Commerce interentreprise en ligne – principes de base

Dans le monde traditionnel des affaires, les affaires électroniques interentreprise, (B2B), dernière nouveauté si prometteuse durant le boum informatique de la fin des années 90, a eu un effet majeur. Experts en affaires et gourous du marketing ont a tel point porté aux nues ce nouveau cybercommerce qu’un sentiment de panique s’est emparé des chefs d’entreprise qui réclamaient haut et fort « leur solution » interentreprise. Pour répondre à cette demande apparente, des milliers de marchés en ligne ont vu le jour, mais la bulle spéculative a éclaté aussitôt. La disparition de ce marché – comme son apparition –, s’est faite en l’absence totale de décisions éclairées.

Néanmoins, à l’aube de ce millénaire, les affaires électroniques interentreprise et les affaires sur Internet en général, mûrissent tout doucement à l’écart de toute publicité et hyperbole, se mettant à redéfinir les modes de ce type commerce. Dans cet info-guide, nous vous présentons les principes de base de ce commerce pour les petites et moyennes entreprises, approche réaliste pleine de bon sens.

Que veut dire « commerce interentreprise informatisé » ?

Dans ce cas, les transactions – achat et vente de marchandises – se font entre les entreprises en ligne. Les affaires interentreprise diffèrent du commerce entre un détaillant et ses clients de deux façons :

• Flexibilité des prix – les transactions interentreprises, donnant lieu à plus de marchandage, imposent une plus grande variabilité de prix que celles entre le détaillant et ses clients.
  
• intégration des systèmes d’affaires – pour réaliser et productivité et économies accrues, les entreprises impliquées dans ces échanges connectent davantage leurs systèmes internes, minimisant ainsi le facteur humaines.

Approvisionnement informatique (approvisionnement sur Internet)

Les affaires sur Internet s’appellent le cybercommerce. De même, l’approvisionnement en ligne interentreprise s’appelle approvisionnement électronique s. De telles expressions illustrent l’impact Internet sur la chaîne traditionnelle d’approvisionnement (de production-distribution) en affaires.

Marchés électroniques

Les marchés électroniques où se font des échanges interentreprises, sont des carrefours électroniques rassemblant soit plusieurs fournisseurs et acheteurs dans un même réseau virtuel ou bien un seul gros fournisseur ou consommateur attirant bon nombre de partenaires commerciaux sur son site Web. Depuis environ deux ans, ce sont ces marchés privés, ces rencontres en « tête-à-tête », les plus réussis. www.SourceCan.com, marché public canadien en est un.

Approvisionnement gouvernemental sur Internet

Dans leur besoin croissant de nommer sans comprendre, les grands pontes se gargarisaient d’une nouvelle expression dernier cris, cybercommerce entreprise- gouvernement. Mode à part, l’approvisionnement en ligne au Canada à divers niveaux de gouvernement a été positif. MERX (www.merx.com) présente un marché en ligne où les entreprises soumissionnent en vue de contrats gouvernementaux – aux niveaux provincial et fédéral, et plus récemment, municipal –, et dans les secteurs d’éducation, de commissions scolaires et d’hôpitaux. Grâce à MERX – disponible en ligne dans les deux langues officielles – un plus grand nombre d’entrepreneurs soumissionnent en vue de contrats gouvernementaux.

Éléments de base de la chaîne d’approvisionnement

Le groupe Bridgefield Inc. ( www.bridgefieldgroup.com), définit la chaîne d’approvisionnement (ou de production-distribution), de la manière suivante :

Le modèle traditionnel de la chaîne d’approvisionnement (ou chaîne logistique) est axé sur les fabricants et les vendeurs poussant leurs produits ou services tout au long de la chaîne jusqu’au consommateur. Chaque étape de celle-ci augmente les coûts, défrayés en grande partie par le consommateur en bout de ligne.

Modèle de la chaîne d’approvisionnement axée sur le client

Grâce à l’approvisionnement en ligne, le consommateur acquiert davantage de pouvoir, ce qui crée le modèle de la chaîne logistique axée sur les clients. Les fournisseurs doivent répondre aux demandes de ceux-ci. Ce type de commerce est souvent plus efficace. Il arrive aussi que le mouvement linéaire se brise à mesure que les clients apprennent à se passer tout à fait d’intermédiaires et de revendeurs.

Effet de l’approvisionnement en ligne sur la chaîne d’approvisionnement

Sur Internet, les clients influencent la chaîne, l’attirant vers eux ; le processus est plus transparent et, par conséquent, plus efficace. Les revendeurs sont obligés de présenter une plus-value tangible, sinon les clients se passent d’eux pour aller directement au fournisseur. Celui-ci, connecté, réagit plus rapidement aux demandes des clients, limitant les coûts d’inventaire et d’entreposage. La logistique d’expédition est facilitée : les clients en ligne se chargent de la plupart des étapes d’expédition – suivi de l’envoi, notification, vérification, documents et étiquetage – réduisant ainsi la paperasserie et le temps où le produit reste dans le système de distribution.

Échange électronique de données (EDI)

L’échange électronique de données (EDI) au commerce interentreprise, est le dinosaure qui refuse de disparaître. Précurseur de l’approvisionnement en ligne, l’EDI a vu le jour au début des années 70. C’était une façon d’automatiser les transactions vendeurs-acheteurs : factures, bons de commande... . Les grandes entreprises ont établi des normes que les industries ont adoptées, normes gérées par des comités ou organismes rédacteurs. Les systèmes les plus connus sont la norme EDIFACT en Europe et ANSI X.12 en Amérique du Nord.

Bon nombre d’entreprises, n’ont pas les moyens de s’offrir l’EDI : tout le trafic de l’EDI passe par le Service de valeur ajoutée (SVA) qui transmet les données par un réseau privé, proposant gestion et vérification. Par le passé, les entreprises utilisant l’EDI devaient se servir d’un coûteux ordinateur central et du Service de valeur ajoutée facturant chaque caractère transmis.

Comparé à Internet, l’EDI est fort démodé : les normes varient selon les industries et la transmission des données – 9600 bits par seconde seulement – est 200 fois moins rapide que celle par câble ou par ligne d’abonnée numérique, (DSL), sur Internet. Á tout prendre, l’EDI ressemble à une simple boîte de réception en ligne. Et pourquoi donc existe-t-il encore ? Parce que les entreprises, ayant investi beaucoup de temps et d’argent à adopter l’EDI, s’intéressent fort peu à un nouveau système. Il a fallu de longues années et des tractations difficiles pour se mettre d’accord sur les normes et personne ne veut plus tout recommencer.

Wal-Mart : une réussite du cybercommerce

Dans le commerce interentreprise sur Internet, la plus éclatante réussite est, sans doute, la prédominance en Amérique du Nord de Wal-Mart. Cette entreprise, à la fois aimée et détestée, impressionne par sa croissance fulgurante en si peu de temps. Et, justement, l’un des plus importants facteurs a été l’usage efficace d’Internet : commerce interentreprise, approvisionnement en ligne et modification des activités internes pour un rendement maximum.

Plus que toute autre entreprise, Wal-Mart a révolutionné la gestion de la chaîne de production-distribution en utilisant le modèle axé sur le client. Ce sont, en effet, les demandes des clients qui contrôlent les fournisseurs. Les tendances en achats sont disponibles aux fournisseurs, les obligeant à répondre aussitôt aux besoins exprimés par des millions de clients. et la gestion des stocks est peaufinée. La décision de décentraliser le processus d’approvisionnement veut dire que le personnel de première ligne, dans chaque magasin, peut commander électroniquement, et sur-le-champ, le stock approprié. Cette marchandise doit être disponible au plus vite chez le fournisseur. Ce système d’approvisionnement rapide, doublé de prévisions exactes, permettent à Wal-Mart de réduire ses frais généraux.

Si ce système ne convient pas toujours aux fournisseurs, la puissance de Wal-Mart, en tant que géant dans l’industrie, a établi de nouvelles normes en commerce interentreprise. La volonté constante de cette entreprise de réduire les coûts a eu comme résultat d’éliminer complètement le SVA trop coûteux. L’EDI sur Internet se sert d’une norme nouvelle appelée AS2, un protocole de communication visant à rendre Internet sécuritaire et fiable. En obligeant les fournisseurs de se servir de l’AS2, Wal-Mart est le chef de file dans le mouvement vers une nouvelle génération d’EDI, forçant ainsi le monde d’affaires à aller de l’avant.

Commerce interentreprise pour les petites et moyennes entreprises

Comme personnel, vous ne disposez, peut-être, en tout et pour tout, que d’un enfant du voisinage qui semble tout savoir sur les ordinateurs : devenir fournisseur pour Wal-Mart ou une entreprise similaire n’est alors pas possible – marges minimales, absence d’un investissement énorme en informatique et capacité trop faible pour fournir une telle demande. Où donc les petites entreprises peuvent-elles tirer profit du commerce interentreprise ?

Approvisionnement indirect

Pour commencer à faire du commerce interentreprise, la petite entreprise doit commencer par les approvisionnements indirects tels meubles de bureau, stylos, papier et équipement général du bureau. Bon nombre de fournisseurs proposent des sites Web type catalogue pour les achats corporatifs ou interentreprise. Si vous établissez un compte commercial en ligne et une procédure automatique, votre entreprise peut économiser beaucoup de temps et d’argent.

Approvisionnement direct

L’approvisionnement direct se réfère à tout ce qui entre dans la production des biens et services destinés à la vente. Établir un rapport avec un vendeur qui favorise l’approvisionnement en ligne réduira les coûts. Si vous vous inscrivez à un site Web de vente aux enchères inversée, où les fournisseurs soumissionnent pour répondre à vos besoins, vous réduirez le coût total de la fabrication du produit.

Vente de produits ou services aux nouveaux vendeurs

Faire partie d’un marché en ligne ouvrira de nouvelles possibilités de vente dans le monde entier. Bien des marchés privés n’acceptent que les vendeurs appartenant à leur propre industrie. D’autres marchés, carrefours publiques, vous permettent de proposer vos articles ou services à tout participant. Avec un peu de chance, la vente de vos marchandises et l’approvisionnement direct et indirect peuvent se faire sur le même site, vous faisant ainsi valoir en tant que membre de la communauté en ligne.

Élargir la portée de votre présence Internet

Si vous avez déjà un site Web interentreprise, vous pouvez y cibler d’autres clients corporatifs en perfectionnant vos logiciels : remises selon le client et possibilité de s’inscrire à un compte commercial; vous pouvez aussi accepter que ce client corporatif soumette ses bons de commande comme garantie des sommes dues. Actualiser ces fonctions supplémentaires n’est pas négligeable. Pour le faire, vous serez peut-être obligé de repenser votre magasin informatique de fond en comble et d’y engager des sommes considérables.

Investissez dans votre propre solution d’approvisionnement en ligne

Si votre entreprise fait appel à plusieurs fournisseurs, pensez à faire entrer toute votre chaîne de production-distribution dans le monde de l’informatique. Un tel projet n’est pas pour un chef d’entreprise timide et exigera un investissement important. Mais après tout, si Wal-Mart a pu le faire, pourquoi pas vous ?

Avant d’examiner le coût d’une mise en place d’une gamme complète d’EDI en ligne – ce qui obligerait vos petits fournisseurs à engager des dépenses importantes sans vraiment en profiter –, pensez à automatiser la chaîne logistique à petite échelle. Vous avez peut-être un seul fournisseur avec qui vous communiquez déjà par courriel. Vous pouvez voir, entre vous, si vos bases de donnée et systèmes de communication respectifs peuvent mieux se connecter sans intervention humaine. Essayez d’automatiser vos modes d’achats. Avec des dépenses réduites, vous réaliserez, peut-être un taux de rentabilité significatif.

Sommaire

Le commerce interentreprise n’est plus la grosse vedette d’autrefois, mais il devient indispensable pour quiconque veut être compétitif dans les affaires modernes. Celui qui veut entrer dans ce commerce doit examiner ses méthodes automatiser pour réduire les coûts et, potentiellement, augmenter ses revenus. En cybercommerce, de type entreprise-client, les entrepreneurs ont débuté en utilisant le courriel et des brochures électroniques. De la même façon, vous pouvez participer à un marché en ligne gratuit pour faire vos premiers pas dans le commerce interentreprise en ligne.

En poursuivant vos recherches sur le sujet, notez bien la date des sources, car les documents et sites d’avant 2002 risquent d’être superficiels et très peu fiables. Armé de décisions éclairées, d’un bon sens des affaires et d’un esprit tourné vers l’avenir, vous avez de bonnes chances de bénéficier du commerce interentreprise sur Internet.

Ressources

• B2Business.Net
  www.b2business.net
  
• Centre de services aux entreprises Canada-Manitoba
  http://www.cbsc.org/manitoba
  
• CIO: centre de recherche sur le cybercommerces (en anglais seulement)
  www.cio.com/research/ec/b2b.html
  
• Darwin: Executive Guides: E-Business (en anglais seulement)
  http://guide.darwinmag.com/technology/ebusiness
  
• Ebiz.facile: Place d'affaires électronique
  http://strategis.ic.gc.ca/epic/internet/inee-ef.nsf/fr/h_ee00210f.html
  
• Internet Engineering Task Force: Données électroniques Intégration de l’Interchange-Internet
  http://www.ietf.org/html.charters/ediint-charter.html
  
• Marchés publics MERX : Service d'appel d'offres en ligne
  www.merx.com
  
• SourceCan
  www.sourcecan.com

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