Table des matières
Politiques culturelles 101 : L'écosystème étatsunien démythifié
- Introduction
Mythe 1 : L'absence d'un ministère de la culture étatsunien démontre que les États-Unis se soucient peu de la culture et ne la prennent pas au sérieux.- Valeurs et identité constitutionnelles
Mythe 2 : En réalité, la National Endowment for the Arts (la Fondation nationale pour les arts) joue le rôle de ministère de la culture des Etats-Unis.
Mythe 3 : Les États-Unis n'ont pas de politiques culturelles nationales.- Le cadre fédéral : un soutien aux partenariats et à la diversité
Politiques culturelles à l'échelle locale et étatique
Mythe 4 : Les investissements des mécènes et des fondations privées sont les principales sources de revenus des organismes artistiques et culturels et constituent un soutien suffisant.
Mythe 5 : Les produits culturels exportés représentent les valeurs culturelles et les objectifs internationaux culturelles des États-Unis.- Exportations culturelles
Objectifs internationaux
À l'horizon
- Évolution démographique et participation
Secteur créatif
Conclusions
- Désavantages
Avantages
Toutes les ressources
Mythe no 4 : Les investissements des mécènes et des fondations privées sont les principales sources de revenus des organismes artistiques et culturels et constituent un soutien suffisant.
Les États-Unis sont réputés pour leur politique d'exemption fiscale des dons à des organismes charitables (jusqu'à un maximum de 50 p. 100 du revenu individuel imposable; 10 p. 100 pour ce qui est des corporations) pour ce qui est des corporations), une mesure établie par la Tax Revenue Act (loi étatsunienne de l'impôt sur le revenu) de 1917. Cette exemption a ensuite été étendue aux sociétés en 1932 avec l'adoption de la Gift Tax Act (loi sur l'imposition des dons). Ces deux lois sont le fondement des dons charitables aux États-Unis. Elles constituent des mesures incitatives de subvention indirecte des dons à des activités sans but lucratif auxquelles participent 67 p. 100 de tous les citoyens et citoyennes étatsuniens.
Historiquement, de nombreuses personnes et fondations privées ont largement profité de ces politiques pour contribuer généreusement aux arts et à la culture. Toutefois, la philanthropie est quelque peu surestimée en notre ère moderne de soutien aux organismes culturels. On estime que 50% des revenus des organismes culturels à but non lucratif relèvent de revenus provenant des recettes des ventes de billets et de publications, des frais d’adhésion et des levées de fonds. Les dons du secteur privé [individus (35.5%), corporations (2.5%), fondations (5.0%)] constituent moins de la moitié (43%) du budget des organismes sans but lucratif et le soutien gouvernemental provenant du fédéral, des états et de sources locales (7%) compensent pour la différence.
La somme des contributions du secteur privé de la philanthropie se sont accrues de manière constante (en 2005, elles s’élevaient à 2,6 milliards de dollars). En outre, le pourcentage des contributions issues des fondations et destinées aux arts, à la culture et aux humanités a diminué et représente actuellement environ 5% (13,5 milliards de dollars en 2005) du financement des fondations. Parallèlement, les contributions culturelles individuelles ont également connu une baisse significative passant de 8,1% à 5,2% du total des contributions philanthropiques. Ainsi, depuis 1992, les dons aux organismes artistiques ont en théorie chûté de 8 milliards de dollars US par année. Cependant, les tendances démontrent que le soutien financier accordé aux arts provient de sources plus diversifiées que dans les années 1990. Par ailleurs, bon nombre de nouvelles fondations bâties à partir des profits de l’innovation technologique dont la Fondation Bill et Melinda Gates ne financent pas les arts et la culture mais plutôt le secteur de la santé.
Rappelons que l'année 2002 a été marquante : les marchés boursiers se sont effondrés, emportant une vaste part des actifs de nombreuses fondations; un décret présidentiel a obligé les fondations à garantir que les récipiendaires ne sont pas affiliés à des organismes terroristes; et la Sarbanes-Oxley Act (loi Sarbanes-Oxley) a imposé aux sociétés privées des exigences de gestion et de déontologie que de nombreuses fondations charitables privées ont également adoptées. Tous ces facteurs ont suscité une certaine réticence à investir dans la culture et plusieurs fondations ont réorienté leurs objectifs vers des causes de nature plus locale. Les données indiquent que les fondations communautaires et familiales versent plus d'argent aux arts que les sociétés privées ou les maisonnées individuelles, ce qui confirme cette tendance.
Bien que la philanthropie offre un soutien significatif au secteur des arts et de la culture sans but lucratif, son rôle est appelé à changer. Les organismes artistiques et culturels à but non lucratif ont par conséquent dû conscientiser une nouvelle génération de donateurs en plus de diversifier leurs sources de revenu pour soutenir leurs créations et enfin, trouver des indicateurs efficaces ainsi que des outils d’évaluation afin de développer de nouveaux points de repère.
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