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Table des matières
Introduction
L'évolution de la production de livres
La transformation du secteur de l'édition
L'organisation du marché de l'édition
Les enjeux à surveiller
Toutes les ressources
La technologie a certainement simplifié la production de livres. Les ordinateurs personnels facilitent le travail des auteurs tandis que la mise en pages, un processus jadis fastidieux et exigeant, a cédé la place à la manipulation informatique aisée. On peut maintenant voir à l'écran la page telle qu'elle apparaîtra imprimée. Cette méthode de mise en pages, dite tel écran, tel écrit ou tel-tel est surnommée en anglais Wysiwyg (acronyme formé des premières lettres de l'expression What you see is what you get). En règle générale, l'édition tel-tel a beaucoup rehaussé la productivité.
Toutefois, une nouvelle technique fait déjà surface qui éliminera la nature répétitive de la technique tel-tel qui exige une version unique à chaque édition. Cette nouvelle technique transformera une page créée en mode tel-tel, à partir d'un document composé d'éléments textuels et autres, en un document structuré permettant à un ordinateur de retrouver les éléments constituants comme le titre, l'auteur, les citations, les légendes, les notes de bas de page et les sous-titres aussi facilement que le fait un humain en se fondant sur leurs caractéristiques visuelles.
Bien que la technique tel-tel soit appelée à être remplacée, elle demeure bien présente. Elle a permis l'impression directe à partir de fichiers informatiques et a ouvert la voie à l'impression sur demande y compris d'images d'une qualité fort raisonnable. Bien que la majorité des imprimeurs n'aient pas encore réorganisé leur production en fonction de l'impression sur demande, cette technique apporte bien d'autres avantages que son instantanéité, comme le démontrent les trois exemples suivants :
L'impression sur demande augmente considérablement les possibilités d'imprimer des livres à tirage très restreint
Il est possible dorénavant de conserver des titres en circulation sans investir dans une nouvelle impression ou l'entreposage de livres.
L'impression sur demande à partir de fichiers électroniques permet de modifier les éléments et de produire des versions sur mesure d'un livre, une innovation très intéressante pour les éditeurs de livres pédagogiques.
Auparavant, l'importance d'un tirage indiquait clairement la volonté d'une maison d'édition d'investir dans un livre. Les tirages servent aussi à l'administration de certains programmes : par exemple, le Conseil des Arts du Canada utilise les tirages pour déterminer la valeur des subventions. L'impression sur demande rend ce type de programmes contre-productifs et mal adaptés pour mesurer la présence d'un auteur sur le marché. On pourrait plutôt faire appel à des critères comme les dépenses d'édition, de conception ou de mise en marché pour déterminer l'ampleur des investissements.
Pour aller au-delà des techniques tel-tel et d'impression sur demande, les éditeurs devront utiliser des bases de données comportant les caractéristiques suivantes :
le texte d'un livre, son ISBN, la biographie de l'auteur, les critiques et le prix;
l'adoption d'un format normalisé pour tout le contenu et les caractéristiques d'un livre pour en faciliter l'accès tout en maintenant une protection adéquate en tout temps et en tout endroit;
le recours à des normes de communications informatiques entre les entreprises;
le recours à des cybersites capables d'afficher le contenu des bases de données.
L'adoption de cette nouvelle technologie apporte de nombreux avantages dont l'utilisation de documents sous de multiples formes en faisant appel à des modèles. En utilisant les champs d'une base de données, son contenu peut être utilisé pour créer plusieurs documents différents comportant, par exemple, le titre, l'auteur, le ISBN, des extraits ou la photographie de l'auteur du livre. Ainsi, les éditeurs peuvent importer des données libres d'erreurs pour produire un communiqué de presse ou un catalogue selon un certain modèle sans nouvelle entrée de données. Quelques modifications suffisent donc pour produire un communiqué de presse. Les éditeurs utilisent déjà cette technique à leur cybersite mais peu le font pour produire des documents publicitaires ou même des livres comme tels.
Le recours à des bases de données et à des documents structurés suscite plusieurs enjeux. Contrairement à la technique tel-tel, cette technique est peu conviviale ou intuitive pour le néophyte. L'utilisation de bases de données et de conversions instantanées exige une bonne compréhension du fonctionnement des ordinateurs et la confiance en eux. Pour ce faire, on devra offrir au personnel de la formation et du perfectionnement professionnel. À cet égard, les éditeurs seront encouragés sur cette voie par la décision de la société Google de numériser des livres pour les afficher à la cybertoile et celle de la société Amazon de chercher des parallèles inattendus en fonction des phrases statistiquement improbables.
Toutefois, le principal obstacle à cette transition est l'importance des investissements nécessaires pour profiter de la technologie. Compte tenu des faibles profits enregistrés par les maisons d'édition canadiennes, investir à long terme dans la technologie et la réorganisation afférente est difficile malgré les possibilités réelles d'économies. L'adoption des nouveaux médias, comme les blogues d'auteurs dont l'incidence demeure difficile à cerner, est ralentie par l'absence de bénéfices.
Le gouvernement pourrait agir comme catalyseur en finançant des programmes pilotes que pourraient reprendre les organismes de recherche et de développement et les sociétés axées sur la technologie. La mise en œuvre de mesures incitatives en faveur des systèmes axés sur les bases de données et de l'embauche de jeunes employés mieux informatisés pourrait également stimuler le développement technique et organisationnel du secteur de l'édition.
La transformation du secteur de l'édition
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