OTTAWA, le 13 décembre 2000
Les jours sont courts, l'hiver est long et si vous perdez la vie, cest pour
toujours. Mais vous pouvez faire quelque chose pour ce dernier point, affirme
Ben Levesque, directeur national d'Opération Gareautrain, qui sillonne les
routes pour rappeler aux motoneigistes d'exercer une grande prudence aux
passages à niveau, surtout en hiver.
M. Levesque s'adressait aujourd'hui à des
employés de Transports Canada dans le cadre d'un séminaire de formation en
sécurité tenu à Rigaud, au Québec. « Ceux qui se déplacent pour
passer Noël en famille pourraient affronter du mauvais temps sur des routes
inconnues, a-t-il déclaré. Raison de plus de faire preuve d'une grande
prudence et de bon sens, car les Fêtes sont censées être heureuses! »
Il a aussi mis les motoneigistes en garde
contre l'emprunt des voies ferrées et des emprises : « Le bruit du
moteur peut couvrir celui d'un train, ou encore, un ski peut rester coincé
dans un aiguillage. L'un et l'autre des scénarios peut avoir des
conséquences mortelles. »
Les amateurs du motoneige seraient donc avisés
d'opter pour les sentiers aménagés à cette fin. Opération Gareautrain est
un programme national de sécurité publique parrainé par Transports Canada
et par l'Association des chemins de fer du Canada. En collaboration avec les
conseils provinciaux de sécurité, la police, les syndicats et les groupes
communautaires, il vise à réduire le nombre de collisions aux passages à
niveau et de décès et de blessures liés aux intrusions.
Diverses données témoignent de l'utilité du
programme : depuis ses débuts, voilà 20 ans, les collisions aux
passages à niveau ont diminué de 60 %. Une nouvelle initiative,
baptisée Direction 2006, vise à réduire de moitié ces collisions d'ici
2006. « Idéalement, on atteindrait un indice de zéro, puisque toutes
les collisions sont évitables », affirme M. Levesque.
Les faits donnent matière à réflexion :
« Les trains ne peuvent s'arrêter immédiatement; au contraire, il leur
faut freiner sur presque deux kilomètres avant de pouvoir s'immobiliser. Et
ils ne peuvent certainement pas esquiver une collision. Les conducteurs sont
donc principaux responsables de leur vie et de celle de leurs passagers. Et la
familiarité avec les lieux engendre l'insouciance : la majorité des
collisions se produisent dans un rayon de 40 kilomètres du domicile de la
victime. »
Cette année, les données sur la sécurité
aux passages à niveau se sont améliorées. D'après des statistiques du
Bureau de la sécurité des transports du Canada, pendant les trois premiers
trimestres de 2000, il y aurait eu 30 collisions de moins que l'année
dernière (144 au lieu de 174) et 22 incidents liés aux intrusions en moins
(54 en 1999).
Il y a eu 26 accidents mortels à des passages
à niveau, soit un de plus que l'année dernière, mais 9 blessures
graves de moins (20 en 1999). Le nombre de morts liées aux intrusions est
passé de 36 à 15, et le nombre de grands blessés, de 26 à 15.
M. Levesque exhorte les automobilistes
« d'adopter des habitudes sécuritaires en ce qui concerne les passages
à niveau, tout comme ils ont adopté l'habitude d'attacher leur ceinture.
Ralentir en approchant un passage à niveau, regarder dans les deux
directions, écouter, obéir à la signalisation et rester à l'écart des
emprises, tout ceci représente potentiellement des vies sauvées y
compris la vôtre! »
Personnes ressources:
Ben Levesque
Opération Gareautrain
613-564-8094
Roger Cameron
Association des chemins de fer du Canada
613-564-8097
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