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Table des matières
Introduction Exemples d'intégration des arts dans l'enseignement des sciences de la santé Difficultés et possibilités Conclusion Boylan (1998) soutient que bien qu'il soit contre-productif de moins insister sur les sciences biologiques en santé, il est prudent de développer l'aspect humain des soins de la santé afin d'atteindre un équilibre dans notre compréhension de la santé et de la prestation des soins. Depuis une quinzaine d'années, le développement des programmes de sciences médicohumaines au Canada témoigne d'un mouvement dans la bonne direction. L'adoption d'une démarche stratégique de réseautage et de partage d'information soutiendrait l'expansion et la croissance de ce domaine. Il serait également utile d'effectuer un examen systématique des activités artistiques pour déterminer dans quelle mesure et de quelles façons elles sont intégrées à l'enseignement des sciences de la santé au Canada, ainsi que pour déterminer dans quelle mesure les arts sont appréciés. En 2004, un groupe d'étudiants en médecine de l'Université Dalhousie a organisé un symposium sur les sciences médicohumaines dans le cadre de la réunion annuelle de l'Association des facultés de médecine du Canada et de l'Association canadienne pour l'éducation médicale. (En mai 2007, cette réunion comprendra plusieurs séances sur les sciences médicohumaines dont une sur l'utilisation des sciences humaines dans la santé interprofessionnelle.) À l'occasion du Congrès des sciences sociales et humaines de 2005, la faculté Schulich de médecine et de dentisterie de l'Université Western Ontario a proposé aux délégués une série d'activités artistiques tous les soirs, allant de la poésie improvisée, aux beaux-arts, en passant par le conte et la musique et sans oublier une pièce de théâtre écrite par un étudiant en médecine (Mayne, 2005). En mai 2007, l'Université Dalhousie organisera des « journées de célébration des sciences médicohumaines » dans le cadre de son programme de sciences médicohumaines. De telles rencontres constituent de belles occasions de découvrir de nouvelles idées et activités. En Australie et au Royaume-Uni, des organismes de sciences médicohumaines nouvellement établis offrent aux praticiens de ces pays l'occasion d'apprendre des pays plus avancés à ce chapitre. Les publications comme Ars Medica: A Journal of Medicine, the Arts and Humanities et Canadian Creative Arts in Health, Training and Education eNews/Journal ainsi que des chroniques comme « The Left Atrium » dans le Journal de l'Association médicale canadienne offrent l'occasion d'explorer les relations entre les arts, la santé et la médecine au Canada. Le prochain numéro du Journal of Health Psychology, publié sous la direction de Michael Murray (Université Memorial) et Professeur Ross Gray (Centre des sciences de la santé Sunnybrook) portera sur les intersections entre les arts, les sciences humaines, la santé et les soins de la santé. Le livre In Our Hands: On Becoming a Doctor(Clarke et Nisker, 2007), un recueil de récits d'étudiants en médecine de partout au Canada prouve que la réflexion mène à la prestation de soins compatissants. Le University of Alberta Health Sciences Journal ajoutera une chronique, intitulée « Musa » sur les arts et les sciences humaines dans l'enseignement des sciences de la santé. La base de données sur la littérature, les arts et la médecine, offerte en ligne par l'Université de New York, est souvent citée comme source de documents décrivant les œuvres d'art, les livres et les films propices à l'enseignement des sciences médicohumaines. L'Université de l'Alberta, dans le cadre de son programme d'arts et de sciences humaines dans les sciences de la santé, élabore présentement une base de données sur les publications portant sur ce sujet. Enfin, le succès de plusieurs écrivains et poètes qui sont également des professionnels de la santé témoigne éloquemment du lien entre les arts et la médecine. Pensons par exemple à Vincent Lam, traumatologue et dernier récipiendaire du prix Giller, le plus prestigieux prix littéraire canadien de fiction ou au romancier et médecin canadien Kevin Patterson, qui a écrit le roman primé Consumption. De même, de nombreux artistes nous ont livré leur perspective de la maladie et des soins de la santé dont Sarah Polley avec le film Loin d'elle (2006) d'après une nouvelle d'Alice Munro; Robertson Davies avec Le maître des ruses (1994); Michael Ondaatje avec Le Patient anglais (1992 pour le roman et 1996 pour le film); et Robert Pope et ses toiles sur le cancer (1991). Le film de l’Office national du film House Calls, récipiendaire de plusieurs prix et conçu à partir de photos prises par le Docteur Mark Nowaczynski lors de ses visites auprès de patients âgés, est utilisé dans les programmes d’études en médecine et pour professionnels de la santé. À l’instar de Shirley Serviss, écrivaine et poète à l’Université de l’Alberta, de nombreux dramaturges canadiens ont aussi exploré le thème de la maladie dans leurs œuvres. On a invité des artistes de différentes disciplines (beaux-arts, danse, littérature et conte) à donner des cours et à travailler avec les étudiants et le personnel à diverses activités artistiques dans les facultés de médecine, souvent à titre d'artistes en résidence. La documentation sur les sciences médicohumaines en est encore à ses premiers balbutiements. Celle-ci porte en bonne partie sur les beaux-arts et la littérature, principalement dans le domaine de l'enseignement des sciences de la santé. La majeure partie de cette documentation est constituée d'articles descriptifs. Nous avons l'occasion de contribuer à la théorie de l'apprentissage en médecine ainsi qu'à la théorie des avantages de la participation à des activités artistiques. De plus, nous avons la possibilité de mener des études interdisciplinaires regroupant des professeurs de sciences de la santé et d'arts, et des initiateurs de politiques des arts afin de favoriser une compréhension des pratiques de chacun. De plus, une étude axée sur les arts représente une nouvelle démarche de recherche faisant appel aux beaux-arts, aux arts de la scène, au conte et à la musique pour susciter de nouvelles perspectives (Bochner et Ellis, 2002; Cole, Neilsen, Knowles et Luciani, 2006; Finley et Knowles, 1995; McNiff, 1998). Au Canada, Jeff Nisker (Nisker, Martin, Bluhm et Daar, 2006), Ross Gray (Gray et Sinding, 2003) et Heidi Janz (2007) ont beaucoup contribué à l'enseignement des sciences de la santé par le théâtre. À l'Université de l'Alberta, Marie Cave et Jean Clandinin ont organisé des cercles de lecture où les étudiants en médecine peuvent discuter de livres et de récits portant sur la santé et les soins de la santé, et partager ensuite leurs propres récits, selon une démarche d'étude narrative élaborée par Clandinin pour la formation des enseignants (Cave et Clandinin, 2007). Compte tenu de tout ce qui précède, nous avons l'occasion d'élaborer des programmes d'apprentissage interdisciplinaire et de regrouper des étudiants en arts et en sciences de la santé dans des activités communes. Cette démarche favoriserait le dialogue et la compréhension entre divers domaines de savoir et de pratique. Conclusion |
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