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Table des matières
Introduction
À la croisée des chemins
Vers une nouvelle forme de culture musicale
- Révolution d’Apple
Cyber-commerce musicale
Nouveaux outils Conclusion
Toutes les ressources
À la croisée des chemins
Parmi les nouveaux phénomènes de l'industrie de la musique, le téléchargement de musique et le partage de fichiers sur la cybertoile ont beaucoup fait les manchettes. La conjugaison de la percée du protocole de compression MP3, des connexions à haute vitesse et des lecteurs de musique numérique portatifs ont poussé le partage de fichiers musicaux vers de nouveaux sommets voilà quelques années, avec l'émergence des réseaux poste-à-poste dont Napster était le plus célèbre. Récemment, le succès de la société Apple avec son appareil iPod et son service de musique en ligne iTunes a prouvé que les consommateurs sont disposés à payer pour télécharger de la musique si le prix est raisonnable.
Bien que, depuis quelques années, l'industrie de la musique tende à attribuer toutes ses difficultés financières au partage de fichiers en ligne, les statistiques démontrent que le déclin mondial de vente de disques avait commencé vers la fin des années 1990 en raison de plusieurs facteurs dont la récession économique, la compétition des médias émergents dont les jeux informatiques et les téléphones cellulaires, ainsi que la réduction des prix de vente des disques chez les mégadétaillants.
De plus, l'industrie de la musique avait mis à mal ses relations avec ses artistes alors que des maisons de disques coupaient court à des contrats lorsque des disques se vendaient mal et avec les consommateurs en raison du coût élevé des disques et du piratage de disques, un phénomène mondial au moins aussi important que le partage de fichiers. Les poursuites judiciaires intentées aux États-Unis contre des personnes ayant déchargé des fichiers MP3 sur leur ordinateur n'ont servi qu'à alimenter le mécontentement chez de nombreux consommateurs et artistes.
Les artistes sont divisés sur le sujet du partage de fichiers car ils reconnaissent d'une part le risque des pertes de redevances et d'autre part, l'avantage de voir leurs auditeurs partager leur musique entre eux. En 2006, des artistes canadiens, dont de nombreux artistes populaires bien connus, ont mis sur pied l'Alliance canadienne des créateurs de musique, signalant ainsi que la rhétorique de l'industrie de la musique et les poursuites devant les tribunaux ne reflétaient pas leurs intérêts, et qu'ils étaient prêts à défendre eux-mêmes leurs droits d'auteur.
À l'heure actuelle, le Canada subit d'intenses pressions pour réformer ses lois sur le droit d'auteur afin de les harmoniser avec les traités internationaux. La Fédération internationale de l'industrie phonographique a placé le Canada parmi l'un des dix pays au monde où des réformes doivent être entreprises pour combattre le téléchargement illégal. Toutefois, les initiateurs de politiques canadiens qui ont la tâche de rédiger la nouvelle loi sur le droit d'auteur, devront faire preuve d'une grande prudence pour équilibrer les intérêts de toutes les parties. Plus précisément, ils devront tenter de réglementer la cybertoile sans restreindre abusivement le flot d'informations; de protéger les intérêts des détenteurs de droits d'auteur; et de maintenir les privilèges des consommateurs canadiens qui peuvent décharger légalement de la musique au Canada, ce qui empêche l'industrie de la musique d'intenter des poursuites contre eux. Soulignons que les initiateurs de politiques devront accorder suffisamment de poids à l'opinion des artistes canadiens pour contrebalancer les pressions de l'industrie multinationale du disque. Par exemple, l'Alliance canadienne des créateurs de musique a récemment soutenu que l'augmentation des ventes d'œuvres musicales en ligne de 120 p. 100 en 2006 (contre 65 p. 100 aux États-Unis) prouve que la législation canadienne sur le droit d'auteur n'a guère besoin d'une transformation complète.
En recourant à la règle de droit pour contrer les problèmes causés par la nouvelle technologie, on a empêché l'industrie de la musique d'élaborer une démarche cohérente d'utilisation de la cybertoile pour distribuer les œuvres musicales. L'industrie a laissé une brèche qui a permis à des entrepreneurs innovateurs de faire leur entrée sur le marché de la musique numérique et de l'orienter. On compte quelque 500 entreprises, petites et grandes, qui jouent maintenant le nouveau rôle d'intermédiaires culturels et économiques avec qui l'industrie de la musique doit composer. En raison des activités de ces entreprises, les ventes mondiales de musique numérique ont doublé en 2006 pour atteindre environ 10 p. 100 de toutes les ventes de musique (selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique). Bien que les ventes de musique numérique ne contrebalancent pas encore le déclin des ventes de disques (qui se poursuit d'ailleurs), les ventes de musique en Amérique du Nord (incluant les disques physiques, les vidéos et les télédéchargements) ont augmenté de plus de 19 p. 100 en 2006 (selon le service Soundscan de la firme Nielsen). Plusieurs artistes canadiens ont grimpé au palmarès au cours de cette période grâce en partie aux ventes en ligne et à la promotion croisée (télévision et tournées).
Révolution d’Apple
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