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Jeudi 10 janvier 2008 15:35 HNE


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Carnet de Michel C. Auger

7 janvier 2008

Un enterrement de première classe

En politique, le moment où l'on fait une annonce est souvent aussi important que le contenu de l'annonce elle-même. Ainsi, quand le gouvernement Charest a décidé de rendre public un rapport du directeur général des élections sur la réforme du mode de scrutin le vendredi avant Noël, on a su qu'il lui préparait un enterrement de première classe. 
 
Pour tout vous dire, le rapport a été rendu public le vendredi à 15 h, au moment où il ne restait plus un député en ville pour le commenter. Ce n'était pas très subtil, mais ce n'était pas conçu pour l'être. 
 
La réalité: c'est qu'après être arrivé au pouvoir avec le ferme propos de procéder à cette réforme dont on parle depuis plus d'un demi-siècle, le gouvernement Charest vient de succomber aux arguments qui ont toujours fini par triompher des bonnes intentions. 
 
Pas de volonté populaire 
 
Le premier facteur, c'est le manque de pression populaire en faveur d'une réforme. Même s'il y a des militants très motivés en faveur d'un nouveau mode de scrutin, le moins qu'on peut dire, c'est qu'on ne se bat pas dans les autobus pour l'obtenir. 
 
Déjà, quand les députés ont discuté d'un projet de mode de scrutin mixte compensatoire, ils n'ont pu faire consensus sur les modalités. Les trois partis représentés à l'Assemblée nationale ont beau être favorables à une réforme du mode de scrutin, il y a loin des principes à la pratique. 
 
Mais, surtout, à Québec, on a pris bonne note des tentatives – bien plus avancées que la nôtre – d'établir une forme de scrutin proportionnel en Colombie-Britannique et en Ontario. Dans les deux provinces, les citoyens ont rejeté la réforme par référendum, montrant bien qu'il n'y a pas de véritable volonté populaire de changer le système. 
 
Si les citoyens ne demandent pas de réforme de leurs institutions politiques et s'ils semblent plutôt contents de la situation actuelle, pourquoi leur forcer la main, semble-t-on penser à Québec? 
 
L'iceberg de la partisanerie 
 
Par ailleurs, toutes les bonnes intentions de réforme du mode de scrutin se sont toujours fracassées sur l'iceberg de la partisanerie. Les députés du parti au pouvoir ont toujours refusé de changer un système qui leur a donné la victoire. 
 
Dans la situation actuelle, avec trois partis reconnus à l'Assemblée nationale, notre système électoral est nettement à l'avantage des libéraux. 
 
À cause de la concentration de leur vote dans certaines régions (Montréal et l'Outaouais, notamment), les libéraux sont pratiquement assurés d'une trentaine de sièges à l'Assemblée nationale, avant même le début de la campagne électorale. 
 
Dans les circonstances, il n'est pas trop difficile d'obtenir au moins une pluralité de sièges, à défaut d'un gouvernement majoritaire. 
 
Autre raison de donner un enterrement de première classe au rapport du DGEQ: les élections à date fixe. Voici une réforme modeste, mais qu'il serait possible de réaliser rapidement, tous les partis étant, en théorie, d'accord avec l'idée. 
 
Mais le gouvernement libéral voit bien les inconvénients que cette réforme démocratique cause à Stephen Harper à Ottawa. Cet automne, quand il voulait tenir des élections pour profiter de la faiblesse des partis d'opposition, le gouvernement Harper avait les mains liées par une loi sur les élections à date fixe. 
 
Pour un premier ministre, c'est un pouvoir énorme qui lui donne un avantage partisan indéniable. Alors, dans un contexte politique où tous les petits avantages peuvent compter, pourquoi se lier les mains avec des élections à date fixe? 
 
Bref, la réforme du mode de scrutin au Québec n'est pas pour demain. Encore une fois.

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Écrivez-moi à : carnets@radio-canada.ca

Pendant 30 ans, Michel C. Auger a couvert l’actualité politique québécoise et canadienne pour une multitude de médias écrits, autant en français qu’en anglais. Il aura passé dix ans à la Tribune de la presse à Ottawa ce qui lui aura permis de couvrir huit campagnes fédérales, six élections au Québec, sans oublier trois référendums, plusieurs élections présidentielles aux États-Unis et même celle... d’un pape.

 
 

Mais la politique n’est pas son seul intérêt. Il a également été affecté à la couverture de la Cour suprême du Canada dans les années qui ont suivi l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés. Il a également assuré la couverture de plusieurs grandes commissions d’enquête, dont celle sur le dopage dans le sport qui avait suivi la disqualification du sprinter Ben Johnson et la commission Keable sur les activités des services de sécurité au Québec après la crise d’Octobre 1970.

 
 

Au cours des 15 dernières années, il a rédigé des chroniques pour plusieurs journaux dont Le Journal de Montréal, Le Soleil, The Edmonton Journal et The Globe and Mail et tenu un blogue sur Cyberpresse.ca.

Au printemps de 2007, il est devenu chef de bureau de Radio-Canada à l’Assemblée nationale, après des années à commenter l’actualité sur les ondes autant de Radio-Canada, de RDI, de CBC, de Télé-Québec et de TVA, où il a coanimé l’émission d’affaires publiques Larocque-Auger avec Paul Larocque.

Il tient maintenant ce carnet sur Radio-Canada.ca, en partie pour ne pas trop s’ennuyer de l’écriture...

10 janvier 2008

Très très compliquées les réformes électorales. D’abord, il faudrait être certain que tout le monde irait voter, ensuite il faudrait que tout le monde vote d’une manière intelligente. Oui ! Le vote intelligent, ce serait une réforme électorale « Révolutionnaire ». Alors bien sûr, un peu de proportionnelle par-ci, un peu par-là, ça ne ferait pas de mal ; j’aimerais bien que Françoise David participe au travaux de l’Assemblée et... il n’y a pas de place pour les petits partis et déjà, le ménage à trois actuel est un ménage de raison. Alors, nous avons, nous les citoyens, en général, encore du chemin à parcourir... enfin, moi je croyais qu’on nous avait écouté... D’une oreille distraite possiblement peut-être ! ! ! Serons-nous entendus ? Un jour peut-être ! ! !

Serge Drouginsky , Montréal

8 janvier 2008

Selon moi, la principale raison qui explique la tiédeur de la réaction populaire pour une réforme nécessaire de nos institutions démocratiques, c'est la peur du changement ou pis encore, l'absence d'intérêt pour cette question fondamentale. Et pourtant, quand vient le temps de critiquer ses institutions et la représentativité de ses élus, le bon peuple sait se faire entendre. Pour justifier cette résistance au changement, que certains qualifient de sagesse populaire, on nous réfère souvent au dicton anglais "Better the devil you know than the devil you don't know". Ce n'est pas de la sagesse que de laisser à des personnes choisies par d'autres, le soin de gérer nos affaires. C'est plutôt refuser d'assumer ses responsabilités. Étant optimiste de nature, je persiste à croire qu'un jour nous aurons le courage de nos convictions et nous mettrons en place un processus électoral qui améliorera la représentativité et le fonctionnement de nos institutions démocratiques (sans en éliminer tous les problèmes évidemment).

Gilles Ouimet , Montréal

8 janvier 2008

Bien d'accord avec Yanick qui dit qu'il faut que ça vienne du peuple,la clef est là.Le Visionnaire et le Rassembleur qui va réussir a levé,a motivé et a mettre en action le Peuple que nous sommes qui cessera de se faire berné par les vieux partis qui en sommes,en reviennent toujours aux mêmes actions lors des alternances de pouvoirs,celui qui n'aura pas peur de prendre des décisions Vertes(des vraies)et de les assumées,celui-là sera élu majoritairement.Pour le moment,autant au fédéral qu'au provincial,les vieux partis sont complètement dépassés,voire vendus.Voilà.Merci!

Yves Filiatrault , Lac Vert, Ste-Véronique

8 janvier 2008

Attendre l'avis des citoyens pour gouverner ... quelle misere ! 
 
Le mode electoral ici est prehistorique, une vraie honte. Pas de scrutin mixte compensatoire, pas d'instauration de plusieurs tours pour arreter les gouvernements minoritaires maintenant que nous avons trois partis à 30%, pas de vote le dimanche, pas d'election à date fixe. Une vraie republique bananiere !

Fred Jossinet , Montréal

7 janvier 2008

Bonjour à tous ceux qui sont pour le progrès; une autre journée sombre pour celles et ceux qui croient à une amélioration du mode de scrutin. À la fin de toutes ces vaines sorties pour faire changer (ou du moins bouger) les choses, on se heurte inexorablement à toutes sortes de magouilles qui ne servent que ceux qui les utilisent. La courte vision de ceux-ci finit malheureusement par venir à bout des énergies des gens bien ordinaires qui commencent à se désintéresser royalement de notre leg collectif aux générations futures... et çà, c'est sérieux !

Jean Couture , Mont Tremblant

7 janvier 2008

pour avoir du changement il ne faut pas ca vienne des politiciens mais plutot des citoyiens. je m'explique, pour avoir une vrai democratie il faut que tous s'implique et ce n'est pas le cas en ce moment. les jeunes sont plus ou moins interessé, d'autre voudrais que ca se passe comme avant... et d'autre comme moi allons voter mais pourquoi. la democratie ne sauras jamais parfaite sauf que nous au moins contrairement a bien d'autre nous pouvons nous exprimer 
 
bonne année 2008 
 
au plaisir de vous lire a nouveau 
 
yanyk

Yanyk Laperriere , chambly

7 janvier 2008

Dans une démocratie chaque vote devrait compter également. Ce n'est pas le ca au Québec. Malgré quatre consultations publiques qui tombent sur le même conclusion: changez le mode du scrutin actuel, rien bouge. La partisanerie est trop forte. De plus, il n' y a pas un leader parmi les partis politiques traditionnels qui veut abandonner la course pour devenir le prochain monarque élu au Québec. 
 
Heureusement, la particpation au procès électoral est protégée par la charte québécoise et la charte canadienne. Cette participation est un droit fondamental. Selon nous, notre mode du scrutin brime ce droit et nous demandons que la cour déclare ce vestige de l'empire britannique inconstitutionnel. 
 
La date pour passer devant les tribunaux sur le fond de la question est fixée pour la fin de cette anée. 
 
Brian Gibb 
Président 
L'association pour la revendication des droits démocratiques

Brian Gibb , Gatineau

7 janvier 2008

La réforme du mode de scrutin n'est qu'une partie de l'édifice démocratique: il est illusoire et même néfaste de réformer le mode de scrutin sans faire en même temps une réforme en profondeur des règles parlementaires, ce qui ne semble pas très sexy et souvent méconnu. 
 
Le régime électoral habituellement bipartisan a une grande qualité: il assure l'alternance au pouvoir, ce qui évite évidemment l'instauration d'un parti gouvernemental unique (la permanence au pouvoir) mais aussi l'instabilité gouvernementale. Actuellement, nous vivons manifestement une période transistoire importante, avec des gouvernements minoritaires tant à Québec qu'à Ottawa.  
 
Dans les faits, cependant, le parlementarisme tel qu'il se vit actuellement n'est pas adapté au multipartisme: le poids parlementaire du Chef de l'Opposition, par exemple, est disproportionné. Plusieurs autres exemples existent. 
 
Réformer le mode de scrutin sans réformer le parlementarisme c'est comme rénover une maison ancestrale sans toucher à l'electricité et aux égoûts: bien beau en apparence, mais dangereux dans les faits!!!

Pascal Girard , Québec

7 janvier 2008

Je pense que l'on devrait créer une assemblée constituante élue qui prendrait en charge la réforme. Cette assemblée aurait les coudées franches et serait directement redevable au peuple. Le resultat proposé serait ensuite soumis à un referendum (pas tenu en même temps qu'une élection) et si le résultat est négatif l'assemblée se dissout et on ré-évalue la pertinence du processus.

Mathieu Lafleur , Ste-Thérèse

7 janvier 2008

.... et c'est très bien ainsi! Voyez ce qui se passe en Belgique: un parti politique ayant perdu l'élection se retrouve dans le gouvernement... faut le faire! Ici, un gouvernement minoritaire fait très bien l'affaire pour le moment! Dommage tout l'argent gaspillé pour pondre ce rapport.

Paul Collin , Chicoutimi

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