La prise de risque constitue une part importante du démarrage et de la croissance d'une entreprise, mais les entrepreneurs qui connaissent le succès savent mesurer leur exposition face aux différents risques et planifient en fonction de la probabilité qu'ils se produisent.
Dans le contexte d'une petite entreprise, le risque peut être réparti en trois grandes catégories : le risque financier, le risque du marché et le risque opérationnel. Les entrepreneurs se doivent de garder l'oeil ouvert sur les risques potentiels inhérents à chacune de ces catégories.
« À titre d'entrepreneure, je veux savoir ce qui peut faire trébucher mon entreprise », croit Edmée Métivier, vice-présidente exécutive, Gestion intégrée du risque et de la technologie à la Banque de développement du Canada (BDC).
« Il me faut au moins poser la question. Si je ne le fais pas, j'aurai peut-être des surprises auxquelles je ne serai pas préparée. »
Le risque financier peut être défini de manière générale comme l'argent qui est dû à l'entreprise ou celui qu'elle doit aux autres. D'un côté, une entreprise doit s'assurer qu'elle sera en mesure de recouvrer ses comptes clients. D'un autre côté, elle doit faire face à ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs et partenaires financiers, dont les institutions financières.
Le risque du marché comprend à la fois les facteurs macro-économiques tels que le cycle de vie de l'entreprise et les fluctuations monétaires ainsi que les facteurs spécifiques liés à l'entreprise comme l'apparition sur le marché de nouveaux concurrents ou de technologies révolutionnaires.
Le risque opérationnel quant à lui peut être réparti en trois sous-catégories : les ressources humaines, les processus clés et les actifs.
En ce qui a trait aux ressources humaines, il y a le risque de perte, ou de ne pas être en mesure de trouver du personnel qualifié. La pénurie d'employés qualifiés oblige quelquefois les entrepreneurs à tenter de tout faire eux-mêmes, utilisant ainsi du temps précieux qui aurait pu être consacré à d'autres questions importantes pour l'entreprise.
Prenez, par exemple, un investissement important en capital destiné à la croissance d'une entreprise. Un tel projet peut rapidement tourner au désastre si l'entrepreneur y consacre tant de temps et d'énergie que le reste de l'entreprise en souffre.
Pour ce qui est des processus clés, il existe les risques liés à l'inefficacité qui rend l'entreprise vulnérable face à la concurrence. Un bon exemple en est une difficulté de chaîne d'approvisionnement qui viendrait miner la production.
Quant au risque lié aux actifs, il y a le danger de la défaillance de l'équipement ou d'arrêt de la production dû à une panne, la désuétude ou un désastre.
Malheureusement, c'est souvent par l'adversité et parfois même les échecs que les propriétaires d'entreprise apprennent à gérer adéquatement le risque d'entreprise, selon Eugene Luczkiw, directeur de l'Institute for Enterprise Education, à St. Catharines, en Ontario, qui a étudié plus de 2 700 entrepreneurs.
Pour éviter d'avoir à apprendre par les échecs, il est important pour les entrepreneurs de s'entourer d'une équipe expérimentée.
« Il faut que les bonnes personnes occupent les bons sièges dans votre autobus, dit M. Luczkiw. Chaque personne a ses propres talents et vous devez savoir ce dont l'entreprise a besoin, c'est-à-dire de l'innovation, de la gestion ainsi que des compétences et du savoir-faire technique. »
Mme Métivier recommande que les entreprises prévoient les difficultés potentielles même si tous les risques ne peuvent être prévus et que les impondérables ne peuvent être prédits.
« Chaque entreprise devrait procéder à un inventaire des risques, dit-elle. Pour ensuite se poser les questions suivantes : 'Jusqu'où suis-je prêt à aller en tenant compte de ce risque? Ai-je besoin d'un plan, c'est-à-dire dois-je tenir compte des processus, des gens ou des équipements, pour gérer ces risques? »
Gesner Blenkhorn, président du Groupe Gaston Côté, déclare que son entreprise de fourniture en matériaux de construction est constamment aux aguets des risques émergents.
Cette entreprise, située à Sherbrooke, au Québec, construit des habitations préfabriquées, est fournisseur des entrepreneurs résidentiels et des constructeurs d'habitations, et exploite six magasins de détail et un centre de fabrication et de distribution.
Afin de réduire le risque financier, M. Blenkhorn dit que l'entreprise maintient une structure financière conservatrice. Elle a également travaillé dur en vue de diversifier ses sources de revenus ces dernières années, en partie pour réduire sa dépendance vis-à-vis des entrepreneurs résidentiels avec qui elle a connu des taux élevés de créances irrécouvrables.
Ces temps-ci, l'entreprise prévoit un ralentissement économique. Afin de le surmonter, elle réduit le délai qu'elle accorde à certains clients pour payer leurs factures et elle a modernisé ses équipements de fabrication.
« Mon travail consiste à m'imaginer ce que sera la situation dans un an ou un an et demi d'ici pour que nous puissions planifier en fonction de ce qui nous attend », conclut M. Blenkhorn.
Pour obtenir de plus amples informations, téléphonez au 1 877 BDC-BANX (232-2269).
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