Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'honorable

Albina Guarnieri, P.C., M.P.

Ministre des Anciens Combattants

Tournée spirituelle autochtone -
Cérémonie commémorative au Monument commémoratif du Canada à Vimy

Monument commémoratif du Canada à Vimy (en France)
2/11/2005

Comparer au discours prononcé

Au cours de la dernière semaine, nous avons commémoré des pages méconnues de notre histoire qui ont été écrites sur les champs de bataille de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Des pages importantes écrites au prix de sacrifices plus importants encore.

Mais c'est ici, à Vimy, que le Canada réalisa ses plus grands exploits militaires. C'est ici que toutes les unités canadiennes unirent leurs forces au combat et remportèrent à elles seules la victoire.

En ce lieu sacré et paisible, il est difficile d'imaginer ce que les Canadiens vécurent au printemps de 1917.

À notre arrivée, nous avons tous été impressionnés par la splendeur du Monument commémoratif du Canada à Vimy. Il fut érigé dans les années 1920 sur le champ de bataille même où des milliers de Canadiens tombèrent au combat.

Ce trésor national est une véritable œuvre d'art. En cette Année de l'ancien combattant, nous avons entrepris de le restaurer dans toute sa gloire en hommage à ceux qu'il commémore et aux sacrifices dont il témoigne.

En 2007, son dévoilement coïncidera avec le 90e anniversaire de la bataille au cours de laquelle le Canada dévoila toute sa puissance au reste du monde.

Les batailles de la Première Guerre mondiale qui se déroulèrent ici, sur les champs de bataille de la crête de Vimy, furent particulièrement brutales. Mais les hommes du Corps canadien relevèrent le défi. Ils combattirent à Ypres, à Festubert, à Givenchy, à Courcelette et sur la Somme.

Leur commandant a écrit ceci : « Ils étaient là, le 9 avril 1917, sur la crête de Vimy, des Québécois qui étaient coude avec leurs compatriotes de la Colombie-Britannique et de l'Alberta et ils formaient une nation, une nation aguerrie par les sacrifices et forgée par un exaltant destin ».

Ils durent en effet faire preuve d'une force d'âme exceptionnelle pour prendre d'assaut un bastion ennemi qui, jusque-là, avait repoussé les attaques des meilleures forces alliées. À l'aube du 9 avril, pendant une tempête de neige et de pluie et malgré la puissance de feu incroyable de l'ennemi, les Canadiens donnèrent l'assaut. Après trois jours de combats féroces, ils parvirent à conquérir ce territoire tant convoité. Grâce à des actes de courage incroyables et à une expertise exceptionnelle, ils prirent le contrôle de la crête.

Lorsque les soldats autochtones émergèrent des tranchées, aux côtés de milliers d'autres Canadiens, le feu de la guerre forgea un esprit d'unité qui mit pourtant des années à se développer au pays.

Le soldat d'expérience George McLean fut parmi les premiers soldats à marquer l'histoire, ce jour-là. Il était originaire d'Okanagan, en Colombie-Britannique.

Ce garçon de ranch de la bande Head of the Lake avait déjà servi au sein du Canadian Mounted Rifles pendant la guerre des Boërs, au tournant du siècle.

Il s'illustra au cours de l'assaut sur la crête de Vimy et mérita une Médaille de conduite distinguée après avoir lancé une attaque en solo contre un groupe de soldats ennemis. La citation de McLean en témoigne :

À lui seul, il fit 19 prisonniers et plus tard, lorsqu'il fut attaqué par cinq autres prisonniers qui tentaient de s'emparer d'une mitrailleuse, il parvint – quoi que blessé – à se défaire d'eux sans aide, prévenant ainsi un grand nombre de pertes.

Mais le soldat McLean n'est pas le seul soldat autochtone à s'être illustré dans l'histoire pour son courage.

Henry Louis Norwest, un tireur de précision métis, devint l'un des plus célèbres tireurs d'élite canadiens de la Première Guerre mondiale. Tireur exceptionnel au sein de son bataillon, il reçut la Médaille militaire en 1917 sur un promontoire de la crête de Vimy appelé « le Bourgeon ».

Dans la citation accompagnant la décoration qui fut accordée à Norwest, on précisait qu'il avait fait preuve d'une «grande bravoure, d'habileté et d'initiative dans sa tâche de tireur d'élite après la prise du « Bourgeon ». Il réussit ainsi à sauver la vie de nombre de nos hommes ».

L'année suivante, pendant la bataille d'Amiens, il détruisit plusieurs postes de mitrailleuse ennemis et maintint le meilleur dossier de tireur d'élite de l'histoire de son bataillon, qui figure d'ailleurs parmi les exploits des canadiens autochtones.

Mais Henry Norwest ne vivrait plus jamais en temps de paix puisque, à peine trois mois après la fin de la guerre, il fut abattu par un tireur isolé.

Les Autochtones s'illustrèrent à plusieurs reprises par leur bravoure au cours de l'assaut sur Vimy et des semaines qui suivirent.

Sur le Monument commémoratif de Vimy sont gravés les noms de 35 anciens combattants autochtones qui combattirent, mais qui, malheureusement, ne rentrèrent jamais chez eux.

Les historiens s'entendent tous pour dire que Vimy fut un point tournant de notre histoire et dans l'unification de notre pays. En prenant le contrôle d'un sommet stratégique, le Canada a laissé sa marque dans l'histoire mondiale et a ainsi pu apposer sa signature sur le Traité de Versailles, un privilège qui était uniquement réservé aux grandes puissances mondiales de la planète.

La victoire à Vimy a contribué à forger une nation grâce à la fougue de ces soldats, mais le prix à payer fut terrible.

Lorsque les mitrailleuses se turent enfin, après trois jours de combat, 3 500 Canadiens étaient tombés au champ d'honneur en sol français. Au cours des mois qui précédèrent la bataille finale, à Vimy, quelque 20 000 Canadiens tombèrent au combat.

L'étendue des combats qui se déroulèrent à la crête de Vimy, l'importance de la victoire et l'ampleur du sacrifice qui y fut consenti, eurent pur effet d'unir les Canadiens comme jamais auparavant.

Quinze ans avant le dévoilement officiel de ce majestueux monument, ici, à Vimy, le Premier ministre Arthur Meighen a fait une promesse à ces hommes :

«... De l'autre côté de l'Atlantique, le cœur de notre pays sera à jamais lié à ces tombeaux laissés en France. Nous ne laisserons jamais disparaître l'esprit que nous ont légué ceux qui sont morts pour nous ...»

Aujourd'hui, nous tenons cette promesse; une promesse qui fut taillée dans la pierre de ce grand monument; une promesse que tous les Canadiens doivent tenir dans leur coeur.

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