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Alanis Obomsawin

ALANIS OBOMSAWIN

BIOGRAPHIE

D'origine abénaquise, Alanis Obomsawin est l'une des documentaristes les plus en vue du Canada. Son plus récent long métrage documentaire à l'Office national du film du Canada est Gene Boy revient chez lui, sorti en 2007, dans lequel Alanis Obomsawin pointe sa caméra sur l'horreur de la guerre vue par un survivant, Eugene « Gene Boy » Benedict, fils de la réserve d'Odanak où elle a elle-même grandi.

Ses films

Le peuple d'Odanak et ses histoires constituent le sujet de son long métrage documentaire WABAN-AKI : peuple du soleil levant, sorti à l'automne 2006. En 2005, Alanis Obomsawin signait le court métrage Sigwan, une fable sur une fillette à qui les animaux de la forêt viennent en aide. La survie de nos enfants (2003), montre la détermination et la ténacité avec lesquelles les Mi'gmaqs de Listuguj entendent gérer les ressources naturelles de leur territoire ancestral. Les Mi'gmaqs de Esgenoopititj (Burnt Church) au Nouveau-Brunswick étaient le sujet de son documentaire réalisé en 2002. La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre? Est un regard intense et extrêmement fouillé sur le conflit entre les Mi'gmaqs et leurs voisins non autochtones au sujet des droits de pêche.

En 2000, l'ONF produit Pluie de pierres à Whiskey Trench, quatrième film de madame Obomsawin sur la crise d'Oka de 1990. Le premier, Kanehsatake - 270 ans de résistance (1993), documentaire de long métrage sur le soulèvement mohawk survenu en 1990 à Kanehsatake et à Oka, a remporté 18 prix à l'échelle internationale. Le deuxième, Je m'appelle Kahentiiosta (1995), porte sur une jeune Mohawk de Kahnawake arrêtée au terme du conflit armé de 78 jours. Le troisième, Spudwrench : l'homme de Kahnawake (1997), trace le portrait d'un Mohawk de Kahnawake, Randy Horne, monteur de hautes charpentes métalliques.

D'abord chanteuse, auteure et conteuse, elle se lance dans le cinéma en 1967, année où elle écrit et réalise Christmas at Moose Factory. Plus de trente autres documentaires sans concession suivront, portant tous sur les peuples autochtones du Canada. Parmi ses autres films, mentionnons : Les événements de Restigouche (1984), une description saisissante du raid mené par des policiers provinciaux dans une réserve mi'gmaq du Québec; Richard Cardinal : le cri d'un enfant métis (1986), un documentaire perturbant sur le suicide d'un adolescent; Sans adresse (1988), le portrait de l'itinérance à Montréal.

Arrivée à l'ONF

En 1960, Alanis Obomsawin fait ses débuts de chanteuse professionnelle à New York. En 1967, les producteurs de l'ONF Joe Koenig et Bob Verrall la voient à la télévision et l'invitent à l'ONF à titre de conseillère pour un film sur les Autochtones. Elle en vient ensuite à réaliser ses propres films, tout en continuant à donner des spectacles et à réclamer justice pour son peuple.

Pendant près de quarante ans, elle a réalisé pour l'ONF des documentaires à forte teneur sociale, poussée par le désir de donner la parole à son peuple. En 1983, elle est faite membre de l'Ordre du Canada, qui reconnaît ainsi son dévouement au bien-être de son peuple et à la préservation du patrimoine autochtone par ses films et ses activités militantes.

La musique et les arts

Auteure et interprète, Alanis Obomsawin a donné des prestations pour des causes humanitaires dans des universités, des musées, des prisons, des centres culturels, ainsi que dans des festivals d'arts populaires au Canada, aux États-Unis et en Europe. Dans son album Bush Lady, paru en 1988, elle chante des chansons traditionnelles abénaquises ainsi que des compositions originales.

Alanis Obomsawin s'adonne depuis plus de 25 ans à la gravure. Ses oeuvres, exposées au Canada et en Europe, rendent souvent hommage aux mères et à leurs enfants, mais elles nous invitent aussi à pénétrer dans ses propres rêves peuplés d'animaux et à revivre des événements historiques. Elle prépare actuellement une exposition qui aura lieu à la Maison Lacombe, à Québec, en 2007.

Les débuts

Alanis Obomsawin est née au New Hampshire, en territoire abénaquis. Lorsqu'Alanis avait six mois, sa mère est retournée habiter à la réserve Odanak, au nord-est de Montréal, où Alanis a vécu jusqu'à l'âge de 9 ans. Pendant toute son enfance, Théophile Panadis, le cousin de sa mère, l'a initiée à l'histoire des Abénaquis et lui a appris de nombreuses chansons et légendes. Alanis et ses parents ont alors quitté Odanak pour Trois-Rivières, où ils étaient la seule famille autochtone. Coupée de ses racines, parlant un peu le français et pas du tout l'anglais, Alanis s'est accrochée aux chansons et aux contes qu'elle avait appris dans la réserve.

Prix et distinctions

Alanis Obomsawin est également le sujet d'un tout premier livre sur les cinéastes autochtones, Alanis Obomsawin: The Vision of a Native Filmmaker, de Randolph Lewis, publié en 2006 par les presses universitaires du Nebraska.

En mars 2001, madame Obomsawin s'est vu décerner un prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques. Nommée Officier de l'Ordre du Canada, elle a également reçu les distinctions suivantes : Prix Luminaria pour l’ensemble de son oeuvre cinématographique, du Festival du film de Santa Fe; Prix du mérite exceptionnel en réalisation, de l'association Women in Film and Television - Toronto (WIFT-T); Prix national d'excellence décerné à des Autochtones par la Fondation canadienne des arts autochtones; Prix de contribution exceptionnelle de la Société canadienne de sociologie et d'anthropologie (SCSA). Ce dernier prix marque une première puisque la SCSA avait jusque-là réservé cet honneur aux universitaires travaillant en sociologie ou en anthropologie.

En octobre 2007, Alanis Obomsawin a reçu un doctorat honorifique en droit de l'Université Western Ontario. Auparavant, elle avait reçu une bourse de recherche de l'Ontario College of Art, un doctorat honorifique en lettres de l'Université York, un doctorat honorifique en droit de l'Université Concordia et un doctorat honorifique en littérature de la Carleton University. Elle a également enseigné aux Rencontres estivales ciné-vidéo à Ottawa.

Elle a présidé le conseil d'administration du Foyer pour femmes autochtones de Montréal et a siégé au Comité consultatif des Premiers Peuples du Conseil des arts du Canada. Elle a aussi été membre du conseil du Studio 1, le studio autochtone de l'ONF, et conseillère à New Initiatives in Film, un programme du Studio D de l'ONF à l'intention des femmes de couleur et des femmes autochtones. En tant que membre du conseil d'Aboriginal Voices, elle a participé aux démarches visant à obtenir une licence de radiodiffusion pour l'organisme. Elle est membre à vie du conseil d'administration de l'Aboriginal Peoples Television Network et siège aussi au conseil du Public Broadcasting System (PBS) du Vermont et de National Geographic Television International.

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