Il manque d'Asio-Québécois à la télévision. C'est vrai. Il en faudrait aussi davantage, semble-t-il, du côté de la fonction publique et de la très grande entreprise. De même, on compte trop peu d'Afro-Québécois dans des postes-clés. En 1976, Jean Alfred, candidat indépendantiste du Parti québécois, fut le premier député noir à être élu dans l'histoire du Québec. Depuis, Yolande James est devenue la première Noire membre du conseil des ministres, un lieu où les femmes sont néanmoins toujours sous-représentées. Et que dire des Latino-Québécois? Des islamo-judéo-Tamoulo-Québécois, des gais ou encore des transgenres? Eux aussi ne jouissent pas d'une représentation équitable dans les hautes sphères de notre belle société. Mais même les Franco-Québécois, pourtant largement majoritaires au Québec, continuent d'être traités en parias dans bien des entreprises, voire dans tous ces petits commerces qui professent l'anglais comme s'il s'agissait de la lingua franca obligée. Ces sorts inéquitables, vécus par les uns et les autres, sont-ils vraiment une conséquence des seuls préjugés culturels?