Dimanche matin, 9h, cinéma Impérial. La salle est pleine pour assister à la projection de la comédie du Roumain Radu Mihaileanu, Le Concert, élue pour clore la 15e édition du festival Cinemania. Le cinéaste est là et s'étonne qu'il y ait foule. Moi aussi. Montréal, ville de cinéphiles, ville de festivals de cinéma, a perdu de sa vigueur au cours des 20 dernières années. De fait, j'avais l'impression dimanche dernier d'être au Festival des films du monde, vers 1986. Disons dans un Théâtre Maisonneuve bondé pour la projection de Mon cher petit village, du Tchèque Jiri Menzel, ou dans un Parisien ému par Coqueluche, du Hongrois Peter Gardos, ou encore Laputa, de Helma Sanders-Brahms. Pour donner encore plus de force au flash-back, Le Concert convoque, par son sujet et dans sa manière, le souvenir des films d'Europe de l'Est d'avant la perestroïka — situations saugrenues, galeries de personnages picaresques, finale en apothéose — qui ont fait l'âge d'or du FFM.