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Le Capitole de Washington
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Table des matières
Politiques culturelles 101 : L'écosystème étatsunien démythifié
- Introduction
Mythe 1 : L'absence d'un ministère de la culture étatsunien démontre que les États-Unis se soucient peu de la culture et ne la prennent pas au sérieux- Valeurs et identité constitutionnelles
Mythe 2 : En réalité, la National Endowment for the Arts (la Fondation nationale pour les arts) joue le rôle de ministère de la culture des Etats-Unis.
Mythe 3 : Les États-Unis n'ont pas de politiques culturelles nationales- Le cadre fédéral : un soutien aux partenariats et à la diversité
Politiques culturelles à l'échelle locale et étatique Mythe 4 : Les investissements des mécènes et des fondations privées sont les principales sources de revenus des organismes artistiques et culturels et constituent un soutien suffisant.
Mythe 5 : Les produits culturels exportés représentent les valeurs culturelles et les objectifs internationaux culturelles des États-Unis.- Objectifs internationaux
Exportations culturelles À l'horizon
- Évolution démographique et participation
Secteur créatif Conclusions
- Désavantages
Avantages Toutes les ressources
Mythe no 3 : Les États-Unis n'ont pas de politiques culturelles nationales.
Les États-Unis sont effectivement dépourvus de politiques culturelles nationales comme on les conçoit habituellement pour soutenir leur identité nationale. D'ailleurs, l'expression « politique culturelle » ne faisait pas partie du vocabulaire associé aux politiques publiques étatsuniennes avant 1996. Toutefois, depuis leur fondation, les États-Unis ont adopté diverses politiques de nature pluridisciplinaire au palier fédéral, étatique ou local qui touchent la culture et qu'on peut considérer comme des politiques culturelles. Bien qu'on pense souvent que les programmes les plus efficaces sont élaborés et exécutés au palier local, la législation nationale établit le cadre, les valeurs et les règlements qui constituent un environnement propice au déroulement des programmes et des activités de nature culturelle. Le Center for Arts & Culture (Centre pour les arts et la culture) a élaboré un cadre conceptuel pour cerner les politiques qui touchent l'écosystème culturel et qui peuvent donc être considérées comme des politiques culturelles. On trouvera ci-dessous sept domaines regroupant des politiques et des lois officielles, et des enjeux politiques culturels nationaux (les hyperliens mènent à des exemples) :
Accès et équité : neutralité de la cybertoile, accès aux activités pédagogiques, écart technologique, convergence des médias, action positive, Creative Commons;
Vie communautaire : participation aux activités artistiques, démographie, plans et programmes culturels locaux, immigration et renouvellement urbain;
Enseignement et main-d'œuvre créative : enseignement des arts, enseignement bilingue, secteur créatif et main-d'œuvre créative, No Child Left Behind Act (loi « Aucun enfant laissé pour compte »), arts de la scène, programme des campus créatifs;
Relations internationales et mondialisation : diplomatie publique et culturelle, immigration, diversité culturelle, Programme Fulbright, exigences de délivrance de visas aux artistes, droits culturels;
Investissements : politiques fiscales, subventions, contributions charitables, législation habilitante des organismes culturels;
Législation : droit d'auteur, propriété intellectuelle et numérique, rôle de la religion dans la vie publique;
Conservation : Patrimoine tangible et intangible, Native American Graves Protection and Repatriation Act (loi sur la protection et le rapatriement des sépultures des Amérindiens), Save America's Treasures.
(Contrairement à d'autres pays, aux États-Unis, les industries du divertissement, de la création et de la propriété intellectuelle ne sont pas nécessairement considérées comme des industries culturelles. On les retrouve souvent classées avec les enjeux d'accès et d'équité, de droit ou de main-d'œuvre créative.)
Le cadre fédéral : un soutien aux partenariats et à la diversité
Bien qu'ils ne soient pas conçus pour encadrer une identité culturelle ou mettre en œuvre une politique culturelle nationale, les lois et les programmes fédéraux établissent néanmoins un cadre qui favorise les partenariats et la diversité dans le cadre de partenariats horizontaux et verticaux, tant fédéraux que multilatéraux ou publics-privés. Plusieurs organismes fédéraux financent les arts et la culture dont la Fondation nationale pour les arts, la Fondation nationale pour les sciences humaines, le Institute for Museum and Library Sciences (Institut pour les musées et la bibliothéconomie) et le National Park Service (Service des parcs nationaux) qui relève du département de l'Intérieur. Ce financement est souvent utilisé pour exercer un effet de levier sur d'autres investissements à parts égales afin de légitimer un programme ou de mieux le faire connaître.
Deux programmes clés illustrent bien comment le gouvernement fédéral atteint ses objectifs au palier local : les partenariats Save America's Treasures et Preserve America. Save America’s Treasures (SAT), créé en 1999 par le White House Millennium Council Initiative, a été conçu dans le but de rassembler les ressources nécessaires à la réalisation de projets de conservation locaux. Saving America’s Treasures doit son existence aux partenariats entre le National Trust for Historic Preservation (un organisme non gouvernemental sans but lucratif) et les agences culturelles fédérales. Entre 1999 et 2005, ce dernier a financé plus de 800 projets pour un total de 233 millions de dollars. En 2005 seulement, le National Park Service, de concert avec quatre autres agences fédérales (PCAH, the NEA, NEH, IMLS), a alloué 14,89 millions de dollars en subventions pour commanditer 61 projets de Saving America’s Treasures dans 29 États. Preserve Americaa été créé en 2001 à la Maison-Blanche et imite le modèle de partenariat public-privé adopté par Save America's Treasures. Le Advisory Council on Historic Preservation (Conseil consultatif sur la préservation historique) en assure la mise en œuvre en coopération avec sept départements étatsuniens (ceux de l'Agriculture, du Commerce, de la Défense, de l'Éducation, du Logement et du Développement urbain, de l'Intérieur et du Transport), la Fondation nationale pour les sciences humaines, le Comité du président sur les arts et les sciences humaines et le Conseil du président sur la qualité de l'environnement. Cet organisme souligne le rôle de chef de file du gouvernement fédéral dans la préservation et la mise en valeur des biens historiques publics à des fins de développement économique et de tourisme culturel au bénéfice du grand public, et ce, par l'établissement de partenariats étatiques, locaux, tribaux ou publics-privés. En 2006, l'organisme Preserve America a versé près de 5 millions de dollars US en subventions correspondantes à 68 programmes dans 33 États.
Politiques culturelles à l'échelle locale et étatique
En 2006, le financement local, fédéral comme celui des États dans le secteur des arts et de la culture s’est chiffré à 1,23 milliards de dollars (soit 4,11 $ per capita.) Le soutien fédéral envers les arts ne représente que 2 p. 100 de tout le financement du secteur artistique. Après que les investissements publics des organismes fédéraux ont chuté en 2002, ils ont remonté graduellement à 327,5 millions de dollars US en 2006, soit environ 1,09 $ US par personne, représentant 0,49% des dépenses des États.
À l'échelle locale, les collectivités soutiennent la culture dans le cadre de leur démarche globale envers la gouvernance et les besoins de leurs citoyens et citoyennes. Les gouvernements municipaux, régionaux et étatiques, dont ceux d'Austin, de Nashville, de Philadelphie, de la Louisiane, du Maine et de la Nouvelle Angleterre, élaborent des plans de développement qui sont fondés sur l'apport de la culture à la qualité de vie de la collectivité, et ce, grâce au tourisme culturel et au secteur créatif. Le chercheur Richard Florida a proposé le concept de classe créative et ses avantages économiques et sociaux sont appréciés par plusieurs collectivités dont Santa Fe qui se définit comme une ville créative. Des groupes de pression comme Americans for the Arts ont mesuré les contributions de l'industrie créative selon les critères de la firme Dun and Bradstreet (qui tend à sous-estimer les arts sans but lucratif) pour cerner les retombées économiques des arts par district du Congrès. Pour sa part, la National Association of State Arts Agencies (Association nationale des organismes artistiques étatiques) a établi le Creative Economy Resource Center (Centre de documentation sur l'économie créative) qui met en valeur les programmes locaux d'économie créative. Ces entreprises sont devenues des outils de revendication inestimables et convaincants car ils fournissent des données objectives sur les liens entre les arts et la culture et les secteurs du tourisme et de l'économie. Par exemple, les données colligées en 2002 indiquent que le secteur des arts sans but lucratif a généré 134 milliards de dollars US de l'activité économique étatsunienne et l'industrie du droit d'auteur, 626,2 milliards de dollars US.
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