Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'honorable

Fred J. Mifflin

Ministre des Anciens Combattants

à l’occasion du 37e Congrès national
de la Légion royale canadienne

Winnipeg (Manitoba)
15/6/1998

Comparer au discours prononcé
Comparer au discours prononcé

Chers Amis,

Je suis très heureux d’assister à mon premier Congrès national de la Légion à titre de ministre des Anciens Combattants et à votre dernière réunion nationale du présent siècle.

Vous savez, les Canadiens voient l’arrivée du nouveau millénaire avec enthousiasme et optimisme. Il n’empêche que les anciens combattants peuvent toutefois être fiers de qui fut accompli au cours du siècle qui se termine. Un siècle pendant lequel vous et vos camarades - au cours des deux Guerres mondiales, de la guerre de Corée et des missions de maintien de la paix dans des régions névralgiques partout dans le monde - avez répondu loyalement à l’appel de votre pays. Si nous pouvons aborder l’avenir dans la paix et la prospérité, c’est en grande partie grâce au sacrifice que vous avez consenti jadis. Sachez que vous nous avez légué un héritage dont l’écho se répercutera pendant encore de nombreuses décennies.

Je suis donc ravi d’être avec vous aujourd’hui. J’ai eu le plaisir de revoir de vieux amis et j’espère bien faire de nouvelles connaissances. Aujourd’hui, j’ai un rapport d’étape extrêmement intéressant à vous communiquer au sujet de la façon dont le Ministère et moi entendons procéder afin de vous offrir le meilleur service possible au moment où nous entrons dans le nouveau millénaire.

Introduction

J'aimerais d'abord vous parler de mes antécédents et aussi vous direpourquoi je m'intéresse au bien-être des hommes et des femmes qui ont risqué leur vie pour leur pays.

De par mes antécédents et par inclination, je me considère un peu comme votre défenseur. Avant d'être élu député et, plus tard, de devenir ministre, j'ai passé toute ma vie adulte dans la Marine royale du Canada. Je ne crois pas exagérer beaucoup en disant que je suis un militaire jusqu'à la moelle.

Lorsque le Premier ministre m'a demandé de devenir secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants peu après mon arrivée au Parlement, j'étais ravi. Lorsqu'en juin dernier, il m'a invité à devenir ministre, j’ai eu l’impression de renouer avec de vieux amis et d'anciens camarades. Je suis heureux de me retrouver maintenant dans une position qui me permet de défendre vos intérêts de façon pratique -- en veillant à ce que des améliorations soient apportées aux programmes et aux mesures législatives qui vous touchent au quotidien, et en assurant la perpétuation de votre souvenir.

Évidemment, je ne suis pas seul pour accomplir ce travail. Vous pouvez également compter sur Anciens Combattants Canada. Notre mandat est fort simple : veiller sur ceux et celles qui ont jadis veillé sur nous.

Notre mission est en outre de suivre l'évolution des besoins de nos clients. Et c’est exactement de cette mission dont je veux vous parler aujourd’hui. La réforme du processus des pensions, les normes de service, la promotion de la santé et les soins de longue durée, en passant par les modifications législatives et la commémoration; des éléments qui s’inscrivent tous dans notre défi collectif qui est de répondre à vos besoins au cours du prochain siècle.

La réforme du processus des pensions

S'il est un défi que nous avons relevé avec succès, c'est l'amélioration du délai de traitement aux trois niveaux de notre processus des pensions. Joe Kobolak a parlé de nos efforts concertés pour améliorer la prestation des pensions comme d'une révision complète du processus des pension d'invalidité. Il n'a jamais si bien dit. Comme suite au projet de loi C-67, grâce à la nouvelle technologie, à de nouvelles méthodes de travail et à beaucoup d'efforts de la part d'une équipe dévouée, non seulement avons-nous atteint notre objectif de réduire de moitié le délai de traitement, mais nous avons fait mieux encore. Le processus de demande est simplifié et les demandeurs reçoivent leurs paiements plus rapidement. Le délai de traitement d'une demande du début jusqu'à la fin, y compris les appels, a été réduit de 68 p. 100. La réalisation est d'autant plus impressionnante lorsque vous constatez que le nombre de demandes reçues s'est accru de plus de 30 p. 100 au cours des deux dernières années.

Vous et moi reconnaissons toute l'importance de cette amélioration pour ceux qui sont frappés d'invalidité. Pour un ancien combattant de plus de 75 ans dont la jambe commence à faire mal par suite d'une vieille blessure de guerre, le traitement rapide de sa demande devient une préoccupation des plus pressantes.

Les Forces canadiennes

Les membres des Forces canadiennes sont un autre groupe que nous servons et dont les besoins sont en évolution. Vu la participation de plus en plus grande du Canada à des missions de maintien de la paix un peu partout dans le monde, plus de 40 p. 100 des nouvelles demandes de pensions qui nous sont présentées viennent de membres des Forces canadiennes. Dans certains districts, ces demandes de pension comptent pour près de 70 p. 100 des demandes reçues.

Vous avez certainement entendu parler des audiences du Comité permanent de la défense nationale et des affaires des anciens combattants sur la qualité de vie dans les Forces canadiennes. Mon personnel à Anciens Combattants Canada a pris une part active au processus d'amélioration des services. En fait, des fonctionnaires d'ACC ont comparu devant le Comité le 12 mai 1998. Nous comptons bien poursuivre cette collaboration entre le ministère de la Défense nationale et Anciens Combattants Canada. Au cours de l'année dernière, j'ai demandé à mon personnel de commencer à établir des bureaux d'ACC dans les principales bases militaires. Petawawa et Valcartier représentent deux bons exemples, et il y en aura d'autres. Nous mettons une meilleure information à la disposition du personnel des Forces canadiennes et nous améliorons la gestion des dossiers afin que tout membre du personnel des Forces canadiennes victime de blessure puisse recevoir de l'aide plus rapidement.

Nous en apprenons toujours plus sur la question du stress post-traumatique (SPT), sur le syndrome de la guerre du Golfe et sur d'autres affections auxquelles font face les militaires dans l'exercice de leurs fonctions. De plus, nos deux ministères travaillent de concert pour faciliter, pour le client, l'accès aux cliniques post-déploiement de la Défense nationale qui se trouvent dans les principales bases des Forces canadiennes à travers le pays.

Les questions relatives aux invalidités de membres des Forces canadiennes s’avèrent une source de préoccupation importante à l’approche du nouveau millénaire. Et sachez que nous allons nous occuper de cette question.

Au cours de l’automne, je m’attends à ce que d’autres recommandations soient déposées au sujet de l’amélioration de la qualité de vie des Forces canadiennes.

Services de qualité aux clients

Comme tous les citoyens qui demandent des services à leur gouvernement, vous voulez qu'on vous traite avec dignité et respect. Vous voulez aussi être servis de manière efficace, efficiente et avec promptitude. C'est pourquoi nous ne ménageons aucun effort pour nous assurer que vous trouverez l'aide nécessaire pour avoir accès aux programmes et services correspondant à vos besoins, non pas uniquement au Ministère, mais dans la collectivité également.

Notre objectif est de faire en sorte que, dès que vous communiquez avec le Ministère, quel que soit le problème ou la question à régler - des prestations aux anciens combattants à l'impôt sur le revenu, du RPC à la Sécurité de la vieillesse - le personnel de première ligne vous conduise dès le départ dans la bonne direction.

Nous avons mis au point un projet national de mise en oeuvre dans neuf bureaux d'un océan à l'autre en vue d’aider à évaluer les ressources, les équipes et les compétences requises pour effectuer le virage à ce que nous appelons la démarche de service axé sur le client. Cet exercice orientera notre façon de procéder pour offrir de meilleurs services aux anciens combattants.

Nous sommes déterminés à atteindre des normes de service supérieures. Vous trouverez d’ailleurs au kiosque du Ministère, une nouvelle brochure intitulée « À votre service » dans laquelle nous décrivons précisément les normes de service auxquelles vous pouvez vous attendre quand vous communiquez avec nous. Dorénavant, vous trouverez des fiches de commentaires de la clientèle dans tous nos bureaux de district et centres de service. Ces fiches sont faciles à lire et à remplir, et vous donnent l’occasion de nous dire ce que vous pensez réellement de notre service, au moment même où il vous est rendu.

Jusqu’à maintenant, la grande majorité des commentaires que nous avons reçus ont été flatteurs et nous en sommes très heureux. Notre personnel trouve très utile cette rétroaction directe de nos clients : elle l’incite à toujours être vigilant et lui montre que le service assuré est apprécié. En ce qui concerne le programme, nous tirons grand profit des fiches qui nous font connaître votre opinion sur les politiques, les méthodes et les procédés que nous pouvons, à votre avis, améliorer.

An 2000

À l’aube du nouveau millénaire, nos ressources sont également mises à contribution en vue de faire face aux problèmes liés à l’an 2000. Comme vous le savez, nombre d’ordinateurs utilisés aujourd’hui ne reconnaissent que les deux derniers chiffres de l’année. Personne n’a pensé à ce qu’il adviendrait quand nous passerions de 1999 à 2000. Comme tous nos programmes de prestations sont informatisés, je tiens à vous assurer que les travaux à cet égard vont bon train et qu’ils se déroulent selon les échéanciers. En fait, je suis assez fier de dire que le ministère des Anciens Combattants joue un rôle de chef de file au gouvernement fédéral dans la résolution des problèmes reliés à l’an 2000 et nous sommes convaincus que la transition au nouveau siècle s’effectuera sans heurts.

Promotion de la santé

Notre examen des besoins en soins des anciens combattants nous a notamment montré que notre Ministère devait jouer un rôle plus direct dans l’élaboration de programmes de promotion de la santé et d’éducation auprès des anciens combattants et, par extension, auprès des personnes âgées du Canada. Les trois projets pilotes entrepris l’été dernier dans la région du Pacifique, à l’Hôpital Sainte-Anne et à Charlottetown ont donné d’excellents résultats. Nous prévoyons donc intégrer la promotion de la santé à nos programmes et services. Nous marquons encore ainsi notre volonté de promouvoir la qualité de vie et l’autonomie chez nos clients.

Dans une perspective plus générale, nous partagerons nos compétences avec d’autres intervenants du monde de la santé, dont des spécialistes en gérontologie. Un conseil consultatif en gérontologie a été formé et il se compose de spécialistes en gériatrie et en gérontologie qui ont pour mission d’informer et de conseiller le Ministère. L’un de vos anciens secrétaires de la Direction nationale, le colonel Donald Thompson, fait partie du Conseil, de même que le secrétaire actuel, Duane Daly. Nous sommes de plus en plus reconnus pour nos compétences en matière de vieillissement, une réputation confirmée par notre gérontologue, le Dr Dave Pedlar, qui a récemment gagné un prestigieux prix international pour un document de recherche sur les soins.

Soins de longue durée

L’examen des besoins de soins des anciens combattants a aussi fait ressortir qu’il fallait assurer des soins à long terme aux anciens combattants et passer des soins dispensés en milieu hospitalier aux soins dispensés dans la collectivité. Les anciens combattants veulent avoir le choix entre des soins offerts dans un grand établissement urbain et des soins offerts dans un établissement situé plus proche de leur milieu de vie. Ces résultats nous ont incités à envisager de déplacer des lits vides dans des endroits où les anciens combattants pourraient y avoir meilleur accès, ce qui leur permettrait de rester avec leur famille, dans leurs propres collectivités.

Je suis très heureux de pouvoir annoncer, ici à Winnipeg, que le ministère des Anciens Combattants a signé une entente avec le ministère de la Santé du Manitoba en vertu de laquelle les anciens combattants auront accès en priorité à 60 lits supplémentaires. Ces derniers s’ajoutent aux 155 lits déjà prévus au Centre Deer Lodge de Winnipeg. Comme certains d’entre vous le savent peut-être, la liste d’attente est longue à Deer Lodge. La moitié des anciens combattants inscrits sur cette liste proviennent de l’extérieur de la région de Winnipeg. Dorénavant, ces derniers pourront recevoir des soins plus près de chez eux. Évidemment, il sera également possible de localiser ces lits dans la région de Winnipeg.

Et pour ceux d’entre vous qui viennent de l’Ontario, nous sommes sur le point de mettre la dernière main à une entente avec le ministère de la Santé de l’Ontario; 94 lits d’accès en priorité, en ce moment inutilisés au Centre des sciences de la santé Sunnybrook et à l’hôpital Parkwood, seront déplacés vers diverses localités dans la province. Nous répondons ainsi à une préoccupation depuis longtemps exprimée par la Direction de l’Ontario quant à la pénurie de lits dans les collectivités rurales ou plus petites de l’ensemble de la province, en particulier du nord de l’Ontario. Et nous espérons que ce ne soit qu’un début. Nous envisageons la signature d’un plus grand nombre d’ententes de ce genre avec d’autres provinces de sorte que les anciens combattants aient le choix de recevoir des soins dans un grand centre urbain ou près de leurs propres collectivités.

Certaines questions et préoccupations ont été soulevées quant à la qualité des soins dispensés dans nos établissements de soins de longue durée. Je peux vous assurer qu’il s’agit pour moi d’une priorité, et j’ai demandé à mes fonctionnaires d’exercer une surveillance sur le niveau des soins dispensés et de me présenter régulièrement des rapports sur le sujet.

Le Ministère a choisi un certain nombre de secteurs qui feront l’objet d’une surveillance annuelle aux fins de mesurer la qualité des soins dans les établissements. Mentionnons notamment la santé et la sécurité, la qualité des aliments, l’accès aux services cliniques, les soins personnels, l’hygiène et l’accès à des services spécialisés.

Nous procédons actuellement à un examen des ententes sur les soins de longue durée en vigueur dans les divers établissements pour nous assurer que les obligations contractuelles sont respectées. Le Ministère s’attachera en outre à mettre en oeuvre des services de soins spécialisés dans les établissements qui offrent des services à contrat pour mieux répondre aux besoins dans les cas de démence, de services de relève et de soins palliatifs. Chaque région établira un plan personnalisé destiné à mieux répondre aux besoins en soins de longue durée des anciens combattants de leur région. Seront inclus dans ce plan des visites annuelles dans les établissements où résident certains de nos clients pour nous assurer que leurs besoins sont satisfaits.

L’Hôpital Sainte-Anne

Au cours des deux dernières années, nous avons entrepris le travail préparatoire en vue de la cession de l’Hôpital Sainte-Anne à la compétence provinciale. Je sais que cette question préoccupe certains d’entre vous. Je tiens toutefois à vous assurer que tout au long de cet exercice, nous avons respecté certains principes, notamment :

  • garantir l’accès en priorité aux programmes et aux lits de l’Hôpital, et assurer l’accès à d’autres lits dans des établissements du système de soins de longue durée du Québec situés plus près des endroits où demeurent l’ancien combattant;
  • garantir à tous les anciens combattants l’accès à des services offerts dans la langue de leur choix (anglais ou français);
  • assurer le plus haut degré possible de continuité d’emploi, et la négociation de conditions de travail convenables et comparables à celles dont jouissent présentement les employés;
  • entreprendre des travaux de rénovation à l’Hôpital.

Dans le cadre de nos travaux préparatoires, nous avons consulté des représentants de la Direction du Québec ainsi que d’autres associations, et nous continuerons de le faire au fur et à mesure que progresseront nos discussions avec la province.

Soyez assurés que je surveillerai la situation de près et que je vous en rendrai compte ultérieurement.

Examen de la pharmacie

Le 1er mai, dans la région du Pacifique, le Ministère a instauré son Programme révisé de médicaments d’ordonnance qui comporte de nouvelles initiatives visant à mieux protéger la santé des anciens combattants tout en améliorant le processus de prestation.

L’examen de la pharmacie a donné lieu à un examen exhaustif et à une restructuration du formulaire pharmaceutique du Ministère, du processus d’approbation et des modalités de paiement. Les résultats s’avèrent encourageants. Les employés de notre section de la pharmacie ont reçu d’excellents commentaires de la part des anciens combattants. Nous prévoyons mettre en oeuvre le nouveau programme de médicaments d’ordonnance dans le reste du pays d’ici un an.

Modifications législatives

Plus tôt, je vous disais à quel point je prenais au sérieux mon rôle de défenseur de vos intérêts au gouvernement en vue de protéger et de promouvoir les programmes et les mesures législatives qui font en sorte de vous faciliter la vie. J’ai donc le plaisir d’annoncer aujourd’hui que le gouvernement entend apporter des modifications législatives - que vous souhaitez voir adopter - et que nous prévoyons les présenter au Parlement au cours de l’année.

Lors du dernier congrès de la Légion Royale canadienne, vous avez fait valoir que votre priorité était l’adoption de modifications législatives touchant les pensions proportionnelles des veuves en vue d’éliminer certains obstacles juridiques qui nous empêchaient d’augmenter les pensions des survivants d’anciens combattants dont l’invalidité était évaluée à moins de 48 pour 100. Grâce aux modifications législatives, nous allons pouvoir supprimer les restrictions à cet égard. Un plus grand nombre de survivants pourront être admissibles à des augmentations de pension s’il est établi que l’affection ouvrant droit à une pension dont souffrait un ancien combattant avait été sous-évaluée. Par exemple, si un ancien combattant touchait une pension d’invalidité de 10 p. 100 et que l’évaluation aurait dû être de 20 p. 100, nous pourrons accorder l’augmentation correspondante de la pension proportionnelle.

La seconde modification législative que nous proposons d’adopter concerne les anciens combattants qui touchent une indemnité de prisonnier de guerre. Une fois la modification adoptée, ces anciens combattants pourront présenter une demande d’allocation pour soins du fait uniquement qu’ils touchent une indemnité de prisonnier de guerre et ils pourront combiner leur indemnité à l’évaluation de leur invalidité pour atteindre les 100 pour 100 nécessaires pour présenter une demande d’allocation d’incapacité exceptionnelle.

Nous envisageons également des modifications réglementaires au sujet desquelles nous vous consulterons.

Les bénéficiaires d’une pension d’invalidité ont droit aux prestations liées à leur invalidité. Évidemment, à mesure qu’ils avancent en âge, il devient de plus en plus difficile, sinon impossible, de déterminer si leurs malaises sont directement reliés à leurs affections ouvrant droit à pension. C'est pourquoi nous étudierons la pertinence d'apporter des modifications réglementaires qui nous permettront de nous occuper des besoins de santé de nos anciens combattants les plus gravement frappés d'invalidité, notamment ceux dont l'invalidité est évaluée à plus de 77 p. 100.

En diverses occasions, les anciens combattants perdent leur admissibilité à une prestation en raison d’un changement dans leur situation financière ou matrimoniale. À ce jour, nous leur accordions un délai de grâce de trois mois pour leur permettre de s’adapter à leur nouvelle situation. Depuis le 1er avril dernier, cette période de grâce est passée de trois mois à une année. Ainsi, avec ce changement de politique, les anciens combattants auront davantage de temps pour s’adapter et prendre de nouvelles dispositions.

Nous envisageons aussi d’accorder d’autres prestations aux pensionnés qui ont servi dans une zone de service spécial. Comme vous le savez, ces membres des Forces armées sont admissibles à des pensions d’invalidité et à des prestations de soins de santé s’ils ont été blessés ou sont autrement devenus invalides par suite de leur service. Nous proposons de permettre aux militaires, hommes et femmes, qui deviennent invalides au cours d’opérations de maintien de la paix dans des zones de service spécial, d’avoir accès aux lits de soins de longue durée dans des établissements de la collectivité.

Anciens combattants de la marine marchande

Ce serait négligent de ma part de ne pas vous parler d’un changement important que nous entendons apporter au sujet de nos anciens combattants de la marine marchande. En 1992, le Parlement a adopté une loi visant à reconnaître que la marine marchande canadienne était l’équivalente des Forces canadiennes et à accorder à ses membres les mêmes avantages que ceux dont jouissent les anciens combattants des forces armées. Nous avons décidé d’aller un peu plus loin et à l’automne, nous déposerons un projet de loi d’ensemble pour que les anciens combattants de la marine marchande relèvent dorénavant des mêmes mesures législatives que celles qui s’appliquent aux anciens combattants des forces armées, soit la Loi sur les pensions et la Loi sur les allocations aux anciens combattants. Bien qu’il s’agisse d’un changement symbolique, les symboles sont particulièrement importants pour ceux qui ont servi notre pays en temps de guerre. Je suis très heureux de mettre enfin un terme à une question qui préoccupe les anciens combattants de la marine marchande depuis longtemps.

Commémoration

Il y a une autre question qui préoccupe les anciens combattants du Canada, et ça n’a rien à voir avec leur santé ou d’autres avantages. Ils veulent que leurs compatriotes n’oublient pas ce qu’ils ont accompli jadis.

Les Canadiens ont toujours été très fiers de ce que les militaires canadiens ont accompli en temps de guerre et en temps de paix tout au long de ce siècle. Mais il s’agit d’une fierté tranquille. Nous n’avons pas l’habitude de faire montre de notre patriotisme. Jusqu’à récemment, nous nous contentions de reconnaître le sacrifice de nos anciens combattants pendant quelques minutes, le 11 novembre, jour du Souvenir.

Pour la quatrième année consécutive, nous célébrerons la Semaine des anciens combattants qui précède le jour du Souvenir. Au fil des ans, de plus en plus de gens en sont venus à reconnaître que cette semaine était aussi importante que le jour du Souvenir lui-même.

Nous continuerons également d’organiser des pèlerinages outre-mer afin d’amener des anciens combattants et des jeunes sur les sites des combats, et là où les camarades de nos anciens combattants reposent à jamais dans des cimetières du Commonwealth à travers le monde. Partout, ils sont accueillis à bras ouverts par les citoyens qu’ils ont aidés à libérer. Même les petits enfants, qui n’ont jamais connu la guerre, sortent, agitent des drapeaux canadiens, veulent serrer la main d’un ancien combattant et lui dire merci. Vous ne pourriez être plus fiers de votre pays si vous pouviez être témoins du respect et de l’amour que ces gens à l’étranger vouent à nos Canadiens et Canadiennes.

En 1997, j’ai eu le plaisir de diriger des délégations dans le cadre du pèlerinage visant à marquer le 55e anniversaire du raid sur Dieppe, et de cérémonies spéciales tenues à Vimy et à Beaumont-Hamel, célèbres sites de combat de la Première Guerre mondiale qui sont devenus officiellement des lieux nationaux historiques. Il s’agissait de la première fois que l’on accordait une désignation semblable à des lieux situés à l’étranger.

Le mois dernier, nous avons assisté à des cérémonies au pays et outre-mer afin de marquer le 55e anniversaire du moment où les vent tourna en faveur des Alliés au cours de la bataille de l’Atlantique.

En octobre, nous retournerons en Corée afin de marquer le 45e anniversaire du cessez-le-feu.

Et en novembre, nous prévoyons participer aux cérémonies commémoratives internationales qui se tiendront en France et en Belgique afin de célébrer le 80e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

Nous avons renouvelé nos efforts afin de veiller à ce que les jeunes aient davantage et plus facilement accès à leur histoire militaire. Et c’est là que la technologie s’est avérée des plus utiles. Vous savez, nous avons un site Web haut de gamme sur Internet et depuis deux ans, il est considéré comme l’un des meilleurs sites du secteur public au Canada. Quiconque possède un ordinateur et un modem peut lire des compte rendus et des extraits de journaux personnels relatant les exploits de Canadiens, se renseigner sur les médailles canadiennes, parcourir nos Livres du Souvenir. Et bientôt, nous pourrons découvrir les endroits où reposent nos aïeux morts au combat. On peut en outre y effectuer une visite virtuelle des tunnels de la crête de Vimy, écouter des entrevues audio avec ceux qui y ont combattu jadis, et voir des clips de la bataille de l’Atlantique.

Et au chapitre de l’éducation, outre les documents que nous avons mis à la disposition des écoles à travers le Canada pour les études concernant le jour du Souvenir, nous avons mis au point une trousse éducative visant à sensibiliser les étudiants à la participation du Canada à la Seconde Guerre mondiale. Quelque 6 000 exemplaires de cette trousse ont été envoyés à travers le pays. Dans la foulée de cette trousse, nous avons entrepris un autre projet sous la forme d’un CD-ROM.

Nous envisageons également de réaliser des trousses semblables qui porteront sur la Première Guerre mondiale, la guerre de Corée et les opérations de maintien de la paix.

J’imagine que les membres de la Légion sont au courant des efforts déployés par leur Direction nationale afin que l’on observe deux minutes de silence le jour du Souvenir 1999, à 11 heures. Je suis heureux de vous informer que nous endossons complètement cette initiative et que nous entendons collaborer avec la Légion afin qu’elle puisse se concrétiser.

Nous travaillons également en étroite collaboration avec votre Direction nationale relativement à l’un de ses projets du millénaire, celui de la Tombe du soldat inconnu.

Conclusion

En terminant, j’aimerais rappeler à tous que nous avons à coeur d’assurer le bien-être de nos anciens combattants. Rappelez-vous par exemple des terribles inondations qui se sont produites au Manitoba l’été dernier. Les Canadiens durent regarder avec horreur des Manitobains qui devaient composer avec ce désastre qui menaçait leurs vies et leurs moyens d’existence.

Je puis vous dire que nous avons été plus que fiers du travail extraordinaire accompli par nos employés des régions qui ont prêté main forte au cours de cette période et qui, d’abord et avant tout, voulaient s’occuper des anciens combattants dont ils avaient la responsabilité.

Les conseillers ont communiqué avec les anciens combattants évacués des établissements de soins de longue durée. Ils leur ont téléphoné et leur ont rendu visite tout au long de la crise. Pendant ces visites, ils ont fait de la consultation, donné de l’information et même déplacé des meubles. La réponse fut très positive. Nombre d’anciens combattants se sont dits surpris de voir que l’on se préoccupait d’eux. Mais voilà, tel est notre travail, prendre soin de nos anciens combattants.

Vous ne serez pas étonnés d’apprendre qu’il en fut de même lors des terribles tempêtes de verglas qui ont sévi en Ontario et au Québec au début du mois de janvier de cette année. Le dévouement de nos employés de première ligne a encore une fois été manifeste. D’innombrables coups de téléphone aux anciens combattants, des vérifications auprès d’eux afin de les rassurer et de s’assurer qu’ils allaient bien. Il conviendrait d’ajouter que l’Hôpital Sainte-Anne a même accueilli des Montréalais âgés qui ne pouvaient rester chez eux.

Beau temps, mauvais temps, les employés d’Anciens Combattants Canada considèrent les anciens combattants comme leurs amis. Et le sentiment est réciproque. Quel que ce soit leur problème, il arrive souvent qu’ils se tournent d’abord vers nous. Et c’est ce que nous voulons. Nous sommes là. Parfois, lorsqu’il n’y a personne d’autre pour les aider. Parce qu’ils savent que nous veillerons toujours sur eux, comme ils ont veillé sur nous.

J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier votre président national, Joe Kobolak, et lui témoigner ma gratitude pour le magnifique travail qu’il accomplit à l’égard de la Légion et des anciens combattants. La Légion peut être fière de lui. Joe, votre dévouement vous honore. J’aimerais ajouter que je suis en outre impatient de travailler avec votre nouveau conseil exécutif pour les anciens combattants du Canada et leurs familles.

Permettez-moi également de féliciter la Légion royale canadienne, son conseil exécutif et ses quelque 1 600 filiales à travers le Canada. Vous êtes aussi d’indéfectibles défenseurs de vos membres. Je ne connais aucune autre organisation nationale qui ait apporté plus grande contribution à tant de localités, grandes et petites, d’un océan à l’autre. Vous offrez des services aux anciens combattants, aux aînés, aux jeunes et à des oeuvres de charité locales qui se chiffrent en centaines de millions de dollars. Vous le faites sans tambour ni trompette, sans aucune recherche de reconnaissance. Mais nombre d’entre nous le savons et en sommes fiers. Nous vous serons à jamais reconnaissants de ce que vous avez fait pour ce merveilleux pays que nous appelons le Canada - en temps de paix et en temps de guerre. Ensemble, je crois que nous formons une équipe du tonnerre!

Avant de vous quitter, j’aimerais citer les mots d’une jeune fille qui nous a accompagnés lors de notre pèlerinage en Angleterre en vue de commémorer la bataille de l’Atlantique. Il s’agit d’Angèle Laprise, âgée de 17 ans, de Sudbury, en Ontario.

Nous avions demandé aux étudiants de tenir un journal dans lequel ils devaient écrire leurs impressions. Voici un extrait du journal d’Angèle :

« J’ai pris conscience de bien des choses au cours des deux dernières semaines. Par exemple, l’importance des anciens combattants. À quel point ils furent braves, courageux, déterminés. Ils mirent leur peur de côté et risquèrent leur vie pour notre pays. Ils étaient tous jeunes et ils ne savaient pas à quoi s’attendre. Ils n’arrivaient même plus à rendre compte du moment où Noël arrivait. Ils étaient si seuls, si loin. Voilà ce que je ressens quand je pense à eux... Je tiens à ce que vous sachiez qu’en rentrant chez, je raconterai leur histoire, tout comme le feront les autres jeunes membres de la délégation.

À mon retour, je donnerai mon 100 p. 100 pour faire la différence. Et je suis convaincue

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