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nne Russell,
une infirmière de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, souffre d'une valvulopathie
congénitale et d'états sous-jacents graves (hypertension, taux de cholestérol
élevé et diabète de type 2) qui la mettent à risque de subir une crise cardiaque.
Anne Russell |
Ses lourds antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires
sont inquiétants. Son père, cardiologue, est mort d'un accident
vasculaire cérébral à l'âge de 63 ans, sa mère
a subi une crise cardiaque qui lui a coûté la vie à l'âge
de 58 ans et ses grands-parents maternels sont tous les deux décédés
prématurément d'une maladie du cœur.
Malgré tous ces signes avant-coureurs, Mme Russell ne semblait pas
comprendre qu'elle devait se préoccuper de son problème d'embonpoint et du fait
qu'elle fumait, ne faisait pratiquement pas d'exercice et ne se réservait jamais
de temps pour elle-même. Son taux d'énergie était presque inexistant
et elle semblait grippée presque en permanence. Il y a environ un an et demi,
elle a souffert d'arythmie et a été hospitalisée dans l'unité de cardiologie
d'un hôpital d'Halifax.
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Qu'est-ce qu'une maladie cardiovasculaire? |
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Selon la Fondation
des maladies du cœur du Canada, la maladie cardiovasculaire est une
maladie ou une lésion qui touche le cœur, les vaisseaux sanguins approvisionnant
le cœur ou le réseau de vaisseaux sanguins (artères et veines) dans tout
le corps.
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est également
considéré comme une forme de maladie cardiovasculaire parce
qu'il résulte d'un problème d'irrigation sanguine dans le
cerveau. |
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Ne tenez pas la santé de votre cœur pour acquise!
Le cas d'Anne Russell est peut-être extrême, mais le fait qu'elle ne prenait
aucune mesure pour réduire ses risques de maladie cardiovasculaire est tout
à fait caractéristique des hommes, des femmes et des enfants du Canada,
oui, des enfants, qui risquent de mourir prématurément parce qu'ils ne s'intéressent
pas à leur santé cardiovasculaire.
Pourquoi? D'une part, une bonne partie de la population canadienne s'imagine
que les maladies cardiovasculaires peuvent être « guéries » avec des médicaments ou une intervention chirurgicale et ne voit
donc pas la nécessité de modifier les habitudes de vie qui augmentent
les risques de subir une crise cardiaque, notamment le tabagisme, une mauvaise
alimentation, l'embonpoint, l'inactivité et le stress. Les études
ont démontré que les femmes qui ont tendance à faire de
nombreuses tâches dans une journée se disent encore plus stressées
que les hommes.
Collectivement, nous ne prenons pas la prévention au sérieux.
Je ne crois pas que les gens comprennent l'importance de mener une vie saine.
Dr Andreas Wielgosz, médecin en chef du département de cardiologie
à l'Hôpital général d'Ottawa et porte-parole de
la Fondation des maladies du cœur du Canada
La maladie du cœur : principale cause de décès
au Canada
Ce fait alarmant en dit long sur la nonchalance de la population. Malgré tous
les programmes de santé publique qui insistent sur la nécessité de cesser de
fumer, de surveiller et de traiter les problèmes d'hypertension et de cholestérol,
de surveiller son alimentation, de réduire la consommation de matières grasses,
de faire de l'exercice et de donner le bon exemple à nos enfants, les maladies
cardiovasculaires restent la principale cause de décès au Canada. En 2001, la
dernière année pour laquelle Statistique Canada possède des données, les maladies
du cœur comptaient pour 33 % de tous les décès survenus chez les hommes, et
pour 35 % chez les femmes. De plus, Santé Canada a estimé, dans son rapport
de 1998, Le
fardeau économique de la maladie au Canada, que les maladies cardiovasculaires
coûtent plus de 18 milliards de dollars par année à notre économie.
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Suis-je en train de faire une crise cardiaque?
Apprenez à en reconnaître les signes avant-coureurs. |
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Selon la Fondation
des maladies du cœur du Canada, la rapidité d'intervention en cas de
crise cardiaque peut faire la différence entre la vie et la mort. Chaque
minute qui passe réduit les chances de survivre de 7 à 10 %.
La Fondation des maladies du cœur du Canada conseille à chacun
d'apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs d'une crise
cardiaque et de se rendre immédiatement à l'urgence la plus
près. Faites le 911 ou le numéro de téléphone
d'urgence locale ou demandez à quelqu'un de le composer à
votre place. Gardez une liste des numéros de téléphone
d'urgence près du téléphone.
Les symptômes suivants peuvent être légers ou prononcés :
Douleur
Douleur ou malaise soudains qui ne s'estompent pas avec du repos
Douleur à la poitrine, au cou, à la mâchoire, à
l'épaule, aux bras ou au dos
Douleur semblable à une brûlure, à un serrement,
à une lourdeur, à une oppression ou à une pression
Chez
les femmes, la sensation de douleur peut être plus vague
Essoufflement
Difficulté à respirer
Nausées
Indigestion
Vomissements
Sueur
Peau fraîche et moite
Sentiment de peur
Anxiété
Refus de voir la vérité en face
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« Les nombreux nouveaux traitements médicaux donnent peut-être
à la population canadienne la fausse impression que nous pouvons guérir
les maladies cardiovasculaires et qu'il ne s'agit que d'un problème artériel
pouvant être réglé avec un bistouri », déclare
le Dr Wielgosz, rédacteur scientifique du document Le
fardeau croissant des maladies cardiovasculaires et des accidents vasculaires
cérébraux au Canada, 2003. Ce document probant fait état
des maladies cardiovasculaires au Canada et a été publié
par la Fondation des maladies du cœur en collaboration avec Santé
Canada et la Société canadienne de cardiologie.
Si vous faites partie de ceux et celles qui croient que la maladie du
cœur n'est pas grave, sachez que l'on arrive rarement à guérir
une maladie cardiovasculaire et que, dans la plupart des cas, les traitements
médicaux et chirurgicaux ne font que soulager temporairement le patient.
Au fur et à mesure que progresse l'état sous-jacent, d'autres
malaises viennent s'ajouter aux problèmes de santé déjà
existants.
Dr Wielgosz
Augmentation des maladies cardiovasculaires au Canada
Le Bulletin
de santé annuel de 2003 de la Fondation des maladies du cœur révèle que
presque les deux tiers de la population canadienne sous-estiment leurs risques
de souffrir de maladies cardiovasculaires, les exposant ainsi à une maladie
ou à une mort prématurées.
Avec le vieillissement de la population, on s'attend à ce que le nombre de
personnes de plus de 65 ans double. Les crises cardiaques surviennent plus fréquemment
en vieillissant, surtout chez les femmes
ménopausées.
La plupart des Canadiennes et des Canadiens courent
le risque d'avoir une maladie cardiovasculaire
Les dossiers de Statistique Canada sur les causes de décès démontrent que 80
% de la population canadienne âgée de 20 à 59 ans affiche au
moins un risque associé aux maladies cardiovasculaires et 11 % en compte
au moins trois.
Les téléphages engendrent des téléphages.
Nous ne devrions même pas accepter qu'une diminution du niveau d'activité
physique chez les aînées soit considérée comme
une conséquence normale du vieillissement.
Dr Wielgosz
Quelque 22 % de Canadiens souffrent d'hypertension
et presque la moitié d'entre eux l'ignore. Parmi ceux et celles qui le savent,
seulement 16 % la contrôlent. « Nous ne savons pas si cela est dû à l'absence
de traitements adéquats ou si c'est parce que les patients ne suivent pas
les conseils de leur médecin », déclare le Dr Wielgosz.
Nous n'avons pas de données sur les
taux élevés de cholestérol à l'heure actuelle parce qu'aucune enquête
n'a été effectuée depuis plus de 10 ans. Toutefois, l'étude unique menée en
Nouvelle-Écosse n'a révélé aucune diminution des taux de lipides sanguins
chez les sujets sondés. Les lipides (cholestérol et triglycérides) sont des
corps gras qui circulent dans le sang.
Au cours des 15 dernières années, le
taux d'obésité a augmenté, passant de 16 à 22 % chez les adolescents de
15 à 19 ans et a presque doublé chez les adolescents. En outre, presque les
deux tiers des filles et un tiers des garçons de cette même tranche d'âge
sont inactifs.
Des habitudes de vie malsaines ont entraîné au Canada une incidence accrue
du diabète
de type 2 chez les personnes de tout âge, et notamment chez les enfants de
moins de 10 ans. Le diabète de type 2 constitue un important facteur de
risque des maladies cardiovasculaires.
Depuis 1991, le tabagisme
a augmenté chez les jeunes de 15 à 19 ans. Le plus grand nombre de fumeurs
se situe dans la tranche des personnes de 15 à 39 ans.
La prévention commence dès l'enfance
« Tous ces renseignements laissent présager un nombre accru d'hospitalisations
et de décès dus à une insuffisance cardiaque congestive et à des accidents vasculaires
cérébraux parce que nous ne faisons pas suffisamment d'efforts pour prévenir
les risques, particulièrement parmi les jeunes », déclare le Dr Wielgosz. (Pour en savoir plus, lire l'encadré Nos choix influent sur notre
santé)
Les experts s'entendent pour dire qu'il faut commencer dès le plus jeune
âge à combattre les risques de maladies cardiovasculaires et de
toute autre maladie liée au mode de vie.
La population canadienne doit faire le point sur son style de vie et demander
de l'aide lorsque des changements s'imposent. Dès l'âge de 20
ans, la plupart d'entre nous sommes déjà enracinés dans
notre mode de vie et il est très difficile de le changer. Demandez
de l'aide, elle est à portée de main.
Dr Wielgosz
Pour Anne Russell, la visite au département de cardiologie a servi d'avertissement.
Depuis, elle prend sa santé beaucoup plus au sérieux. Elle a perdu 25 livres,
fait attention à ce qu'elle mange, fait de l'exercice cinq fois par semaine
et a réorganisé sa vie personnelle et professionnelle pour réduire son stress.
« Aujourd'hui, je m'accorde du temps à moi, explique Anne. N'allez pas penser
que je ne me sens pas coupable, au contraire. Quand je quitte le bureau, je
passe prendre mon mari, je le dépose à la maison et je continue vers le centre
sportif. Il y a dix ans, je n'aurais jamais songé à faire cela. Parce que
j'étais mère et infirmière, je me souciais toujours des autres en premier.
Aujourd'hui, je sais pertinemment que si je veux être là pour eux quand ils
auront besoin de moi, je dois d'abord conserver ma santé. L'exercice, c'est
le temps que je m'accorde pour y arriver. »
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