COMMUNIQUÉSLe 22 janvier 1999 (19 h 15 HNE) Nº 7 M. KILGOUR SE RENDRA EN AMÉRIQUE LATINE POUR PROMOUVOIR LE DIALOGUE HÉMISPHÉRIQUE DU CANADA SUR L'INITIATIVE ANTIDROGUE Le secrétaire d'État (Amérique latine et Afrique), M. David Kilgour, se rendra en Colombie, au Pérou, en Bolivie et en Équateur, du 25 au 29 janvier 1999, pour rencontrer les ministres des Affaires étrangères de ces pays, afin de promouvoir le Dialogue des ministres des Affaires étrangères sur les drogues, une initiative mise en train par le Canada plus tôt ce mois-ci. Le Dialogue a pour mission d'examiner l'ampleur de l'impact des drogues illicites à l'échelle de l'hémisphère. « Le Canada a lancé cette initiative pour faire face aux effets qu'ont sur la société le commerce et l'usage de drogues illicites, a indiqué M. Kilgour. Nous estimons que le dialogue entre les pays des Amériques nous offre un moyen efficace de répondre concrètement au problème des drogues illicites, qui compromet la sécurité des personnes dans l'ensemble de l'hémisphère. » L'intention de créer le Dialogue des ministres des Affaires étrangères sur les drogues a été annoncée par le Premier ministre Jean Chrétien au cours du Sommet des Amériques d'avril 1998, à Santiago, au Chili. Le Dialogue a été lancé officiellement par le ministre des Affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy, en Jamaïque, le 8 janvier 1999. Pour commencer, tous les participants de l'hémisphère, y compris les organisations non gouvernementales (ONG), seront convoqués au printemps à une réunion de travail pour discuter des effets des drogues illicites sur des aspects essentiels du bien-être et de la sécurité des personnes, notamment l'éducation, la santé et la gouvernance. - 30 - Un document d'information décrivant la proposition du Canada figure en annexe. Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec : Kelley Baker Cabinet du secrétaire d'État (Amérique latine et Afrique) (613) 992-9404 ou avec le : Service des relations avec les médias Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (613) 995-1874 Ce document se trouve également au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca Document d'information STUPÉFIANTS ET SÉCURITÉ HUMAINE Les drogues illicites posent de formidables défis à tous les pays des Amériques. La consommation de drogues synthétiques et végétales est particulièrement alarmante en Amérique du Nord, mais la demande de ces stupéfiants s'accroît aussi dans le reste de l'hémisphère. L'abus des drogues a des effets nocifs sur les toxicomanes et sur les familles. L'abus et la production de drogues alimentent la pauvreté rurale, la criminalité et le déclin urbain; ils aggravent aussi ces problèmes sociaux. Les maigres recettes publiques sont détournées des activités productives. Les économies sont faussées, la démocratie est menacée, et les relations entre les États sont compromises par les frustrations liées au règlement de ce problème transnational. Un réseau d'instruments internationaux a été constitué aux niveaux mondial et hémisphérique pour relever les défis posés par les drogues. Nombre de gouvernements investissent des ressources pour prévenir l'abus des drogues par l'éducation, pour traiter et réhabiliter les toxicomanes par des interventions sanitaires, pour éliminer les cultures illicites et pour favoriser le développement alternatif. Ils agissent aussi pour contrôler la fabrication de drogues synthétiques et le détournement de précurseurs chimiques, pour interdire le trafic de la drogue sur leur territoire et à l'extérieur des frontières nationales, et pour réduire le blanchiment de l'argent, la corruption et le trafic des armes légères qui soutiennent l'industrie des drogues illicites. Le secteur privé, les centres de recherche et les ONG sont d'importants partenaires dans plusieurs de ces domaines, surtout pour ce qui concerne l'éducation, la santé, le développement et la gestion des affaires publiques. Les institutions multilatérales -- notamment la Commission interaméricaine de lutte contre l'abus des drogues (CICAD) et le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues -- ont apporté une énorme contribution en facilitant le dialogue, en préconisant de nouvelles normes, en fournissant une assistance technique et en offrant un soutien financier. Le développement d'un mécanisme multilatéral d'évaluation sous les auspices de la CICAD devrait améliorer l'évaluation des efforts nationaux antidrogue, favoriser l'apprentissage basé sur l'expérience, et faciliter la gestion des relations intergouvernementales dans ce domaine important mais délicat. On peut pourtant faire plus au plan de la sécurité humaine. La sécurité humaine place le bien-être des personnes et des communautés au centre de notre recherche commune de la sécurité. Elle préconise des réponses holistiques à des problèmes multidimensionnels comme celui des drogues illicites. Elle réclame la création de partenariats dynamiques entre les gouvernements, les organisations internationales et la société civile. À ce titre, une analyse de la sécurité humaine nous amène à conclure que cinq domaines méritent plus d'attention : 1. La gestion des affaires publiques : Comment pourrions-nous améliorer la capacité qu'ont les institutions policières et judiciaires d'appliquer la loi tout en garantissant la justice et en protégeant les droits de la personne, et comment pouvons-nous renforcer les efforts pour réduire la corruption au minimum et pour réduire l'influence politique des organisations criminelles liées à la drogue? 2. Les armes légères et les armes à feu : Comment pourrions-nous travailler ensemble pour promouvoir la ratification de la Convention interaméricaine sur les armes à feu, le développement d'instruments mondiaux complémentaires et le renforcement des institutions nationales chargées de faire respecter ces normes? 3. Le développement et le commerce : Comment pouvons-nous mieux appuyer le développement d'activités productives légales pour remplacer les cultures illicites de drogues, et comment pourrions-nous améliorer l'accès aux marchés pour ces produits de substitution? 4. L'éducation et la santé : Que peut-on faire pour générer une plus grande coopération internationale en vue de promouvoir des approches préventives et curatives de l'abus des drogues? Comment pourrions-nous promouvoir la recherche sur l'efficacité des programmes de réduction de la demande dans différents contextes nationaux? 5. L'engagement public : Comment pouvons-nous encourager les initiatives publiques, et, le cas échéant, comment pourrions-nous engager les secteurs du public dans un dialogue sur des options de politique? Cette liste ne se veut pas exhaustive : elle est simplement un point de départ pour un dialogue avec les autres gouvernements de l'hémisphère. La proposition n'affecte pas non plus le rôle central de la CICAD et des autres organismes multilatéraux; elle vise plutôt à promouvoir un meilleur appui des initiatives en cours dans des domaines comme la réduction de la demande et le développement, et à soutenir la volonté d'innover sur des thèmes comme l'engagement public, qui sont cruciaux pour la recherche de la sécurité humaine dans les Amériques. Les ministres des Affaires étrangères noteront qu'il y a passablement de chevauchement entre cette liste et le Plan d'action du Sommet de Santiago. Nous croyons que la perspective de la sécurité humaine permet d'établir un lien utile entre le programme hémisphérique antidrogue et le processus plus large du Sommet. C'est pourquoi le Canada propose que ces thèmes soient explorés par les ministres des Affaires étrangères à l'occasion de l'Assemblée générale de l'OEA (Organisation des États américains) qui se tiendra au Guatemala au milieu de 1999, et que cette discussion soit approfondie en préparation du prochain Sommet des Amériques. Prochaines étapes possibles d'un dialogue entre les ministres des Affaires étrangères : Mars 1999 : conférence pour présenter une étude plus approfondie sur les liens qui existent entre les drogues et la gestion des affaires publiques, les armes légères, le développement alternatif et le commerce, l'éducation et la santé, et sur les possibilités d'engagement public dans les efforts antidrogue. Juin 1999 : premier Dialogue des ministres des Affaires étrangères en marge de l'Assemblée générale de l'OEA au Guatemala pour examiner les conclusions de la conférence et pour demander la poursuite de l'étude, du dialogue et de l'action. Mi-1999 à mi-2000 : rencontres possibles avec d'autres intervenants pour préparer un dialogue plus approfondi entre les ministres des Affaires étrangères. Juin 2000 : deuxième Dialogue des ministres des Affaires étrangères en marge de l'Assemblée générale de l'OEA. Le but pourrait être d'examiner les mesures prises sur les questions clés touchant à la fois la drogue et la sécurité humaine dans l'hémisphère, et d'identifier les priorités de suivi avant et après le prochain Sommet des Amériques. 2000-2001 : les ministres des Affaires étrangères font rapport sur les résultats de leur dialogue au Sommet des Amériques tenu au Canada. Le but de ce rapport pourrait être d'obtenir un mandat pour la prise de nouvelles initiatives et, possiblement, pour l'engagement d'un dialogue sur les priorités en matière de drogue et de sécurité humaine. Tout au long de ce processus, le Groupe de suivi du Sommet devrait être tenu pleinement informé des résultats du Dialogue des ministres des Affaires étrangères. |