|
|
North American Indian Museum, Washington DC
|
Table des matières
Politiques culturelles 101 : L'écosystème étatsunien démythifié
- Introduction
Mythe 1 : L'absence d'un ministère de la culture étatsunien démontre que les États-Unis se soucient peu de la culture et ne la prennent pas au sérieux- Valeurs et identité constitutionnelles
Mythe 2 : En réalité, la National Endowment for the Arts (la Fondation nationale pour les arts) joue le rôle de ministère de la culture des Etats-Unis.
Mythe 3 : Les États-Unis n'ont pas de politiques culturelles nationales.- Le cadre fédéral : un soutien aux partenariats et à la diversité
Politiques culturelles à l'échelle locale et étatique Mythe 4 : Les investissements des mécènes et des fondations privées sont les principales sources de revenus des organismes artistiques et culturels et constituent un soutien suffisant.
Mythe 5 : Les produits culturels exportés représentent les valeurs culturelles et les objectifs internationaux culturelles des États-Unis.- Exportations culturelles
Objectifs internationaux À l'horizon
- Évolution démographique et participation
Secteur créatif Conclusions
- Désavantages
Avantages Toutes les ressources
Mythe no 1 : L'absence d'un ministère de la culture étatsunien démontre que les États-Unis se soucient peu de la culture et ne la prennent pas au sérieux.
Contrairement à la croyance populaire, l'absence d'un « ministère » fédéral de la culture ne signifie pas que les États-Unis ne se soucient pas de la culture. Le système décentralisé démontre plutôt l'importance accordée à l'intégrité de la culture et à la protection contre toute intervention de l'État dans un domaine jugé privé. Les Étatsuniens entretiennent une méfiance historique envers l'intrusion du gouvernement dans leur vie privée et les enjeux politiques les plus controversés et diviseurs aux États-Unis, dont la recherche sur les cellules souches, la convergence des médias, la prière à l'école, l'avortement, le mariage gai, et l’immigration ont tous une dimension culturelle et fondamentalement, portent sur l'équilibre entre le pouvoir du gouvernement et les droits des citoyens et citoyennes.
Le raisonnement sous-jacent est qu'un organisme gouvernemental finirait tôt ou tard par censurer la liberté d'expression. Voilà pourquoi les États-Unis n'ont jamais établi de ministère de la culture quoique cette question revienne régulièrement sur le tapis. De plus, les États-Unis ne commanditent pas de portail culturel national ou d'observatoire culturel. Toutefois, le gouvernement étatsunien investit dans les arts et la culture par d'autres moyens et mécanismes axés sur le partenariat et la diversité. Ainsi, la politique culturelle étatsunienne est élaborée au palier fédéral, étatique et local, et l'écosystème culturel est constitué d'une multitude de partenariats entre les gouvernements, les universitaires, la société civile, les fondations et le secteur privé. Pendant les années 1989-1992, ce système a brutalement été remis en question au cours d'une amère querelle culturelle portant sur l'art et l'obscénité. Plusieurs avaient alors exigé la fermeture de la Fondation nationale pour les arts et de la National Endowment for the Humanities (Fondation nationale pour les sciences humaines). Aujourd'hui, les principales politiques publiques liées à la culture portent sur l'enseignement des arts, le secteur créatif, les changements démographiques, l'immigration, la propriété intellectuelle, la convergence des médias et la diplomatie publique.
Valeurs et identité constitutionnelles
Les États-Unis sont dépourvus des caractéristiques habituelles des nations : pas de culture nationale, d'ethnicité, de langue ou de religion officielle. Les citoyens et les résidants étatsuniens, malgré leur tradition individualiste et puritaine, leur langue commune et une vaste majorité de protestants, n'ont pas réellement une culture commune mais plutôt des idéaux communs. Les États-Unis ont été fondés sur les principes du droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, la participation démocratique et la séparation de l'Église et de l'État . Les idéaux nationaux des États-Unis découlent de son statut de nation d'immigrants où, en théorie, tous ont droit à la liberté et à la justice. Les États-Unis sont maintenant le troisième pays le plus populeux au monde avec 300 millions de personnes, dont 36 millions d'entre elles (12 p. 100) sont nées à l'étranger et parlant plus de 322 langues.
La Constitution de 1787, qui a été modifiée à 27 reprises, établit la séparation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et encadre toutes les lois étatsuniennes. Le Dixième amendement précise que les pouvoirs non énumérés par la Constitution reviennent au peuple et aux États. La Constitution elle-même inclut la protection du droit d'auteur pour les créateurs. Les amendements subséquents ont également eu un impact significatif sur l'expression culturelle et la vie culturelle aux États-Unis. Le premier amendement précise les valeurs et les droits culturels fondamentaux tandis que les amendements ci-dessous portent sur d'autres droits culturels ou sur la participation civique :
Premier amendement : Liberté de religion, de presse, d'assemblée et de pétition (1791);
Treizième amendement : Abolition de l'esclavage (1865);
Quinzième amendement : Droit de vote sans accordé à tous les hommes sans égard à la race (1870);
Dix-neuvième amendement : Droit de vote des femmes (1920) .
Mythe no 2 : En réalité, la National Endowment for the Arts (la Fondation nationale pour les arts) joue le rôle de ministère de la culture des États-Unis.
En comparaison avec les autres systèmes de politiques culturelles, il est difficile de trouver aux États-Unis un organisme national qui soit responsable de la culture. Il est vrai que la célèbre Fondation nationale pour les arts (NEA) est souvent perçue, dans les faits, comme le ministère de la culture. La Fondation nationale pour les arts, tout comme son organisme jumeau, la Fondation nationale pour les sciences humaines (NEH), a été mise sur pied en 1965 non pas à titre d'organisme du gouvernement fédéral mais plutôt comme un organisme semi-indépendant, comme le veut la tradition britannique d'indépendance en matière d'investissement et de gestion des arts et de la culture par un gouvernement fédéral. La Fondation et son président représentent souvent les États-Unis sur la scène internationale. Il en est de même pour les délégues d'autres agences et institutions culturelles. On ne peut cependant comparer la Fondation nationale pour les arts à un ministére de la culture en raison de l'étroitesse de son mandat et de la taille de son budget qui, proportionnellement, est le plus petit des agences culturelles étatsuniennes. Au sein du gouvernement fédéral étatsunien, on compte plus de 200 programmes qui soutiennent les arts et la culture. La gestion nationale de la culture est assurée par de nombreux départements et agences fédérales indépendants, chacun étant responsable d'activités précises. Les programmes et leurs objectifs se conforment aux lois fédérales et tout conflit est résolu par les tribunaux. Pour de plus amples renseignements au sujet des principaux organismes, agences et départements consacrés aux arts et à la culture, veuillez consulter le document La gestion de la culture à l’échelle fédérale, aux États-Unis.
Dernière section
Prochaine section
Toutes les ressources
|
|