ONF-NFB

ONF - Portraits

John N. Smith

En 1964, John N. Smith obtient un baccalauréat en philosophie politique de l'université McGill, à Montréal. Il travaille ensuite comme débardeur, cueilleur de tabac, ouvrier dans la construction et chauffeur de taxi, avant d'entrer au service de la Société Radio-Canada comme recherchiste pour le réseau anglais, en 1968.
En moins d'un an il devient producteur de l'émission The Way It Is. Il produira également deux séries acclamées par les critiques, The Fabulous Sixties et Here Come the Seventies, et remportera un Emmy pour la série 51st State, produite par le réseau WNET de New York.

Peu après son arrivée à l'Office national du film du Canada, en 1972, Smith produit la série Filmglish, faite de films divertissants servant à l'enseignement de l'anglais langue seconde. Parallèlement, il travaille sur des segments des séries West, Atlanticanada et Pacificanada, destinées à la télévision et concues pour souligner les différences régionales et linguistiques au Canada.

Préoccupé par les émotions qu'éprouvent les gens face à leurs traumatismes, John N. Smith s'oriente vers la fiction. En 1976, il réalise Bargain Basement, un court métrage qui lui vaudra trois prix. Suivront Happiness Is Loving Your Teacher (1977), un de ses films préférés, ainsi que Les Enfants de la révolution (Revolution's Orphans) (1979), pour lequel il recevra un Génie. En 1981, First Winter est mis en nomination pour un OscarÆ dans la catégorie court métrage.

Changement de cap, la fascination qu'exercent les arts sur le cinéaste et le défi que représente la captation du mouvement sur la pellicule l'amènent ensuite à produire trois films sur le thé‚tre et la danse : Acting Class et For The Love of Dance (1981), ainsi que Gala (1982). Les deux derniers remporteront en 1982 et 1983 le Grand Prix au New York Dance Film Festival.

John N. Smith est l'un des rares cinéastes au monde à réaliser un film en IMAX : Au fil de l'eau, un voyage saisissant à travers les cours d'eau du Canada, connaîtra un énorme succès à l'Exposition internationale de la Louisianne en 1984.
La même année, il co-réalise avec Giles Walker, The Masculine Mystique, un docu-fiction captivant qui nous livre les émotions, les opinions et les réactions de quatre hommes par rapport au mouvement de libération des femmes. Humour et folie sont au rendez-vous.

Puis, Smith retourne vers la danse. Dans Sur les scènes de l'Orient (First Stop, China), il documente la tournée triomphale qu'effectuent Les Grands Ballets canadiens en Extrême-Orient, en 1984. ¿ partir de 1986, Smith se penche sur l'enfance et l'adolescence dans plusieurs films consécutifs qu'il co-scénarise et réalise. Sitting in Limbo (1986) explore les problèmes de la vie quotidienne des adolescents noirs de Montréal.
L'année suivante, dans Train of Dreams, il jette un regard sans condescendance sur la délinquance juvénile. Cette fiction tournée dans un style documentaire lui vaudra quatre prix.

Après avoir examiné l'immigration au Canada avec Welcome to Canada (1989), Smith revient à l'enfance et à l'adolescence et signe en 1992 un film qui fera couler beaucoup d'encre: Les Garcons de Saint-Vincent (The Boys of St. Vincent). Cette fiction en deux épisodes, relate la lutte désespérée d'enfants et d'adolescents placés dans un orphelinat catholique dans les années 1970, pour échapper aux abus physiques et sexuels des pères à qui ils ont été confiés. Ce film remportera huit prix et suscitera une grande controverse dans le public, mais il connaîtra l'un des plus grands succès de l'histoire de l'ONF. En 1993, lors de sa première télédiffusion nationale en deux épisodes, sur le réseau CBC, il sera vu par cinq millions de personnes. En 1994, il sera lancé sur le marché de la vidéo consommateur en Australie et en Nouvelle-Zélande et sera diffusé sur le réseau commercial national de télévision respectif de ces deux pays. La même année, il sera classé parmi les dix meilleurs films de l'année aux États-Unis, par plusieurs magazines.

Par la suite, l'intérêt que nourrit Smith pour les adolescents va se concrétiser dans Dangerous Minds, un long métrage de fiction avec Michelle Pfeiffer, fait dans le privé cette fois.

Bibliographie

  • Euvrard, Michel, ´ John N. Smith, entre l'objectivité du regard et la générosité des motifs ª, in La revue de la Cinémathèque, mars-avril 1993, p.5-7.
  • Tixeront, Antoine, ´Un cinéaste à la rencontre d'une colèreª, in Cinéma, no 463, janv. 1990, p.33-34.
  • "Mr Smith goes to war: an award-winning director is scoring some big victories", in Macleans no 106(50), D 13'93, p.48-51.

Trouver un portrait

Fureter

Office national du film du Canada
© 2007 Tous droits réservés