Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'honorable

Fred J. Mifflin

Ministre des Anciens Combattants

55e anniversaire du jour J et de la campagne de la bataille de Normandie
Cérémonie à La Place de l'Ancienne Boucherie

Caen, France
7/6/1999

Comparer au discours prononcé
Comparer au discours prononcé

Distingués Invités et Anciens Combattants, Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un privilège de participer à cette cérémonie qui vise à rendre hommage aux citoyens de votre magnifique ville. Une ville qui a une grande histoire. Une histoire qui remonte à plus de dix siècles. Une ville dont l'âme ne fut jamais abandonnée par ses citoyens même dans la pire adversité. Jamais votre dévotion et votre détermination ne furent plus durement mises à l'épreuve qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale.

D'un point de vue stratégique, Caen était l'un des objectifs les plus convoités de la campagne de Normandie. Et fut par conséquent, l'un des plus durement touché.

Quelles terribles peurs avez-vous dû vivre lors des nombreux bombardements des Alliés qui tentaient d'écraser les défenses allemandes à coups de milliers de tonnes d'explosifs. Tant d'innocentes vies perdues. Et pourtant, vous avez accepté ce sort comme prix à payer pour être libérés du joug de l'ennemi. Lors de la prise finale de la ville, le 9 juillet, les Canadiens subirent de terribles pertes après avoir éliminé les tireurs isolés, les mines et les objets piégés; et lors de la libération de Caen, il y eut plus de morts et de blessés parmi les Canadiens qu'au cours du jour J même. Et de ce fait, ils devinrent aussi vos frères.

Soldats et citoyens célébrèrent la victoire ensemble. Un journaliste canadien de l'époque écrivit :

« Au milieu des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants morts et blessés - la plupart d'entre eux victimes de nos bombardements et de nos pilonnages -; au milieu de décombres comme je n'en avais jamais vus au cours d'une guerre ou d'une campagne; au milieu du feu et de la fumée, des obus qui explosaient et des avions ennemis qui piquaient sur leur ville, des milliers de citoyens de Caen sortirent de l'ancienne abbaye où ils avaient trouvé refuge, afin de voir le drapeau de la France arraché de son mât et de chanter la Marseillaise de leurs voix faibles et brisées, avec des larmes qui ruisselaient sur leurs joues.»

C'est - j'en suis convaincu - le souvenir le plus marquant des anciens combattants qui entrèrent dans la ville de Caen, ce jour fatidique du mois de juillet.

Pour les larmes qui coulèrent et les vies qui furent perdues, puissent les âmes des citoyens de cette merveilleuse ville reposer en paix. Nous sommes à jamais liés par le sang du sacrifice et la victoire de la liberté. C'est un lien de l'histoire qui ne se brisera jamais. Que Dieu vous bénisse tous.

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