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Rapports de recherche

Évaluation du système d’alerte aux tsunamis de la C.-B. et des pratiques associées d’atténuation des risques

Tsunamis et communautés côtières en Colombie-Britannique

Auteurs
Peter S. Anderson
Gordon A. Gow
Centre for Policy Research on Science and Technology
School of Communication
Université Simon Fraser
515, rue Hastings Ouest
Vancouver (C.-B.) V6B 5K3

Rapport complet en format PDF
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Résumé
Les tsunamis sont de hautes vagues soulevées par des impacts majeurs avec la surface ou des mouvements soudains des fonds océaniques déplaçant de grands volumes d’eau. L’eau déplacée se propage vers l’extérieur depuis la source et devient un tsunami. Bien qu’ils soient habituellement associés aux séismes, les tsunamis peuvent également être déclenchés par un grand nombre d’autres types de phénomènes dont les glissements sous-marins ou dans les terres, les éruptions volcaniques sous-marines ou dans les terres, les explosions et même les impacts de bolides (p. ex. astéroïdes, météorites, comètes).

Les tsunamis ont causé des dommages énormes et des pertes de vies dans un grand nombre de régions côtières du globe. Ils sont cependant particulièrement menaçants pour les bordures continentales autour de l’océan Pacifique où la fréquence des grands séismes dévastateurs est plus élevée. La côte ouest du Canada est tout particulièrement vulnérable aux tsunamis engendrés par des séismes en raison de la présence de zones de subduction proches et éloignées aux marges du bassin du Pacifique.

La menace que représentent les tsunamis le long de la côte occidentale du Canada a poussé le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Colombie-Britannique à s’engager, avec d’autres membres de la communauté internationale, à participer au Système d’alerte aux tsunamis du Pacifique (SATP). Le système d’alerte aux tsunamis de la Colombie-Britannique est en fait une composante régionale du SATP qui consiste en trois sous-systèmes fonctionnels pour la détection, la gestion des urgences et l’intervention. Ces liens critiques constituent ensemble un réseau de détection et de diffusion à trois niveaux visant à alerter les populations locales le long du littoral de la C.-B. de la menace d’un tsunami possible ou imminent.

La Colombie-Britannique présente une zone côtière d’une très grande étendue aux environnements extrêmement diversifiés et productifs en termes de types d’activités qui peuvent être pratiquées dans un milieu marin tempéré. Malgré cette grande diversité environnementale, la région subit des pressions économiques et environnementales systémiques dont un taux de chômage élevé, une dépendance à l’égard d’industries primaires d’exploitation des ressources en déclin, des demandes accrues en matière de protection de l’environnement, des conflits associés à une gamme croissante d’utilisations et un secteur des services collectifs en régression. Récemment, plusieurs nouvelles initiatives ont été lancées par les autorités fédérales, provinciales, régionales et locales, par les Premières nations et par des organismes de conservation et du secteur privé afin d’affiner et de diriger la croissance économique dans les régions côtières. Les plus importants des nouveaux secteurs d’activité économique en émergence sont l’aquaculture, les activités récréatives et touristiques et l’exploration pétrolière et gazière extracôtière.

En raison de ces conditions économiques dynamiques que viennent encore compliquer des préoccupations écologiques, le groupe d’intervenants préoccupés par le système d’alerte aux tsunamis de la C.-B. est plutôt imposant et sa composition n’est pas définitive. Dans certains cas, des secteurs en émergence peuvent n’avoir que peu de contacts réguliers avec les responsables du programme d’urgence de la C.-B. (B.C. Provincial Emergency Program) et ne pas apprécier avec justesse le risque que posent les tsunamis pour leurs activités et investissements. Les capacités en matière de liaisons de communications peuvent en outre varier considérablement entre ces secteurs et à l’intérieur d’un même secteur.

Ce sont ces facteurs en évolution qui constituent la trame de la présente étude; celle-ci se veut une évaluation de base du Système d’alerte aux tsunamis de la C.-B., et des pratiques associées d’atténuation des risques, à la lumière des développements socio-économiques sur les littoraux de la C.-B. et d’après les meilleures pratiques reconnues ainsi que les principes et objectifs clés de la Stratégie nationale d’atténuation des catastrophes du Canada.

Bien que les tsunamis ne puissent être prévenus, les niveaux de risque peuvent être réduits et parfois même éliminés. Cependant, pour qu’une stratégie d’atténuation des risques découlant des tsunamis soit efficace, il faut un appui à long terme de la part des communautés côtières qui sont les seules à pouvoir mettre en œuvre et à maintenir des programmes locaux et régionaux de préparation en cas de tsunami pourvu que leur soient fournis les outils de planification essentiels et qu’il existe une volonté de sensibilisation et d’engagement des personnes, des entreprises, des intervenants en cas d’urgence et des décideurs gouvernementaux.

Dans la présente étude on a tenté de montrer qu’un système intégré d’alerte aux tsunamis exige de tenir compte d’une gamme étendue de considérations dans chacun des trois niveaux du réseau de diffusion. C’est dans ce contexte que nous offrons un ensemble de conclusions qui pourraient permettre de renforcer des composantes clés du système d’alerte aux tsunamis de la côte ouest du Canada et les pratiques connexes de réduction des risques.

Constatation clé : surveillance et détection
La participation du Canada au Système d’alerte aux tsunamis du Pacifique assure une capacité de surveillance et d’alerte appropriée pour les télétsunamis (tsunamis en champ lointain) touchant la côte de la C.-B. Une alerte efficace aux tsunamis locaux reste problématique.

Conclusions
Il est nécessaire :

  • de maintenir et renforcer lorsque possible les engagements internationaux du Canada envers le Système d’alerte aux tsunamis du Pacifique;
  • d’envisager le déploiement d’une nouvelle technologie des communications lorsqu’elle permet des améliorations identifiables des actuelles activités de premier niveau;
  • de commencer à élaborer une stratégie d’alerte et d’avertissement pour les tsunamis locaux dans toute la région côtière de la C.-B.

Constatation clé : gestion des urgences
Les actuelles capacités de cartographie des zones inondables et les efforts connexes d’atténuation sont principalement concentrés dans des communautés choisies de l’île de Vancouver.

Conclusions
Les activités de cartographie des zones inondables doivent :

  • être étendues à toutes les régions côtières peuplées et économiquement importantes menacées de la C.-B;
  • être institutionnalisées en vertu des stratégies d’atténuation fédérales et provinciales existantes afin d’en assurer la durabilité à long terme.
    Constatations clés : intervention Les capacités locales d’alerte sont extrêmement limitées dans les régions côtières de la C.-B. La
    capacité de radiodiffusion d’alertes locales est extrêmement limitée dans un grand nombre de régions côtières rurales et les plans de notification par téléphone peuvent également s’avérer problématiques dans les petites communautés.

Conclusions

  • Un examen de l’infrastructure de communications doit être entrepris afin d’identifier les capacités locales et les lacunes spécifiques dans la couverture. L’examen exigerait la participation de ministères du gouvernement fédéral, d’organismes provinciaux, de la communauté de l’enseignement et du secteur privé.
  • Des rapports sur les exercices et les réunions tenus dans le cadre du système d’alerte aux tsunamis de la C.-B. doivent être rédigés à intervalles réguliers.
  • Le Comité régional des télécommunications d’urgence du Pacifique doit participer plus activement à l’élaboration et à l’implantation du Système d’alerte aux tsunamis de la C.- B.
  • Un système d’alerte à codage numérique universel pour l’avertissement du public en C.- B. prévoyant spécifiquement les alertes aux tsunamis est nécessaire.
  • Un ensemble d’objectifs et de mesures incitatives correspondantes visant à assurer des capacités d’alerte minimales pour toutes les communautés le long du littoral de la C.-B. est nécessaire.

La planification et l’intervention en cas de tsunamis dans les communautés éloignées et de passage ne sont évidentes que dans quelques situations où elles ont été élaborées sur des basesvolontaires et non coordonnées.

Conclusions
Au niveau provincial, les fonctionnaires doivent travailler de concert avec :

  • les ministères pertinents pour organiser une campagne d’information de départ dans le cadre d’un programme de communication des risques pour les régions récréatives vulnérables le long de la côte de la C.-B.;
  • les autorités locales pour encourager de plus importants programmes intermembres de recherche, d’éducation et de formation à l’appui de la formation de groupes de travail sur les tsunamis;
  • les communautés locales pour élaborer un mécanisme d’évaluation continue des besoins des communautés côtières et pour l’évaluation du succès des programmes existants dans le cadre des stratégies nationale et provinciale plus globales d’atténuation. Cela est particulièrement important puisque le profil socio-économique des régions côtières
    continue à changer. Dans un grand nombre de régions côtières, il existe une occasion de s’inspirer de processus généraux déjà en place comme le Rural Team British Columbia et le Coastal Community Network.

En l’absence d’un système d’alerte efficace pour les tsunamis locaux, un programme spécial de sensibilisation et d’éducation concernant les risques de tsunamis ainsi qu’une intervention appropriée devraient être mis en oeuvre. Il devrait viser les résidents, les travailleurs (saisonniers et à l’année), les visiteurs de la région (en particulier les touristes) et les populations de passage, donc un grand nombre de personnes exposées de différentes manières aux dangers que présentent les tsunamis.

Une stratégie réussie d’atténuation exige l’engagement des gouvernements et autres responsables locaux ainsi que des personnes et des secteurs de l’industrie, de la récréation et du tourisme dans les régions sujettes aux tsunamis.

Conclusions

  • Il est nécessaire d’élaborer un modèle provincial normalisé d’évaluation de programmes visant les tsunamis qui pourrait être basé sur les examens de programmes sur les tsunamis effectués par Foster en 1976 et Anderson en 2004. Ce modèle pourrait être appliqué à intervalles réguliers (cinq ou dix ans) pour évaluer l’état de préparation des communautés aux niveaux local, régional et provincial ainsi que pour mesurer l’utilité d’initiatives actives dans le cadre du programme sur les tsunamis.
  • La boîte à outils d’analyse du risque et de la vulnérabilité (Risk and Vulnerability Analysis (HRVA) Tool Kit) du PEP de la C.-B. peut aider les communautés à effectuer des choix basés sur le risque pour aborder la vulnérabilité, pour atténuer les dangers et pour préparer l’intervention et le rétablissement à la suite de catastrophes. Une version spécialisée de cet outil logiciel faciliterait l’élaboration des stratégies d’atténuation et la
    préparation des plans d’intervention par les responsables locaux de la planification.
  • Les autorités locales doivent travailler de concert à élaborer un programme éducatif commun de sensibilisation afin d’assurer que les résidents de chaque communauté comprennent les procédures associées aux bulletins de veille et aux alertes aux tsunamis.
  • Il est nécessaire que les organismes fédéraux et provinciaux fournissent un appui soutenu et un meilleur accès à l’information sur les tsunamis par l’entremise des sites Web existants.

Il faut revoir la législation existante pour assurer que des exigences minimales en matière de pratiques de réduction des risques que posent les tsunamis soient établies et respectées. La sensibilisation du public au danger que pose les tsunamis et aux mesures sécuritaires à adopter lorsqu’un tsunami est attendu sont des éléments essentiels de l’atténuation des conséquences de ces phénomènes. Un soutien scientifique peut en outre s’avérer nécessaire pour l’application des modèles et l’interprétation des cartes des étendues inondables ou inondées.

Conclusions

  • Le transfert de connaissances de la communauté scientifique aux efforts locaux et régionaux de gestion et d’atténuation des risques de tsunamis est important, mais exige un appui des gouvernements fédéral et provincial.
  • Un centre canadien d’échange d’information sur les tsunamis constituant un guichet unique d’accès aux ressources d’information et de planification relatives aux tsunamis serait utile.
  • La création et la tenue à jour de programmes éducatifs sur les tsunamis ciblant des secteurs industriels comme le tourisme, les pêches, l’aquaculture et la foresterie sont nécessaires.
  • Des modules de formations spécifiques sur les dangers des tsunamis doivent être élaborés conjointement.
    Il y a beaucoup à apprendre des actuels efforts d’atténuation en cours dans les États américains voisins confrontés à des défis similaires à ceux qui doivent être relevés en Colombie- Britannique.

Conclusions

  • Pour améliorer l’échange d’information et présenter les intervenants les uns aux autres, et surtout les planificateurs au niveau local, une conférence régionale et des ateliers à intervalles réguliers sur l’atténuation devraient être organisés. Parmi les occasions à
    retenir mentionnons la conférence annuelle de Vancouver sur les préparatifs d’urgence, le forum annuel de l’Emergency Preparedness for Industry and Commerce Council (surtout pour la planification par l’industrie), les événements spéciaux de l’union des municipalités de la C.-B. (Union of B.C. Municipalities) et d’autres.
  • Un appui à l’utilisation et au parrainage de forums existants visant à atténuer les effets des séismes serait utile. À titre d’exemples, mentionnons le Western States Seismic Policy Council (WSSPC), un consortium régional en matière de séismes, et le Cascadia Region
    Earthquake Workgroup (CREW), un regroupement de représentants des secteurs public et privé travaillant de concert pour améliorer l’aptitude de la région de Cascadia à atténuer les effets des séismes.

Bien qu’un appui permanent de la recherche scientifique en matière de cartographie des risques de tsunamis sur la côte de la C.-B. soit nécessaire, l’étude se termine par l’identification de trois autres domaines de recherche qui permettraient de combler des lacunes importantes dans les connaissances.

  1. Infrastructure de communications
    Un examen de l’infrastructure devrait être entrepris afin de déterminer les capacités des populations locales le long de la côte de la C.-B. en matière de communications. Les résultats d’une telle étude seraient importants pour la planification au niveau communautaire et pourraient
    constituer une précieuse contribution à l’initiative d’alerte du public d’Industrie Canada et à la conception du futur Système d’alerte aux tsunamis de la C.-B.
  2. État de préparation des communautés côtières
    On ne sait que peu de choses sur la sensibilisation aux tsunamis et les pratiques en matière de préparation dans les populations locales et en particulier dans les populations de passage et des groupes marginaux. Une évaluation détaillée pourrait fournir les fondements empiriques sur
    lesquels baser de futurs objectifs ainsi que permettre d’identifier les priorités et d’établir des mesures quantitatives de l’efficacité des stratégies d’atténuation et de préparation.
  3. Devoir d’avertir
    Il pourrait être prudent d’entreprendre un examen formel des obligations fédérales et provinciales en rapport avec le «devoir d’avertir» les résidents et les visiteurs des risques connus attribuables
    aux tsunamis ainsi que des conditions minimales que l’on peut raisonnablement attendre des gouvernements lors de l’élaboration et de l’entretien d’un système public d’alerte.
Ce document s'inspire d'un travail financé par la Direction de la recherche et du développement (DRD) du Bureau de la protection des infrastructures essentielles et de la protection civile (BPIEPC), en vertu du contrat portant le numéro de référence 2002D001. Le BPIEPC fait maintenant partie de Sécurité publique et Protection civile Canada (SPPCC). Les opinions, constations et conclusions ou recommandations exprimées dans le présent document sont celles de l'auteur et ne correspondent pas nécessairement aux points de vue de Sécurité publique et Protection civile Canada.

© SA MAJESTÉ LA REINE DU CHEF DU CANADA (2003)
No au catalogue : D82-88/2003F-PDF
ISBN : 0-662-75489-1


Mise à jour : 10/25/2005
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