Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'honorable

Fred J. Mifflin

Ministre des Anciens Combattants

Anciens combattants de l'armée, de la marine et des forces aériennes au Canada

Halifax (Nouvelle-Écosse)
17/8/1998

Comparer au discours prononcé

Chers Amis,

Chers amis et collègues,

Je suis très heureux d'assister à mon premier congrès annuel d'ANAVETS à titre de ministre des Anciens Combattants, d'autant plus qu'il se déroule à Halifax, une ville historique dont l'apport militaire au patrimoine et à la culture du Canada importe tout autant que celui de nombreuses autres villes au pays. Imaginez une ville dont les racines remontent à il y a plus de cent ans avant la Confédération. D'abord connue comme base de la marine, c’est de là que sont parties l'expédition menée contre Louisbourg en 1758, une autre expédition contre les colonies américaines pendant la Révolution américaine, puis une troisième expédition contre les États-Unis pendant la Guerre de 1812. Bien sûr, au XXe siècle, Halifax a constitué un important carrefour naval et aérien pendant les deux Guerres mondiales, et notre flotte de l'Atlantique continue d'y avoir son port d'attache. L'explosion de Halifax

Une tragédie hors du commun s’est produite ici il y a 81 ans. Elle connut une ampleur telle qu'elle fit les manchettes partout dans le monde et qu'on en ressent encore les conséquences aujourd'hui même. Certains de vos enfants ont peut-être lu à ce sujet dans leurs manuels d'histoire, à l'école. Vous-même en avez peut-être lu le récit dans Barometer Rising, une Éuvre d’un grand écrivain canadien, Hugh MacLennan. Je parle évidemment de l'explosion de Halifax.

Tôt le matin du 6 décembre 1917, un navire de secours belge et un navire de munitions français sont sur le point de faire abordage. À 9 h 6 précises, le monde, ou ce qui semblait être le monde, explosa. Plus de 2700 tonnes d'explosifs décimèrent la ville. La détonation fut si forte qu'on l’entendit à l'Île-du-Prince-Édouard. Le quartier du port fut littéralement rasé, et près de 1600 des 50000 citoyens de la ville perdirent la vie. Des milliers d'autres furent blessés et se trouvèrent sans abri. Ce fut une catastrophe sans pareil.

Les citoyens de la ville furent particulièrement touchés par les dégâts causés par le verre projeté partout. Un phénomène tout à fait incroyable se produisit : quelque deux cents personnes ayant reçu des éclats de verre perdirent subitement la vue. À ce moment-là, un compte spécial fut constitué pour payer des pensions aux personnes que des éclats de verre avaient rendues aveugles lors de cette terrible explosion. Ce compte, que nous administrons maintenant, est presque rendu à sec. Pour nous assurer que 16 personnes très âgées ne perdent pas leur petite pension, nous avons obtenu l'autorisation de continuer à leur verser des paiements. Cela peut paraître insignifiant, mais je sais que c'est très important pour ceux et celles qui souffrent encore de nos jours de cette tragédie. Voilà un signe de notre engagement envers tous nos clients.

Permettez-moi maintenant de me tourner vers l’avenir. Inventer l'avenir

Lorsque mon prédécesseur s'est adressé à votre assemblée, il y a deux ans, à Winnipeg, il vous a dit des paroles très pertinentes : la meilleure façon de prévoir l'avenir est de l'inventer dès maintenant. C'est exactement ce que nous nous employons à faire : essayer de prévoir l'avenir et ses défis en créant des programmes et en rationalisant nos activités afin de pouvoir mieux répondre à vos besoins au cours des années à venir.

Notre mandat est fort simple : veiller sur ceux et celles qui ont jadis veillé sur nous. Notre mission reste la même, soit répondre à vos besoins, qui évoluent. Et c'est cette mission que moi-même ou mes fonctionnaires reverrons avec vous aujourd'hui en détail. La réforme des pensions, les normes de service, la promotion de la santé et les soins de longue durée, les modifications législatives et les activités de commémoration, toutes ces mesures ont pour but de répondre à vos besoins au cours du prochain siècle.

La réforme des pensions

S’il est un défi que nous avons relevé avec succès, c’est l’amélioration du délai de traitement aux trois niveaux du processus de traitement des pensions. Comme suite au projet de loi C-67, et grâce à la nouvelle technologie, à de nouvelles méthodes de travail et à l’énorme travail accompli par une équipe dévouée, nous avons non seulement atteint notre objectif, qui était de réduire de moitié le délai de traitement, mais nous l'avons dépassé. Le délai entre la date de la demande et le paiement, y compris l'étape des appels, a été réduit de 68 p. 100. Vous et moi savez à quel point cette amélioration compte pour une personne qui est frappée d’invalidité. Pour un ancien combattant âgé de 75 ans dont la jambe commence à faire mal en raison d'une vieille blessure de guerre, le traitement rapide de sa demande devient une préoccupation majeure.

Cette réalisation est encore plus impressionnante lorsque l’on constate que le nombre de demandes reçues s'est accru de plus de 30 p. 100 au cours des deux dernières années. Je dois ajouter qu'en raison du rôle accru que joue le Canada dans les missions de maintien de la paix partout dans le monde, près de 40 p. 100 des nouvelles demandes de pension proviennent de membres des Forces canadiennes. Dans certains districts, ces demandes représentent près de 70 p. 100 des demandes reçues. Les Forces canadiennes et les maladies découlant de la guerre du Golfe

À propos de nos militaires en service, vous aurez peut-être lu dans les journaux récemment que certaines personnes s’inquiètent de la qualité de vie de nos militaires, et plus précisément de l’état de santé des militaires qui ont participé à la guerre du Golfe. Laissez-moi vous entretenir de ces deux sujets.

Pour ce qui est de la question générale de la qualité de vie, je peux vous assurer que nous faisons tout notre possible pour améliorer les communications et la coordination entre notre ministère et le ministère de la Défense nationale afin de nous assurer que nous offrons les meilleurs services possibles à nos anciens combattants en service actif. Au cours de la dernière année, j'ai demandé à mon personnel d’offrir nos services sur place dans les grandes bases militaires, comme Petawawa et Valcartier, et il y en aura d’autres. Nous mettons une meilleure information à la disposition des Forces canadiennes afin que les militaires actuels et les ex-militaires reçoivent de l’aide plus rapidement.

Je désire vous préciser une chose au sujet du syndrome de la guerre du Golfe. Pendant que nous nous efforçons de diagnostiquer de façon précise cette maladie dont souffrent nombre des militaires des forces alliées, nous voulons faire en sorte que les anciens combattants canadiens qui ont participé à la guerre du Golfe continuent à recevoir tous les avantages qui leur sont dus.

En ce qui a trait aux pensions d'invalidité, nous veillerons à ce que ces anciens combattants, comme tous les anciens combattants, bénéficient de l’admissibilité à ces pensions. Il importe de souligner que nous maintenons notre politique qui consiste à donner le bénéfice du doute à l’ancien combattant, et que nous accordons un grand poids aux déclarations faites par les médecins examinateurs et par les clients. Chaque cas est traité individuellement. Cette approche est primordiale, car nous voulons avant tout donner à nos clients l’accès le plus rapide possible à une pension d’invalidité méritée ou à une évaluation médicale et à d’autres services dans le cadre d’un plan de traitement médical par l’entremise d’une des cinq cliniques post-déploiement. Le ministère de la Défense nationale et celui des Anciens Combattants collaborent pour faciliter l’accès aux cliniques post-déploiement de la Défense nationale qui sont situées dans les grandes bases des Forces canadiennes partout au pays.

Cet automne, je m’attends à ce que d’autres recommandations soient déposées afin d’améliorer la qualité de vie des membres des Forces canadiennes. Nous continuerons d’accorder une grande attention aux questions liées aux Forces canadiennes, car nous cherchons des moyens par lesquels nos deux ministères peuvent unir leurs efforts pour veiller à ce que les membres des Forces canadiennes reçoivent les services et les avantages qu’ils méritent.

Les services axés sur la clientèle, la promotion de la santé et les soins de longue durée

Plus tard, mes fonctionnaires vous mettront au courant de certains changements internes que nous apportons à la prestation de nos programmes pour mieux vous servir. Qu’il suffise de vous mentionner maintenant que comme tous les citoyens qui comptent sur l’État pour obtenir des services, vous voulez qu’on vous traite avec dignité et respect. Vous voulez également être servis de manière efficace, efficiente et avec promptitude. C’est pourquoi nous ne ménageons aucun effort pour vous aider à avoir accès aux programmes et aux services qui répondent à vos besoins, non seulement au Ministère, mais également dans la collectivité.

Notre objectif est de faire en sorte que notre personnel de première ligne puisse vous aider, quels que soient vos problèmes ou vos questions, qu’il s’agisse de prestations aux anciens combattants, de changements dans votre vie à domicile, du Régime de pensions du Canada ou de préoccupations en matière de santé; nous voulons pouvoir vous guider dans la bonne direction. De plus, nous voulons profiter de toutes les occasions que nous avons de communiquer entre nous pour vous aider.

Un projet national de mise en oeuvre est actuellement en cours dans cinq bureaux du pays. Il vise à nous aider à évaluer les ressources, les équipes et les compétences dont nous aurons besoin pour effectuer le virage à ce que nous appelons la démarche de service axé sur la clientèle. Ce projet nous orientera dans notre restructuration en vue de fournir de meilleurs services aux anciens combattants, dont les besoins changent rapidement.

En matière de promotion de la santé, nous avons conclu que nous devions jouer un rôle plus direct dans l’élaboration des programmes de promotion de la santé et d’éducation pour une population d’anciens combattants qui avancent en âge et dont un grand nombre franchiront bientôt le cap des quatre-vingts ans. Ainsi, nous sommes en voie d’intégrer la promotion de la santé et l’éducation à nos programmes et services. Cette orientation est conforme à notre volonté de promouvoir la qualité de vie et l’autonomie chez nos clients. De plus, comme il est question de la santé d’une population qui vieillit rapidement, nous partagerons nos compétences avec d’autres intervenants du milieu de la santé, dont les spécialistes en gérontologie.

Par ailleurs, l’équipe chargée de l’examen des besoins des anciens combattants en matière de soins a cerné un besoin croissant de soins de longue durée pour les anciens combattants, ainsi que la nécessité de passer des soins dispensés en milieu hospitalier aux soins dispensés dans la collectivité. Les anciens combattants veulent avoir le choix entre des soins offerts dans de grands établissements urbains et des soins offerts dans un établissement plus proche de leur milieu de vie. Ces constatations nous ont amené à envisager la possibilité de déplacer les lits retenus à contrat dans des endroits où les anciens combattants pourraient avoir un meilleur accès, ce qui leur permettrait de rester plus près de leur famille, dans leurs localités.

Plus précisément, nous ajoutons 60 lits au Manitoba et nous en déplaçons 94 autres dans des petites localités rurales en Ontario. Nous espérons qu’il ne s’agit là que d’un début. Nous envisageons de signer d’autres ententes du genre avec d’autres provinces, afin que les anciens combattants aient le choix de recevoir des soins dans un grand centre urbain ou plus près de leur localité d’origine.

Évidemment, la qualité des soins est un élément clé de notre programme de soins de longue durée. Je peux personnellement vous assurer qu’il s’agit là pour moi d’une priorité, et j’ai demandé à mes fonctionnaires d’examiner les niveaux de soins dispensés et de me présenter régulièrement des rapports à ce sujet. Nous examinons actuellement les ententes sur les soins de longue durée en vigueur dans les établissements pour nous assurer que les obligations contractuelles sont respectées. Le Ministère verra également à mettre en oeuvre des services de soins spécialisés dans les grands établissements qui offrent des services à contrat pour mieux répondre aux besoins quant aux cas de démence, aux services de relève et aux soins palliatifs. Chaque bureau régional préparera un plan sur mesure pour mieux répondre aux besoins en soins de longue durée des anciens combattants de leur région. Ce plan comprendra des visites dans les établissements où sont logés nos clients pour nous assurer que l’on répond à leurs besoins. Modifications législatives

Je désirerais vous entretenir maintenant de certaines mesures législatives qui sont prévues - des mesures que nous espérons pouvoir présenter au Parlement cette année.

Les anciens combattants et les associations d’anciens combattants ont exprimé de grandes préoccupations au sujet d’une injustice dans l’attribution des pensions proportionnelles des veuves. Je vous donnerai un exemple pour vous expliquer exactement en quoi consiste ce problème. Supposons qu’un ancien combattant touche une pension d’invalidité de 10 p. 100 au moment de son décès. Sa conjointe recevrait une pension de veuve établie en fonction de ce taux. Supposons maintenant que la veuve s’aperçoive que l’invalidité de son mari, maintenant décédé, s’était aggravée avant son décès et qu’elle peut le prouver. Jusqu’à maintenant, aucun changement ne pouvait être apporté au taux de la pension d’invalidité ni au montant de la pension de la veuve. Cette situation s’est appliquée jusqu’ici à tous les anciens combattants qui recevaient une pension à un taux inférieur à 48 p. 100. Grâce aux modifications prévues, la conjointe de notre ancien combattant, qui touchait une pension de 10 p. 100, pourra demander une réévaluation de l’invalidité en fonction des nouvelles preuves soumises. Si les preuves démontrent que l’invalidité aurait dû être évaluée à 20 p. 100 par exemple, nous pourrons augmenter en conséquence la pension proportionnelle. Les dispositions législatives prévues permettront d’éliminer l’obstacle juridique qui nous empêchait d’augmenter les pensions des survivants d’anciens combattants dont l’invalidité était évaluée à moins de 48 p. 100. Cette amélioration permettra d’éliminer ce que nombre de personnes estimaient être une injustice inhérente du système pour les personnes touchant une pension à un taux inférieur à 48 p. 100.

La seconde modification législative que nous prévoyons présenter vise les anciens combattants qui touchent une indemnité de prisonnier de guerre. Une fois cette modification apportée, ces anciens combattants pourront demander l’allocation de soins, d’après l’indemnité de prisonnier de guerre qu’ils reçoivent, et ils pourront combiner leur indemnité à l’évaluation de leur invalidité pour atteindre un taux de pension de 100 p. 100, lequel est exigé pour présenter une demande d’allocation d’incapacité exceptionnelle.

Les bénéficiaires d’une pension d’invalidité ont droit à des prestations liées à leur invalidité. Évidemment, à mesure qu’ils vieillissent, il devient de plus en plus difficile, voire impossible, de déterminer si leurs malaises sont directement reliés à leurs affections ouvrant droit à pension. C’est pourquoi nous vous consulterons au sujet des bienfaits d’une modification aux règlements qui nous permettrait de répondre directement aux besoins médicaux de nos anciens combattants les plus gravement frappés d’invalidité, notamment ceux dont l’invalidité est évaluée à plus de 77 p. 100.

En diverses occasions, les anciens combattants perdent leur admissibilité à une prestation en raison d’un changement dans leur situation financière ou matrimoniale. Jusqu’à maintenant, nous leur accordions une période de grâce de trois mois pour leur permettre de s’adapter à ce changement. Depuis le 1er avril de cette année, cette période de grâce de trois mois a été portée à un an. Cette modification donnera aux anciens combattants plus de temps pour s’adapter et pour prendre de nouvelles dispositions.

Enfin, nous envisageons d’accorder d’autres avantages aux pensionnés qui ont servi dans une zone de service spécial. Comme vous le savez, ces membres des Forces armées sont admissibles à des pensions d’invalidité et à des prestations de soins de santé s’ils ont été blessés ou s’ils sont autrement devenus invalides par suite de leur service. Or nous proposons de permettre aux militaires, hommes et femmes, qui sont devenus invalides au cours d’opérations de maintien de la paix dans des zones de service spécial d’avoir accès à des lits de soins de longue durée dans des établissements de la collectivité.

Les anciens combattants de la marine marchande

Je m’en voudrais de ne pas mentionner un changement prévu au sujet des anciens combattants de la marine marchande. En 1992, le Parlement a adopté une loi visant à reconnaître que la marine marchande du Canada était l’équivalente des Forces canadiennes, et à accorder à ses membres les mêmes avantages que ceux dont jouissent les anciens combattants des Forces armées. Nous allons maintenant un peu plus loin, et nous déposerons un projet de loi d’ensemble pour que les anciens combattants de la marine marchande relèvent dorénavant des mêmes dispositions législatives que les anciens combattants des Forces armées, soit la Loi sur les pensions et la Loi sur les allocations aux anciens combattants. Bien que cette modification soit symbolique, les symboles sont particulièrement importants pour ces gens qui ont servi pour leur pays en temps de guerre. Je serai heureux de mettre enfin un terme à une préoccupation de longue date des anciens combattants de la marine marchande. Commémoration

Les anciens combattants du Canada ont un autre sujet de préoccupation, qui n’a rien à voir avec leur santé ou avec des avantages matériels ou monétaires. Ils veulent que leurs compatriotes n’oublient pas ce qu’ils ont accompli jadis.

Les Canadiens et les Canadiennes se sont toujours montrés fiers de ce qu’ont accompli les militaires du Canada au cours de ce siècle, en temps de guerre comme en temps de paix. Mais cette fierté profonde est bien cachée. Nous n’avons pas l’habitude de faire montre de notre patriotisme. Jusqu’à tout récemment, le seul moment où nous reconnaissions publiquement, en tant que nation, le sacrifice de nos anciens combattants, c’était le 11 novembre, le jour du Souvenir, à la faveur d’un moment de recueillement.

Maintenant, pour la quatrième année consécutive, nous célébrerons la Semaine des anciens combattants dans les jours qui précèdent le jour du Souvenir. Au fil des ans, de plus en plus de gens voient en cette semaine un prélude important au jour du Souvenir.

À l’étranger, nous continuons d’amener en pèlerinage des anciens combattants et des jeunes sur les lieux des combats, ainsi que là où reposent les compagnons d’armes des anciens combattants, dans les cimetières du Commonwealth du monde entier.

En 1997, j’ai eu le plaisir de diriger des délégations dans le cadre du pèlerinage visant à marquer le 55e anniversaire du raid sur Dieppe et des cérémonies spéciales tenues à Vimy et à Beaumont-Hamel, célèbres théâtres de guerre de la Première Guerre mondiale qui ont été officiellement désignés lieux historiques nationaux du Canada, les premiers à l’avoir été à l’extérieur du Canada.

En mai dernier, nous avons assisté à des cérémonies commémorant la Bataille de l’Atlantique au pays et outre mer. Elles marquaient le 55e anniversaire du moment où le vent tourna en faveur des Alliés. En octobre, nous retournerons en Corée pour marquer le 45e anniversaire du cessez-le-feu. Et en novembre, nous prévoyons assister aux cérémonies commémoratives internationales qui se tiendront en France et en Belgique afin de souligner le 80e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

Nous avons redoublé d’efforts afin de veiller à ce que nos jeunes aient davantage et plus facilement accès à l’histoire militaire. Pour ce projet, la technologie nous a bien servi. Nous disposons d’un excellent site Web sur Internet. Au cours des deux dernières années, il a été jugé comme l’un des trois meilleurs sites du secteur public au Canada. Maintenant, quiconque possède un ordinateur et un modem peut lire directement des comptes rendus et des extraits de journaux personnels relatant les exploits des Canadiens, en apprendre davantage sur les médailles et parcourir les Livres du Souvenir. De plus, il sera bientôt possible de savoir où reposent nos aîeux morts au combat. Il est possible de faire une visite virtuelle des tunnels de la crête de Vimy, d’entendre des entrevues sonores avec les personnes qui s’y sont battues et de voir des bandes vidéo de la bataille de l’Atlantique.

Au chapitre de l’éducation, outre les documents que nous mettons à la disposition des écoles du Canada pour les études concernant le jour du Souvenir, nous avons préparé une trousse éducative spécialement destinée à sensibiliser nos jeunes à la participation du Canada à la Seconde Guerre mondiale. Déjà 6000trousses ont été distribuées au pays. Pour compléter la trousse, un deuxième projet sous la forme d’un CD-ROM est maintenant terminé.

De plus, nous prévoyons réaliser des trousses semblables pour la Première Guerre mondiale, la guerre de Corée et les opérations de maintien de la paix. Conclusion

Tous les Canadiens et les Canadiennes voient l’arrivée du nouveau millénaire avec enthousiasme et optimisme. Mais vous, anciens combattants, pouvez être fiers à juste titre du siècle qui tire à sa fin. Un siècle au cours duquel vous et vos compagnons, à l’occasion des deux Guerres mondiales, de la guerre de Corée, et des diverses missions de maintien de la paix dans des régions névralgiques aux quatre coins du monde, avez répondu loyalement à l’appel de votre pays. Si nous pouvons aborder l’avenir dans la paix et la prospérité, c’est en grande partie grâce au sacrifice que vous avez consenti jadis. Sachez que vous nous avez légué un héritage dont l’écho se répercutera pendant encore de nombreuses décennies.

Pour ma part, je suis heureux de me trouver dans une position qui me permet de défendre vos intérêts de façon pratique - en veillant à ce que des améliorations soient apportées aux programmes et aux mesures législatives qui vous touchent au quotidien, et en assurant la perpétuation de votre souvenir.

Le personnel du ministère des Anciens Combattants ressent exactement la même chose et considère les anciens combattants non seulement comme des clients mais aussi comme des amis. Et ce sentiment est réciproque. Nous sommes souvent le premier point de contact des anciens combattants, quels que soient leurs problèmes. Et c’est exactement ce que nous voulons. Nous sommes là pour eux. Parfois, ils n’ont aucun autre endroit où aller. Les anciens combattants savent que nous veillerons toujours sur eux, comme ils ont veillé sur nous.

Nous défendons vos intérêts, tout comme ANAVETS, qui joue un rôle similaire pour ses membres. Votre association ne cède nullement sa place lorsque vient le temps de parler d’histoire, de patrimoine et d’héroisme. Comme la ville où nous nous trouvons, vos origines remontent à avant la confédération. Les anciens combattants membres de votre association ont des états de service inégalés : ils ont en effet servi pour leur pays en temps de guerre et en temps de paix. En tant qu’association d’anciens combattants la plus ancienne du pays, votre rôle de défenseur des anciens combattants du Canada et de leurs familles continue à être prédominant et évident. Lorsque vous parlez, nous écoutons.

Bien sûr, M. Khan, votre président sortant, et son bureau de direction, ont poursuivi cette excellente tradition de service. Ils ont bien droit à notre gratitude pour leur excellent travail, et j’espère que les rapports avec le successeur de M. Khan seront tout aussi fructueux.

Je vous quitterai sur quelques mots écrits par une jeune fille qui nous a accompagnés en Grande-Bretagne à l’occasion du pèlerinage commémorant la bataille de l’Atlantique. J’ai lu cet extrait au colloque de la Légion royale canadienne en juin. Le texte est si émouvant que je crois qu’il mérite d’être repris aujourd’hui. Son auteur est Angèle Laprise, une étudiante âgée de 17ans de Sudbury, en Ontario.

« J’ai pris conscience de bien des choses au cours des deux dernières semaines. Par exemple, l’importance des anciens combattants. À quel point ils furent braves, courageux, déterminés. Ils mirent leur peur de côté et risquèrent leur vie pour notre pays. Ils étaient tous jeunes et ils ne savaient pas à quoi s’attendre. Ils n’arrivaient même plus à se rendre compte du moment où Noël arrivait. Ils étaient si seuls, si loin. Voilà ce que je ressens quand je pense à eux... Je tiens à ce que vous sachiez qu’en rentrant chez moi, je raconterai leur histoire, tout comme le feront les autres jeunes membres de la délégation.

« À mon retour, je donnerai mon 100 p. 100 pour faire la différence. Et je suis convaincue que nous prendrons soin de notre chez nous et que nous protégerons à jamais notre drapeau.... C’est grâce à eux si nous vivons dans un monde libre! »

Chers amis, si jamais vous craignez que l’héritage que vous nous avez légué tombe dans l’oubli, repensez au journal d’Angèle. Elle n’a que 17 ans et elle vous le dit, vous êtes ses héros. Et vous savez, je n’ai peut-être pas son jeune âge, mais vous êtes aussi mes héros.

Que Dieu vous bénisse tous! À la prochaine et merci. Thank you.

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