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Disc-jockey - Photo: MarenYumi, Creative Commons Attribution Licence 2.0
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Table des matières
L'Introduction
La marginalisation des jeunes remise en contexte
Les programmes d’arts pour les jeunes – effets et retombées
Les clés du succès – des pratiques exemplaires
Le soutien financier
Les leçons à tirer? Des approches internationales pour la politique et le financement des arts pour les jeunes
Conclusion
Toutes les ressources
La marginalisation des jeunes remise en contexte
Il existe d’innombrables recherches qui décrivent des tendances inquiétantes quant au désengagement des jeunes (1) , partout au Canada, incluant certaines communautés de jeunes dont le taux d’exclusion et de marginalisation sociales est hautement disproportionné (Gaetz 2004, Jenson 2000, Juteau 2000, Omidvar and Richmond 2003). Malgré l’augmentation de l’ensemble des revenus des Canadiens au cours de la dernière décennie, les nouveaux immigrants, les minorités visibles, les autochtones, les familles monoparentales dirigées par des femmes et les personnes souffrant d’invalidité sont surreprésentés dans les groupes à faible revenu (Conseil canadien de développement social 2006). Les jeunes qui connaissent la pauvreté, la discrimination, l’itinérance, le chômage, le manque de formation, les gangs, la toxicomanie et les mauvais traitements risquent davantage que d’autres d’être confrontés aux organismes de justice pénale, de santé et de services sociaux, pendant leur jeunesse et à l’âge adulte. Ces problèmes ne sont pas intrinsèques à des communautés particulières, mais ils sont en lien avec des conditions politiques, économiques, sociales et culturelles plus globales.
Depuis le milieu de la décennie 1990, les tendances politiques ont contribué aux conditions de vulnérabilité économique par le biais de la réduction de l’ensemble du financement concernant les services sociaux, la restructuration des programmes sociaux et le processus de transfert du gouvernement fédéral aux provinces et aux municipalités. Ces dernières doivent désormais payer une portion plus élevée des coûts de prestation des services sociaux, alors que les moyens d’augmenter leurs revenus demeurent limités par rapport au surcroît de leur demande (McKeen and Porter 2003). L’effritement du filet de sécurité sociale tel que les qualifications hautement restrictives pour l’assurance emploi, le changement de l’aide sociale en assistance-travail, le manque de logements à loyer modique et de garderies abordables a eu par conséquent des effets économiques, sociaux et psychologiques disproportionnés sur les jeunes et les adultes à faible revenu (Browne 2003). Ces effets sont exacerbés par l’action réciproque d’autres phénomènes sociaux, telle la discrimination, qui aggravent les problèmes d’exclusion et de marginalisation.
Le retrait du financement pour les services sociaux et le changement vers la marchandisation et la privatisation dans la prestation des autres services ont aussi largement porté atteinte aux types de programmes offerts en arts et loisirs et aux sommes qui leur ont été allouées. Désormais, les programmes en arts et loisirs sont souvent sujets à des frais, ce qui les rend inaccessibles pour plusieurs. L’absence de financement a laissé les infrastructures de loisirs communautaires en très mauvais état, de sorte que même en enlevant les obstacles à la participation, comme les frais d’utilisation ou de transport, les infrastructures adéquates pour héberger le programme sont difficiles à trouver (Browne 2003).
1. Les définitions des jeunes varient largement selon la politique territoriale. Cette analyse définit les jeunes comme étant des individus âgés de 12 à 29 ans, de manière à englober toute la gamme de programmes et de politiques axés sur les arts, particulièrement destinés aux jeunes Canadiens.
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