Publié par : Jimmy St-Gelais | octobre 11, 2008

La faillite des nations

Adam Smith avec sa Richesse des Nations peut se rhabiller.

Les dernières semaines ont remises en question ce que nous consacrions il n’y pas si longtemps comme des vérités économiques inaltérables : le concept d’un État minimal, de l’infaillibilité du marché et du libre-échange global. Au gré des déchéances actuelles du crédit bancaire, de la crise du subprime et des désastreuses chutes boursières, ces soi-disant sacro-saints paradigmes mordent la poussière.

Dans les deux dernières semaines, ce fut à Wall Street de subir un « Krach au ralenti » encore pire que celui de 1929 et vendredi dernier c’était au tour des bourses européennes et asiatiques de connaître une séance parmi les plus sombres de leurs histoires.

Et pour la première fois depuis le début de cette tourmente économique, une nation occidentale est au bord de la faillite.

L’Islande, un pays considéré comme un modèle de réussite économique depuis quelques années, est sur le point de déclarer banqueroute!

Dès les années 90 ce pays a procédé à une déréglementation massive de l’économie et à une privatisation des services publics s’étant résulté par une poussée temporaire de la croissance économique de l’Ile. Par ailleurs, le secteur financier islandais devint au cours des années le principal pilier de l’économie islandaise. En fait, la valeur de son système financier équivalait à huit fois le PIB national en 2007!

Alors comment expliquer cette déroute économique nationale?

C’est bien simple. Le gouvernement islandais s’est rabattu sur le libre-échange, le commerce financier international, la déréglementation touts azimuts et la vente de ses leviers économiques que constituaient les sociétés d’État tout en négligeant le développement de son infrastructure économique interne.

Pourtant, cette nation avait tout pour réussir, malgré son isolement relatif, dont un secteur industriel présent en énergie, en recherche biomédicale, en tourisme et en pharmaceutique contribuant à près du tiers de son PIB.

Il ne suffisait qu’une crise financière internationale pour acculer les banques islandaises et par ricochet l’ensemble de l’économie du pays au bord du gouffre. En fait, on a mit tous les œufs dans le même panier sans se soucier de diversifier davantage les activités économiques.

Les politiques néolibérales ont affaibli la santé économique de l’Islande, mais désormais l’État se doit de revenir sur ses positions en nationalisant la Landsbanki, la deuxième banque du pays, et il devra sans doute réévaluer la totalité de son idéologie non-interventionniste.

Quel sera la prochaine nation à tomber?  Vous vous en doutez.

Plus globalement, l’échec des théories fumeuses des génies néolibéraux se confirme avec les investissements d’urgence à coups de centaines de milliards des diverses banques centrales occidentales afin de maintenir à flot le système bancaire international et surtout avec les intentions du secrétaire au trésor américain Henry Paulson de porter le gouvernement fédéral acquéreur d’une portion des actions bancaires! Autrement dit, une socialisation partielle!

Les temps changent en Occident. La situation impose une intervention accrue des pouvoirs publics dans l’économie et une remise en question des préceptes dogmatiques du libéralisme économique. Les nombreuses délocalisations d’entreprises, les fermetures d’usines, le dépérissement entier de franches économiques autrefois prospères au nom du libre-échangisme international soulèvent aussi des interrogations.

Face à la dépression économique appréhendée, les nations s’éveilleront à la nouvelle donne économique et s’inspiront dans l’avenir d’une philosophie économique plus socialisante devant l’écroulement du capitalisme sauvage et le dépérissement de l’économie.

Les affairistes ont maintenant raté leur coup depuis leur prise du pouvoir dans les années 80 et nous devrions bientôt assister à un retour de balancier salutaire en faveur du bien collectif.

Voir aussi: La pire crise économique depuis 1929

Publié par : Jimmy St-Gelais | octobre 10, 2008

La pire crise économique depuis 1929

Le blogueur que je suis vous avait pourtant averti plusieurs fois de la dépression économique à venir et cela depuis plus d’un an (voir les liens ci-dessous).

En conséquence, on m’a décrié, on m’a insulté, on m’a traité d’oiseau de malheur et on a dit que je ne connaissais rien en économie car je ne suis qu’un minable petit gauchiste.

Mais la réalité rattrape les incrédules.

Voila aujourd’hui que plusieurs économistes vont dans le même sens en parlant de la pire crise économique depuis 1929 et ils entrevoient peu de développements positifs pour les prochaines années.

Nous en sommes rendus là.

L’économie occidentale et mondiale vient d’atteindre le fond du baril et ce ne sont pas les injections massives de milliards de dollars ou d’euros dans les institutions financières privées provenant des trésors publics ou les baisses des taux directeurs des banques centrales qui y changeront quelque chose.

Le système économique capitaliste est malade de sa propre inefficacité et de l’avarice de ses élites.

On a poussé trop loin la logique mercantile sans considération du facteur humain ou social tout en favorisant le crédit à l’extrême afin de soutenir une croissance déconnectée du monde réel qui ne profitait qu’à une infime minorité en absence d’une juste répartition des richesses.

L’Histoire se souviendra de cette année 2008 comme le début de la pire dépression économique du capitalisme et de l’avénement d’une nouvelle ère pour l’Humanité.

À lire encore et toujours:

Frénésie boursière et endettements massifs : un signe des temps ?

La Bourse: au bord du gouffre financier?

L’économie américaine au bord du gouffre

Une croissance à crédit

La globalisation économique en déclin

Économie américaine : le point de rupture à l’horizon?

Le cul-de-sac américain

Le cul-de-sac américain II: inflation, hausse du taux d’intérêt et subprime

Le public toujours à la rescousse du privé

Une crise économique salvatrice pour la planète?

Nouveau: La faillite des nations

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 27, 2008

La fin de la droite

Tenons-nous le pour dit : l’idéologie de droite sera jetée aux oubliettes dans quelques années.

La dérape majeure des marchés financiers américains que nous connaissons actuellement est loin de se résorber. On parle même d’un état de panique. La crise n’est pas seulement bancaire, mais touche toutes les facettes de l’économie américaine et même mondiale. Récemment, on annonçait que la première caisse d’épargne des États-Unis, la Washington Mutual, sombrait à son tour sous la mer houleuse de la faillite.

Et cette fois-ci, la droite néolibérale de G.W. Bush ne pourra mettre les torts sur quiconque que sur elle-même, même avec son projet de financement d’urgence de 700 milliards$ dont l’efficacité est loin d’être garantie.

En déréglementant l’économie à tout vent, la droite américaine prétendait créer la richesse, mais il ne s’agissait que d’une prospérité à court terme qui s’essoufflerait de manière brutale une fois le point de rupture atteint. Et nous en sommes rendus là.

L’économie des États-Unis était sur le respirateur artificiel depuis plusieurs années. On a facilité le crédit en absence de barèmes ou limitations sans penser aux contrecoups futurs sur un système économique basé sur l’emprunt facile.

De plus, le gouvernement républicain ayant sabré dans les programmes sociaux afin de financer ses guerres impérialistes a favorisé l’instabilité économique en dénuant de recours sociaux les travailleurs américains affectés par le sans-emploi ou le travail précaire. Ce que la droite n’a pas compris est que les mesures sociales en matière d’aide aux chômeurs et aux démunis ou en rapport au droit de services de santé accessibles et gratuits permettent de réguler l’économie ainsi que de la protéger relativement des soubresauts des cycles économiques capitalistes.

Mais non. Ils ont dégraissé les budgets sociaux d’un État régulateur pour faire aveuglément confiance aux sacro-saintes lois du marché et à l’entreprise privée. On en constate les résultats aujourd’hui.

Même chose pour les promesses d’abondance du Consensus de Washington envers les pays sud-américains. Le FMI et la Banque Mondiale ont déréglementé les économies locales sous coups de menaces et obligé les gouvernements à privatiser les services publics sans considération des effets très négatifs sur le niveau de vie des habitants et en conséquence des partis politiques de gauche ont investi les parlements de ces pays afin de rétablir un certain équilibre social.

Le problème, c’est que cette idéologie de droite ne marche pas! L’économie selon la vision néolibérale est comparable à un camion qu’on laisserait sans chauffeur sur l’autoroute. Soyez certain qu’il se fracassera dans le fossé!

L’évidente incompétence au niveau économique de la droite vient d’éclater au visage de toute la planète. Après avoir dominé le paysage politique occidental et international depuis plus de 20 ans, elle a creusé sa propre tombe par sa négligence et son inconscience.

Par ailleurs, ce ne sera pas seulement ses préceptes économiques qui prendront la voie de sortie, mais aussi tous les aspects de ses conceptions réactionnaires en justice, en religion, en écologie ou en sciences sociales.

Elle aura perdu toute crédibilité politique après cette grave crise économique qui s’annonce et l’on assistera enfin à un retour de la raison et à une gouvernance éclairée soucieuse du bien-être des citoyens et de la préservation de l’environnement au-lieu de la crasse primauté des intérêts corporatistes sur tout le reste dont nous avaient habitué les idéologues de droite.

Voir aussi:

Une croissance à credit

L’économie américaine au bord du gouffre

La bourse au bord du gouffre financier

Frénésie boursière et endettements massifs

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 20, 2008

Le public toujours à la rescousse du privé

Certains penseurs de droite se plaignent que les pauvres se tournent toujours vers l’État lorsque les choses vont mal pour eux.

Mais le sauvetage du monde financier américain par le président américain G.W. Bush à coup de centaines de milliards de dollars aux frais des contribuables américains prouve que mêmes les capitalistes de Wall Street quémandent aussi du coté du gouvernement lorsque leurs portefeuilles d’actions sont menacés.

Pourtant, ce sont les premiers à réclamer une déréglementation de l’économie afin que l’État ne soit pas trop dans leurs pattes en laissant le champ libre aux affairistes. Leurs marionnettes républicaines ayant investi la maison blanche se détournent de la situation économiquement précaire de plusieurs concitoyens en leur coupant les vivres par des réductions de programmes sociaux tout en stipulant que ceux-ci sont trop onéreux, mais lorsqu’une crise financière frappe leurs riches contributeurs électoraux de plein fouet, ils n’hésitent pas alors à modifier leurs propres règles à leur avantage.

C’est pour cela que Bush et sa clique néoconservatrice renient leur philosophie économique de non-intervention car ils ne sont que les pantins d’une caste économico-financière qui s’est mise elle-même dans le pétrin. Ils instaurent un plan d’urgence afin de maintenir debout une maison qui branle sous ses fondations et ce seront encore les contribuables américains issus de la classe moyenne qui paieront la facture tandis que les plus nantis ne contribueront presque rien car l’administration républicaine a allégé leur fardeau fiscal depuis l’accession de G.W. Bush au pouvoir!

Les américains ne sont pas sortis du bois. Les États-Unis sont au bord de la faillite avec une dette accumulée astronomique dépassant les 9 000 milliards de dollars pendant que le déficit commercial des États-Unis atteignait 711,6 milliards en 2007, un quasi-record de tous les temps (le record s’est établi en 2006 avec 758,5 milliards).

Mais la droite américaine n’est pas responsable de cette débâcle, bien sûr que non. Elle n’avouera jamais ses torts. Elle attaque depuis toujours la gauche en l’accusant de proposer des mesures socio-économiques trop dispendieuses à la collectivité, mais elle-même n’a guère fait mieux en imposant des politiques économiques désastreuses et une coûteuse guerre impérialiste en Irak dont les motivations sont loin d’être louables.

Son règne a consacré la chute de la première puissance mondiale s’effondrant sous le poids d’un endettement étatique et personnel qui ne s’était jamais vu auparavant. Et l’on dit que la gauche est dépensière et irresponsable…

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 13, 2008

Stephen Harper veut vendre le Canada

Comme si la situation d’accaparation par des compagnies étrangères sur les entreprises canadiennes et québécoises n’était pas déjà fortement prononcée (pensons à Alcan), Stephen Harper entend favoriser ce phénomène.

Une récente déclaration du premier ministre conservateur lors de la présente campagne électorale canadienne soutient qu’il libéraliserait encore plus l’achat de corporations canadiennes par des intérêts outre-frontière. Il promet ainsi d’augmenter (en fait de diminuer) le seuil d’investissement étranger qui ferait l’objet d’un examen par le gouvernement fédéral. Ainsi, ce seuil passerait de 295 millions $ actuellement à un milliard de dollars.

Même logique pour les compagnies de lignes aériennes canadiennes dont la limite d’acquisition par des étrangers passerait de 25% à 49% ainsi que pour les entreprises d’exploitation minière d’uranium pour lesquelles un éventuel futur gouvernement conservateur permettrait une propriété étrangère de 100%!  Pourtant, saviez-vous que le Canada fournit plus du tiers de la demande de ce métal de part le monde?  Sûrement une raison pour les conservateurs de baisser les bras et de remettre nos gisements d’uranium aux businessmen étrangers parce que ceux-ci savent tellement mieux gérer les affaires que nous!

Le fait est que le parti conservateur du Canada n’est pas une formation politique canadienne, mais un parti appuyant les capitalistes internationaux.  Son financement trouvant origine dans les compagnies pétrolières internationales, il ne s’intéresse pas aux citoyens canadiens comme vous et moi, mais aux intérêts des grands bourgeois de ce monde.

Comme l’ancien gouvernement conservateur de Mulroney, l’actuel Parti Conservateur planifie d’ouvrir encore plus les frontières afin d’accueillir des investisseurs étrangers, surtout américains, qui s’accapareront des richesses de notre pays sans que les citoyens canadiens aient le moindre mot à dire.

Rappelons-nous que Brian Mulroney a signé l’accord de libre échange avec les États-Unis avec une clause obligeant le Canada à vendre le 2/3 de sa production de pétrole aux américains!

Depuis l’accession au pouvoir du Parti Conservateur de Stephen Harper, on a cessé de voir des compagnies étrangères s’établir en Alberta pour exploiter les ressources énergétiques des Canadiens! Nous perdons alors encore plus le contrôle sur nos avoirs et notre indépendance envers les marchés internationaux.

Le Canada n’est pas un pays, il est un non-pays satellite des États-Unis,  vendant aveuglément à rabais ses trésors aux gigantesques capitalistes de cette planète et particulièrement aux rapaces compagnies américaines.

Comment un parti politique peut-il prétendre vouloir défendre les intérêts de ses électeurs lorsqu’il a déjà donné jadis et promet de donner encore aujourd’hui sur un plateau d’argent nos fleurons commerciaux et nos ressources naturelles aux corporations étrangères?

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 12, 2008

La colère de Gaïa frappe le Texas

L’ouragan Ike s’est déchainé dans la mer des Caraïbes et se dirige maintenant vers le Texas, patrie natale de l’infâme Président G.W.Bush et pilier du raffinement du pétrole américain.

La planète en a tellement marre de ces dirigeants politiques et de ces compagnies la violant impunément qu’elle a décidé de montrer de quel bois elle se chauffe à ces autocrates bourgeois au service des bandits corporatistes .

Alors, elle a envoyé son messager, Ike, pour leur faire comprendre qu’elle ne se laissera plus faire en attaquant directement le royaume américain du pétrole.

Pourtant, elle a déjà lancé des avertissements avec son dernier émissaire Katrina, mais ce président de pacotille et sa petite clique d’industriels ont préféré les ignorer et fermé les yeux devant la détresse de leur propre peuple en Lousiane.

Et cela se perpétuera sans cesse jusqu’à ce que les Hommes et les élites de droite comprennent enfin qu’il faut respecter Gaïa.

La pollution et les gaz à effet de serre sont des affronts constants pour une terre déjà à bout de patience.

Elle nous envoie des signaux et nous regardons ailleurs jusqu’au jour où elle perdra sa retenue et déferlera les pires maux sur l’Humanité.

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 8, 2008

Jamais les conservateurs!

Les lecteurs assidus de ce blogue le savent.  Je n’arrête pas de dénoncer les agissements de ce gouvernement de droite depuis les débuts de ce blogue. 

Alors, afin d’éviter de me répéter, voici la liste des billets mettant en lumière la corruption crasse et l’hypocrisie des conservateurs:

L’argent parle chez les conservateurs

Suspension du programme écoAuto par les conservateurs

Stephen Harper le tout puissant

La droite conservatrice se dévoile au grand jour

Bali : le Canada complètement déconnecté!

Corrompu un jour, corrompu toujours

La pointe de l’iceberg

Un gouvernement Harper hors-la-loi

L’utopie d’un nouveau “beau risque”

Engagez-vous qu’ils disaient!

Un plan vert asymétrique

NON AUX CONSERVATEURS!

Bonne lecture!

Ajout: allez voir le texte de mon ami Lutopium!

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 7, 2008

le pari conservateur

Et c’est reparti. De nouvelles élections auront lieu au Canada en moins de trois ans. Ce dimanche, le premier ministre Stephen Harper a rendu visite à la gouverneure générale afin de lui permettre de déclencher des élections.

Cette tournure des événements en surprend plusieurs. Les conservateurs ont tout de même réussi à faire passer l’ensemble de leurs projets de loi avec une opposition divisée et affaiblie qui se lance la balle d’un parti à un autre afin de retarder le déclenchement d’un scrutin général. Contre toute attente, le premier ministre Harper a décidé à la place des partis d’opposition et convoque les électeurs aux urnes même si cela contrevient à sa propre loi obligeant la tenue d’élections à date fixe.

En fait, seules des raisons opportunistes peuvent motiver le déroulement de ces élections. Le parlement fonctionne relativement bien. Ce n’est pas comme si la machine législative s’était retrouvée au point mort.

Alors, quels sont ces motifs?

- Stephen Harper, en fin stratège qu’il est, veut mettre K.O. l’éternel rival libéral même si le PC hériterait encore d’un mandat minoritaire. Le Parti Libéral du Canada est pratiquement au bord de la banqueroute avec des coffres vides et l’avènement d’élections précipitées le placerait encore plus près du précipice.

- Les derniers sondages favorisent les conservateurs, tout autant au Canada anglais qu’au Québec, et ceux-ci pourraient être tentés de briguer un gouvernement majoritaire On sait qu’un gouvernement majoritaire ne peut se constituer sans un nombre important de députés québécois l’appuyant. Néanmoins, on peut douter du véritable fond conservateur du peuple québécois qui demeure encore suspicieux envers des politiques de droite. On peut le constater avec la baisse marquée de la popularité de l’Action Démocratique du Québec (ADQ) sur la scène provinciale. Au Québec, rien n’est garanti pour les forces conservatrices malgré son récent investissement électoraliste de 4 milliards dans les infrastructures.

- L’actuel premier ministre veut peut-être s’assurer de conserver le pouvoir avant que les scandales (affaire Maxime Bernier- Julie Couillard, Cadman, etc.) ne dérapent encore plus et hypothèquent grandement les chances des conservateurs d’être réélus.

- Le Parti Conservateur du Canada a atteint tous ses objectifs « modérés » et désire maintenant faire passer des législations plus radicales, ce qu’il ne peut faire sans une majorité au parlement. On peut songer ici au projet de loi C-484 contre le droit à l’avortement.

Mais, surtout, ce sont les considérations économiques qui poussent les conservateurs à ouvrir le bal électoral. Le Canada frôle la récession et l’expérience suggère que dans le passé les gouvernements au prise avec un contexte économique peu favorable ont souvent payé le prix en perdant le pouvoir. Cela, Stephen Harper et ses conseillers le savent très bien et n’ont pas hésité à contourner la loi sur les élections à date fixe même si cela soulève des questions d’éthique et coûte des millions de dollars aux contribuables canadiens.

Ici, les bénéfices escomptés pour les conservateurs paraissent plus grands que les pertes éventuelles. Un pari qu’ils sont prêts à relever.

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 6, 2008

La mauvaise foi de Nathalie Elgrably

La reine de la démagogie néolibérale au Québec remet ça dans sa dernière chronique du 4 septembre 2008 (L’inspecteur inspecté) dans le Journal de Montréal. Elle se surpasse une fois de plus en contradictions et en incohérences.

Selon cette prétendue sainte oracle de l’économie de marché, l’État est le seul responsable des cas de listériose. Elle accuse au passage l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour l’inefficacité de son travail.

Mais, ce qu’elle ne dit pas, c’est que les conservateurs, ses comparses, ont usé de laxisme dans la réglementation de l’industrie alimentaire depuis leur arrivée au pouvoir. C’est ce que témoigne le Globe and Mail : « Le quotidien (…) rapportait mercredi que, selon un document dont il a obtenu copie, l’Agence canadienne d’inspection des aliments aurait déjà commencé à laisser l’industrie procéder elle-même aux contrôles de qualité … »

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a fait aveuglement confiance aux industries alimentaires en matière d’hygiène en conformité avec ses préceptes de déréglementation, mais les faits démontrent que le relâchement d’un contrôle public entraine inévitablement des coûts mortels pour l’ensemble de la société. Ne soyons pas dupes. Les cas de listériose ne se rapportent pas seulement aux produits Maple Leaf, mais à un ensemble de produits provenant de sources diverses. En somme, les entreprises de production de denrées ont coupé les coins ronds en surveillance bactériologique en l’absence d’un encadrement étatique afin d’arrondir encore plus leurs profits.

En conséquence,  ces faits ont été complètement oblitérés par cette « haute » idéologue de droite. Elle propose ainsi une solution vide de sens afin de soutenir les propagandistes de droite enquiquinés avec le monde des affaires assoiffé d’une réduction de la taille de l’État : abolir l’ACIA,  même si cela entraîne encore plus de décès en rapport aux intoxications alimentaires! Le privé sait tellement mieux agir de manière responsable. Laissons les businessmen faire encore plus de profits et ne s’occupons pas de la santé publique! Quelques centaines de morts n’ont que peu d’importance face aux bénéfices des entreprises!

Quand le comprendrons-nous enfin? Les activités des entreprises privées vont à l’encontre de l’intérêt collectif, particulièrement en ce qui a trait à l’alimentation constituant un service essentiel. Les affairistes ne recherchent que le profit, quitte à sabrer dans les dépenses de contrôle de qualité.

Et cette petite démagogue ne s’arrête pas là. Tant qu’à frapper sur les institutions gouvernementales, elle y va gaiement. Madame Elgrably avait sûrement quelques paragraphes à remplir pour sa chronique, donc elle les a comblés avec les inepties habituelles qu’on lui connaît. Elle s’attaque alors à la qualité de l’eau provenant des aqueducs publics. Pourtant, plusieurs experts stipulent que l’eau traitée par les municipalités est généralement de bonne qualité, même supérieure à celle embouteillée.

Par ailleurs, madame Elgrably cite en exemple le scandale de Walkerton pour étayer sa thèse de l’incompétence de l’État en matière de distribution d’eau! Cette dame doit vivre sur une autre planète ou être complètement malhonnête intellectuellement pour mettre en avant ce cas. Tout le monde sait que la cause de cette tragédie ayant entrainé plusieurs morts par une infection à la bactérie E. coli a été les coupures dans l’hygiène publique d’un ancien gouvernement conservateur ontarien affilié à sa propre idéologie! Bonjour la contradiction!

Peu importe les agissements des gouvernements conservateurs qui sabrent dans l’État et mettent en péril la vie de nos concitoyens, cela est sans considération pour madame Elgrably.

Comme toujours, elle idolâtre le secteur privé au lieu de se questionner sur ses propos purement délirants et son argumentaire dénué de toute logique.

Pire encore. Elle blâme insidieusement l’institution gouvernementale dans le dossier de la listériose ou dans celui de Walkerton après que la « gang » conservatrice et néolibérale dont elle fait partie ait tout fait depuis sa prise du pouvoir pour miner la confiance des citoyens envers les services publics par des politiques de déréglementation. Du grand art et une preuve de mauvaise foi : mettre les fautes des conservateurs sur le dos des institutions au lieu d’admettre leurs torts par leurs agissements.

Ce n’est pas l’État qu’Elgrably devrait dénigrer, mais ses petits amis conservateurs, pour leurs gestions déficientes des affaires publics, notamment en alimentation.

Voir aussi: Les contre-vérités environnementales de Nathalie Elgrably,  L’inconsistance de Nathalie Elgrably,  La petite démagogue

Publié par : Jimmy St-Gelais | septembre 3, 2008

Les rapports du GIEC controversés !

Le grand public n’est pas très au courant de la controverse scientifique verte qui est pourtant bien réelle et bien vive. Les médias, qui couvrent généreusement les conférences de l’ONU sur l’environnement, font de ces informations diffusées à l’échelle de la planète une source officielle, voire une référence solide, une vérité immuable qui forme l’opinion publique. Ensuite, peu de voix osent protester ou critiquer ces grands créneaux de pensée au risque d’être marginalisées.

 

Malgré le nombre impressionnant de scientifiques (presque 2 000) qui oeuvrent au sein du GIEC, organisation environnementale de l’ONU (je les félicite en passant pour leur beau travail), le consensus est loin d’être atteint entre les experts, même entre ceux cités par l’ONU comme étant favorables à ses rapports. Je trouve ça correct et normal. C’est ainsi que la science évolue.

 

Des chercheurs, pourtant tous bien verts, ne sont pas d’accord entre eux sur divers chiffres et conclusions publiés dans les derniers rapports du GIEC. Tantôt ils leur reprochent leur réserve, tantôt leur exagération, tantôt leur méthode faillible et imparfaite, tantôt l’imprécision des prévisions de leurs modèles numériques qui n’incluent pas les variations et phénomènes géologiques, tantôt leurs fausses statistiques sur la température, tantôt leur politisation, même leur parti pris. Voici quelques cas de figure qui nous incitent à développer une «lecture juste, éclairée et objective» de l’impact anthropique (dû à l’activité humaine) et de l’impact de phénomènes naturels (cycliques ou ponctuels) sur le climat :

 

·        Plusieurs prestigieux chercheurs et institutions s’opposent ouvertement aux rapports du GIEC tels : l’Institut Pasteur (Paris), l’Université de Londres, Patrick Frank, the National Academy of Sciences, the American Physical Society (APS), etc. Ils  reprochent, entre autres, aux prévisions du GIEC d’être timides et réservées. Les quatre rapports publiés jusqu’à maintenant seraient, selon ces sources, mitigés afin de convenir aux politiciens et aux gouvernements et ne pas trop choquer l’opinion publique. En effet, les rapports du GIEC ne sont publiés qu’après les avoir envoyés aux grandes puissances et qu’après avoir reçu leur consentement ! Les chiffres réels publiés concernant, par exemple, la hausse des températures et du niveau de la mer seraient bien plus graves. Paul Joseph Crutzen (Prix Nobel de chimie) avoue à ce propos : «Si les prévisions du GIEC souffrent d’un défaut, c’est d’être conservatrices.»

 

·        Des universitaires australiens démontrent que le réchauffement des océans pour la période 1960-2000 a été supérieur de 50 % aux chiffres utilisés et publiés par le GIEC, lesquels chiffres seraient biaisés à cause d’un mauvais calcul ou d’un compromis.

 

·        Des scientifiques britanniques, du British Antarctic Survey, dont Julian Scott, attribuent, en février 2008, la fonte des glaciers à une activité volcanique qui se produit sous les banquises et à des points chauds (hotspot) dus à la minceur de la couche terrestre qui laisse émerger parfois la chaleur du magma géothermique.

 

·        L’impact du dioxyde de carbone sur la fonte des glaciers ne fait pas l’unanimité. Alors que la majorité des scientifiques attribuent la responsabilité du réchauffement climatique au CO2 qui fait fondre les glaces, des chercheurs de l’Université de Cardiff (Angleterre), qui ont publié les résultats de leurs études dans le journal Geology, en doutent. Les archives et les examens de carottes glaciaires indiquent, selon ces derniers, qu’à quelques reprises, il y a 70 000 ans ou 120 000 ans, les glaciers avançaient même quand les concentrations de CO2, produites naturellement à l’époque par les organismes vivants, les activités volcaniques ou les phénomènes géologiques, étaient deux fois plus importantes que les niveaux actuels dans la biosphère.

 

·        Les glaciers n’auraient pas diminué durant les années 90 selon le Département d’Océanographie à l’Université Göteborg (Suède). Un rapport publié dans le Journal of Geophysical Reserach par des spécialistes français et suisses en hydrologie et en glaciologie de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG), avec la collaboration des Programmes européens ALPCLIM et CARBOSOL et la ville de Chamonix, allèguent en juin 2007 que le Mont Blanc n’est pas affecté par les changements climatiques du XXème siècle.

 

·        La température dans la région des glaciers de l’Antarctique aurait commencé à se réchauffer depuis 150 ans, selon David Schneider de l’Université de Washington qui soutient cette hypothèse dans le Geophysical Research Letters (donc bien avant l’ère industrielle et nos émissions excessives de GES) et a commencé à refroidir dans les années 1990. Ce refroidissement est dû, selon lui, au phénomène de l’Oscillation (oscillations entre les phases positives et négatives de la pression atmosphérique dans les latitudes du sud).

 

·        Des chercheurs attribuent plutôt à El Nino qui était très actif durant les 20 dernières années, réchauffant de 14 degrés les eaux de l’océan Pacifique et entraînant des pluies diluviennes, la responsabilité de la fonte des glaciers de l’Amérique du Sud.

 

·        Un bon nombre d’experts affirment, à contre-courant, que le couvert (épaisseur et volume) de glace en Arctique, et un peu partout dans le monde, a augmenté ces dernières années[1]. Contrairement aux prévisions de réchauffement climatique du GIEC, ceux-ci prévoient le début d’une nouvelle ère de glaciation.

 

·        Des scientifiques britanniques de Cape Verde Observatory attestent qu’une réaction océanique chimique favorable, plus active que prévue, riche en hydroxyle et planctons, est en train de nettoyer l’atmosphère et absorber le redoutable méthane. D’autres chercheurs des Universités Leeds et York qui ont mesuré la diminution du taux d’ozone dans l’océan Atlantique tropical confirment ces mêmes résultats.

 

·        L’Astronomical Society of Australia annonce pour les 30 prochaines années, contrairement à toutes les prévisions des rapports du GIEC, un refroidissement global dû à la diminution de l’activité solaire[2] et à un changement dans sa fréquence de rotation. La Space and Science Research Center (SSRC) déclare en juillet 2008 que la Terre a commencé son ère de refroidissement climatique malgré les records de réchauffements isolés.

 

·        Une étude[3] sur le climat de l’Université de Rochester (David H. Douglass), de l’Université de l’Alabama (John R. Christy) et de l’Université de Virginie (S. Fred Singer) témoigne de changements climatiques cosmiques, dans presque tous les coins du système solaire, de Mars à Pluton, de Jupiter aux lunes de Neptune. Les variations des activités du soleil en seraient le premier responsable.

 

Malgré les différences parfois importantes dans la découverte et connaissance de la très complexe machine climatique tributaire de plusieurs facteurs interreliés et de chaînes d’effets (le champ magnétique solaire qui affecte le flux de rayons cosmiques vers la Terre qui affecte à son tour la formation de nuages et les vapeurs d’eau), malgré les quelques opinions qui minimisent l’empreinte écologique de l’activité humaine, malgré cette controverse qui est loin d’être terminée, j’estime que nous ne pouvons toujours pas pratiquer la politique de l’autruche devant l’état pitoyable de la biosphère et le haut degré de pollution (particules fines, pics de smog surtout en milieu urbain), dû essentiellement au CO2[4].

 

Peut-on ignorer les deux milliards additionnels de tonnes de carbone, émises en l’espace de dix ans dans la mince couche d’air (fermée et limitée) qui nous entoure ? L’utilisation accrue et plus rapide que prévue de combustibles fossiles fait que les GES s’accumulent, empoisonnent l’air ambiant et en altèrent à long ou moyen terme la composition chimique. Ces milliards de tonnes de carbone causent des maladies diverses, se transforment en pluies acides qui endommagent la végétation et polluent les cours d’eau. Les effets graves, dus directement au CO2, sur la santé publique (quoi de plus précieux que notre bien-être !?) peuvent-ils être négligés ?

 

Ces gaz qui forment une couche de plus en plus épaisse autour de la Terre la prennent en otage. Ils serrent l’étau autour de notre planète, soit en la réchauffant par l’effet de serre, soit en la refroidissant par l’effet de nuages opaques qui empêcheraient les rayons du soleil de réchauffer la Terre (comme dans le cas du soufre dégagé par les volcans en éruption).

 

Si des facteurs naturels et cycliques du changement climatique échappent à notre contrôle, je pense que nous avons tout de même une part de responsabilité immédiate pour ne pas provoquer davantage de perturbations et empirer la situation.

 

Il serait, tout compte fait, absurde de ne pas préserver notre environnement et de ne pas empêcher la dégradation des écosystèmes. Il serait irresponsable de s’entêter à surexploiter, à surpolluer et à surépuiser notre environnement et notre biosphère indéfiniment et égoïstement, connaissant bien qu’ils sont fragiles et bien limités. Ce serait comme négliger d’entretenir sa maison et la garder propre sous prétexte que la foudre un jour la frappera !

 

Donc, oui, les activités humaines ont un impact direct sur l’environnement, oui aussi pour les activités cycliques, solaires et cosmiques hors de notre portée qui affectent également notre environnement. Reste à savoir quelle proportion de responsabilité accorder aux facteurs humains et/ou naturels. Ça peut varier entre 20 et 90 %, selon les experts !

 

Cette réflexion n’est pas pour dénigrer les louables accomplissements du GIEC qui s’est mérité dernièrement le prix Nobel (partagé avec Al Gore), mais pour tout simplement être conscients de la vision autre de plusieurs scientifiques qui expliquent les choses différemment. C’est, selon la méthodologie classique : proposer la thèse, reconnaître l’antithèse, avant d’établir sa synthèse. À vous maintenant de tirer votre synthèse.

 

Bernard Anton (BEN)

 



[1] Cf. Pour la longue liste des glaciers en expansion : www.iceagenow.com. Voir aussi la revue Science (Janvier 2002) qui avance que des glaciers dans certaines régions de l’Antarctique s’épaississent.

[2] John L. Casey, directeur du SSRC, parle d’hibernation solaire.

[3] Source : International Journal of Climatology du Royal Meteorological Society.

[4] Un exemple flagrant, tout récent : Pékin ferme presque la moitié de ses usines et limite la circulation de ses voitures durant près de six mois, avant les fameux jeux olympiques, afin de diminuer le CO2 et d’autres polluants de son atmosphère. C’est un succès. Les athlètes peuvent respirer et performer ! C’est une autre preuve de notre impact sur notre environnement.

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