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Agence de la santé publique du Canada

 

Maladies évitables par la vaccination


L'hépatite A

Le virus de l'hépatite A (VHA) est un virus à ARN comptant un seul sérotype. L'infection par ce virus cause habituellement une hépatite clinique chez les adultes et les enfants d'âge scolaire, mais est souvent asymptomatique chez les enfants plus jeunes. Un ictère apparaît chez < 10 % des enfants de 6 ans et moins. Les symptômes habituels sont l'anorexie, les nausées, la fatigue, la fièvre et l'ictère. La gravité de la maladie augmente avec l'âge. Le malade peut prendre 4 à 6 semaines et parfois des mois à s'en remettre. Dans environ 15 % des cas, on observe une hépatite récurrente persistant jusqu'à un an, mais on ne connaît pas de cas d'infection chronique qui ait duré plus longtemps. Dans environ 25 % des cas signalés chez des adultes, il faut hospitaliser le malade. La maladie fulminante avec nécrose hépatique est rare, mais elle peut être mortelle. Les personnes qui souffrent d'une maladie hépatique chronique préexistante courent un risque accru de complications graves associées à une infection à VHA. On estime que le taux de létalité due à l'hépatite A se situe entre 0,1 et 0,3 % mais il peut atteindre 1,8 % chez les personnes de plus de 50 ans. Il atteint 12,5 % chez les patients de plus de 60 ans qui sont hospitalisés à cause de la maladie.

Épidémiologie

La transmission du VHA se fait le plus souvent par voie fécale-orale, par contact direct avec des personnes infectées ou, de façon indirecte, par la consommation d'eau ou d'aliments contaminés. Dans de rares cas, la transmission a été associée à une exposition à du sang ou à des produits sanguins contaminés par le VHA. Le virus peut également être transmis lors d'activités sexuelles comportant des contacts oro-anaux directs ou indirects, mais pas à la suite d'une exposition à la salive, au sperme ou à l'urine. Le virus peut survivre pendant des jours, voire des semaines, dans l'environnement. Le virus est excrété dans les selles durant la dernière partie de la période d'incubation; l'infectiosité est alors maximale et atteint un sommet durant les 2 semaines précédant l'apparition des symptômes. L'infectiosité diminue rapidement par la suite, et le malade cesse d'être infectieux peu après l'apparition de l'ictère. Les humains sont le principal réservoir du VHA. L'infection ne persiste pas. La période d'incubation varie de 15 à 50 jours, la moyenne étant de 20 à 30 jours. L'infection confère habituellement une immunité pour la vie entière.

Au Canada, le nombre annuel de cas d'infection à VHA signalés entre 1990 et 2004 a varié entre 3 562 (1991) et 396 (2003), les taux correspondants étant de 10,8 et de 1,2 pour 100 000 habitants, respectivement. Durant cette période, on a observé des éclosions chez des hommes qui avaient eu des relations sexuelles avec d'autres hommes (HRSH) dans de grandes villes canadiennes. Depuis l'introduction du vaccin en 1996, aucune nouvelle éclosion majeure n'est survenue, et le taux d'incidence a diminué lentement. On ignore si c'est dû à l'impact des programmes ciblés d'immunisation. On ne dispose d'aucune information sur la proportion de membres des groupes ciblés qui sont immunisés, mais elle est probablement faible. La couverture vaccinale estimative chez les HRSH à la fin de la campagne de vaccination de masse entreprise durant l'éclosion à Montréal n'était que de 35 %. Au Canada, les variations géographiques dans les taux d'incidence signalés ont été considérables et ce, même durant les périodes de déclin à l'échelle nationale. Au cours de la période de 5 ans entre 1999 et 2004, aucune différence importante selon le sexe n'a été relevée dans les taux signalés. En 2004, le taux signalé était de 1,4 chez les femmes et de 1,6 chez les hommes pour 100 000 habitants. L'incidence par âge était la plus élevée chez les 15 à 24 ans (2,3 pour 100 000), groupe suivi de près par les 5 à 14 ans (2,2 pour 100 000).

Figure 9. Hépatite A - Incidence signalée selon le sexe, Canada, 1990-2004

Étant donné qu'il y a sous-déclaration des cas et que l'infection est souvent asymptomatique ou non diagnostiquée, le nombre réel de cas est environ 10 fois plus élevé que le nombre de cas signalés. Une étude pancanadienne de séroprévalence a mis en évidence une séroprévalence de 2,0 % chez les jeunes de 8 à 13 ans non vaccinés. Dans la même étude, la prévalence des anticorps anti-VHA était de 1,1 % chez les enfants non autochtones non vaccinés nés au Canada qui n'avaient pas voyagé dans des pays où la maladie est endémique. On ne dispose pas d'autres données nationales sur la séroprévalence. Une recension systématique de toutes les études de séroprévalence menées au Canada a été publiée récemment et révèle que les taux augmentent avec l'âge, ce qui est probablement dû tant à l'incidence cumulative avec l'âge qu'à un effet de cohorte attribuable à une incidence plus élevée dans le passé.

Voici quelques-uns des facteurs de risque d'infection à VHA au Canada :

  • Les comportements sexuels accompagnés de contacts anaux, en particulier entre hommes (HRSH). C'est la cause des importantes éclosions des années 90.
  • Le fait de voyager ou d'habiter dans des pays où l'hépatite A est endémique. Ces dernières années, 40 % de tous les cas signalés d'hépatite A ont été détectés chez des voyageurs. Dans 40 % de ces cas, il s'agissait de voyages à faible risque (séjours pendant de courtes périodes dans des hôtels de luxe où les repas étaient fournis). Plus de 5 millions de Canadiens visitent, au cours d'une année, des pays où l'infection à VHA est endémique. Sur une période de 5 ans, 30 % des Canadiens se rendront dans un pays d'endémie, mais moins de 15 % de ces voyageurs consultent une clinique santé-voyage et reçoivent le vaccin contre l'hépatite A.
  • Le fait d'être un immigrant ou un enfant de néo-Canadien qui retourne dans son pays d'origine pour rendre visite à des amis et à des parents.
  • Le fait d'être un contact familial d'un cas aigu.
  • Le fait de résider dans certaines collectivités dans des régions rurales ou éloignées qui ne disposent pas d'installations sanitaires adéquates ni d'une source sûre d'approvisionnement en eau potable.
  • Le fait de vivre dans certains établissements, comme les centres correctionnels ou les centres pour déficients intellectuels.
  • L'usage de drogues illicites. Dans ce groupe, la transmission est rarement liée à du matériel d'injection contaminé. Elle est plutôt associée à un certain nombre de facteurs de risque : mauvaises conditions d'hygiène, drogues contaminées et partage du matériel pour l'administration de drogues par voie orale ou nasale.

Plus de 25 % des cas ne présentent aucun facteur de risque identifiable. Les personnes qui manipulent des aliments ne courent pas un plus grand risque d'hépatite A à cause de leur travail. Toutefois, elles peuvent appartenir à un groupe démographique où l'incidence de l'hépatite A est plus élevée et peuvent ainsi causer d'importantes éclosions. Elles peuvent aussi être à l'origine d'interventions de très grande envergure en santé publique mises en branle lorsqu'on découvre qu'une personne qui manipule des aliments est contagieuse, même si le nombre de cas secondaires en bout de ligne est faible.

Source: Guide canadien d'immunisation, septième édition, 2006


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Mise à jour : 2007-03-16 haut de la page