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Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques

Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques
Maladies cardio-vasculaires

Atelier sur un registre coordonné de cas d'infarctus du myocarde

Le 25 février 1996
Hôtel Westin Harbour Castle, Toronto (Ontario)
Compte rendu de l'atelier

Table des matières

Liste des participants

Ordre du jour

Résumé

Résumé de l'atelier


Liste des participants

Sont présents:

    Mme Carol Acorn, ICIS
    Dr Aubie Angel, CRM
    Dr Paul Armstrong, University of Alberta Hosp
    Dr Claude Auclair, Bristol-Myers Squibb
    Dr Ricardo Bessoudo, St. John Regional Hosp.
    Dr Vicki Bernstein, Vancouver General Hosp.
    M. André Boulet, Hoeschst-Marion-Roussel
    M. Mike Braun, Hoeschst-Marion-Roussel
    Dr Nora Brochu, Association des infirmières et infirmiers du Canada
    M. Ted Burnett,
    Dr Arun Chockalingham, Santé Canada
    Dr Jafna Cox, Victoria General Hospital
    Dr Gilles Dagenais, Université de Montréal
    Dr Paul Daly, The Toronto Hospital
    Dr Rick Davies, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa
    Dr George Fodor, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa
    Dr Nancy Frasure-Smith, Université McGill
    Dr Willliam Freeland, Santé Canada
    Dr Hartmut Henning, Vancouver General Hospital
    Dr R.J. Hoeschen, Hôpital général de St. Boniface
    Dr Eric Holowaty, OCTRF
    Mme Phillipa Holowaty
    Dr Helen Johansen, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa
    Dr Anetole Langer, St. Michael's Hospital
    Dr Colin MacMillan, Riverside Medical Centre
    Dr David Naylor, ICES
    Dr Andrew Penn, University of Alberta Hosp.
    Dr Alain Prat, Merck Frosst Canada Inc.
    M. Frank Shannon, Hoffman Laroche Canada
    Dr Jeff Sidel, Merck Frosst Canada Inc.
    Dr Greg Taylor, Santé Canada (président)
    M. William G. Tholl, FMCC
    M. Peter Walsh, Santé Canada
    Dr Wayne Warnica, Foothills Hospital
    Dr Safia Wasi, FMCC
    Dr Andreas Wielgosz, Hôpital général d'Ottawa
    Dr Michael Wolfson, Statistique Canada

Sont absents :

    Dr Sonny Belenkie, Foothills Hospital
    Dr Peter Bogaty, Hôpital Laval
    Dr Anthony Fung, Vancouver Hospital
    Dr Ken Gruchalla, Santé Canada
    Dr Jo Hauser, PNRDS
    Dr Mary Ellenn Jeans, Association des infirmières et infirmiers du Canada
    Dr David Johnstone, Victoria General Hospital
    Dr Charles Kerr, St. Paul's Hospital
    Dr Alan Kitching
    Dr Peter Klinke, Royal Jubilee
    Dr Robert MacDonald, St. John Regional Hosp.
    Dr Peter MacLaughlin, The Toronto Hospital
    Dr D.R. MacLean, Dalhousie University
    Dr Dann Michols, Santé Canada
    Dr Terry Montague, University of Alberta Hosp.
    Dr C. Morgan, Sunnybrook Health Science Ctr.
    Dr Cyril Nair, Statistique Canada
    Dr Peter M. Olley, CCS
    Dr Andrea Petrasovits, Santé Canada
    Dr Richard Prewitt, Centre des sciences de la santé
    M. Terry Rooney, Boehringer Mannheim Ltd
    Dr J. Lucien Rouleau, Institut de cardiologie de Montréal
    Dr Ian Shuggart, CRM
    Dr Marcus Slather,
    Dr Eldon Smith, Université de Calgary
    Dr Sylvie Stachenko, Santé Canada
    M. Peter Stanton, Bayer Inc.
    Dr Bruce Sussex, Centre des sciences de la santé
    Dr Pierre Theroux, Institut de cardiologie de Montréal
    Dr Wayne Tymchak, University of Alberta Hosp.
    Dr David Walters, Association médicale canadienne
    Dr Chris Yardley, Hoffman Laroche Canada
    Dr Salim Yusuf, Canadian Cardiovascular Coll.


Ordre du jour

1e séance

    Président: Dr Taylor
    Coprésident : Dr Johansen

    Tour d'horizon - Dr Davies
    Point de vue de la FMCC - Dr Armstrong
    Point de vue du LLCM - Dr Taylor
    MACSTRAC - Dr Daly
    Nova Scotia Acute MI Outcomes Monitoring Project - Dr Cox

2e séance

    Président : Dr Naylor

    Grandes lignes d'un avant-projet - Dr Davies
    Table-ronde : Comment atteindre un consensus? - Tous les participants
    Discussions en petits groupes - Tous les participants

3e séance

    Président : Dr Armstrong
    Coprésident : Dr Taylor

    Registres de cas d'IM : Pourquoi investir dans ce secteur? - M. Tholl
    Registre des affections neurologiques - Dr Penn
    Table-ronde : résumé des discussions en petits groupes - Tous les participants

4e séance

    Président : Dr Dagenais
    Coprésident : Dr Wasi

    Plan d'action - Dr Davies
    Gestion des données - M. Burnett
    Mot de la fin - Dr Davies


Résumé

Objet. Santé Canada, l'Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa, la Fondation des maladies du coeur du Canada (FMCC) et Statistique Canada ont réuni de grands spécialistes des maladies cardiovasculaires de partout au Canada pour les amener à s'entendre sur les mécanismes à mettre en place afin de créer un registre national coordonné de cas d'infarctus du myocarde (IM). L'atelier visait à déterminer s'il est possible d'établir des liens de partenariat avec les centres de recherche et d'études médicales, l'industrie des soins de santé, les organismes gouvernementaux et les organismes privés, et à quelles conditions.

Avantages d'un registre de cas d'IM. Un tel registre permettrait entre autres d'obtenir, à un coût relativement peu élevé, des données recueillies auprès de la population, qui ne figurent pas dans les registres actuels. Ces éléments d'information seraient suffisamment détaillés pour permettre des analyses, notamment sur le rapport entre les facteurs de risque et les résultats et sur la rentabilité de diverses modalités de traitement.

Autres registres. On décrit certains registres qui existent déjà ou que l'on prévoit mettre sur pied :

  1. Le projet MACSTRAC/FASTRAK, région de Toronto/Hamilton. Le projet MACSTRAC vise essentiellement à améliorer la qualité des registres en place. Il est actuellement mis en oeuvre dans 45 unités de soins cardiologiques (USC). Un nouveau programme, le FASTRAK II, a été mis sur pied dans le but d'élargir la base de données MACSTRAC de manière à ce qu'elle rende compte non seulement des soins offerts dans des USC, mais aussi des soins d'urgence et des soins dispensés en salle d'hôpital.

  2. Le Canadian Registry of Myocardial Infarction and Stroke (CROMIS), Nouvelle-Écosse. Ce registre a pour objet de fournir des chiffres précis sur les cas d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux traités dans les hôpitaux. Il se trouve dans une base de données de type administratif.

  3. Le Nova Scotia Acute MI Outcomes Monitoring Project est une initiative lancée en 1994 en Nouvelle-Écosse, de concert avec tous les hôpitaux de la province, sauf un. Les fonds de démarrage provenaient du PNRDS. Le projet vise à obtenir des données cliniques autres que celles qui sont systématiquement recueillies à la sortie de l'hôpital. L'infarctus du myocarde a été choisi comme premier sujet d'étude. On prévoit plus tard ajouter à la base de données des renseignements concernant la période qui précède et qui suit l'hospitalisation.

  4. STROKENET est un projet que l'on prévoit mettre en oeuvre partout au Canada. Ce registre des affections neurologiques doit permettre aux décideurs du domaine médical d'accéder directement aux données des hôpitaux du Canada, par le biais de l'internet. Le Dr Penn (University of Alberta Hospital) est d'avis que l'on pourrait, sans frais d'infrastructure supplémentaires, faire fonctionner un réseau de cas d'infarctus du myocarde en association avec le projet STROKENET.

Avant-projet. Le Dr Davies (Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa) recommande que l'on choisisse un échantillon représentatif de centres hospitaliers auprès desquels on recueillera des données complètes, par module : (a) collecte de données courantes sur les services offerts en milieu hospitalier, au moyen de FASTRACK ou d'un programme équivalent (Module 1); (b) collecte de données complémentaires sur les services offerts en milieu hospitalier (Module 2); (c) collecte de données trois mois après la sortie de l'hôpital (Module 3); (d) collecte de données un an après la sortie de l'hôpital grâce à des liens établis avec d'autres bases de données (Module 4). Parmi les partenaires du registre de cas d'infarctus du myocarde figureraient des centres médicaux et universitaires, des organismes gouvernementaux, des organismes privés et l'industrie des soins de santé. La contribution des partenaires varierait selon le groupe.

Plan d'action. Après avoir obtenu l'appui des participants concernant la possibilité d'un partenariat, le Dr Davies recommande que l'on mette sur pied trois comités ou groupes de travail afin de trouver des solutions en ce qui concerne a) le partenariat et le financement, b) les données et c) les considérations techniques.

Gestion des données. M. Burnett (président, Enhance Management Perspective Inc.) étudie diverses solutions aux problèmes posés par la tenue d'un nouveau registre. Selon lui, il conviendrait de recourir à un système digital, appelé le «Personal Digital Assistant», de préférence au papier, au courrier électronique ou au télécopieur, comme mode de gestion des données.


1e séance

Président : Dr Taylor, Santé Canada
Coprésident : Dr Johansen, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa

Introduction et concepts - Dr Greg Taylor, président

Le Dr Taylor inaugure la séance en indiquant que l'atelier vise à réunir les grands spécialistes des maladies cardiovasculaires de partout au Canada pour les amener à s'entendre sur les mécanismes à mettre en place pour créer un registre national coordonné de cas d'infarctus du myocarde (IM).

Tour d'horizon - Dr Rick Davies, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa

Le Dr Davies souligne les raisons qui justifient la création d'un registre de cas d'infarctus du myocarde. D'abord et avant tout, le registre doit contribuer à résoudre la situation critique dans laquelle se trouve le système de soins de santé en permettant de mieux mesurer les avantages du système par rapport à ses coûts. Un registre coordonné fournira des données sur les populations atteintes de maladies cardiovasculaires (MCD), qui ne figurent pas dans les registres actuels. Si on les compare aux études randomisées contrôlées, les registres ont l'avantage d'offrir des données à un coût relativement moins élevé et des données représentatives recueillies auprès d'une population et qui comportent suffisamment de détails sur le plan médical. De plus, ils permettent d'augmenter le corpus de connaissances, notamment en dégageant des hypothèses en vue d'éventuelles études randomisées contrôlées, et d'entreprendre des analyses, entre autres sur le rapport entre les facteurs de risque et les résultats et sur la rentabilité de diverses modalités de traitement.

M. Davies précise que la mise sur pied d'un tel registre commande l'adoption d'une approche coordonnée par l'établissement de liens de partenariat avec des centres de recherche et d'études médicales, l'industrie des soins de santé, les organismes gouvernementaux et les organismes privés. Les objectifs de l'atelier sont :

    1. de déterminer si ce partenariat est possible
    2. de tenter de définir les modalités d'un partenariat
    3. de mettre en évidence les avantages que peut en tirer chaque partenaire
    4. de régler les questions liées à la possession des données
    5. de régler la question du financement
    6. d'examiner brièvement les questions techniques.

Point de vue du conseil de la politique en matière de sciences de la santé de la Fondation des maladies du coeur du Canada (FMCC) - Dr Paul Armstrong, ancien président de la FMCC, actuel président du département de médecine de l'University of Alberta Hospital

Le Dr Armstrong explique qu'il y a cinq ans, un groupe de travail de la FMCC et son principal partenaire professionnel, la Société canadienne de cardiologie, ont rencontré des organismes bénévoles, des représentants gouvernementaux, l'industrie et le milieu universitaire en vue de définir une stratégie pour améliorer la santé cardiovasculaire et la recherche dans ce domaine et réduire les répercussions économiques et sociales de cette maladie. Le groupe de travail a recommandé entre autres la promotion et l'élaboration de liens de partenariat et la création d'un registre des maladies cardiovasculaires. Un projet-pilote, le Canadian Registry of Myocardial Infarction and Stroke (CROMIS), a été mené dans le but de définir certaines normes nationales concernant les registres. Le Dr Armstrong souligne en terminant que cet atelier vient s'inscrire dans le prolongement de ces initiatives en élargissant leur champ d'application.

Point de vue du Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM) - Dr Greg Taylor, Chef de la Division des maladies cardiovasculaires, LLCM, Santé Canada

Le Dr Taylor indique qu'à titre d'organisme national de santé publique, le LLCM étend aux maladies cardiovasculaires le mandat qui lui est confié en matière de surveillance, d'évaluation des risques, de prévention et de lutte contre la maladie. Le registre que l'on prévoit créer doit fournir des éléments d'information qui permettront d'améliorer la surveillance des maladies cardiovasculaires, la lutte contre ces maladies et l'évaluation des facteurs de risque. Selon le Dr Taylor, la contribution du LLCM est unique en son genre, celui-ci étant le seul organisme national de santé publique.

Programme MACSTRAC - Dr Paul Daly, directeur du projet MACSTRAC, directeur du Cardiac Care Unit (CCU) du Toronto Hospital

Le Dr Daly informe les participants que le projet MACSTRAC, lancé en septembre 1994, se voulait une initiative axée sur l'amélioration constante de la qualité (ACQ), qui allait permettre la création d'un registre. Le projet compte maintenant sur la participation de 45 unités de soins cardiologiques (USC) d'hôpitaux de tailles diverses implantés en milieu urbain et rural, dans la région de Toronto/Hamilton. Ces établissements sont représentatifs de la région.

.Le Dr Daly décrit le programme. Il s'agit de la collecte de données cliniques faite lors de l'admission à une unité de soins cardiologiques, généralement à la salle d'urgence. La collecte se fait essentiellement à l'aide de deux instruments : (a) une fiche médicale de chevet (d'une page) remplie par le médecin soignant, et qui contient des renseignements de base ainsi que des données complémentaires qui peuvent être revues tous les trois à six mois, et un registre uniformisé tenu par toutes les USC, qui permet au MACSTRAC de mettre à jour ses données sur le pourcentage de cas admis à l'USC. MACSTRAC renvoie aux centres des résumés d'une page concernant des sous-catégories de patients, par exemple, ceux qui souffrent d'infarctus, d'affections coronariennes aiguës ou d'affections coronariennes non aiguës. Ces rapports fournissent aux centres des données diverses : a) des renseignements démographiques de base; b) la durée du séjour; c) les antécédents médicaux; d) les soins infirmiers nécessaires; e) les taux d'interventions secondaires; f) la mortalité et g) le renvoi de l'hôpital.

Selon le Dr Daly, la base de données MACSTRAC a l'inconvénient de ne porter que sur les soins dispensés dans les USC. Un nouveau programme, le FASTRAK II, élargira la base de données de manière à ce qu'elle rende compte également des soins d'urgence et des soins dispensés en salle d'hôpital. D'ici la fin de 1996, environ 170 hôpitaux devraient prendre part au projet FASTRAK II, ce qui devrait donner des fiches récapitulatives sur environ 200 000 patients souffrant d'affections coronariennes aiguës, par an. Selon les prévisions, la proportion de ces patients qui seront hospitalisés pour un infarctus du myocarde aigu varie entre 40 000 et 50 000.

Résultats préliminaires de la Phase 1 du Nova Scotia Acute MI Outcomes Monitoring Project - Dr Jafna Cox, Dept. of Medicine et Dept. of Community health and Epidemiology, Dalhousie University; Directeur des recherches du Canadian Registry of Myocardial Infarction and Stroke (CROMIS)

Le Dr Cox présente son exposé en deux parties, la première portant sur le Canadian Registry of MI and Stroke (CROMIS), la seconde sur le Nova Scotia Acute MI Monitoring Project.

CROMIS. Le Dr Cox explique que le CROMIS avait pour ambition de fournir à l'hôpital des données exactes sur tous ses cas d'IM et d'accidents vasculaires cérébraux, ce qui facilite la recherche et l'élaboration de politiques. L'établissement a choisi d'intégrer son registre à une base de données de type administratif, qui existe déjà. M. Cox signale que la surdéclaration de cas d'IM, maladie généralement confondue avec l'angor instable, peut occasionner un taux de codage de faux positifs de 20 à 57 %. Afin de remédier à ce problème, l'hôpital a décidé d'améliorer le plus possible l'exactitude des diagnostics concernant l'IM et les accidents vasculaires cérébraux en adaptant respectivement les directives des projets MONIKA et Oxfordshire. Il a mis à l'essai de nouvelles définitions de cas sous forme de listes de contrôle destinées au personnel médical, et les données du projet sont actuellement soumises à une analyse. D'après le Dr Cox, bien que la base de données du CROMIS doive fournir des renseignements assez précis sur le nombre réel de cas d'IM et d'accidents vasculaires cérébraux enregistrés partout au Canada, elle ne procurera pas de détails cliniques sur les cas individuels ni de données sur les questions liées à la prise en charge des cas.

Nova Scotia Acute MI Outcomes Monitoring Project. Le Nova Scotia Acute MI Outcomes Monitoring Project a été lancé en 1994 dans le but de combler un besoin sur le plan de l'information. Il a mis à contribution tous les hôpitaux de la province, sauf un. Les fonds de démarrage provenaient du PNRDS. Le projet visait à élaborer un modèle permettant de suivre l'évolution de la maladie dans la province et de tenir compte de l'issue de la maladie. L'infarctus du myocarde a été choisi comme premier sujet d'étude.

Le projet devait se dérouler en trois phases. La Phase I consistait à recueillir pendant six mois des données de base sur la prise en charge de l'IM. Il s'agissait ensuite d'analyser les données et de les présenter aux leaders d'opinion de la province dans le secteur de la santé, afin qu'ils puissent les interpréter et donner leur avis sur changements à apporter au traitement des données. La Phase II, d'une durée de six mois, devait aussi être consacrée à la collecte de données. Le Dr Cox indique les types de données contenues dans ce registre, par exemple (a) les facteurs de risque; (b) la répartition des cas entre les hôpitaux; (c) les taux de traitement; (d) la mortalité; (e) les coûts médicaux et (f) la durée du séjour à l'hôpital.

Le Dr Cox souligne, pour conclure, que son établissement a mis sur pied un mécanisme de surveillance des résultats et de rétroaction en misant sur des liens de partenariat exceptionnels entre le gouvernement, les dispensateurs de soins de santé et l'industrie. On prévoit créer une unité de type SWAT, qui vise à répondre à des besoins particuliers, à mesure qu'ils se feront sentir, et à intégrer à la base de données des renseignements concernant la période qui précède et qui suit l'hospitalisation.


2e séance

Président : Dr Naylor, ICES

Le Dr Naylor ouvre la deuxième séance en faisant ressortir les grandes questions posées par a) les frais médicaux, b) la qualité des soins médicaux (les données indiquent que les taux de mortalité attribuables à l'IM aigu sont plus élevés que ne le laissent prévoir les essais) et c) l'usage peu judicieux des médicaments. Il établit la distinction entre les méthodes de collecte de données simples qui reposent sur des données administratives améliorées, qui pourraient manquer de détails cliniques, et les méthodes susceptibles de fournir des renseignements plus complets sur le déroulement et l'issue des traitements, notamment sur la période qui suit l'hospitalisation. Le Dr Naylor conclut que les participants devraient tenter de déterminer comment conjuguer les deux méthodes de manière à obtenir une véritable perspective démographique des soins.

Grandes lignes d'un avant-projet - Dr Rick Davies, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa

Le Dr Davies informe les participants que son intervention portera sur la collecte de données auxquelles n'ont pas actuellement accès la plupart des registres et sur un projet de partenariat qui doit permettre d'atteindre cet objectif.

Collecte de données. Le Dr Davies propose de choisir un échantillon représentatif d'un sous- ensemble de centres hospitaliers auprès desquels on recueillera des données plus détaillées. Il présente quatre modules qui seront affectés à la collecte des données. Le Module 1 recueillerait des données sur les malades hospitalisés, à l'aide du système FASTRAK ou d'un système équivalent. Le Module 2 se chargerait d'obtenir d'autres données sur les cas d'hospitalisation, entre autres sur a) la gravité de la maladie, b) la comorbidité, c) les résultats des tests diagnostiques, d) les traitements reçus et e) le nom des médicaments prescrits à la sortie de l'hôpital et la dose prescrite. Le Module 3 recueillerait des données trois mois après la sortie de l'hôpital. Le Module 4 s'occuperait de la collecte de données un an après la sortie de l'hôpital, grâce à des liens établis avec d'autres bases de données. Le Dr Davies indique que la méthode utilisée pour la collecte des données devrait a) être simple (tabler sur une définition de cas très claire), b) prévoir un mécanisme qui modifierait les éléments d'information à la lumière de nouveaux problèmes et de nouvelles données accumulées, c) prévoir des analyses, et d) être appliquée auprès d'un sous-ensemble de patients suffisamment facile à gérer avant que le fichier soit élargi.

Partenariat. Le Dr Davies propose ensuite un projet de collaboration entre des partenaires qui seraient copropriétaires des données. Les partenaires représenteraient essentiellement quatre milieux : a) les centres de recherche et d'études médicales, b) les organismes gouvernementaux, c) les organismes privés, et d) l'industrie des soins de santé.

Le rôle joué par les partenaires varierait selon le milieu. Ainsi, les centres d'études cliniques a) recueilleraient des données exactes et complètes sur tous les patients admissibles, b) donneraient leur avis sur d'importantes questions cliniques à poser et c) participeraient à la publication des données. Les organismes gouvernementaux a) faciliteraient les ateliers et les réunions concernant le registre, b) fourniraient l'expertise et les ressources voulues pour l'analyse des données, c) participeraient à la préparation de rapports et de publications, d) faciliteraient les liens avec d'autres bases de données, et e) s'occuperaient de la diffusion des données. Les organismes non gouvernementaux a) feraient la promotion du registre auprès des clientèles cibles, b) prendraient part aux ateliers et aux réunions, c) offriraient la possibilité d'un examen par des pairs, d) diffuseraient les données et e) utiliseraient les données du registre aux fins de la promotion de la santé et des politiques favorables à la santé. Des partenaires du secteur de l'industrie a) apporteraient leur soutien financier, b) apporteraient des données scientifiques sur les médicaments, les tests, les appareils et l'économie sanitaire, et c) faciliteraient la publication des données.

Accès aux données. Le Dr Davies propose que l'on adopte une politique qui permettrait à chaque partenaire d'accéder aux données du registre de telle sorte que la confidentialité des patients et les intérêts et les droits de propriété intellectuelle des autres partenaires soient protégés.

Analyse des données. Il faudrait que le LLCM et d'autres organismes gouvernementaux partenaires affectent des ressources, surtout des experts en statistique et en épidémiologie, à l'analyse très spécialisée de données et à la préparation de publications collectives.

Diffusion des données. Les noms de tous les partenaires figureraient dans la version définitive des rapports. La protection des droits de propriété intellectuelle et des intérêts légitimes de tous les partenaires serait primordiale.

Collecte des données. Il importe que la méthode de collecte soit simple et comporte le moins de travail possible pour les centres concernés. Il faudrait que ces derniers soient remboursés à raison de 10 $ par module (somme multipliée par trois, le nombre de modules s'élevant à 3), pour chaque patient.

Table-ronde : Comment atteindre un consensus?

Le débat porte principalement sur les questions suivantes : a) la nécessité de définir des règles très claires concernant l'accès aux données et l'analyse de données; b) la possibilité d'affecter à la collecte de données de multiples modules facultatifs, c) les coûts de démarrage et les coûts de fonctionnement continus de cet ambitieux projet, et d) la nécessité de renforcer le profil des facteurs de risque.


3e séance

Président : Dr Armstrong, University of Alberta Hospital
Coprésident : Dr Greg Taylor

Registres de cas d'infarctus du myocarde : Pourquoi investir dans ce secteur?
M. William Tholl, directeur général national de la Fondation des maladies du coeur du Canada; professeur agrégé adjoint à la faculté de médecine, université Queen's; économiste

M. Tholl est d'avis qu'il est temps d'adopter une approche coordonnée et non disparate pour faire en sorte que les registres de cas d'infarctus du myocarde répondent à trois grandes orientations : a) la perspective de la politique de la santé, b) la perspective économique et c) la perspective nationale.

Dans l'optique de la politique de la santé, il est important de suivre les gens qui sont traités par le système si l'on veut que les politiciens, qui sont en voie de réformer le système de santé, ne pratiquent pas de coupures dans des secteurs importants et qu'ils soient au courant des conséquences possibles de certaines de ces coupures sur le plan des soins de santé. Dans l'optique économique, une approche coordonnée a l'avantage de faire partager les risques et les responsabilités (temps, efforts et ressources financières), ce qui permet de tirer le meilleur parti possible des rares compétences que l'on possède sur le plan des recherches au Canada. Dans la perspective nationale, il est avantageux de relier les ensembles de données à l'échelle nationale, étant donné surtout qu'il est prouvé que le système social et le système de santé ont recours aux contractuels. Les registres de cas d'infarctus du myocarde et d'autres systèmes de surveillance sont des moyens de ne pas perdre de vue les conséquences indésirables d'une modification du système et d'indiquer les pistes à explorer pour changer le système.

Registre des affections neurologiques
Dr Andrew Penn, professeur agrégé de neurologie et de médecine, université de l'Alberta

Le Dr Penn décrit le projet STROKENET, entrepris par le Synapse Publishing Group de l'université de l'Alberta. Cette initiative vise à permettre aux décideurs du domaine médical, par exemple des cliniciens, d'accéder directement aux données centralisées, et de renvoyer de l'information. Le projet STROKENET est financé par le Réseau canadien pour l'avancement de la recherche, de l'industrie et de l'enseignement (CANARIE), une initiative commune du gouvernement et de l'industrie, et fait maintenant partie du Réseau de centres d'excellence, le HEALNET. Le projet STROKENET a aussi un rôle à jouer dans le cadre d'une nouvelle initiative du G-7, la Global Health Applications Initiative.

Le Dr Penn est d'avis que l'on pourrait, sans frais d'infrastructure supplémentaires, relier un réseau de cas d'infarctus du myocarde au STROKENET, tant par le biais d'ordinateurs personnels que par la mise en réseaux des hôpitaux du Canada. Pour ce faire, il s'agirait de prévoir un ensemble de lignes directrices qui feraient appel aux meilleures méthodes de gestion des cas d'IM et de créer certains formulaires pour la collecte de données, par exemple au moyen de FASTRAK. Le Dr Penn ajoute que l'université de l'Alberta aimerait jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration d'un ensemble de lignes directrices.

Le Dr Naylor émet deux réserves à l'égard du projet évoqué plus haut, à savoir que les données recueillies pourraient ne pas être complètes en raison de l'absence de collaboration de certains médecins, et que l'on n'aurait pas nécessairement accès aux données souhaitées à l'aide de formulaires uniformisés.

Discussions en petits groupes

Les participants se répartissent en trois groupes qui tiennent une séance de discussion d'une heure et demie avant la pause-repas. Il s'agit a) d'un groupe de discussion sur le partenariat (dirigé par le Dr Naylor), b) d'un groupe de discussion sur les données et sur des considérations techniques (dirigé par le Dr Cox) et c) d'un groupe de discussion sur le financement (dirigé par le Dr Armstrong). Les animateurs présentent un compte rendu des discussions de chaque groupe après l'intervention du Dr Penn.

1. Groupe de discussion sur le partenariat
Dr David Naylor

Le Dr Naylor fait le point sur quatre questions d'importance capitale : a) la mise en réseau, b) les données relatives au suivi, c) le partenariat avec le projet FAST TRACK et d) l'accès aux données. À propos de la mise en réseau, le Dr Naylor souligne que pour déterminer la représentativité d'une sous-population, il faudra être rattaché à d'autres bases de données, ce qui permettrait entre autres de comparer les données sur les hôpitaux, fournies par le FASTRACK II aux données de l'ICIS concernant chaque hospitalisation. En ce qui concerne les données relatives au suivi fait trois mois et une année après la sortie de l'hôpital, il y aura lieu d'obtenir des fonds en établissant des liens de partenariat avec l'industrie, les organismes et le projet FASTRAK. Pour ce qui est du troisième point, le Dr Naylor indique que, selon lui, des liens de partenariat ont déjà été créés avec le projet FASTRACK, qui jouit déjà d'une excellente réputation auprès des hôpitaux cibles et avec la société pharmaceutique Hoffman-Laroche, qui affecte 1,4 million de dollars par an à ce projet. Enfin, le Dr Naylor souligne qu'il y a lieu de régler les questions juridiques qui entourent l'accès aux données.

2. Groupe de discussion sur les données et sur les considérations techniques
Dr Jafna Cox

Le Dr Cox indique qu'en ayant recours à FASTRACK, il sera possible d'obtenir des données sur les affections coronariennes aiguës, mais que, pour le projet-pilote, il est préférable de s'en tenir à l'infarctus du myocarde. Il se dit aussi d'avis que l'on devrait choisir pour commencer une population régionale, parce que c'est par une bonne compréhension des contraintes régionales que l'on parviendra à une vision nationale. De plus, les centres régionaux devraient avoir la possibilité de participer aux analyses et de faire valoir les problèmes d'intérêt local, si l'on veut qu'ils adhèrent au projet. Le Dr Cox indique que le groupe a tenté de déterminer quelles sont les questions d'importance capitale auxquelles cette base de données pourraient apporter des réponses, à savoir : a) l'incidence et la prévalence de l'infarctus du myocarde aigu, b) les questions concernant l'accès ou les besoins, notamment en matière de traitement, c) les facteurs de risque et la comorbidité, d) la gestion des traitements thrombolytiques et d'autres interventions importantes, et e) l'issue des maladies, notamment les décès et les réadmissions à l'hôpital.

En ce qui a trait à la technologie, le groupe est d'avis que l'on envisage la possibilité de se rattacher à des bases de données existantes, dans la mesure du possible. En l'absence de telles bases, on considère qu'il est préférable d'opter pour un système électronique de saisie de données, méthode plus économique et plus exacte. Il faudrait également songer à offrir aux régions des ressources, telles que des formulaires sur support papier, et sans doute des formulaires détachables avec papier carbone, pour faciliter la tâche du personnel infirmier. La démarche devrait a) dans la mesure du possible être prospective, mais elle comportera des recherches rétrospectives dans les dossiers médicaux; b) suivre le déroulement soins infirmiers; c) être axée sur le patient et non sur les événements, et d) prévoir une étape de contrôle de la qualité des données, par exemple par un coordonnateur régional du projet.

Le Dr Cox fait valoir qu'il convient de produire une définition très claire de l'infarctus du myocarde. Selon le groupe, il faudrait prévoir deux catégories, soit la catégorie des symptômes typiques et la catégorie des symptômes probables.

3. Groupe de discussion sur le financement -
Dr Armstrong

Le Dr Armstrong fait ressortir les points que le groupe juge prioritaires : a) les coûts réels du projet; b) les avantages à tirer du projet et qui justifient les coûts, et c) les sources de financement. En ce qui concerne les coûts du projet, le groupe estime qu'ils s'élèveraient à 2 ou 3 millions de dollars au cours de cinq ans, soit à environ 110 $ par patient, par an. Les avantages à en tirer sont les suivants : a) meilleure compréhension de la maladie, b) modification du comportement des soignants et de la population, et c) modification des traitements, ce qui intéresse l'industrie, par exemple le secteur pharmaceutique. Pour ce qui est des sources de financement, le Dr Armstrong indique que le projet devrait être financé par le gouvernement et l'industrie.


4e séance

Président : Dr Gilles Dagenais, Université de Montréal
Coprésident : Dr Safia Wasi, FMCC

Plan d'action - Dr Rick Davies, Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa

Le Dr Davis tente d'amener les participants à s'entendre sur la possibilité d'un partenariat et y parvient. Il propose ensuite que l'on confie à des comités ou à des groupes de travail le soin de régler les questions posées par le partenariat. Ces groupes se pencheraient sur l'une des questions suivantes : a) partenariat et financement, b) données et c) considérations techniques.

Le Dr Naylor ajoute qu'avant d'aborder la question du parrainage et du financement, il est important de tenir une première réunion avec les responsables de FASTRACK et l'entreprise qui parraine le projet, Hoffman-Laroche, afin de régler certains détails pratiques : a) inclusion d'autres partenaires industriels, b) liens entre les données et c) partage de données.

Questions relatives à la gestion des données -
M. Ted Burnett, président de Enhance Management Perspective Inc.

M. Burnett aborde la question de la tenue d'un nouveau registre dans une perspective technologique. Il se penche essentiellement sur quatre facteurs : a) la collecte de données; b) la transmission des données à un registre centralisé; c) la marche à suivre pour regrouper les données dans un registre centralisé et les verser dans une base de données commune et d) un mécanisme permettant de traiter ces données grâce à des liens établis avec d'autres bases de données, et par le biais de l'analyse et de la publication de données. Selon lui, il conviendrait de recourir à un système digital, appelé le «Personal Digital Assistant», de préférence au papier, au courrier électronique ou au télécopieur, comme mode de gestion des données. Il fait valoir les avantages de ce système : a) souplesse, b) assurance de la qualité, c) rapport coût-efficacité, et d) transférabilité. Parmi ses inconvénients figurent le besoin en formation et la source d'alimentation.

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Dernière mise à jour : 2003-12-29