Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'honorable

Albina Guarnieri, P.C., M.P.

Ministre des Anciens Combattants

Dîner de la ministre avec L’Association belgo-canadienne et les anciens combattants de la RHLI

Anvers, Belgique
10/6/2004

Comparer au discours prononcé

Anciens combattants, mesdames et messieurs - Vet-er-on-en, domes en hear-en,
Je suis ravie de vous accueillir ici à Anvers, en cette soirée historique. J'aimerais remercier mon ministère, le sous-ministre Jack Stagg, Andrew McGillvary et Claudette Therriault pour l'excellent travail effectué pour organiser ce que nous nous plaisons à appeler notre expédition belge.

Elle a certes été courte, mais elle a été aussi exquise qu'une gaufre belge en plus de s'évaporer aussi rapidement. Et je n'imagine même pas tous les obstacles diplomatiques auxquels nous aurions fait face n'eut été de notre chargé d'affaires Alain Hausser.

En outre, je ne saurais oublier mon attaché, Ian Perkins, qui a appris que le sommeil est un arrêt inutile entre deux journées.

Partout, nous voyons une ville qui célèbre le soixantième anniversaire de sa libération. On ne peut qu'imaginer l'émotion qui s'était emparée de cette ville ce même jour de 1944.

Ce matin au réveil, le journal Le Soir de Bruxelles nous attendait avec la réimpression de la première page de ce jour-là.

En manchette : Nous sommes libres

Venaient ensuite ces mots : Nous sommes libres. Nos sauveurs sont parmi nous, et nous sommes aussi sous la garde des meilleurs de nos enfants.

Ce soir, nous soulignons le sacrifice consenti par les anciens combattants qui ont défendu cette liberté en 1944 et nous rendons hommage à ceux qui ont aidé à organiser leur retour pour ce soixantième anniversaire.

On dit souvent de nos anciens combattants qu'ils sont des oiseaux rares. Dans mes déplacements à vos côtés cette semaine, j'ai pu constater qu'il y avait aussi parmi vous de drôles d'oiseaux. J'ai beaucoup apprécié les connaissances, l'humour et la fierté que vous transmettez à tous ceux qui vous entourent.

Au Canada, on entend souvent parler des épouses de guerre arrivées après la guerre. On entend peu parler des nombreux anciens combattants canadiens qui sont restés pour reconstruire le pays où ils se sont battus pour la liberté. Nous sommes heureux d'accueillir ce soir Art Brown, Sigmund Clue et Marcel Gauthier, trois anciens combattants canadiens qui vivent ici en Belgique. On constate à quel point il est facile pour un Canadien de se sentir chez lui en Belgique. Le magnétisme du pays, son peuple chaleureux et la présence d'un grand nombre de musées, de monuments et de souvenirs du Canada rendent certes le départ difficile. Et cela, sans compter le goût exquis de la bière, du chocolat et des gaufres.

Nous espérons avoir réussi à vous rapprocher un peu du Canada ce soir et nous sommes ravis que vous ayez pu vous joindre à nous.

Les activités qui se dérouleront au cours des deux prochaines semaines sont le fruit du travail acharné de personnes très dévouées. Elles se passionnent pour la cause du souvenir. Elles sont déterminées à ce que les anciens combattants de la Libération de la Belgique et de la Bataille de l'Escaut restent à l'honneur dans nos mémoires.
Il convient de mentionner le travail de l'Association belgo-canadienne qui, en collaboration avec Anita Cole-Brunger, a coordonné les diverses cérémonies du souvenir qui auront lieu au cours des deux prochaines semaines. Ce genre de travail passe trop souvent inaperçu. Au président de l'Association, M. Jean Rotsart de Hertaing (Jean Rot-sart de Her-tang), nous disons : « Monsieur, nous tenons à remercier très sincèrement votre Association pour les efforts qu'elle ne cesse de déployer pour maintenir, ici en Belgique, cette présence canadienne qui fait la fierté de notre pays. »

Nous voulons également remercier Anita Cole-Brunger pour les inlassables efforts qu'elle a déployés pour aider le plus grand nombre possible d'anciens combattants à faire partie de ce voyage de retour en Belgique. Étant sans cesse au téléphone avec d'anciens combattants du Canada, elle aurait sans doute souhaité que la téléphonie sur IP et les appels interurbains gratuits fassent leur apparition un peu plus tôt.

Nous sommes honorés de compter parmi nous ce soir la source de fierté et la raison de l'engagement d'Anita. Son père, Sidney Cole, est ancien combattant de l'Aviation royale du Canada affecté à un escadron canadien de Spitfire. Il est président honoraire de l'Association belgo-canadienne et se livre à des activités commémoratives canadiennes en Belgique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En fait, M. Cole s'est marié ici en Belgique. J'entendais par hasard certains de nos collègues masculins qui, après avoir vu les candidates au concours de Miss Anvers hébergées à notre hôtel, se demandaient pourquoi des Canadiens sont même rentrés au pays après la guerre.

Donc, M. Cole, nous vous remercions pour Anita et pour lui avoir communiqué un tel dynamisme et sens du devoir envers nos anciens combattants canadiens. Merci.

Il y a soixante ans, la Royal Hamilton Light Infantry est entrée dans l'histoire. Aujourd'hui, la Royal Hamilton Light Infantry Regimental Association perpétue l'histoire grâce au magnifique travail du Colonel James Forsyth et de Mme Shelagh Whitaker. Au cours de ses 42 années de service dans les Forces canadiennes, le Colonel Forsyth a apporté une énorme contribution en travaillant avec les cadets et les anciens combattants et au sein de nombreux organismes de services.

Shelagh est journaliste à la pige depuis 1967. Avec son époux, feu le Brigadier général Denis Whitaker, elle a collaboré à la rédaction de quatre ouvrages sur la Campagne du Nord-Ouest de l'Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Objet de nombreux éloges, les livres illustrent l'aspect humain de la bataille. C'est grâce à cet élément humain et au lien personnel ainsi créé que les musées et les monuments que nous avons vus sont si touchants. Les livres de Shelagh nous rappellent que la guerre dépasse largement les cartes géographiques ou spécialisées, les dates, les victoires et les défaites. C'est la lutte quotidienne d'hommes qui ont combattu au front. Je crois que Shelagh mérite une bonne main d'applaudissements pour l'œuvre de toute une vie qui transcendera les générations. Nous sommes également en compagnie des chefs de file des anciens combattants d'aujourd'hui. Mary Ann Burdett, première femme à diriger la Légion royale canadienne et ardente défenseure des droits des anciens combattants au Canada. Ken Henderson des Anciens combattants de l'armée, de la marine et des forces aériennes au Canada reconnu pour son travail exemplaire à Sainte-Anne-de-Bellevue.

Ils ont tous deux été de merveilleux compagnons de route et ont communiqué au ministère une abondance de détails historiques et de réflexions personnelles qui nous guideront sans cesse dans les services que nous rendons à ceux qui ont servi le pays.

Le président du Conseil national des associations d'anciens combattants, Cliff Chadderton, ne pouvait être des nôtres ce soir, mais j'ai beaucoup apprécié, au cours de la dernière semaine, son récit très personnel des batailles qui se sont déroulées ici en Belgique.

J'ai été particulièrement impressionnée par la manière dont cet homme de quatre-vingt-cinq ans a trouvé la force de se lever de son fauteuil roulant pour déposer une couronne pour ses amis depuis longtemps disparus.

Cliff est surtout connu des Canadiens comme porte-parole des Amputés de guerre du Canada. Mais pour ses compagnons de guerre, il a été le revendicateur des avantages sociaux et des programmes qu'ils méritent et que notre ministère s'est toujours efforcé de leur offrir.

Comme vous le savez tous, plus tôt dans sa vie, à titre de capitaine d'une compagnie des Royal Winnipeg Rifles, il était de la Bataille de l'Escaut. C'est ici qu'il a été blessé; il a perdu une partie de sa jambe droite et a subi d'autres blessures par balles. Il n'a jamais oublié ce qu'il a vu durant ces moments tragiques.

Par chance, non seulement est-il un grand conteur comme nous avons pu le constater cette semaine, mais il s'est révélé être un excellent historien militaire, particulièrement au chapitre des opérations militaires à l'Escaut. Il a été le réalisateur de l'émission télévisée et du vidéo : « Against All Odds: The Canadian Infantry Battle for the Scheldt ».

Cliff et nombre d'autres anciens combattants ont contribué de trois façons à la commémoration : en prenant part aux grands événements historiques, en mettant par écrit les détails de ces événements et en participant aux efforts pour perpétuer notre souvenir collectif pour les générations à venir.

Cette semaine forcément, nous avons tous été touchés par l'histoire. Les monuments et les cimetières ne sont pas des récits historiques. Ils ne relatent pas chaque événement, chaque stratégie. En peu de mots, ils témoignent des pertes humaines, des énormes sacrifices consentis et des véritables héros des récits de guerre.

Aujourd'hui, nous avons visité la ville de Kalmthout où réside Johan, notre intrépide agent des relations avec la presse à Bruxelles. Nous avons été fort impressionnés par l'esprit communautaire des habitants et par les efforts déployés pour faire pousser des érables afin que nous nous sentions chez nous. Le sirop d'érable du Canada et les gaufres sont en chemin.

Au cours de mes premiers jours ici, j'ai visité les magnifiques monuments de Beaumont-Hamel, de Vimy, de Courcelette et de Saint-Julien. La majesté qu'ils dégagent par la grandeur du sacrifice qu'ils représentent sont pour nous une leçon d'humilité.

À Beaumont-Hamel, nous avons construit un centre d'interprétation pour raconter l'histoire des hommes qui y sont morts. Les visiteurs sentent le lien qui les unit à une génération perdue de très jeunes hommes.

En Belgique, on fait tous les efforts pour maintenir un lien constant avec ceux qui, n'ayant pas survécu, n'ont pu se joindre à nous pour ressentir la joie de la liberté. La cérémonie nocture à la Porte de Menin continue toujours d'attirer des centaines de spectateurs après 76 années et plus de 11 000 interprétations.

Les cérémonies canadiennes plus modestes à Woensdrecht (Wounds-drekt) ainsi qu'une plaque commémorative très spéciale dévoilée aujourd'hui à Anvers a fait naître en moi l'espoir qu'au moins une fois dans leur vie tous les Canadiens verront par eux-mêmes les réalisations et les sacrifices de ceux qui ont arboré la feuille d'érable.

Le feld-maréchal Montgomery a dit des Canadiens en Belgique durant la Seconde Guerre mondiale : « Ils ont été de grands combattants, vraiment magnifiques. Ils ont droit à tout le crédit pour l'exploit d'avoir dégagé la côte de la Manche et libéré l'Escaut. »

Il est évident que les Belges n'ont pas oublié les sacrifices de nos troupes canadiennes. Nous sommes tous profondément émus par la sincérité et l'engagement des Belges qui ont travaillé sans relâche à préserver et à honorer la mémoire et l'héritage des milliers de jeunes hommes qui ont quitté leurs petites villes partout au Canada pour traverser l'océan et participer à la défense de la liberté.

Les Canadiens reviendront toujours en Belgique pour rendre hommage à certains des combattants parmi les plus de 15 000 Canadiens dont la vie a pris fin ici durant l'une ou l'autre des deux guerres.

Demain, je rentrerai à la maison plus consciente de ce que signifie être ancien combattant canadien et plus déterminée que jamais à m'assurer que la génération qui a le plus servi le Canada soit à son tour bien servie.

J'ai apporté quelques cadeaux en hommage aux quelques anciens combattants qui méritent notre appréciation et notre gratitude sans bornes. Je demanderais à M. Sidney Cole et au Colonel Forsyth de bien vouloir s'approcher.

M. Cole - En reconnaissance de vos efforts personnels et des immenses efforts déployés par votre famille - Anita et Charlie - pour ramener les anciens combattants en Belgique en ce 60e anniversaire de la Libération, veuillez accepter nos plus sincères remerciements et nos hommages.

Colonel Forsyth - En reconnaissance de vos efforts exceptionnels et de ceux de votre épouse, Mme Whitaker, pour organiser le voyage de retour des anciens combattants membres de la Royal Hamilton Light Infantry, et des membres de la RHLI eux-mêmes, je vous remercie très sincèrement.

Je sais qu'au cours des dix prochains jours, vous aurez tous un horaire très chargé et participerez à des événements au cours desquels vous referez le parcours que vous avez fait il y a si longtemps. Que Dieu vous protège.

Ce fut pour moi un réel privilège de vous avoir côtoyés cette semaine. Vous me rendez fière d=être Canadienne. Merci de donner à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes une si belle raison d'être fiers. Au plaisir de vous revoir tous au Canada.

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