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ONF - Portraits

Pierre Perrault

´Mes films ne sont pas politiques. Ce sont des outils de réflexions, le matériel nécessaire à la reconnaissance de l'homme d'ici.ª
La Patrie, 25 juillet 1971

Pierre Perrault se destine d'abord au droit. Après des études classiques, il s'inscrit à la Faculté de droit de l'Université de Montréal, en 1948. Par la suite, il mène des études à l'Université de Paris en histoire du droit et à l'Université de Toronto en droit international privé.
Il pratique le droit à Montréal, de 1954 à 1956, année où il devient auteur radiophonique auprès de Radio-Canada. Au fil des ans, il écrira aussi des dramatiques pour la télévision.

Ses débuts en cinéma, il les fait chez Crawley's, où il produit une série de films intitulée : Au Pays de Neufve-France.
Son entrée à l'ONF sera marquante. En 1963, Pour la suite du monde, sort sur les écrans et étonne. Il s'agit d'une nouvelle écriture, d'un nouveau cinéma qui exhalte la langue des gens de mer de l'Ile-aux-Coudres. Au-delà du simple documentaire, il nous livre une fresque qui vaut à ses réalisateurs (Pierre Perrault, Michel Brault et Marcel Carrière) une reconnaissance dans toute la francophonie.
Il réalisera seul d'autres longs métrages de même facture et avec les mêmes gens de l'Ile-aux-Coudres : Le Règne du jour (1966) et Les Voitures d'eau (1968).
En 1968-1969, Perrault et Brault se font les témoins du réveil acadien à l'Université de Moncton et nous livrent L'Acadie l'Acadie?!? qui sortira en 1971. Dans Un pays sans bon sens! (1970), le discours que sous-tend la parole des insulaires prend le dessus. En 1976, c'est l'Abitibi qui retient l'attention de Pierre Perrault et Bernard Gosselin. Ils y réalisent Un royaume vous attend, un plaidoyer pour la terre.
Perrault continuera de faire des films avec les Blancs et les Amérindiens, célébrant la terre, les gestes anciens, et cherchant à retrouver l'origine des choses tout comme à faire retrouver aux gens leurs propres origines.

Au fil de ses tournages, Pierre Perrault a surtout mis en scène des hommes qui nous livrent la parole et font les gestes signifiants dont la plupart ont trait au quotidien, au travail, à la survie. Parfois des mythes font surface. Dans ce monde d'hommes, la chasse allait devenir, en 1982, la dimension mythique à explorer. La Bête lumineuse nous fait entrer dans l'univers viril et fantasque des hommes et nous fait entrevoir les peurs qui se cachent sous leurs fanfaronnades. Plus qu'un voyage de chasse, ce film est un voyage au coeur des hommes, de l'homme, de soi, un voyage au-delà de la vie aussi, dans la confrontation avec la mort.
Suivront quatre autres films où l'homme poursuit une quête soit vers l'avant soit vers ses origines. Tout ce parcours aboutira, en 1994, dans deux films qui se complémentent l'un l'autre: Cornouailles, dans lequel le cinéaste observe le combat sans merci de boeufs musqués pour dominer la harde et L'Oumigmag ou l'Objectif documentaire, une réflexion du documentariste sur son art, l'attente, la nature, la vie.

L'oeuvre de Perrault est éminemment poétique et philosophique. Parallèlement à son oeuvre cinématographique, Perrault nourrit une oeuvre littéraire remarquable : recueils de poèmes, transcription annotée de ses films, oeuvres dramatiques, etc.
De nombreuses rétrospectives de ses oeuvres prennent place régulièrement aux quatre coins du monde.

Pierre Perrault recevra de nombreux prix et honneurs tout au long de sa carrière, aussi bien pour son oeuvre littéraire que cinématographique. En 1986, le recteur de l'Université Laval, Monsieur Jean-Guy Paquet, lui remettra un doctorat ès lettres honorifique et, en 1994, il recevra le prix Albert-Tessier.

En 1986, Jean-Daniel Lafond nous proposera un portrait grandeur nature du cinéaste dans Les Traces du rêve. Ce documentaire rend compte de l'aventure cinématographique de Pierre Perrault en même temps qu'il fait une synthèse analytique de son oeuvre filmique.
En 1999, le programme francais édite, dans la Collection Mémoire, L'Oeuvre intégrale de Pierre Perrault, cinq coffrets de quatre vidéocassettes chacun, sur les thèmes suivants: La Trilogie de l'Ile-aux-Coudres, Le Fleuve, L'Homme et la nature, Le Cycle abitibien et La Quête d'identité collective.


En plus des nombreux articles que l'on peut trouver sur le cinéaste, il existe des dizaines d'études, mémoires, thèses, ouvrages de genres divers. Les intéressés peuvent se procurer la transcription de plusieurs de ses films sous forme de livres. Nous vous suggérons les ouvrages suivants :

  • Boulais, Stéphane-Albert, Le cinéma vécu de l'intérieur: mon expérience avec Pierre Perrault, suivi de Autocritique, Hull, Ed. de Lorraine, 1988, 274 pages.
  • BrËšlé, Michel, Pierre Perrault ou Un cinéma national : essai d'analyse sociocinématographique, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1974, 152 pages.
  • Conseil québécois pour la diffusion du cinéma, Pierre Perrault, 2e édition, Montréal, Conseil québécois pour la diffusion du cinéma, 1971, 58 pages, (Cinéastes du Québec, no5).
  • Les Dossiers de la Cinémathèque, no 11, ´ Écritures de Pierre Perrault ª, qui reprennent les actes du colloque ´ Gens de paroles ª, qui se tenait du 24 au 28 mars 1982 à la Maisond e la culture de La Rochelle, Montréal, Edilig et Cinémathèque québécoise, 80 pages.
  • Gauthier, Guy, ´ Pierre Perrault ª, Image et son, janvier 1972, p. 6-78.
  • Larouche, Michel, Le sens de la parole dans le cinéma de Pierre Perrault. Montréal, Université de Montréal, 1975, 107 pages.
  • Perrault, Pierre, Caméramages. Paris, Edilig, 1983, 127 pages.
  • ´ Spécial Pierre Perrault ª in Séquences, Montréal, janvier 1983.
  • Tessier, Jocelyne, ´ La Poésie de Pierre Perrault ª. Mémoire de maîtrise ès arts, Ottawa, Université d'Ottawa, 1975, 252 pages.

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