Table des matières
Politiques culturelles 101 : L'écosystème étatsunien démythifié
- Introduction
Mythe 1 : L'absence d'un ministère de la culture étatsunien démontre que les États-Unis se soucient peu de la culture et ne la prennent pas au sérieux.- Valeurs et identité constitutionnelles
Mythe 2 : En réalité, la National Endowment for the Arts (la Fondation nationale pour les arts) joue le rôle de ministère de la culture des Etats-Unis.
Mythe 3 : Les États-Unis n'ont pas de politiques culturelles nationales.- Le cadre fédéral : un soutien aux partenariats et à la diversité
Politiques culturelles à l'échelle locale et étatique
Mythe 4 : Les investissements des mécènes et des fondations privées sont les principales sources de revenus des organismes artistiques et culturels et constituent un soutien suffisant.
Mythe 5 : Les produits culturels exportés représentent les valeurs culturelles et les objectifs internationaux culturelles des États-Unis.- Exportations culturelles
Objectifs internationaux
À l'horizon
- Évolution démographique et participation
Secteur créatif
Conclusions
- Désavantages
Avantages
Toutes les ressources
Mythe no 5 : Les produits culturels exportés représentent les valeurs culturelles et les objectifs internationaux des États-Unis.
Exportations culturelles
Au sein de l'écosystème culturel étatsunien, l'expression exportation culturelle ne signifie pas l'exportation de biens et de services culturels mais plutôt le volet de diplomatie culturelle axée sur les échanges entre citoyens et la promotion des arts de la scène étatsuniens. D'ailleurs, on estime souvent que les exportations de culture populaire des médias de masse reflètent une image négative du mode de vie étatsunien car celles-ci ne reflètent pas les meilleures créations de la culture étatsunienne qu'on retrouve dans les disciplines traditionnelles telles la littérature, la danse, le théâtre, la musique, les arts visuels, l'architecture et le design.
À la suite du 11 septembre 2001, les États-Unis ont remis l'accent sur leurs efforts de diplomatie publique qui avaient diminué au cours de la période post-Guerre froide, alors que la United States Information Agency (Agence d'information des États-Unis) avait été intégrée au département d'État en 1999. La diplomatie publique et culturelle est jugée importante car elle favorise la compréhension mutuelle et met en valeur notre humanité commune. Dans le passé toutefois, une partie des efforts de diplomatie publique des États-Unis étaient perçus comme une tactique de propagande, une perception qui persiste encore. Cependant, la diplomatie publique et culturelle est jugée importante car elle a évolué pour favoriser la compréhension mutuelle et mettre un valeur notre humanité commune.
Au cours de la Guerre froide, la diplomatie publique visait à la fois l'élite et le grand public. Ces efforts comprenaient entre autres le service Voice of America, un service de radiodiffusion international multimédia lancé en 1942; le Programme Fulbright de 1946 sur les échanges culturels entre les citoyens; le Arts in Embassies Program (Programme des arts dans les ambassades) de 1964 qui mettait en valeur les créations artistiques dans les ambassades étatsuniennes; et les American Centers/Corners (Centres américains d'information) qui constituaient un guichet d'information publique (dont bon nombre ont été fermés). Depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis se sont tournés davantage vers le monde et la jeunesse arabes et musulmans, et ont lancé les nouveaux programmes de représentation culturelle.
Aux États-Unis, « exportation de la culture » n’est pas synonyme d’ « exportation du divertissement ». En effet, ils ont leur propre vocabulaire pour parler de la diversité culturelle et des politiques associées à l'industrie créative. Conséquemment, les exemptions culturelles dans les accords commerciaux constituent souvent un enjeu entre les États-Unis et leurs plus proches voisins et alliés. Historiquement, les États-Unis ont adopté une définition conceptuelle axée sur le divertissement et une démarche de libre-échange qui ont créé des tensions avec d'autres pays qui veulent se tailler une place sur le marché national et international pour l’expression de leurs cultures. Aux États-Unis, on note un changement de paradigme : le concept de l'industrie du divertissement laisse la place au concept de l'industrie du droit d'auteur ou du droit de créer, pour englober les publications, les productions audiovisuelles et multimédiatiques, l'artisanat et la conception. Toutefois, les États-Unis continuent à maintenir qu'on doit laisser les forces du marché agir sur ces industries et laisser aux consommateurs le pouvoir d'en déterminer le succès.
Objectifs internationaux
Les objectifs internationaux des États-Unis en matière de politique culturelle sont centrées autour de l’éducation, de la conservation et de la libre circulation de l’information. Les États-Unis sont l'un des pays fondateurs de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le plus important organisme international de politiques culturelles. Cependant, les États-Unis se sont retirés de l'UNESCO en 1984 en protestation contre la mauvaise gestion de l'organisme et les programmes qui leur semblaient contraire à leurs valeurs (dont la liberté de presse). En 2003, les États-Unis sont revenus dans le giron de l'UNESCO et ont rétabli la United States National Commission (Commission nationale des États-Unis). Cette décision soulève encore la controverse car les États-Unis sont le plus important bailleur de fonds de l'UNESCO (22 p. 100 de son budget). Les États-Unis ont fait connaître leurs objectifs au sein de l'UNESCO dont ceux touchant la scolarisation, le développement, la démocratie, la libre diffusion de l'information, la préservation et les échanges culturels. Ces objectifs reflètent les objectifs nationaux et internationaux des États-Unis.
En plus de l'UNESCO, les États-Unis sont membres de plusieurs forums dont les travaux touchent parfois les politiques cultuelles dont l'Organisation mondiale du commerce, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et l'Organisation des États américains. Les représentants étatsuniens sont principalement des fonctionnaires du département d'État, secondés par des représentants des divers organismes, agences et départements culturels fédéraux. Sur la scène internationale, les États-Unis se sont engagés envers des programmes de scolarisation et de préservation de la culture et du patrimoine dont le Programme des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO et le Ambassador's Fund for Cultural Preservation (Fonds des ambassadeurs pour la préservation culturelle), deux programmes qui portent sur le patrimoine tangible et intangible. Bien que les États-Unis ne soient pas habituellement considérés comme des partisans des traités qui pourraient restreindre leurs droits souverains, ils ont tout de même signé plus de 35 traités portant sur la propriété culturelle, le droit d'auteur et la propriété intellectuelle, les publications, les télécommunications, la migration, les droits de la personne et les droits des femmes. Notons cependant que les États-Unis n’ont pas signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femme (CEDAW) et qu’en 2005, ils n’ont pas voté en faveur de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO.
Dernière section
Prochaine section
Toutes Ressources