plus d'argent et de services sont réservés aux anciens combattants du temps de guerre que jamais auparavant. Bien plus de la moitié de notre budget de 2,8 milliards de dollars cette année sera versée en pensions d'invalidité, dont les anciens combattants du temps de guerre sont en grande partie les bénéficiaires. En outre, une somme de 800 millions de dollars est réservée aux soins de santé, dont 200 millions au Programme pour l'autonomie des anciens combattants (PAAC) et 300 millions aux soins de longue durée.

Besoins urgents

Vous vous rappelez sans doute que la Chambre a adopté à la fin de l'an dernier des modifications législatives et réglementaires qui ont permis d'améliorer les avantages et les services offerts aux anciens combattants du service en temps de guerre.

Je tiens à souligner que les principaux organismes nationaux d'anciens combattants, comme le vôtre, nous ont donné l'impulsion qui nous a permis d'apporter, en décembre dernier, des modifications au Programme pour l'autonomie des anciens combattants. Comme vous le savez, les services d'entretien ménager et d'entretien du terrain du PAAC ont été accordés rétroactivement au 1er septembre 1990, soit la date où ces avantages ont été accordés à l'origine, aux survivants et aux dispensateurs de soins principaux des anciens combattants qui avaient déjà droit à la prolongation de ces services pour un an.

En date du mois dernier, plus de 4 000 des 14 000 demandes reçues par le Ministère avaient été traitées. Nous en aurons traité 10 000 d'ici la fin juin, et le reste d'ici la fin juillet. Les 20 000 demandes prévues seront traitées d'ici la fin décembre. Nous estimons en effet qu'environ 20 000 survivants et dispensateurs de soins admissibles d'anciens combattants décédés depuis septembre 1990 bénéficieront des services et que 10 500 autres survivants en bénéficieront au cours des cinq prochaines années. Notre contribution à ce titre dépassera 237 millions de dollars en cinq ans.

Je n'ai pas besoin d'insister sur le succès du Programme pour l'autonomie des anciens combattants, et vous pouvez être fiers d'avoir attiré l'attention nationale sur les possibilités qu'offre ce programme pour tous les aînés du Canada. Le premier ministre a diffusé récemment le rapport d'un groupe de travail qui s'intitule « Créer un plan d'action national pour les aînés » et renferme 17 recommandations dont celle de « mettre à l'essai un programme d'autonomie à domicile pour les aînés » s'inspirant du PAAC d'ACC.

Soins de longue durée et satisfaction des clients

Nous sommes résolus à aider les anciens combattants et les aînés en général à jouir d'une bonne qualité de vie et, notamment, de soins de longue durée de qualité.

Nous avons établi avec la Légion un partenariat qui permet à des bénévoles de mener ces sondages sur la satisfaction auprès d'environ 4 000 anciens combattants répartis dans plus 1 500 foyers de soins communautaires dans l'ensemble du pays.

Au cours de la première année de l'entente, ACC et la Légion ont formé plus d'une centaine d'enquêteurs bénévoles qui, à ce jour, ont interviewé environ 600 anciens combattants dans 215 foyers de soins de longue durée communautaires. Au cours de la deuxième année, ils continueront ce travail dans des foyers communautaires dans l'ensemble du pays et commenceront à se rendre dans certains des plus petits établissements comptant des lits d'accès prioritaire du Ministère.

Vous nous prêtez désormais vos oreilles et vos yeux pour accorder à ces résidants âgés une écoute et un regard bienveillants. On me dit que les enquêteurs et les personnes interviewées, y compris les membres de la famille, apprécient beaucoup le fait que quelqu'un prenne le temps de s'informer de leur bien-être.

Réseau national des centres d'appels

Comme nous élargissons nos services rapidement, nous prévoyons recevoir plus d'un million d'appels téléphoniques des clients cette année. Un million d'appels! Nous avons donc dû centraliser nos services téléphoniques dans trois centres d'appels. Je sais que cette décision a fait des mécontents parmi ceux et celles qui avaient l'habitude de s'adresser directement au bureau de district. Cependant, sachez tout d'abord que, quand vous composez le numéro sans frais, votre appel n'est pas acheminé à l'autre bout du monde. La personne qui répond est un employé d'Anciens Combattants Canada qui travaille à Winnipeg, à Kirkland Lake ou à Dartmouth. Bon nombre de ces préposés ont beaucoup d'expérience. À preuve, soixante-dix pour cent des personnes qui téléphonent trouvent que la personne qui répond est en mesure de les aider immédiatement. Et si le cas est plus compliqué, cette personne demande à un employé du bureau de district de rappeler le correspondant aussitôt que possible.

J'avoue que nous avons eu quelques difficultés au départ. Croyez pourtant que nous savons que vous voulez parler à quelqu'un qui est en mesure de vous aider rapidement et efficacement.

D'ici la fin juin, nous prévoyons pouvoir répondre à 90 p. 100 des appels en 45 secondes. Je tiens à souligner que les changements ont été effectués afin de libérer le personnel des bureaux de district et de lui permettre de consacrer plus de temps aux clients qui sont à risque et qui ont donc un plus grand besoin d'intervention immédiate de notre part.

Enfin, j'aimerais vous parler du volet du mandat ministériel qui a trait à la commémoration.

Commémoration

L'autre priorité que nous avons en commun avec vous est celle de transmettre l'histoire et le patrimoine militaires de notre pays à la prochaine génération. Voilà à peine une semaine que nous sommes rentrés de France, où nous avons célébré le 60e anniversaire du jour J et du débarquement en Normandie. L'accueil qu'on nous a fait a été renversant et a démontré encore une fois l'affection et l'estime éprouvées à l'égard des anciens combattants canadiens.

Dans le cadre de cette activité à l'étranger, nous avons non seulement amené le nombre habituel d'anciens combattants choisis par les régiments, mais nous avons en outre versé aux anciens combattants admissibles qui ont organisé eux-mêmes leur voyage une subvention de 1 000 $. Nous ferons la même chose à l'automne pour 1 500 anciens combattants de la campagne d'Italie.

Un changement important cette année est l'accent mis sur les activités au Canada. En effet, des milliers de Canadiens, jeunes et moins jeunes, ont assisté à plus de 50 cérémonies tenues le 6 juin dans chaque province et territoire. Des milliers ont également assisté au service commémoratif national qui a eu lieu au Monument commémoratif de guerre à Ottawa, et de nombreuses personnes, d'un océan à l'autre, ont regardé cette cérémonie à la télévision. Ceci marque le début de l'importance accrue qui sera accordée aux activités organisées au pays, au cours desquelles les citoyens peuvent témoigner leur gratitude envers les anciens combattants.

Je profite de l'occasion pour vous annoncer qu'un hommage spécial sera rendu aux anciens combattants canadiens de la campagne d'Italie, au cours de la Semaine des anciens combattants de 2004. Les représentants du Ministère ont déjà planifié des activités commémoratives liées à la campagne d'Italie pour l'automne et d'autres liées au 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale pour 2005.

Nous continuerons, voire accroîtrons, nos efforts visant à inciter les Canadiens à assumer un rôle prépondérant au titre des activités de commémoration.

Toujours en avril, j'ai annoncé que le Ministère verserait 130 000 $ au projet Mémoire de l'Institut du Dominion, qui a permis à 1 000 anciens combattants de parler à des jeunes dans 1 000 écoles du pays au sujet du 60e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie. C'est, d'après moi, un très bon investissement, et nous avons l'intention d'établir des partenariats semblables à l'occasion d'autres anniversaires militaires, le prochain étant celui de la campagne d'Italie, à l'automne.

Par ailleurs, nous donnons à des jeunes l'occasion de participer à des activités d'apprentissage et des délégations à l'étranger, et de travailler en tant que guides dans les parcs commémoratifs du Canada en France, dans l'espoir qu'ils se feront les ambassadeurs du souvenir à l'école et dans la collectivité.

Conclusion

Voilà pour ce qui est des priorités et des enjeux, auxquels je devrais ajouter la consultation et la collaboration. À tous ces égards, nous continuerons d'avoir besoin de vous. Nous savons que sur bien des sujets vous nous attendrez au tournant et que vous maintiendrez la pression en ce qui concerne les dossiers qui vous tiennent particulièrement à coeur. De notre côté, nous continuerons notre association avec vous en voyant à ce que ces questions qui vous sont chères se traduisent en programmes bienveillants et assidus pour tous les anciens combattants.

En terminant, je vous souhaite un congrès réussi et agréable.

Merci beaucoup.

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