Histoires de réussite

Société des technologies de l’aluminium du Saguenay (STAS)
Chicoutimi, Québec

Innover sur la scène mondiale

Le lundi 21 mars 2005 | Chicoutimi, Québec

Robot STAS permettant le jaugeage automatique des anodes d'une cuve d'électrolyse de l'aluminium monté sur une MSE (machine de service d'électrolyse)

Lorsqu'on parle de la Société des technologies de l'aluminium du Saguenay (STAS), on ne peut passer sous silence le rôle de son PDG, M. Pierre Bouchard, 15^e lauréat du Grand Prix d'excellence de l'Ordre des ingénieurs du Québec en 2004. Cet entrepreneur a toujours été un ardent défenseur du développement régional, démarrant trois entreprises en 28 ans de carrière – dont STAS, fondée dans sa ville natale de Chicoutimi en 1984.

Dès ses débuts, STAS a su créer des ententes stratégiques clés avec Alcan, cette entreprise de taille mondiale au coeur du développement économique de la région du Saguenay-Lac-St-Jean. Créant rapidement une relation de confiance, STAS obtint divers mandats visant à industrialiser et à commercialiser les résultats de recherche issus des laboratoires d'Alcan, ses usines devenant une vitrine du potentiel commercial de ces technologies. Par la suite, STAS établit des ententes similaires avec d'autres grands fabricants d'aluminium et s'orienta rapidement vers le marché de l'exportation, un défi de taille parsemé d'embûches, qu'elle sut relever avec brio.

Aujourd'hui, STAS est devenue LA référence mondiale dans le traitement de l'aluminium. La PME compte quelque 130 employés dont près du tiers sont des ingénieurs. Elle enregistre un chiffre d'affaire annuel de près de 25 millions de dollars dont 80 % provient de ventes à l'étranger dans une trentaine de pays comme l'Afrique du Sud, l'Australie, la Chine, les Émirats Arabes et la Russie. Les Alcan, Alcoa, Hydro Aluminium et Pechiney de ce monde utilisent une douzaine d'équipements industriels de haute technologie mis au point par STAS pour le dégazage, la filtration, la mise en alliage et les traitements chimiques.  

Partenaire de longue date de STAS, le Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches Canada (PARI-CNRC) a soutenu financièrement le développement de plusieurs technologies novatrices dont celle du jaugeage d'anode qui intègre la vision artificielle. « Ce projet doit permettre d'automatiser les opérations pour le remplacement optimal des anodes usées, une tâche effectuée jusqu'à maintenant de façon manuelle dans l'environnement exigeant des salles de cuves », explique M. Bouchard.

Pour ce faire, dès 2002, STAS a conclu une entente avec Alcoa, le plus grand producteur d'aluminium au monde, afin de mettre au point cette nouvelle technologie à l'usine de Deschambault. Actuellement, le prototype initial évolue vers une nouvelle version qui sera commercialisée en 2005. La technologie résultante rendra plus sécuritaire, plus rapide et précis le remplacement fréquent des anodes.

« Le PARI est un partenaire de STAS depuis une vingtaine d'années », précise M. Marc-André Thibault, coordonnateur de la technologie chez STAS. « Dans ce projet de jaugeage d'anode, l'aide du PARI nous a surtout aidé à agrandir notre champ d'expertise. Si nous n'avions pas eu accès à ce Programme nous n'aurions probablement pas fait d'investissement en vision artificielle. Au début d'un tel projet, les risques techniques sont très élevés et le support du CNRC est très important. »

Le PARI-CNRC n'est pas le seul partenaire fédéral de STAS dans la réalisation de cet important projet. Ressources Naturelles Canada, par le biais de son programme RDEI (recherche et développement énergétique dans l'industrie) participe aussi financièrement à l'aventure. Ce qui prouve qu'un effort commun de programmes fédéraux d'aide à l'industrie peut réellement supporter les PME canadiennes.

En intégrant la vision artificielle à ses champs d'expertise, STAS a donc enrichi les compétences techniques de son équipe de professionnels. Grâce aux services-conseils et au soutien financier du PARI-CNRC, l'entreprise possède maintenant une carte de plus dans son jeu pour innover. Sur l'échiquier mondial, aucune carte n'est à négliger. Déjà, l'appui du Programme en ce qui a trait à ce projet s'avère fructueux. 

« STAS a pu se servir de l'expertise technique acquise en vision artificielle, obtenue dans le cadre du récent projet, pour décrocher un autre mandat de R-D avec Alcoa dans le domaine de l'électrolyse de l'aluminium », confirme M. Bernard Morin, conseiller en technologie industrielle au PARI-CNRC.

En fait, STAS ne cesse d'innover et sait tirer profit au maximum de toutes les facettes de son partenariat avec le PARI-CNRC. Que ce soit pour l'accompagnement lors de l'organisation d'un projet de R-D, pour le maillage avec des sources externes de technologie ou pour l'aide financière, STAS apprécie l'aide du PARI-CNRC.

« Pour notre part, nous désirons certainement poursuivre notre contribution à la progression de cette belle entreprise de notre région, » de conclure M. Morin.

« Dans ce projet de jaugeage d'anode, l'aide du PARI-CNRC nous a surtout aidé à agrandir notre champ d'expertise. Si nous n'avions pas eu accès à ce Programme nous n'aurions probablement pas fait d'investissement en vision artificielle. »