Anciens Combattants Canada - Veterans Affairs Canada
   
EnglishContactez-NousAideRechercheSite du Canada
Department Clients Fournisseurs et Professionels Les jeunes et les éducateurs Le Canada se souvient
Anciens Combattants Canada - Ministère

Notes pour une allocution de

L'honorable

Greg Thompson

Ministre des Anciens Combattants

Déclaration du ministre - sur le 90e anniversaire de la bataille de la Crête de Vimy

Chambre des communes
29/3/2007

Comparer au discours prononcé

Merci.

Monsieur le Président, le monde entier sait déjà depuis longtemps qu'il peut compter sur le Canada.

Le Canada est maintenant reconnu mondialement pour sa compassion et sa bienveillance envers ceux qui souffrent de la famine et qui sont dans le besoin.

Là où la paix est menacée, les militaires canadiens ont acquis leur réputation par leurs actes de bravoure.

Monsieur le Président, nous sommes une nation qui a à cœur la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. Nous le constatons présentement, en Afghanistan, et dans le cadre des nombreuses autres opérations militaires et de maintien de la paix auxquelles nous prenons part, partout dans le monde.

Monsieur le Président, à l'aube du 90e anniversaire de la bataille de la Crête de Vimy, nous évoquons le souvenir de la naissance de cette fière tradition. C'est sur un périlleux champ de bataille détrempé, dans le Nord de la France, que la jeune nation du Canada est venu à maturité.

Monsieur le Président, à chaque fois que je me lève dans cette Chambre, je ne peux m'empêcher de rappeler que nous servons en ces lieux uniquement parce que nos anciens combattants ont servi notre pays avec courage et qu'ils ont payé un prix élevé.

C'est d'ailleurs le cas du lcol Sam Sharpe, qui était un parlementaire. Il a siégé lui aussi, à notre instar, dans cette Chambre des communes. Il avait mérité ce privilège en tant que député élu. Mais il était aussi un soldat, M. le Président, qui a servi sur le champ de bataille que les Français en sont venus à appeler « le cimetière de la France ».

Il a côtoyé la mort et la destruction à une échelle inimaginable. 800 000 victimes. 200 000 morts. Sur les pentes fortifiées de la Crête de Vimy.

Le lcol Sharpe savait ce qui l'attendait lorsqu'il est arrivé avec ses troupes à peine quelques semaines avant que le la bataille commence, un lundi de Pâques, dans des conditions froides et misérables.

Il avait le sentiment d'avoir la « responsabilité sacrée » de ramener ses hommes en vie, et savait à quel point il serait difficile d'y faire honneur.

Dans une lettre à son épouse Mabel, il a écrit :

« Nous avons très peu de protection ici, et je risque d'y laisser ma peau. Si mon destin est de tomber au champ d'honneur, je tiens à dire que je n'ai aucun regret. J'ai fait mon devoir. »

Plusieurs mois plus tard, alors qu'il servait encore sur les champs de bataille en Europe, il a été réélu pour un troisième mandat.

Malgré l'ampleur de la victoire, le lcol succombait déjà aux ravages de la guerre. Sa vie a pris fin tragiquement, détruite par ce dont il avait été témoin. Il avait survécu aux balles et aux bombes, mais tristement, il est décédé dans un hôpital de Montréal, en mai 1918, « complètement épuisé mentalement et physiquement ». Le cœur brisé par la perte de tant de jeunes hommes dont il avait la « responsabilité sacrée ».

Il nous incombe de perpétuer le souvenir des gens comme Sam Sharpe ou encore Mme C.S. Woods de Winnipeg, cette Mère de la Croix d'argent qui a perdu huit fils pendant la Grande Guerre.

Monsieur le Président, lorsque vous parlez à ces familles qui ont payé le prix ultime, elles vous diront souvent qu'elles n'ont fait que leur devoir.

Nous devons leur rendre hommage et les honorer, au même titre que nos derniers liens vivants à celle que nous avons appelé la plus grande génération. Il nous incombe de célébrer des hommes comme John Babcock et Percy Dwight Wilson, les derniers anciens combattants canadiens connus de la Première Guerre mondiale - deux hommes remarquables qui demeurent aussi fiers du Canada que lorsqu'ils portaient l'uniforme.

Leurs histoires sont celles de grands sacrifices et de grandes réalisations. Ils nous rappellent qui nous sommes et d'où nous venons, et la dette éternelle que nous avons envers eux.

À peine quelques jours après la fin de la guerre, le Premier ministre britannique David Lloyd George l'a expliqué en toute simplicité dans le cadre d'un discours.

« En quoi consiste notre tâche? » a demandé le Premier ministre Lloyd George. « Faire en sorte que l'Angleterre devienne un pays où il fait bon vivre pour nos héros ».

Cela demeure notre tâche aujourd'hui encore. « Faire en sorte que le Canada devienne un pays où il fait bon vivre pour nos héros ».

Monsieur le Président, je sais que nous sommes tous déterminés à relever ce défi. Nous acceptons cette responsabilité. Je le constate quotidiennement, M. le Président, et cela me rassure beaucoup.

Après la période des questions, une fois que les envolées oratoires et les discours enflammés sont terminés, des collègues de tous les partis m'approchent souvent pour parler au ministre des Anciens Combattants et ce n'est point en quête d'avantage politique ou de gain personnel qu'ils s'adressent à moi, mais bien au nom de leurs électeurs, de leurs anciens combattants, des anciens combattants du Canada.

Monsieur le Président, nous voulons tous que le Canada agisse pour le bien de ses anciens combattants. Et cette tendance en dit long sur tous les députés ici présents.

Monsieur le Président, c'est justement ce que nous soulignerons, le mois prochain, en France, à Ottawa et dans tous les coins du pays.

Les Canadiens et les Canadiennes de tous âges se réuniront dans les grandes villes et les petits villages pour souligner les efforts héroïques de nos anciens combattants et ils se souviendront. Ils se souviendront que malgré la gloire de la victoire sur la crête de Vimy, le Canada a payé un prix affreusement élevé. Plus de 10 600 soldats canadiens ont été blessés dans les combats. Parmi eux, 3 598 Canadiens ont fait le sacrifice ultime en donnant leur vie pour notre pays, pour la liberté, pour la paix.

Leurs noms sont gravés sur le Monument commémoratif du Canada à Vimy, magnifiquement restauré, que Sa Majesté la Reine Elizabeth II, le Premier ministre et des milliers de Canadiens inaugureront à nouveau le mois prochain.

En tout, 11 285 noms sont gravés sur ce monument grandiose, qui rend hommage aux soldats canadiens manquant à l'appel et présumés morts en France. Le monument rend également un hommage perpétuel aux 600 000 Canadiens qui se sont portés volontaires pour servir notre pays lors de la « Guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres ».

Le mois prochain, 5 000 jeunes se rendront en France, afin de veiller à ce que les générations futures se souviennent des Canadiens de notre passé, et qu'elles s'en souviennent comme des personnes, et non seulement comme des statistiques ou des noms gravés dans la pierre.

Ces pères, ces fils, ces frères et ces oncles ont répondu à l'appel du devoir, à l'appel de leur nation.

Ces soldats ont été frappés dans la fleur de l'âge, avant d'avoir pu réaliser leurs propres rêves. Ils ont sacrifié un avenir brillant, pour que nous puissions jouir de meilleurs lendemains.

C'est le geste le plus altruiste qui soit. C'est pourquoi ils sont toujours pour nous une source de fierté et d'inspiration.

Je sais que les soldats, lors des moments de silence et de solitude, se demandent souvent pourquoi ils ont été épargnés et que le destin a choisi de reprendre leurs camarades plutôt qu'eux. Ils ont parfois du mal à expliquer pourquoi ils ont pu revenir à la maison auprès de leurs proches, tandis que d'autres Canadiens courageux ont été inhumés en sol étranger.

C'est pourquoi je me sens privilégié de pouvoir mener un contingent du ministère des Anciens Combattants, le mois prochain, à Vimy. Celui-ci se joindra à des anciens combattants qui ont servi en temps de guerre et à des invités spéciaux lors d'un pèlerinage de six jours en France.

Nous y rendrons hommage à ceux qui ont accompli - à force de courage et d'ingéniosité - ce que les autres Alliés n'avaient pas réussi à faire : capturer et tenir la crête de Vimy.

Nous marquerons la naissance véritable d'une nation, qui a émergé lorsque les quatre divisions du Corps canadien se sont réunies pour la première fois, le lundi de Pâques 9 avril 1917, par une journée froide et misérable, pour amorcer le début du « mois des triomphes sans fins ».

Mais plus que tout, nous retournons en France pour garder la promesse faite par ceux qui sont rentrés chez eux : ne jamais oublier leurs camarades tombés au champ d'honneur.

Monsieur le Président, je suis certain que dans le silence de nos cérémonies solennelles, nos anciens combattants de toues les générations entendront l'écho des voix de ceux qui sont restés derrière. Ces voix diront : « Merci. Merci de vous souvenir de nous. Merci de votre cadeau du Souvenir. »

Merci.

- 30 -
 

Standards relatifs au site

XHTML 1.0
CSS

Ce site est conforme aux normes XHTML et CSS. Apprenez-en davantage à W3C.

Mise à jour : 2003-12-8