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Le cauchemar des marchands de rêve

Publié par lutopium sur 21 octobre 2008

Les journaux nous apprennent (encore) que l’écart entre les pauvres et les riches s’accentue sans cesse, qu’une crise économique majeure se pointe toujours à l’horizon et que, signe des temps, certaines grandes richesses canadiennes s’effondrent:

Ted Rogers, de l’empire du même nom, vient de voir sa fortune personnelle perdre 24% de sa valeur qui est maintenant évaluée à 1.4 milliards. Notre Prince québécois, Paul Desmarais, a perdu 764 millions suite aux revers subis par l’action de Power Corporation depuis juin dernier. Il n’est cependant pas à plaindre car il peut toujours compter sur un magot de 3.4 milliards. La coqueluche du monde technologique, Mike Lazardis, président de Research In Motion et l’homme derrière le Blackberry, a vu ses avoirs fondrent de moitié en quelques mois, perdant au passage 2.4 milliards.

Une grande majorité des gens d’affaires veulent retirer toute règlementation ou toute obligation qui font entrave au libre commerce. Ils veulent payer moins d’impôt, réduire la taille de l’État, cet état maudit. Pourtant, l’OCDE mentionne aujourd’hui que « le fossé entre riches et pauvres au Canada s’est considérablement agrandi au cours des dix dernières années, partiellement en raison de dépenses sociales d’Ottawa qui se trouvent à un niveau inférieur de la moyenne des pays développés… »

On peut voir où se retrouvent maintenant les déductions fiscales qu’ils ont pu obtenir ces dernières années…

Le 8 novembre 2007 à 16 h, Michel Patry, directeur de HEC Montréal, accompagné de Glenn J. Chamandy, président et chef de la direction, Les Vêtements de Sport Gildan, ont sonné conjointement la « cloche de fermeture » de la Bourse de New York.

Première rangée, de gauche à droite : Lyne Rowley, John Casale (vice-président, NYSE), Michel Patry, Glenn J. Chamandy, Gildan, Hélène Desmarais (présidente du conseil d’administration, HEC Montréal), François Leroux et Katleen Félix.

Deuxième rangée, de gauche à droite : Jacques Nantel (secrétaire général, HEC Montréal), Claude Séguin (CGI), Pierre Robitaille (Gildan), Paul Desmarais III (analyste financier, Goldman Sachs), Dominic Bécotte, Marie-Ève Piché et Guy Fréchette (Ernst & Young).

Photos: discopalace et HEC Montréal - Flickr


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L’ascension d’un Prince

Publié par lutopium sur 20 octobre 2008

C’est ce soir que Robin Philpot lançait son livre « Derrière l’État Desmarais: POWER ». Je suis un de ceux qui sont fascinés par le mystère entourant cette famille. Immensément riches, toutes les rumeurs veulent que les Desmarais savent également comment tirer les ficelles politiques. Mais rares sont les écrits ou les reportages qui nous offrent un portrait détaillé de la vie de ces gens riches et célèbres.

Déjà, à la lecture des premières pages, on sent que c’est un travail de recherche sérieux et que l’auteur n’hésite pas à analyser l’impact du clan Desmarais sur le projet de souveraineté du Québec. On se souvient que cette histoire est enracinée dans notre pays depuis plus de 40 ans et le livre de Philpot nous permet de comprendre la patience et l’ambition de Paul Desmarais. Déjà en 1968, le député libéral Yves Michaud y allait d’une mise en garde sans équivoque:

« En faut-il d’avantage pour marquer le caractère grave d’une situation qui, si elle n’est pas l’objet d’un examen détaillé, scrupuleux et attentif - tel que le permettent nos règlements - de la part des élus du peuple et des responsables de l’État, rsique d’abandonner dans les mains d’une oligarchie financière, une puissance plus grande que celle de l’État, une force éventuellement capable de contrecarrer les volontés des élus du peuple et de l’exécutif? Situation grave, poursuivait le député Yves Michaud… »

Ça promet d’être du bonbon… Le livre est en vente mercredi le 22. Le Journal de Montréal a même réservé quatre pages pour en souligner l’arrivée en librairie. On peut entendre Pierre-Karl s’écrier: « tiens toé mon Paulo… »

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Non à la privatisation d’Hydro-Québec!

Publié par lutopium sur 20 octobre 2008

« La propagande moderne désigne un effort cohérent et de longue haleine pour susciter ou infléchir des événements dans l’objectif d’influencer les rapports du grand public avec une entreprise, une idée ou un groupe. » - Edward Bernays, Propaganda (1928)

Ça commence à sentir le rituel… Voilà que l’Institut Économique de Montréal (IEDM) relance encore une fois le débat autour de la privatisation d’Hydro-Québec en présentant une autre conférence avec Claude Garcia le 12 novembre prochain. Les convives du monde des affaires de Montréal pourront y entendre une allocution de l’ancien président de Standard Life et ancien sous-ministre adjoint au ministère des Affaires sociales du Québec s’intitulant tout simplement « La privatisation d’Hydro-Québec: une source d’enrichissement pour les citoyens du Québec ».

« Après avoir analysé le rendement d’Hydro-Québec sous divers angles, M. Garcia expliquera pourquoi il est temps de songer sérieusement à la privatisation de cette société d’État. Il présentera un processus détaillé pour y arriver et montrera comment une privatisation bien ficelée, associée à la distribution d’un bloc important d’actions aux citoyens québécois, à la vente sur les marchés d’un autre bloc et à un système de redevances gouvernementales, permettra d’enrichir les Québécois de manière substantielle, même si une hausse des tarifs d’électricité est à prévoir. »

Nous sommes en droit de nous demander pourquoi M. Garcia et l’IEDM s’entêtent à promouvoir cette idée avec autant de passion… Y’a-t’il un lien entre les propos de M. Garcia et ses affinités avec le Parti Libéral du Québec (selon un article du Journal de Montréal, il aurait versé $12,895.00 au PLQ entre 1980 et 2005)? Monsieur Garcia désire-t-il « écraser » les contribuables québécois avec la même vigueur qu’il démontra en 1995 envers le projet d’indépendance du Québec?

Quels sont les joueurs industriels qui seraient intéressés par la privatisation d’Hydro-Québec et mettre la main sur des actifs de 65 milliards, un chiffre d’affaires de 12 milliards et des profits annuels de près de 3 milliards? Serait-ce Suez Energy North America dans laquelle la famille Desmarais a d’importants intérêts? Serait-ce SNC-Lavallin qui pourrait mettre en pratique son expertise ici-même au Québec? Insatisfaits du projet Rabaska, les américains aimeraient-ils s’approprier une source d’énergie rentable?

En savoir plus…

Les arguments de Claude Garcia, tels que publiés par La Presse le 2 juin 2007.

Hydro-Québec: les kilowatts et leurs profits - Revue À Bâbord!

Marcel Boyer, l’IEDM, Gesca et la privatisation d’Hydro-Québec: lutopium le 9 août 2008

Illustration: mookboy - Flickr

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Le magasin de Walter et les réalités de la droite

Publié par lutopium sur 17 octobre 2008

Pour Walmart, $22,000 par année c’est trop!

Wal-Mart a annoncé jeudi la fermeture de son atelier automobile rattaché au magasin de Gatineau, où les employés s’étaient syndiqués et venaient d’obtenir une première convention collective.

Le géant du commerce de détail a justifié sa décision en affirmant qu’il ne pouvait accepter “une convention collective irréaliste” qui comprend des augmentations de salaire pour ses cinq employés du garage… qui auraient entraîné une hausse des prix de 30 pour cent pour les clients du garage.

Le directeur des affaires corporatives de Wal-Mart pour le Québec, Yanik Deschênes, affirme que les salaires de ces employés seraient ainsi passés de 8,75 $ l’heure à 11,36 $ l’heure.  Je boycott Walmart depuis des années… et vous? Article complet chez matin.qc.ca.

Un gourou de la droite canadienne ne croit plus aux conservateurs

Suite à un billet lancé par David Frumm, ancien conseiller de George W. Bush, un ancien exécutif de la coalition canadienne National Citizens (dont Stephen Harper fut le président de 1998 à 2002) déclare que les conservateurs ont raté leur rendez-vous avec le pouvoir et qu’ils n’auront pas une troisième chance. Toujours très actif au sein de la droite canadienne, Gerry Nicholls prédit même l’élection de Bob Rae comme Premier Ministre aux prochaines élections.

La droite n’occupe pas tout le terrain religieux.

“Peu importe s’ils prennent de bonnes ou de mauvaises décisions, les gens qui occupent l’espace économique s’enrichissent constamment tout en pénalisant les travailleurs et les consommateurs. Les stratégies prudentes d’investissement sont remplacées par un gambling financier sans vergogne, créant ce que certains appelent « l’économie de casino » où les dopés de Wall Street s’arrachent les profits tout en laissant des risques catastrophiques se pointer à l’horizon, en pleine face de tous les acteurs du monde financier. Que devons-nous penser des bénéfices extraordinaires alloués aux dirigeants des entreprises financières surtout lorsque le salaire du travailleur moyen se détériore? Assistons-nous à la plus grande tricherie morale qu’on puisse imaginer?”

Un point de vue chrétien progressiste sur la crise économique. Sur le site des Sojourners.

Il vous rappelle quelqu’un le pingouin?


Manifestation contre l’invasion de l’Afghanistan

Un rappel: demain (samedi le 18 octobre) à 13h00 à la sortie du métro Radisson.

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L’impuissance des citoyens

Publié par lutopium sur 16 octobre 2008

Suite aux élections de mardi, plusieurs blogueurs ont déjà repris du service et ont publié d’excellents billets qui provoquent de bons échanges. Mon itinéraire régulier m’a amené à laisser quelques commentaires ici et là et il m’est venu à l’idée de reprendre certains extraits pour vous faire part de certaines de mes convictions…

Après avoir pris connaissance du bilan de campagne électorale présenté par Alexis St-Gelais, je me suis joint à Renart L’Éveillé pour questionner le manque de confiance des électeurs envers notre système électoral:

« C’est une chirurgie complète dont a besoin notre démocratie. Sans la réforme du mode de scrutin vers une “proportionnelle”, le résultat des élections ne sera plus représentatif des préoccupations des citoyens.

Le vote pour les Verts et celui pour le NPD sont des gestes de conviction. Des gens préoccupés par l’environnement et d’autres par la situation précaire des travailleurs. Ces deux groupes représentent le quart de la population canadienne mais n’obtiennent que 12% des sièges. Sans compter qu’un grand nombre d’abstentionnistes auraient probablement appuyé un ou l’autre s’ils avaient la conviction que leur vote aurait une signification et un poids.

Ça fait quarante ans que le Québec réfléchit à la question. TOUS les partis politiques ont suggéré l’idée de réviser le mode de scrutin. Tous, par les voix de René Lévesque, Mario Dumont, Benoit Pelletier, Jean-Pierre Charbonneau, Françoise David, Guy Rainville… ont souhaité une représentation électorale plus juste, adaptée aux nouvelles réalités.

Quatre citoyens sur dix ne votent pas. N’est-ce pas là un signal d’alarme? Le maintien du vote nominal à un tour doit faire l’affaire de quelques-uns… »

Avec son approche poétique habituelle, MFL du blogue Regardez La Musique partage son malaise face à la montée de la droite. J’en ai profité pour lancer quelques questions sur la réalité québécoise:

« On fera quoi aux prochaines élections provinciales? Serons-nous les otages du Parti Québécois parce que nous tenons à nous donner un pays? Comment nous comporterons-nous devant ces nouvelles propositions de développement pétrolier dans notre beau fleuve? Comment défendrons-nous l’aspect public de notre système de santé?

Et essayons de comprendre ce qui se passe à Québec au lieu de creuser l’écart. Nous ne serons jamais capables de faire l’indépendance du Québec si nous alimentons cet inconfort qui existe entre les deux villes. Nous devions nous rapprocher des québécois lors du 400ème. Je sens qu’on s’éloigne de plus en plus. Ça doit en arranger quelques-uns… »

Qui aurait cru que notre génération pourrait traverser une période aussi sombre que le krash de 1929? Suite à la lecture d’un autre article d’Alexis sur le blogue À Mon Humble Avis, je tente d’y apporter mon grain de sel:

« Deux réalités nous frappent. La structure même du système capitaliste et les habitudes de consommation du monde occidental. Je ne crois pas qu’il soit question ici de gauche ou de droite. Historiquement, l’expression “de gauche” réfère au pouvoir du peuple, à la solidarité, à la justice, à la protection du bien commun et à une équitable répartition de la richesse. Que ce soit Keynes ou Friedman, le peuple n’est pas impliqué, pas consulté. Au contraire, il devient le joueur, voire l’esclave de ce jeu monétaire…

Il y a donc un problème “écono-politique” et un problème de comportement de société. Nos habits de citoyens ont été transformés en déguisements de consommateurs. Nous sommes appelés à consommer à outrance et nous répondons à cet appel depuis de nombreuses années. Cette mobilisation occidentale à acheter des biens inutiles qui apparemment font rouler l’économie et nous procurent satisfaction personnelle nous amène directement vers une catastrophe. L’écroulement des marchés n’est que le premier indice. La pollution et l’incapacité de gérer les déchets seront les prochains problèmes reliés à ces habitudes.

Le citoyen est devenu consommateur. C’est une des raisons qui expliquent le désintéressement face à la politique. Quatre consommateurs sur 10 ne votent pas. Ça ne rapporte rien qu’ils disent. »

Photo: Hanna Lerski - Flickr

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Un vote contre Harper, un refus global

Publié par lutopium sur 13 octobre 2008

Tout a été dit, rien à ajouter. Je vous laisse là-dessus et vous reviendrai dans quelques jours. Nous connaîtrons alors le résultat des élections fédérales. Ce blogue reprendra ses activités normales s’obstinant à dévoiler les ambitions de la droite économique, de la droite morale et de la droite politique. N’oubliez pas d’aller voter demain et de vous assurer que tous ceux et celles que vous connaissez se prévalent de ce privilège démocratique. Je vous suggère toujours de dire NON à monsieur Harper. J’espère que les arguments ont pu vous convaincre. Merci pour vos nombreuses visites et j’espère que vous reviendrez régulièrement.

Un petit clip pour mes amis adéquistes-conservateurs. Écoutez jusqu’à la fin et posez-vous quelques questions. Mon petit cadeau de fin de campagne…

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La grande déception de Stephen Harper et de l’establishment

Publié par lutopium sur 11 octobre 2008

Les marchés financiers s’écroulent, l’invasion de l’Afghanistan est remise en question, le baril de pétrole à 78 dollars malmène la bourse de Toronto, la communauté des écologistes et maintenant celle des économistes demandent aux gouvernements de lutter sérieusement contre les gaz à effet de serre, la société civile et les artistes appelent les citoyens à voter contre les conservateurs… Ce n’est certainement pas le décor que prévoyait Stephen Harper lorsqu’il décida de déclencher des élections « illégales » le 8 septembre dernier!

Se présentant à Québec comme un grand séducteur, M. Harper semblait au départ très confiant de remporter les élections. Les sondages le favorisait et le Parti Libéral ne semblait pas à la hauteur. On croyait que la campagne électorale se jouerait autour d’un fédéralisme d’ouverture, d’un climat amical entre Ottawa et Québec et de l’appui des citoyens pour l’assainissement des pouvoir publics.

Nous voilà donc au fil d’arrivée de la campagne électorale. Dans quatre jours, nous connaîtrons le choix des québécois et des canadiens. Comme le veut la tradition, les grands quotidiens canadiens profitent de l’occasion pour annoncer leurs couleurs en appuyant un des partis politiques qui aspirent au pouvoir. Voici donc comment se dessine le dernier acte de la couverture médiatique:

Même si son équipe éditoriale juge que Stephen Harper est un idéologue de droite, déconnecté des préoccupations des canadiens et qu’il démontre une nature contrôlante démesurée, le Globe and Mail recommande tout de même de voter pour le Parti Conservateur. Un éditorial dépourvu d’arguments solides, préférant dénoncer les faiblesses des autres partis tout en appelant les canadiens à voter pour la solution par défaut, rejetant fermement les propositions des libéraux et des néodémocrates.

Le National Post donne également son appui à Stephen Harper. L’éditorial, publié une semaine avant la journée des élections, souhaite un gouvernement conservateur majoritaire. Le deuxième plus important quotidien canadien est satisfait de la stratégie militaire canadienne en Afghanistan, de l’approche proposée pour la croissance économique, des réductions d’impôt et de taxes, des propostions reliées au système judiciaire et de l’attitude de Stephen Harper envers le Québec. Tout comme son concurrent, le journal de l’empire Canwest rejette fortement le programme du Parti Libéral et le leadership de Stéphane Dion. Fidèle à ses traditions, le Post dénonce vigoureusement les candidats qui ont fait allusion à des situations politiques impliquant la communauté juive, nous rappelant que le consortium médiatique de la famille Asper continuera d’être le grand défenseur d’Israel et la voix des opposants aux revendications de la communauté musulmane.

Contrairement aux deux quotidiens nationaux de la Ville-Reine, La Presse n’endosse aucune formation politique, du moins pas officiellement. Présentée sous la plume d’André Pratte, l’éditorial nous fait part de la déception de l’empire Desmarais envers la performance de Stephen Harper. Il n’hésite pas à dénoncer l’incompétence des conservateurs dans les dossiers de l’environnement et celui des relations diplomatiques internationales. Incapable également d’appuyer le Parti Libéral, M. Pratte invite les québécois à voter pour le candidat le mieux qualifié pour représenter leur circonscription et à ne pas tenir compte de l’argument présenté par le maire Tremblay et le minsitre Bachand: « …la présence de Québécois autour de la table du conseil des ministres n’est pas une garantie que les décisions du fédéral seront toujours avantageuses pour le Québec ».

Grâce aux électeurs québécois, Stephen Harper ne formera pas le prochain gouvernement, du moins pas en mode majoritaire. Un jour, les canadiens en seront reconnaissants. Avez-vous compris M. Harper? C’est NON.

Photo: martha2 - Flickr

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Les québécois rejettent l’idéologie conservatrice

Publié par lutopium sur 8 octobre 2008

Lorsque Stephen Harper déclencha la campagne électorale le 7 septembre dernier, le Parti Conservateur récoltait 43% des appuis dans les sondages. Un mois plus tard, on apprend que c’est seulement 31% des canadiens et 19% des québécois qui persistent à appuyer les conservateurs. Après une mobilisation exceptionnelle de la société civile et des artistes qui invitaient à voter contre M. Harper, les québécois ont pu également constater ses vraies ambitions lors du débat des chefs . Rappelons-nous la performance de l’ADQ en 2003 où l’opinion publique était favorable à Mario Dumont en début de campagne avec plus du tiers des intentions de vote et qui s’était finalement écrasé avec seulement 18% des résultats du scrutin et 4 députés élus…

Dimanche dernier, plus de 5,000 citoyens ont manifesté contre les politiques du Parti Conservateur. On pouvait ressentir une brise de solidarité et un refus des propositions conservatrices qui visent à minimiser l’impact de la pollution atmosphérique, à encourager un développement économique débridé, à un encadrement des valeurs morales et à une augmentation des dépenses militaires qui cherche à nous rapprocher des ambitions américaines.

Certains blogueurs de la « droite politique » semblent être déconcertés par la perspective d’un gouvernement conservateur minoritaire et de la formation d’une coalition réunissant les partis d’opposition. Sur le blogue politique de Christian Rioux, on tente d’y présenter les différences idéologiques entre la « gauche » et la « droite ». On y apprend que les partisans du Parti Conservateur présentent le profil suivant:

« En faveur d’un État décentralisé qui redonne les pouvoirs aux provinces. Souhaite la réduction de la taille de l’état avec moins de fonctionnaires et moins d’impôts. Souhaite un gouvernement prônant le libre marché, donc peu de subventions: si une entreprise ferme c’est parce qu’elle n’est pas rentable. Pour un gouvernement prônant l’éthique et la moralité, donc pro-vie et peu favorable aux homosexuels. Désire un gouvernement qui fait la ligne dure face aux criminels. Proclâme que chacun est responsable de son destin: si tu es riche c’est que tu as travaillé, si tu es pauvre c’est parce que tu es feignant. Pour eux, la famille est une valeur très importante (modèle patriarcal?)… »

Le blogue anglophone Proud To Be Canadian est encore plus direct. Supporter Stephen Harper et l’idéologie conservatrice est associé aux principes suivants: pro-vie, défenseur des libertés individuelles, pro-USA, chrétien, pro-Israel, grand protecteur des valeurs familiales (patriarcales?)… Contre le mariage gai, en faveur d’une économie sans règlementation, pour la guerre contre le terrorisme et les islamistes, pro-militaire… Demande la réduction de la taille de l’état et d’une diminution des impôts et des taxes. En faveur de la privatisation de Radio-Canada et de toute autre société d’état. Contre le régistre des armes à feu…

Il semblerait que les québécois n’achètent pas l’idée. Il n’y aura pas de virage à droite suite aux acquis de la Révolution Tranquille. Les québécois sont solidaires. Ils disent NON à Harper et à ses principes individualistes, à ses projets militaires et à son approche économique qui démontre que, sans une surveillance et un encadrement rigoureux, ce sont les citoyens qui seront les grands perdants.

Photo: Lost My Headache - Flickr

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Les impuretés du Parti Conservateur

Publié par lutopium sur 5 octobre 2008

« Les familles canadiennes travaillent dur, elles paient ses taxes et ses impôts et respectent les lois, et elles s’attendent à ce que son gouvernement en fasse autant. L’ancien gouvernement libéral multipliait les scandales, les gaspillages de fonds et les exemples de mauvaise gestion, et il s’est toujours opposé à une réforme démocratique du Sénat. Les conservateurs prennent des mesures concrètes afin de redonner confiance aux Canadiens et aux Canadiennes envers leurs institutions publiques. » Plateforme électorale du Parti conservateur - élections 2008.

« En tant que premier ministre, je montrerai l’exemple. J’entamerai le processus en vue de trouver des solutions au système en légiférant et en mettant en application la loi sur la responsabilité fédérale - un plan précis, détaillé et crédible pour faire le ménage au sein du gouvernement. Un gouvernement imputable. C’est la première chose que je ferai. Vous ne méritez rien de moins. » -Stephen Harper, Plateforme éthique du Parti conservateur, 4 novembre 2005.

La réalité dévoile toutefois des impuretés inquiétantes:

XXX

Maxime Bernier

Nous connaissons tous la saga de ce député de Beauce avec Mme Julie Couillard… Je me demande tout de même pourquoi un homme d’affaires qui avait une belle carrière devant lui persiste à vouloir retourner à Ottawa alors qu’il sait très bien qu’il ne pourra accéder à aucun poste important et qu’il deviendra le plus chic des « backbenchers ». Je n’arrive pas à comprendre pourquoi de fiers beaucerons peuvent faire confiance à un homme qui a manqué de jugement en de nombreuses occasions.. Est-ce que la modernisation de l’autoroute de la Beauce est si importante aux yeux des électeurs?

Luc Harvey

Le député conservateur de la circonscription de Louis-Hébert a présenté des comptes de dépenses doûteux à Revenu Québec. Comme le mentionne François Bourque, journaliste au quotidien Le Soleil: « …les faits remontent à l’année 2000. L’entreprise Yevrah Inc (Harvey à l’envers) oeuvre alors dans l’installation de logiciels à domicile et soumet comme dépenses d’entreprise les frais suivants : 11 379 $ pour un voyage au Cameroun ; 2430 $ pour des billets d’avion à Sainte-Lucie ; 2900 $ pour une croisière au départ de Miami. » Les dépenses ont été jugées irrecevables par la Cour du Québec. Le représentant du parti de la transparence et de l’honnêteté aurait-il essayé d’en passer une petite vite à Revenu Québec?

Sharon Smith

La candidate du Parti Conservateur dans le comté de Skeena-Bulkley Valley a fait preuve de mauvais jugement en permettant à son mari de prendre des photos la montrant nue, en arborant le médaillon officiel de la mairie de la ville de Houston en Colombie-Britannique. Merci à Bon Blogue Bad Blog pour nous avoir mis la puce à l’oreille…

Stockwell Day

Ses croyances dans la théorie créationniste ont sans doute convaincu le Premier Ministre Harper à abolir le poste de conseiller scientifique qu’occupait le réputé chercheur Arthur Carty au sein du gouvernement. Et voilà que M. Day se voit maintenant associé à une histoire de prostitution mettant en vedette, qui d’autre… que Mme Julie Couillard!

Un parti qui se dit plus blanc que blanc… Un Premier Ministre qui se retrouve avec des candidats ambitieux qui ternissent l’image d’une formation politique qui se présente avec une image d’intégrité et qui prône le respect des valeurs morales… Mmmm…

Photo: Meus Olhos ao Mundo - Flickr

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Débat des chefs: le droit de polluer

Publié par lutopium sur 2 octobre 2008

Je comprend que l’objectif principal d’un débat des chefs est de marquer des points et de séduire l’électorat afin de récolter le plus grand nombre de votes lors de l’élection. C’est également la plateforme idéale pour rejoindre un grand nombre de citoyens et leur présenter sa compréhension des problèmes et les solutions qu’on croit être les meilleures. On évite les dérapages et on tente de rallier toutes les allégeances, on fait des compromis. Le danger c’est qu’on peut facilement tomber dans l’opportunisme.

Lors de ce débat, le mot d’ordre était clair: il faut coincer le Premier Ministre et permettre aux électeurs de mieux comprendre les vraies ambitions du Parti Conservateur. Pauvre Stephen Harper… il a effectivement mangé toute une raclée! Malgré son calme et sa voix mielleuse, il était évident qu’il se sentait inconfortable parmi ses détracteurs. Si cette discussion avait eu lieu lors d’un souper, il aurait quitté la table avant le dessert…

Personnellement, je suis extrêmement déçu des arguments présentés par l’opposition. Même si tous les participants s’entendent pour dire que la lutte aux gaz à effet de serre est le grand défi de notre siècle, aucune mesure drastique n’a été proposée pour réduire le rejet des polluants dans l’atmosphère. Au nom de la sacro-sainte croissance économique, l’un parle d’une taxe pour pénaliser ceux qui encouragent les industries polluantes alors que l’autre propose d’échanger des crédits qui récompensent ceux qui polluent moins. Rien ne garantit que ces mesures réduiront l’émission des gaz toxiques. Ces propositions ne cherchent finalement qu’à punir ou à récompenser, en retirer des gains ou payer des pénalités.

Pourtant, les politicens connaissent les grands pollueurs. Ils sont identifiés sur une liste, disponible à tous. Ce sont eux qu’il faut pointer du doigt. Ce sont ces entreprises qui doivent réduire l’émission des gaz à effet de serre. Certaines ont commencé à moderniser leurs équipements et il est primordial que les gouvernements les obligent à aller encore plus loin. Les politiciens savent également que nos habitudes reliées à l’utilisation des moteurs à combustion doivent être drastiquement modifiées. Aucun d’entre eux n’a eu le courage de s’adresser directement à la caméra, dans les yeux des citoyens, et leur demander de changer leurs comportements… Aujourd’hui, il y aura encore des centaines d’automobilistes solitaires sur les routes du Québec, des milliers de canadiens prendront l’avion pour aller se faire bronzer la bedaine dans les îles tropicales, Cet automne, des tonnes de nouvelles voitures performantes trouveront preneurs. Quelques semaines plus tard on fera la promotion des plaisirs de la motoneige. Et l’été prochain, d’autres bateaux à moteur s’élanceront à toute vitesse sur nos lacs et rivières. Tout ça au nom de l’éternelle croissance économique. Pourtant…

De combien de temps disposons-nous ? Difficile à dire. Toutefois, des voix de plus en plus nombreuses prédisent une dizaine d’années, voire moins. J’ai justement lu que la disparition des glaces de l’Arctique en été, un des points de non-retour selon Hansen, pourrait survenir dans six ans.

Les détails techniques demeurent vagues. Mais ils révèlent la singularité « d’une vérité dérangeante » et qui nous hante : l’humanité, qui existe depuis 10 000 ans, tirerait à sa fin. En effet, le genre de monde qui succédera au nôtre pourrait être le théâtre de l’annihilation de la civilisation telle que nous la connaissons, et pourrait engendrer l’extinction de notre espèce. Logiquement, c’est ce qui arrivera si nous persistons dans la voie qui nous mène à la catastrophe écologique irréversible. Or cette transformation de la nature se fait par des institutions et un mode de vie qui s’appelle le capitalisme industriel.

… Le capitalisme ne peut littéralement pas se permettre de régler la crise du climat, parce que cela signifierait une contraction de l’économie, ce qui équivaut à priver un être vivant d’oxygène. Pour régler le problème, les classes dirigeantes créent des ententes, comme le protocole de Kyoto, par lesquelles les intérêts économiques régulent les émissions qu’ils produisent. Ceci veut donc dire que nous continuons à avancer vers un point de non-retour.

Cette logique s’inscrit dans une stratégie pour extraire le plus d’énergie possible au plus bas prix possible. Ceci signifie maintenir la dépendance envers les combustibles fossiles comme le fait le Canada avec les sables bitumineux…

Le défi est de mettre en relation ces crises et de les placer à l’intérieur de la Crise des crises, constituée par l’accumulation du capital et sa descente vers une écocatastrophe… Pour le moment, le système a efficacement séparé les crises les unes des autres. La moins dangereuse, la crise économique, est manipulée afin de bloquer des mesures visant à résoudre la chute appréhendée de notre civilisation. Les choses n’ont pas à être ainsi. Même si ce projet nécessite éventuellement de mettre fin au capitalisme, il existe des mesures radicales, mais faisables, qui peuvent être prises dès maintenant. Par exemple, nationaliser l’industrie pétrolière et gazière, ou encore négocier des traités climatiques dignes de ce nom à Copenhague l’an prochain. Mais rien de tout cela ne va se produire sans une vaste mobilisation provenant de l’extérieur du système établi. D’ici là, chaque jour nous nous rapprochons un peu plus du point de non-retour. - Joel Kovel

La seule situation que je peux personnellement souhaiter pour le 15 novembre prochain c’est un gouvernement minoritaire. Le moins pire des scénarios placerait Stéphane Dion dans la peau du Premier Ministre dont le mandat principal serait de proposer des solutions drastiques sans tenir compte des pressions exercées par les pétrolières (défendues par Stephen Harper), par les alumineries (protégées par Gilles Duceppe et son amour du Québec) ou les contructeurs automobiles (dont Jack Layton demeure l’éternel otage).

Je crie encore qu’il faut dire NON aux conservateurs et qu’il faut appuyer le Bloc dans la majorité des circonscriptions québécoises. Je demeure tout de même extrêmement déçu des perspectives qui me sont présentées par les politiciens. De grâce, débarrassez-vous de l’opportunisme associé à la croissance économique. Faites-le pour nos enfants et leurs petits enfants.

Photo: Tom c3 - Flickr

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