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Nationalistes ou pluralistes? Faut-il vraiment choisir?

Michel Seymour - Professeur au département de philosophie de l'Université de Montréal  9 février 2010  Actualités en société
Photo : Illustration: Christian Tiffet
Le débat sur les accommodements raisonnables reprend de plus belle. Une opposition tranchée est en train de se former entre nationalistes et partisans du pluralisme. Pour prendre position dans ce débat, encore faut-il comprendre la source du malaise identitaire vécu par le peuple québécois.

Ce dernier a fait face à de nombreuses rebuffades de la part de l'État canadien depuis les 50 dernières années. Il s'est fait imposer contre son gré un nouvel ordre constitutionnel en 1982 et l'Accord du lac Meech, qui visait à réparer les pots cassés, a été rejeté. Le peuple québécois a aussi pendant la même période subi deux échecs référendaires. Il est donc toujours dans un no man's land constitutionnel et il vit dans des limbes juridiques. Plus profondément, il n'est pas reconnu comme peuple à l'échelle internationale et pas reconnu comme peuple au sein du Canada. Il souffre donc d'un besoin de reconnaissance et d'un manque d'affirmation nationale.


La cause du malaise identitaire

Mais quel rapport y a-t-il entre le statut constitutionnel du Québec et la problématique des accommodements? La situation politique du Québec explique en bonne partie la réaction de plusieurs personnes face à la multiplication des exemples d'accommodements. Ces Québécois ont été placés en face de citoyens qui parviennent à s'affirmer, à réclamer la reconnaissance de leurs pratiques culturelles et à défendre leurs droits, alors que le peuple québécois dans son ensemble ne semble pas être en mesure d'obtenir une reconnaissance analogue au sein du Canada.

La constitution canadienne reconnaît les nations autochtones, la minorité franco-canadienne et la minorité anglo-québécoise, et on se rend compte maintenant qu'elle reconnaît aussi les minorités issues de l'immigration grâce à la politique de multiculturalisme et grâce à la Charte des droits et libertés. On ne trouve pourtant pas dans la Constitution canadienne une quelconque mention du peuple québécois. C'est la prise de conscience de la reconnaissance constitutionnelle consentie aux immigrants et de l'absence d'une reconnaissance équivalente pour le peuple québécois qui explique en grande partie la raison pour laquelle certains Québécois sont sortis de leurs gonds face aux accommodements.

Ils ont senti qu'ils devaient eux aussi réclamer la reconnaissance. Malheureusement, plusieurs d'entre eux l'ont fait en blâmant les «immigrants». Lors des audiences de la Commission de consultation, on a même parfois assisté à des propos choquants, racistes, antisémites et islamophobes. Mais il faut aller plus loin que la simple condamnation de ces propos et chercher à comprendre d'où provient le malaise identitaire qui s'est exprimé par la population.


Le fossé se creuse

La problématique des accommodements raisonnables est un autre chapitre dans la longue saga constitutionnelle du Québec. Malheureusement, ceux qui tiennent compte de la question nationale québécoise dans le présent débat sont aussi fortement critiques à l'égard de l'interculturalisme qu'ils assimilent au multiculturalisme, ainsi que très critiques à l'égard des accommodements, de la laïcité ouverte et du cours d'éthique et de culture des religions (ECR).

Mais à l'opposé, ceux qui promeuvent les valeurs de pluralisme ne semblent pas réaliser que la problématique des accommodements soulève la question nationale québécoise. Les pluralistes recrutent surtout en leur sein des personnes qui critiquent le nationalisme québécois ou qui restent très discrètes sur la question nationale. Plusieurs d'entre eux sont indifférents à l'égard du contentieux Québec-Canada, mais ils n'hésitent pas à dénoncer le nationalisme québécois.



L'affirmation nationale comme remède

En mettant de côté la problématique de la reconnaissance du Québec dans le présent débat, on fait plus qu'omettre un enjeu majeur. On passe à côté de la solution. Une politique vigoureuse d'affirmation nationale contribuerait à faire baisser la tension suscitée par les accommodements.

Si le peuple québécois pouvait être reconnu et être en mesure de s'affirmer comme peuple, il pourrait être plus conciliant et ouvert à l'égard du pluralisme. Mais plus les pluralistes refuseront de dénoncer l'intransigeance de l'État canadien face au Québec, plus ils justifieront l'équation que certains nationalistes sont tentés d'établir entre le pluralisme et le refus de reconnaître le Québec.

Si l'on garantissait la reconnaissance du Québec comme peuple, ce dernier pourrait être plus favorablement disposé face aux exigences du pluralisme. Certes, tous les problèmes ne seraient pas réglés pour autant. On peut comme en Allemagne refuser le port du kirpan à l'école. On peut refuser le port du niqab ou de la burqa dans les lieux publics lorsque cela implique des échanges entre les citoyens.

Sur la question du voile, je me range sans hésiter du côté de la Fédération des femmes du Québec et de Québec solidaire, et non du côté du Conseil du statut de la femme et du PQ qui, à mon humble avis, errent tous les deux en cette matière. Mais la réticence que les Québécois ont exprimée dans les sondages ou lors des audiences de la commission Bouchard-Taylor s'explique d'abord et avant tout par le malaise identitaire qui affecte le peuple québécois. Elle trouve son origine dans une carence d'affirmation nationale.


Qu'est-ce que l'affirmation nationale?

Il faudrait doter le Québec d'une constitution interne dans laquelle serait instaurée une citoyenneté québécoise et affirmé que la langue française est la langue de la citoyenneté. Cette constitution doit incorporer la Charte des droits et libertés et la Charte de la langue française, comprise comme l'expression des droits collectifs du peuple québécois et non, ainsi que l'interprète malencontreusement la Cour suprême du Canada dans son jugement contre la loi 104, comme une mesure transitoire visant seulement à assurer la survivance de la langue française.

Il faut y affirmer le principe de l'égalité homme-femme et la laïcité de nos institutions. En plus d'une constitution interne, il faut également étendre la loi 101 aux écoles privées non subventionnées, obliger les non-anglophones ou non-autochtones à s'inscrire dans un collège de langue française s'ils n'ont pas fait l'essentiel de leur parcours primaire et secondaire en français, et étendre la francisation des entreprises à celles qui ont dix employés et plus. Il faut aussi renforcer les institutions québécoises, à commencer par Télé-Québec, mais il faut aussi créer Radio-Québec pour remplacer la défunte chaîne culturelle à la radio FM de la SRC. Il faut consolider les budgets du CALQ et de la SODEC. Il faut renflouer les universités, doter le Québec d'une véritable politique muséale, empêcher la vente de biens institutionnels publics à des intérêts privés (comme le 1420 Mont-Royal et le Collège Marianapolis) et instaurer un véritable cours d'histoire nationale au primaire et au secondaire.


Le juste milieu et non les extrêmes

Si l'on adoptait des mesures de ce genre, je crois que les Québécois n'auraient aucun problème à souscrire au pluralisme. Il est aberrant de constater que certains nationalistes québécois empruntent une tangente qui, comme en France, critique toute forme pluralisme. Mais je suis tout aussi estomaqué de voir à quel point ceux qui vantent le pluralisme font la sourde oreille face au manque de reconnaissance du peuple québécois.

Il faut affirmer haut et fort notre ouverture à l'égard du pluralisme culturel. Il faut reconnaître les droits collectifs des peuples autochtones et de la minorité anglophone. Il faut enchâsser une politique d'interculturalisme, le concept de laïcité ouverte et le principe de l'accommodement raisonnable. Mais tout cela n'a pas de sens sans l'affirmation nationale et la reconnaissance du Québec comme nation.

Ceux qui ne se prononcent pas ouvertement en faveur d'une politique d'affirmation nationale et qui ne posent pas le problème de la non-reconnaissance du Québec au sein du Canada n'obtiendront pas grand-chose en dénonçant la fermeture de certains nationalistes à l'égard du pluralisme. Ils risquent même d'obtenir l'effet inverse de celui qui est escompté. Mais les pluralistes sont-ils prêts à soulever la question de l'accommodement du Québec au sein du Canada?

*****

Michel Seymour - Professeur au département de philosophie de l'Université de Montréal






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  • Marc-Aurèle Lachance
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 00h50
    Message au Devoir.
    Pourquoi cet article se retrouve dans Actualité sportive?

    Ceci dit, les propositions de M. Seymour pour enrichir l'identité dynamique de la nation québécoise en passant par la souveraineté me semblent des plus à propos.

    Mais à mon humble avis, la laïcité suffit à une société plurielle. Il est nullement nécessaire de sombrer dans les « x-culturalismes», le pluralisme ou une laïcité à épithète.

  • Gebe Tremblay
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 01h34
    Le Québec une nation ?
    Si les Québécois souffraient d'un malaise identitaire, il n'y aurait pas cette vague contre le pluralisme. C'est la bonne santé identitaire des Québécois qui se manifeste contre cette campagne pluraliste et de dénationalisation.

    Ce n'est pas le Québec qui est la nation. Ce sont les Québécois.

    Un remède ?

    Vous ne voyez donc pas que cette situation est voulue ? Vous croyez vraiment que les Québécois ont un problème avec les immigrants et la diversité culturelle au Québec ?

    Ces accommodements et impositions idéologiques pluralistes n'ont qu'un seul but ; éviter la bonne entente entre les Québécois et les immigrants. Une trop bonne entente développerait une identité majoritaire francophone, un attachement au Québec et donc une force électorale que ne veut surtout pas le fédéral.

    La division doit être maintenue au Québec et ces provocations envers le peuple québécois servent ce but. On l'accuse donc de xénophobie, lui impose des accommodements plus stupides les uns que les autres, modifie ses chartes, brise ces lois, attaque sa langue, en servant des immigrants qualifiés de communautés culturelles tout en niant la sienne. Ils savent très bien ce qu'ils font.

  • René Girard
    Abonné
    mardi 9 février 2010 04h18
    L'amalgame, c'était prévisible
    Il y a quelque risque de tomber dans le racisme et la discrimination dans des expressions comme 'minorités culturelles' ou 'majorité'. Ces barrières sont factices. Elles n'existent réellement pas. Toutes artificielles qu'elles soient, elles servent à cloisonner la population en groupes homogènes partageant les mêmes croyances, parlant la même langue. Ainsi se rejoignent les cultes multiculturalistes et nationalistes.

    Les nationalistes veulent fondre l'ensemble de la population dans une langue et une croyance. Les multiculturalistes et les interculturalistes font jouer un ensemble de groupes ayant leurs croyances, leurs langues et leurs cultures autour d'un relativisme qui les annulent, ce qui revient à mettre de l'avant la pensée nationaliste et ses velléités exclusives autour du mythe patrimoniale qui consiste à faire revivre cette parole d'évangile, 'il n'y aura qu'un seul troupeau et un seul pasteur', la langue française (sans culture) et la religion catholique (sans l'institution). Bêêêêêê!!!!!

    Cependant ce cloisonnement factice en groupes, dialoguant (interculturalisme) ou non (multiculturalisme), joue en faveur de revendications religieuses contredisant les valeurs égalitaires et démocratiques de nos sociétés modernes. Ces dernières doivent se constituer un rempart contre ces malencontreuses revendications religieuses par une Charte de la laïcité à valeurs humaines et universelles. Valeurs qui devraient rassembler tous les êtres humains sans distinction de race, de langue, de religion, etc

    Ceux qui prônent une 'laïcité ouverte' laisse entendre qu'il existe une 'laïcité fermée' ce qui est complètement absurde puisque la laïcité en soi est neutre, elle est ni ouverte à quoi que ce soit (religions, idéologies), ni fermée à quoi que ce soit (religions, idéologies). Elle n'est pas ouverte aux religions et de ce fait elle peut les critiquer, elle n'est pas fermée aux religions quand celles-ci sont en accord avec les valeurs universelles que la laïcité défend.

    Ce n'est pas ce que préconise les défenseurs de la 'laïcité ouverte', qui amputent la laïcité entendue dans son sens inclusif, décrit précédemment, au profit d'une laïcité dénaturée, vidée de sa substance. C'est dire qu'une telle laïcité n'est plus neutre mais fait place à la religion, ce qui éventuellement la fera disparaître complètement. Allons-nous laisser la lumière de la raison faiblir à ce point en acceptant une 'laïcité ouverte' aux religions et en réalité fermée aux valeurs universelles?

    Non, monsieur Seymour, l'amalgame que vous proposez existe déjà et, on le voit bien, il divise au lieu de rassembler. Il produit le contraire de ce qu'il voulait obtenir, si tant est qu'il le voulait vraiment.

  • Yvon Roy
    Abonnée
    mardi 9 février 2010 07h57
    monocultûre
    Le pluralisme étant aux monocultûres ce que l'intercultûre est au curling, seul le bon Dr Pangloss pourrait résoudre cette inadéquation fondamentale d'un Québec souverain dans un Canada uni; mais cela étant, ne s'agirait-il pas là d'un autre accommodement raisonnable aussi?

  • jacques noel
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 08h11
    DÉSOLÉ MAIS ON ÉTAIT ICI AVANT LES INDIENS
    Les Mohawks alias les Iroquois, la plus grosse tribu (15,558 individus), viennent de l’État de New York ; le siège social des Six nations était près de Syracuse.

    Les Hurons (2881) viennent de la Baie Georgienne, en Ontario. Ils étaient une trentaine de milliers. Massacrés par les Iroquois, quelques centaines ont été sauvés de l’holocauste par les Jésuites qui les ont ramenés à l’Ile d’Orléans en 1649. Même là, les Iroquois ont retonti pour les achever. Ils ont finalement été envoyés à la Jeune Lorette en 1697, leur “ terre ancestrale ” mon œil…

    Les Micmacs (4606), autour de la Baie des Chaleurs, viennent « de l’Ile du Prince-Édouard, l’Ile du Cap-Breton, la Nouvelle-Écosse et le nord du Nouveau-Brunswick » (Synthèse Canada-Québec, p,16, 1977)

    Les 9397 Inuits viennent du Grand nord. Puis avant d’Asie évidemment.

    Les Cris viennent autant de l’Ontario que du Québec. « Au moment de la signature de l’Accord de la Baie James et du Nord québécois, en 1975, les Cris n’étaient que 5000. Aujourd’hui, ils sont près de 12 000. La Commission crie de la santé et des services sociaux y est pour quelque chose. » (La Presse, 28 avril 1994 Henri L. Comte). Au dernier décompte, ils étaient rendus à 15,000. Faut voir comment vivre leurs frères ontariens de l’autre coté de la Baie pour voir comment la vie des autochtones est difficile au Canada…

    Les Algonquins (8471) sont peut-être les plus autochtones de nos autochtones. Nos vrais Indiens ici depuis toujours Mais ils sont aussi métissés. Malheureusement ce sont les plus pauvres de nos Indiens. Et je ne suis pas le premier à le déplorer. Parlez-en à Richard Desjardins.

    Les Attikameks Montagnais, alias les Innus (14,492) réclament environ un million et quart de km2 du territoire au Québec, en gros les trois-quarts. Le hic c’est qu’ils viennent de l’Ontario et n’ont aucun droit historique sur le Québec. En 1996, un rapport d’experts concluait « que les peuples attikameks et montagnais ont été entièrement éliminés depuis 300 ans à la suite d’épidémies et de guerres sanglantes avec les Iroquois. En conséquence, les Attikameks et Montagnais du Québec trouveraient plutôt leur origine par l’arrivée d’Amérindiens venus du nord de l’Ontario. » (Le Soleil, Annie St-Pierre, 14-3-96). Voilà pour les droits ancestraux des Indiens.

    Combien y’avait-il d’Indiens en tout et partout au Québec en 1534 ? Très peu. « A Hochelaga, sur le site de Montréal, Cartier visita un village iroquoien fortifié d’une triple palissade en milieu des champs de blé d’Inde et abritant environ 1 500 habitants. Celui de Stadaconé près de Québec en comptait près de 600. On estime à au moins 20 000 habitants la population huronne. La confédération iroquoise regroupait autant d’habitants que la confédération huronne. » ((Denys Delâge, Le pays renversé, P. 97, 1991)

    Sur 12 générations, un Tremblay d’Amérique a 2048 ancêtres venus de France, 1024 sont nés ici en Nouvelle-France au 17e siècle. Y’a 350 millions de Nord-Américains. Très peu, pour ne pas dire personne à part quelques Cheyennes, peuvent prétendre avoir 1024 ancêtres nés en Amérique du Nord au 17e siècle. Bref, on est chez nous icite comme personne d’autres sur ce continent. Il faut un méchant culot pour nous traiter d’étrangers sur les terres qu’on a désouchées une par une, à l’huile de bras.

    La prochaine fois qu’un Indien vous dira que ses ancêtres étaient ici avant les vôtres, demandez-lui combien il a d’ancêtres nés sur le territoire du Québec au 17e siècle ? Il y a de fortes chances que ceux qu’il va nommer soient les mêmes que les vôtres : des Tremblay d’Amérique. Voilà pour le mythe de l’Indien icite avant nous autres.

  • michel lebel
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 08h56
    Étrange...
    Si je comprends bien cette longue tartine, son auteur a fait son choix: le nationalisme(reconnaissance et affirmation nationale). Le pluralisme vient après. Bien étrange, si je me rapporte au titre du texte. Mais enfin c'est toujours la même rengaine: hors de la souveraineté, point de salut, sauf pour un intermède d'affirmation nationale.

  • CLOUTIER
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 09h09
    Le multiculturalisme est une Utopie
    Ce phénomène du a une société qui évolue rapidement de façon démographique amène une fragilisation de la structure sociale. Les individus qui l'habitent ne s'identifie plus avec le gouvernement ne s'y sentant pas représenté. Je crois que c'est une des raison de l'effondrement de l'empire Romain qui une fois le nationalisme disparu n'avait plus de raison d'être défendu avec ''Coeur''. Dans notre société on voit aussi ce phénomène juste a regarder le club de hockey Canadien ou les joueurs se trainent les pieds car ils jouent juste pour le $ . Quand il ne reste que l'oportunisme pour motiver une société, elle risque de disparaître....

  • nonauracisme
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 09h25
    @CLOUTIER:Le multiculturalisme est une Utopie : donc les Etats Unis sont une utopie.
    Le multiculturalisme permet l egalite des chances base sur les connaissances, la performance, la productivite. c est vous qui est utopique.

  • France Marcotte
    Abonnée
    mardi 9 février 2010 09h32
    Quand le philosophe s'en mêle
    La clarté des propos du professeur Seymour démontre pourquoi les philosophes doivent prendre part aux débats publics. Ce qui se perdait dans la confusion devient plus simple, la question du pluralisme se pose avec logique et le malaise exprimé devant les accommodements raisonnables trouve un sens qui n'est pas relié à des émotions confuses. Le problème n'est pas résolu, loin de là, mais il est exposé plus clairement. C'est une belle avancée.

  • Normande Poirier
    Inscrite
    mardi 9 février 2010 10h12
    Identité nationale?
    Vous tentez de faire passer le débat concernant les signes et symboles religieux dans la sphère publique à un débat sur l'identité nationale (Il fallait s’y attendre!). Je vous cite :

    « La situation politique du Québec explique en bonne partie la réaction de plusieurs personnes face à la multiplication des exemples d'accommodements »
    « Une politique vigoureuse d'affirmation nationale contribuerait à faire baisser la tension suscitée par les accommodements. »

    Votre analyse de la situation est partiale et faussée : nous n'avons pas besoin ici d'un débat sur l'identité nationale. Voyez ce que cela donne en France. Nous avons d'autres priorités actuellement.

    Le nœud de la question, la question du foulard islamique, vous ne l'effleurez que pour signaler de quel bord vous vous rangez. Pas un mot sur les enjeux que soulève cette épineuse question. Pour être constructif, le débat devrait se poursuivre avec des discussions sur la notion d'égalité homme femme sur le territoire, par exemple, ou par des discussions sur ce qu'on entend par neutralité de l'État.

  • Jean de Cuir
    Abonné
    mardi 9 février 2010 10h50
    Cultures?
    Ne serait-il pas possible de cerner ce que l on entend par culture? Contexte: est-ce qu`une culture ( québécoise par exemple) est multiculturelle ou pluriculturelle? Une culture = des cultures ! Sûrement, le sens des mots changent !

  • Gérard-A. Lévesque
    Abonné
    mardi 9 février 2010 10h50
    Pour une approche humaine
    Entre les deux articles de la page Idées de ce 9 février, y a-t-il un terrain d’entente possible malgré l’opposition évidente entre leurs approches ? Pierre Nepveu reproche que les débats sur l’identité québécoise, les valeurs communes, la laïcité ou le pluralisme soient composés « de principes politiques et de droits, de chartes » et que, nous comportant comme des « juristes dans l’âme », nous soyons incapables de penser à la culture québécoise d’une façon qui permette « d’en saisir les élans, le dynamisme ». Or, pour sa part, Michel Seymour, tel un « juriste dans l’âme » propose comme solution à ces mêmes problèmes d’identité et de valeurs ce qui s’inscrit justement dans la ligne « de principes politiques et de droits, de chartes » : une constitution interne incorporant la Charte des droits et la Charte de la langue française, une politique d’interculturalisme et cet enjeu majeur que serait la reconnaissance officielle de la nation québécoise par l’État canadien.

    Si on ne se limite pas au recours à l’imaginaire que propose Nepveu et que l’on rejoint les motivations profondes pouvant justifier « l’affirmation nationale comme remède » de Seymour, on peut rejoindre « les élans et le dynamisme » de notre société par autre chose qu’une réflexion politique sans âme. Cette réflexion est relative au domaine de l’émotivité que les prétendus intellectuels ont comme peur de prendre en considération. D’où le risque de qu’en voulant faire l’ange, on fait la bête !

    Les forums citoyens de la Commission Bouchard-Taylor ont été l’occasion de constater des réactions violentes et d’apparence déraisonnable de la part Québécois de souche à l’égard des accommodements, du pluralisme, de la laïcité ouverte, etc. Cela se vérifie encore amplement dans les commentaires qu’on retrouve ici et sur bien d’autres articles. C’est que, comme l’a dit Pascal, « le cœur a des raisons que la raison ne connaît pas ». La crainte représente une dimension centrale du cœur humain. Cette crainte est ce qui nous amène à vouloir nous protéger de ce que l’on perçoit à tort ou à raison comme un danger. L’insécurité nous pousse à adopter une attitude de fermeture à l’égard du nouveau, du différent et de l’inconnu. On a dit que les Québécois ne seront accueillants à l’égard des accommodements que s’ils ont confiance en eux et s’ils font confiance aux autres. Cela est tout à fait juste. Mais il faut absolument ajourer ceci : la confiance n’est possible qu’à certaines conditions. On ne peut avoir confiance en l’autre si on le perçoit comme une menace. Et, face à une menace, on ne peut avoir confiance en soi que si on a l’assurance de pouvoir surmonter ou vaincre cette menace. La confiance a besoin, pourrions-nous dire,d’un genre de police d’assurance. Sinon, c’est la crainte, et la crainte est inhibitrice ou paralysante. Elle nous pousse à nous protéger ou à fuir, non à accueillir !

    Cette psychologie du cœur humain permet de comprendre la situation de la société québécoise à l’égard de l’immigration, du pluralisme, de la laïcité ouverte, des accommodements religieux. Pour des raisons d’espace, on ne peut faire ici la longue liste de situations où ces facteurs psychologiques nous jouent des tours faute de les prendre en considération. Je m’en tiendrai à un exemple d’accommodement religieux, le fameux cours Éthique et culture religieuse qui soulève tant d’objections de la part des groupes religieux les plus divers et des personnes athées. On ne favorise pas l’affirmation nationale et la confiance dans nos valeurs traditionnelles quand, dit-on, pour faire montre d’ouverture à l’égard de la diversité culturelle et religieuse, on enlève aux parents québécois un droit acquis et la responsabilité première d’élever leurs enfants, droit en vertu duquel une forte majorité de parents optaient pour un enseignement religieux chrétien. Il y a bien d’autres façons de faire.

    Le fait de tenir compte des lois de la psychologie humaine permettrait d’éviter socialement de telles erreurs dans notre recherche d’un meilleur vivre-ensemble et d’envisager des solutions humaines favorisant la paix sociale autour de la sécurité nationale et de l’affirmation identitaire.

  • Philippe Dubois
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 10h55
    Multiculturalisme = exclusion et communautarisme
    Je suggère une lecture à M. nonauracisme soit ''Le marché aux iillusions'' de l'écrivain québécois Neil Bissoondath. C'est une critique virulente de la politique du multiculturalisme et de ses effets négatifs sur la société d'accueil.

    M. Bissoondath apporte des arguments réels ..de la vie de tous les jours et non du vent comme beaucoup d'intellectuels ont tendance à faire..

    Votre cause est noble et juste mais le multiculturalisme provoque la guettoisation et le communautarisme.. cela est propice au racisme et à l'exclusion..

    C'est ce que vous voulez ?

    Vive la multiethnicité dans un cadre de valeurs communes!

  • Tone
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 11h17
    L'instinct de survie des Québécois
    Comme disait M.Bourgeault,

    Quand nous défendons le Français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l'hégémonie d'une seule.

    Mais c'est bien plus, il s'agit de tout notre mode de pensée et de vivre. Lorsque l'on émigre, dans n'importe quel pays, on DOIT se modifier pour DEVENIR citoyen de notre pays d'adoption. C'est tout ce qui fait la distinction entre immigrant et touriste...

  • Polux
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 11h22
    Blâmer les «immigrants»
    Si je suis d’accord avec votre thèse, du moins en ce qui concerne les traits d’une affirmation nationale, je voudrais par contre faire une petite rectification. Dans le débat sur les accommodements raisonnables, les québécois ne blâment pas les immigrants. Ils s’opposent généralement à des accommodements qu’ils jugent « déraisonnables » lorsqu’ils soutiennent des pratiques qui s’apparentent à du fanatisme, individuel ou collectif. Dans un monde « globalisé », on ne peut pas ne pas ignorer les excès et les horreurs commis ou nom des religions, quelles qu’elles soient, comme on est au courant des réalités économiques qui nous unissent. Les citoyens du Québec ont à peine atteint un certain équilibre entre la sphère laïque et la sphère religieuse. Il est donc compréhensible qu’ils souhaitent le conserver et qu’ils veuillent prévenir toute tentation de prosélytisme de la part des nouveaux arrivants. Il y va du respect des individus et de la collectivité qu’ils forment aujourd’hui, au 21e siècle.

  • CLOUTIER
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 12h15
    @nonauraciste Pays en mutation
    Il faut ne pas connaître l'histoires des USA pour faire une affimation semblable. Ce pays en aux prises avec des problêmes sociaux terribles (racisme, gettho, interdiction d'école hispanique). Malgré le rêve de la constitution américaine que je considère comme un idéal, je peux vous assurer qu'en réalité les chances ne sont pas égale pour tous. Savez vous qu'il est impensable d'avoir des pistes cyclables à la grandeur des Usa car à certains endroits vous pourriez être en danger d'être attaqué....donc vous faites des affirmations gratuites qui ne vont convaincre que des ignorants...

  • Passeport rouge
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 12h16
    "Sur la question du voile".
    Monsieur Seymour, d'une part vous affirmez vous ranger du côté de la Fédération des femmes du Québec et de Québec solidaire qui favorisent le port du voile islamique, et d'autre part vous êtes en faveur du principe de l'égalité homme-femme et de la laïcité de nos institutions. Or, je vois là une contradiction fondamentale. Le voile est le signe ostentatoire de l'appartenance à une religion et de la soumission à sa loi, la charia, loi coranique, dans laquelle la femme n'a pas de droits, elle est sous la tutelle d'un homme toute sa vie. Également, en Afrique du Nord, traditionnellement, les femmes ne portaient pas toutes le voile. Or, le port du voile est devenu obligatoire sous peine de sanctions avec la montée de l'intégrisme religieux dans le contexte de l'instrumentalisation de l'islam à des fins politiques.

    De plus, ne pensez-vous pas que votre appui au port du voile est un affront à toutes les femmes musulmanes qui sont enfermées, harcelées, battues publiquement, emprisonnées, même tuées pour refuser de le porter? Un pied de nez à toutes les associations musulmanes qui luttent dans leur pays respectif pour la démocratie, la séparation de la religion et de l'état, l'égalité entre les hommes et les femmes, et la liberté d'expression, valeurs "universelles" que leur gouvernement leur refusent au nom de la religion? Valeurs, vous ferai-je remarquer, auxquelles la plupart des Québécois souscrivent et que vous fustigez en les accusant d'être contre le "pluralisme", contre "l'interculturalisme".

    J'ai vécu deux ans dans un pays musulman en tant qu'épouse d'un diplomate canadien. En Algérie. Je n'ai pas porté le voile. Mais d'autres épouses ont été obligées de le porter. En Iran, en Arabie saoudite, notamment. Un refus de le porter les auraient emmenées en prison, diplomate ou pas. Pas "d'accommodements raisonnables" ou de "laïcité ouverte" dans l'Islam fondamentaliste.

    Je ne vis plus au Québec, même si mon coeur y est encore. Donc, d'après vos critères, je ne corresponds pas au profil des Québécois qui souffriraient "d'un malaise identitaire" et d'une "carence d'affirmation nationale." Mais je suis aussi contre le port du voile. Je ne peux pas accepter ce qu'il représente, le statut inférieur de la femme, et sa soumission à l'homme au nom de Dieu! Pauvre Dieu! Ce que l'homme Lui a fait subir à travers les âges en son nom! Asservir la femme, la moitié de l'humanité. Celle qu'Il a choisie pour reproduire son Oeuvre serait indigne de montrer son visage? Laïcité "ouverte" pour perpétuer un modèle qui considère la femme indigne d'être une citoyenne à part entière?

    Suzanne Gagnon
    Auteure.

  • Michele
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 12h35
    Et l'autre peuple?
    Le peuple québécois décrit par M.Seymour, c'est la minorité qui a voté oui au deux Référendums?

    Et l'autre peuple qu'en fait-on?

  • Gilbert Talbot
    Abonné
    mardi 9 février 2010 13h06
    Affirmation nationale et pluralisme ne se marient pas si facilement.
    Je regrette, mais l'histoire ne nous permet pas de dire que grâce à l'affirmation nationale, un peuple devient automatiquement plus ouvert au pluralisme culturel ou religieux. C'est plutôt l'inverse qui s'est passé, dans beaucoup de pays européens. Je ne dis pas non plus que l'affirmation nationale mènerait à l'isolement, la xénophobie et le racisme. Je dis simplement, qu'il est erroné de mélanger les deux débats, parce qu'une petite minorité d'extrémistes y ont vu une menace à notre identité nationale : c'est faire leur jeu, pas le nôtre, je veux dire pas celui de la très grande majorité des Québécois, qui sont ouverts à l'autre, à l'immigration et à la reconnaissance de leurs Droits.

  • Gérard-A. Lévesque
    Abonné
    mardi 9 février 2010 15h28
    À Suzanne Gagnon
    Mme Gagnon, vous soulevez dès le départ de votre commentaire une de ces questions dont on dit qu'elles valent 74,000$ pour les qualifier d'embêtante et de cruciale à la fois. J'aimerais vous présenter une réponse à cette question et avoir votre avis à son sujet. Il s'agit d'un article déjà déposé à la rédaction du Devoir que je préfère garder confidentiel d'ici sa parution.

    Si vous y consentez, vous pourriez me faire parvenir à l'adresse suivante l'adresse courriel où je pourrais vous la faire parvenir: philodroit@hotmail.com

    Merci à l'avance

  • Jacques Saint-Cyr
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 16h41
    Pâté d'alouette
    Monsieur Seymour soumet qu'en échange d’une affirmation nationale forte, les québécois nationalistes deviendraient soudainement plus accueillants et plus ouverts, parce que c’est la prise de conscience de la reconnaissance constitutionnelle des immigrants et d’une absence équivalente pour le peuple québécois qui les fit sortir de leurs gonds. Autrement dit, leur nationalisme ne serait pas aussi exacerbé.
    Mais il s’agit sans doute d’un pâté d’alouette, car M. Seymour entend par affirmation nationale non seulement la reformulation d’un système de droits déjà existants mais en sol exclusivement québécois, avec une constitution interne devant incorporer la Charte des droits et libertés et la Charte de la langue française, comprise comme l’expression des droit collectifs du peuple québécois, de même que l’affirmation de l’égalité homme -femme et la laïcité de nos institutions, mais également une série de mesures relevant du politique. Mais il y a plus puisque la proposition qui s’ensuit d’une série de mesures qui relèvent d’un programme politique inclut : l’extension de la loi 101 aux écoles privées non subventionnées, l’obligation pour les non - anglophones et non - autochtones à s’inscrire dans un collège français, l’extension de la francisation des entreprises à celles qui ont dix employés et plus, ainsi qu’une kyrielle de mesures visant à renforcer nos institutions, radio-télévision, musées, universités. Finalement, bien sûr, un « véritable » cours d’histoire nationale au primaire et au secondaire serait prescrit.
    Va pour le système de droit, encore qu’à l’exclusion d’une réponse au jugement contre la loi 104 du Québec rendu par la Cour Suprême, qui l’interprète comme une mesure transitoire visant « seulement » à assurer la survivance de la langue française, nous bénéficions déjà de toutes les protections. Comme la population s’obstine à voter non aux référendums, nous pouvons présumer que la Cour Suprême va demeurer, ainsi que toutes les Cours supérieures. Pour reprendre les termes des signataires du Manifeste pour un Québec pluraliste, il y aurait là une non seulement banalisation des textes fondamentaux que sont les chartes des droits, que l’on met en concurrence avec d’autres valeurs, mais duplication. Les auteurs du manifeste, encore une fois, souligneraient avec raison le caractère tautologique de cet exercice d’affirmation nationale. Les autres mesures relèvent toutefois du politique et je doute qu’une série de mesures visant à renforcer sans aucun doute la prépondérance du français, mais surtout « l’esprit national », suscitent bien des adhésions.
    Peut-être que nous avancerions en suggérant aux nationalistes, incluant leurs intellectuels, de discuter de ces principes fondamentaux d’une démocratie libérale en faisant abstraction de leur orientation politique, puisqu’il s’agit d’abord de droits.

  • Marco
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 18h46
    Mauvaise foi!!
    Si le Québec obtenait une quelconque reconnaissance constitutionnelle allant de pair avec l'affirmation de ses droits, de son identité, de sa langue et de sa culture propre, non seulement serions-nous davantage enclin à balancer par dessus bord ce pluralisme douteux, mais les immigrants eux-mêmes y penseraient à 2 fois avant de vouloir demander dans le but d'obtenir ces accommodements invraisemblables dont le principal but recherché est de manifester un total désaccord envers la culture et les valeurs qui ont cours au Québec et ainsi de refuser une complète intégration dans cette nouvelle terre d'accueil...

    D'un autre côté, croire ou laisser croire que le port du kirpan, à l'école, du niquab ou de la burka dans les lieux publics aurait pour but de favoriser une intégration harmonieuse et graduelle telle que le supposent la F.F.Q et Québec Solidaire, c'est de ne pas reconnaître la mauvaise foi qui habitent tous ces hommes délibérément armés et toutes ces femmes volontairement soumises et voilées qui se font les complices et les propagandistes de valeurs rétrogrades, refusant de ce fait de s'intégrer, encore une fois, aux valeurs de la société d'accueil!

    Ces gens-là connaissent particulièrment bien la Charte canadienne des droits et libertés. Ils la chérissent particulièrement et savent l'utiliser à bon escient. Pour rien au monde ils ne seraient favorables à vouloir la remplacer par une quelconque charte québécoise de la laïcité qui viendrait en quelque sorte baliser les demandes de traitements de faveur qu'ils se sont toujours empressés de revendiquer!!

    Cette soumission culturelle, à la fois garantie et assurée par la Charte canadienne des droits et libertés profite très certainement à des individus voulant perpétuer une quelconque position de pouvoir... Sans risque de se tromper, nous pouvons affirmer que cette réalité politique et constitutionnelle actuellement en usage fait à la fois l'affaire de certains extrémistes religieux et les tenants d'un fédéralisme d'accueil tel qu'on voudrait bien nous l'imposer d'Ottawa!!...

    Si le fait de vouloir demeurer soumis, contrôlé et assujetti constitue un choix en lui-même (bien qu'il puisse paraître douteux et inquiétant!!), celui de vouloir s'affranchir d'une quelconque tutelle religieuse ou d'un asservissement politique (néfaste à son développement!!) l'est bien davantage et a le mérite incontestable de vouloir dépasser ses propres contradictions et limitations en tant que peuple à reconnaître et à faire reconnaître...

  • Jacques Saint-Cyr
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 19h30
    Populations
    À Jacques Noel qui affirmez que les Indiens au Québec, c'est un mirage. Combien étaient-elles, nos vieilles souches, prenant racine à Québec en 1634: deux-cents? Mais alors si je comprends bien, nous étions entourés d'indiens beaucoup plus nombreux que nous. Et grâce à qui Montcalm gagna-t-il la fameuse bataille de Carillon? Et à partir de quand Montcalm sût-il que la guerre était perdue? N'est-ce-pas à partir du moment où les indiens commencèrent à décrocher, en 1759? Malgré cela, une bonne part des accrochages pendant la bataille pour Québec furent dûs à l'initiative des "canadiens et de leurs alliés indiens", sur les hauteurs de Beauport. Je vous dirais que les indiens ne sont pas exactement absents de notre histoire. Oublions la litote: ils jouèrent un rôle central dans l'extension de la présence française en Amérique. Ils sont au coeur de notre histoire.

  • Monia Ayachi
    Inscrite
    mardi 9 février 2010 21h53
    Le juste milieu!
    Merci Mr Seymour pour votre article, le juste milieu est important pour avancer dans les sociétés neuves.
    Le dialogue et l’insertion au travail favorisent la connaissance mutuelle, réduisent la peur et unifient la population autour des vrais valeurs communes pour former une identité solide. Le respect et l'amour peuvent aussi participer à mieux valoriser l'apport de l'autre et découvrir les qualités de l'accueillant, des intellectuelles et des féministes comme Shirley Roy, Anne Quéniart et Dr Isabelle Lasvergnas et bien d’autres qui me réconfortent et prouvent que la province ne manque pas de bon sens et d’humanisme.

  • bkarim
    Inscrit
    mardi 9 février 2010 22h10
    Au contraire
    Moi je pense que c'est tout à fait le contraire. Se sentir obligé de s'affirmer, c'est montrer sa fragilité identitaire.
    D'autre part, des pays comme la France qui montrent leurs muscles pour soit-disant affirmer leur identité, ne font qu'instrumentaliser ce genres de débats pour des fins purement electorales.
    D'autre part, c'est quoi vraiment le vrai débat qui doit exister ? C'est plutôt les milliers de ces immigrants qui sont instruits, éduqués et qui travaillent comme taxi. L'aisance économique n'est pas un moyen d'intégration, d'assimilation ou de ce que vous voulez ?

  • bayle
    Inscrit
    mercredi 10 février 2010 00h15
    Pluralisme?
    Notre voisin les États-Unis est un pays pluraliste. Grâce au pluralisme, acceptation des russes, allemands, polonais, espagnols, italiens, mexicains etc...ce pays est devenu la première puissance mondiale. Grâce à l'acceptation de différentes ethnies, ce pays s'est développé profitant au maximum des talents si diversifiés des arrivants. Tous ces talents, ont fait progresser, développéer cet immense territoire constitué de 50 ÉTATS.
    Plusieurs arrivants se sont "intégrés" à cette société tout en conservant leurs coutumes, leurs façon de vivre. La fondation des USA en 1783, donc 84 ans avant la Confédération canadienne a failli entraîner à sa suite le Québec. Nos ancêtres se sont servis du chantage i.e un certains penchant pour nos voisins, afin d'obtenir la liberté de religion et l'exemption du Serment du Test...

    Alors nous n'avons JAMAIS été conquis...les anglais ont plié devant nos revendications...on leur a fait une bonne peur salutaire...

  • Yvon Roy
    Abonnée
    mercredi 10 février 2010 00h30
    polycultûrels
    Donc, si J'ai bien compris, les Indiens seraient polycultûrels et les Canadiens bicultûrels? Ce qui laisse le pluriculturalisme dans le domaine de la télé américaine sans plus. Et le Mein Kempf de Bismarck dans la simple monocultûre sans plus. Et le nationalisme belge dans les limbes pour n'être ni multicultûrel ni fonctionnel à son tour. Alors que faire des anglofuns dans un Qwebec indépendant finalement? Les rendre pluralistes ou nationalistes?

  • René Girard
    Abonné
    mercredi 10 février 2010 00h35
    Monsieur Seymour aussi?
    Monsieur Seymour vous vous ajoutez à la longue liste des gens qui appuie les islamistes radicaux, comme tous les gens de gauche qui s'imaginent à tort que tous ceux qui s'opposent à la burqa et au niqab sont d'extrême droite. Les vrais laïques s'opposent aussi au crucifix à l'Assemblée nationale, ils s'opposent aux catholiques qui sont contre l'avortement, et contre l'homosexualité. Ils sont pour l'égalité hommes-femmes et pour cela ils sont contre toute forme de pratique discriminante provenant de quelque groupe que ce soit. Ils sont au centre alors que vous qui vous dites de gauche comme tous les pluralistes signataires de ce torchon vous appuyez l'extrême droite islamiste. Vous êtes anti-féministe ou bien vous êtes aveugle.

  • Denys Delage
    Abonné
    jeudi 11 février 2010 16h34
    de canadiues français à QUébécois
    Magnifique article
    Deux remarques: 1)La transition de Canadiens français à Québécois n'est pas encore complétéé. Depuis la Conquête, les francophones ont été définis comme une ethnie minoritaire dans l'empire britannique, aux États-Unis et au Canada. L'appartenance relevait de la filiation en remontant aux familles souches, alors que tous les autres, peu importe l'origine, devenaient des Britanniques puis des Canadiens. Les francophones québécois n'ont pas d'autre choix que d'imposer des contraintes à l'intégration des immigrant (lois scolaires, etc) en même temps qu'ils doivent se définir dans un nous citoyen ouvert à la diversité culturelle.
    2) Ceux qui ont voté non au référendum font partie de la moitié du peuple québécois opposée à la souveraineté
    Denys Delâge

  • Luc Archambault
    Abonné
    samedi 13 février 2010 17h13
    Réplique de Michel Gendron à Michel Seymour
    Je ne retrouve pas ici la réplique de Michel Gendron à M. Seymour publiée dans la Tribune libre de Vigile. Elle vaut pourtant le détour… Avis aux intéressé(e)s

    Tribune libre de Vigile-2010 02 12-Michel Gendron-Réplique au texte de Michel Seymour- http://www.vigile.net/Replique-au-texte-de-Michel

    Je suis d’accord avec M. Gendron pour dire, en réponse à M. Seymour, que oui, il faut choisir.

    Il faut choisir le nationalisme singulier qui protège contre les errance d’un faux-pluralisme sophistique qui tente d’appliquer aux parties singulières les composantes supposées agréables d’un tout pluriel. Cela non pas en répudiant la pluralité de l’ensemble, mais justement en prenant sa défense pour qu’elle ne soit pas détruite par son application à la singularité de ses composantes, qui seules permettent de le faire pluriel, ce tout humain qui est aujourd’hui le nôtre et qui risque d’être détruit par le faux-pluralisme multinationalculturaliste.

    Il faut choisir entre sophisme et logique, entre pluralisme humain et la pérennité de la singularité de ses composantes qui seules produit ce pluriel humain.

    Appliqué au Québec, un même ordre sophistique nous mène à se réclamer du pluralisme pour excuser le fait que le Québec n’y adhère pas comme on voudrait, alors même qu’il ne fait ainsi que contribuer à protéger la diversité culturelle singulière du pluriel humain.

    Ici, le manque d'ancrages dans un État valide et légitime ; le fait que l'État n'émane pas du peuple démocratique et souverain sur son territoire national du Québec ; le fait que les Québécois vivent sous l'emprise d'un État du Canada et de sa Couronne canado-britannique autocratique jamais nommément soumise aux voix du peuple souverain du Québec ; le fait que l'existence même de ce peuple soit nié par ce défaut de le consulter pour ce qui est de l'État qui le gouverne et qui doit être soumis à la seule autorité démocratique qui puisse être légitimé de contrôler ce qui constitue l'État qui gouverne le gouvernement qui nous gouverne, n'explique pas tout en matière de refus du multiculturalisme et du communautarisme. En effet, le Québec n'est pas le seul à être traversé par semblable débat. L'Europe tout entière, dont la France et plus récemment la Suisse, vit pareils déchirements. I

    À l'évidence, des peuples démocratiques et souverains dotés d'états légitimes et valides qui émanent nommément d'eux peuvent avoir à affronter une pression immigratoire nouvelle et ce qui vient avec, notamment l'activisme religieux. Il y a donc comme vous l'observez d'autres explications, à ce qu'observe M. Seymour.

    Cela dit, oui, le débat est ici compliqué par le défaut de légitimité de l'État du Canada sur le territoire national du Québec puisqu'il n'a jamais été nommément soumis à l'approbation de la seule Autorité démocratique suprême qui soit légitime, à savoir, celle du peuple souverain. Et oui, cela montre à quel point ce défaut de légitimité mine et pollue tant de débats et concerne tant de questions économiques, politiques, sociétales et culturelles. Comme quoi, la légitimité d'un État, celle des Actes qui le constituent est cruciale.

    L'activisme religieux islamiste VS L'action citoyenne égalitariste laïque

    C'est donc une occasion de plus pour comprendre qu'il nous faut appeler ce peuple qui nous est cher à invalider l'État actuel jamais nommément soumis à nos voix libres et souveraines sur notre territoire national, à invalider tout État qui ne se serait pas nommément soumis à nos voix, quel qu'il soit. À commencer par l'État actuel du Canada. C'est aux peuples à décider ce que doivent être les termes de la Charte des droits de la personne et de la collectivité qui gouverne sa population, sa députation, son gouvernement, ses institutions, ses composantes étatiques, ses tribunaux. Une Charte unilatérale s'applique sur le territoire national du Québec sans que le peuple démocratique et souverain du Québec l'ait approuvée. Cela doit être dénoncé.

    Une seule manière de le faire, appeler ce peuple souverain du Québec à invalider tout État qui ne se serait pas nommément soumis à ses voix. Ce qui aurait pour effet de démontrer l'urgence de se doter d'un État valide et légitime.

    Ce que propose M. Seymour, est de ses soustraire à cette exigence et de tolérer l'intolérable situation qui nous fait vivre en porte-à-faux et dans le faux-semblant. Tout ce qui pourra être déployé, développé, dans un État illégitime et invalide ne pourra qu'être soumis à l'autocrate et illégitime autorité de cet État unilatéral et abusif et ne pourra qu'assurer la pérennité d'un décalage, d'une séparation entre le réel politique qui est le nôtre et l'abstraction politique qui nous gouverne, suspendu dans le vide de légitimité auquel notre incurie à la dénoncer nous livre, impuissants, privés d'ancrages solides que nous sommes

    M. Seymour prend acte du fait que l'État valide d'un Québec souverain ne peut advenir dans les délais souhaités. Il pense donc pourvoir faire oeuvre utile en occultant la réalité de l'illégitimité de l'État actuel qui seul est en mesure de prendre les dispositions qui s'imposent pour faire face à l'activisme religieux et aux problèmes que posent partout dans le monde la pression immigratoire. Comment la clarté souhaitée en matière de relations interculturelles peut-elle cependant émerger dans la noirceur de l'enfermement dans lequel ce peuple souverain se trouve, privé qu'il est de l'effectivité de son Autorité démocratique suprême sur son territoire national, subordonnée abusivement à l'Autorité usurpatrice d'un État illégitime ?

    L'État légitime du peuple démocratique et souverain

    Privés que nous sommes d'État national valide et légitime, une seule voie possible. Appeler le peuple souverain du Québec à invalider tout État qui n'a pas obtenu le OUI qui le validerait. Si nous ne pouvons fonder l'État légitime que ce peuple désire fonder depuis 250 ans, nous pouvons cesser de faire comme si l'État actuel avait été validement fondé. Si nous ne pouvons nous entendre sur ce que nous voulons comme État valide et légitime, nous pouvons nous entendre sur ce que nous ne voulons pas, à savoir, un État illégitime que seule l'Autorité démocratique du peuple souverain est en mesure de nommément déclarer invalide sur son territoire national. Exprimer dans un vote ce que nous ne voulons pas est aussi exprimer sa volonté. La volonté démocratique du peuple s'incarne aussi dans le fait d'exprimer ce qu'il ne veut pas.

    Une telle démarche ouvre la voie à une action qui est en mesure de rompre d'avec la confusion actuelle. Toute autre démarche qui voudrait faire l'économie de cette clarification ne pourra qu'être confuse, ambigüe, obscurantiste.

    Elle permet d'agir dans la clarté même si l'État souverain et valide ne peut être fondé. Voilà ce que cherche confusément à faire M. Seymour, ne pas subordonner les volontés du peuple souverain à quelque volonté autocratique étatique que ce soit. Et cela n'est possible qu'en appelant le peuple souverain à effectivement sur son territoire national se réclamer de son Autorité démocratique suprême. Voilà ce qui est en mesure de réparer ce qui doit l'être en matière de dignité et de fierté d'un peuple. Cela pour qu'il puisse comme toutes les nations de la terre, affronter la pression immigratoire. À savoir, se constituer en tant qu'entité capable de définir la nature du pluralisme humain qu'il désire ou pas mettre de l'avant.

    Ce à quoi sont confrontés les peuples d'Europe. Il est question de savoir si la diversité culturelle de l'humanité doit ou non être protégée du rouleau compresseur d'une logique mondialiste contrôlée par une ploutocratie impérialiste.

    Le pluralisme-mirage multinationalculturaliste = La fin du pluralisme humain

    Suite ici-bas

  • Luc Archambault
    Abonné
    samedi 13 février 2010 17h14
    Suite - Le pluralisme-mirage multinationalculturaliste = La fin du pluralisme humain
    Suite - Le pluralisme-mirage multinationalculturaliste = La fin du pluralisme humain

    Il n'y a d'ensemble pluraliste que dans la mesure où il est composé d'entités singulières. Il n'y a de pluriel que dans l'addition de plusieurs singuliers.

    L'universalisation, la catholisation du multiculturalisme ne pourront qu'uniformiser le monde et faire des composantes génétiques et culturelles singulières l'ensemble humain un ensemble uniformément multiculturel. C'est la fin du pluralisme humain. Une humanité Eurasiennisée. C'est la fin du pluralisme racial et culturel. Est-ce ça le pluralisme ? Certainement pas.

    L'idée qui consiste à valoriser le mélange à tout prix est à la culture ce que l'omelette est à la cuisine. L'impossibilité d'avoir accès au lait. L'idée de mélanger dans un contenant de lait, des œufs, des herbes et des épices, du jambon et du fromage, ne pourra que nous priver de l'accès au lait. Catholiser la chose, la rendre universelle, nous fera ensuite mélanger dans un récipient contenant des œufs, du lait des herbes, des épices, du jambon, et du fromage, kascher, halal ou pas, ne pourra que nous priver de l'accès aux œufs et ainsi de suite. Il ne pourra être question que d'omelette, uniformément d'omelette, on ne pourra plus avoir accès ni au lait, ni au jambon, ni aux œufs, toutes les nations, toutes les cultures auront été transformées semblablement par la pression multiculturaliste, au point de nous faire manger à Rome, la même poutine dégénérée qu'on mange à New York. Est-ce bien ça le pluralisme culturel humain ?

    Le sophisme pluraliste multinationalculturalisé réside dans la confusion entre tout pluriel et parties singulières seules capables que faire de ce tout un pluriel. On applique aux parties ce qui est le propre pluriel du tout, ici, un pluriel valorisé au point de devoir s'appliquer à toutes ses parties. Le sophisme consiste à appliquer aux parties singulières la qualité du tout pluraliste. Le sophisme est séduisant, mais il ne peut que tromper et soi et la logique quand on omet de considérer que ce tout est pluraliste justement parce que composé de parties singulières échappant au pluralisme d'ensemble valorisé. Seuls les singuliers culturels et génétiques humains, forgés aux creusets millénaires de l'isolement géographique et continental d'une humanité conquérant le globe terre, permettent de faire de l'humanité actuelle le pluriel que l'on valorise tant.

    Or, le faux-pluralisme multinationalculturaliste fait la même erreur dans l'ordre culturel que l'humain a faite dans l'ordre naturel. Il a supposé que puisque la nature était généreuse, elle était forte. Puisqu’elle était forte, elle devait donc être éternelle. Puisque ça existe, ça existera toujours.

    Or, ce présupposé archaïque a été enfoncé par sa propre logique. En effet, nous commençons à comprendre que la nature est forte oui, mais aussi, fragile, et surtout pas éternelle. L'emprise de l'humain, son nombre, le poids de sa masse s’accroissant à mesure de sa compréhension et domination de la nature, sa supposée primauté sur elle, lui la dominant, alors qu'il n'est pas hors d’elle, qu’il n’en est que l’une de ses composantes, cette idée qui ferait de l'humain une entité supérieure à la nature, au point d'être distinct d'elle, a trouvé son mur dans la conscience nouvelle du fait que les énergies non-renouvelable, ne sont pas... renouvelables. Elles disparaissent.

    En fait pas complètement... et là est le problème… justement... Rien ne se perd, rien ne se crée... La transsubstantiation des énergies fossiles un temps conçues comme étant inépuisables, puisqu’elles existent, produit des gaz à effet de serre qui menacent l’écosystème jusqu’à annoncer sa disparition. Comme quoi, la nature a pu se développer et produire la vie et ce qui permet de se détruire elle-même du seul fait de son développement « naturel ». Il faut donc un surcroit de culture à notre nature pour contrer cette logique. Nous donc, les humains, nous devons comprendre que ce n'était pas pour rien la vie a pu apparaître, c'est parce que cette énergie avait été stockée de telle manière et pas une autre. La transformer aussi rapidement sans mesurer les conséquences a pour effet de menacer la vie sur terre. Il faut donc agir pour transformer ce qui nous est apparu être le bien-fondé de nos prémisses. L'écologie moderne nous a fait comprendre que la nature était fragile et que la vie sur terre pouvait être détruite par la vie même et sa manifestation autoproclamée et supposée la plus considérable, nous les humains.

    Une écologie culturelle nous fait comprendre que la diversité culturelle peut peut-être menacée par la culture, par une forme de culture mondialisée. La question est en matière de culture : veut-on ou pas protéger l'écosystème actuel de la diversité culturelle qui fait de l'humanité récente un ensemble pluriel ? Si oui, il nous faut en cette matière aussi reconsidérer nos prémisses et se tenir loin du sophisme du pluralisme-mirage multinationalculturaliste.

    Ce que ne fait pas M. Seymour en postulant que la réparation du défaut qui nous fait vivre dans un État illégitime du Canada sur lequel ce peuple souverain n'a pas de prise | d'autant s'il est question d'expédients qui ne dénoncent pas cette illégitimité et qui s'en accommodent faute d'État souverain | Il ne fait que supposer que ce peuple adhérera au sophisme pluraliste qui ne peut que provoquer la fin du pluriel humain sous mirage de pluriels sociétaux qui ne pourront que provoquer la mort du singulier des composantes de l'ensemble humain. Or, ce serait tout sauf souhaitable, pour peu qu’il ait raison. Il faut plutôt mettre de l’avant une réappropriation de notre pouvoir politique en tant que seule Autorité démocratique légitime et valide sur notre territoire national du Québec ET, contrer le sophisme du faux-pluralisme auquel il nous faudrait adhérer sous prétexte que le pluriel de l’ensemble doit être appliqué à chacune de ses composantes, ce qui ne peut que détruire ou favoriser ou dégénérer et diminuer l’actuel pluriel humain.

    Cela prendra du temps, pour que cette homogénéisation culturelle montre ses effets, mais il sera comme ne matières de climat, un jour trop tard pour retraiter. L’humain sera inéluctablement unidimensionnel. Sauf si un surcroit de culture lui permet de survivre à sa propre capacité à détruire la nature et celle de détruire la diversité culturelle actuelle, produite par la nature.

    Et, c'est comme en matière d’écologie, maintenant que nous pouvons décider si cette logique d'hyperconsommation du pluriel culturel actuel appliqué aux composantes de l'ensemble humain s'imposera ou pas à la faveur du sophisme du pluralisme-mirage. Car, c'est maintenant qu'il faut réagir. Une fois le processus enclenché il atteindra très vite un point de non-retour, comme en matière de réchauffement de la planète. Si nous ne faisons rien... un jour, il sera trop tard. La diversité culturelle, le pluriel humain ne pourront plus être une donne à laquelle nous pourrons avoir accès, sinon par une McWorldisneyïsation factice et désincarnée de ses terroirs, laminés par la OGMmisation de la culture.

    L'obésité multiculturelle de la culture impérialistique

    Découvrant le pluriel humain, cessant d'antagoniser les différences, une nouvelle morale multiculturaliste nous propose de nous gaver, de nous empiffrer de gâteries plurielles. Nous ne devrions avoir de cesse de la faire partie de nous, en lieu et place de nous nourrir sainement de manière à pouvoir digérer sans en mourir cet apport qui de tout temps a été régulé historiquement par le protectionnisme et l'impérialisme des métropoles colonialistes. Il est question donc, en tenant compte de la rupture d'avec le colonialisme, de définir comment se bien nourrir du pluriel humain actuel sans disparaître dans la nourriture abondante qui s'offre à nous, maintenant que le tabou de la différence est enfoncé ; comment goûter le plaisir de la convivialité pluraliste, purgée de lutte de pouvoir impérialiste. On est loin du compte dans un monde gouverné par une multinationale ploutocratie déterritorialisée qui n'a de cesse de se gaver de contradictions impérialistes.

    La nouvelle trouvaille, justifier l'impérialisme occidental en admettant en son sein l'impérialisme activiste islamiste. La belle affaire... Marché de dupe, pour toutes et tous, sauf pour les ploutocrates affairistes multinationaux qui continueront à conduire leur rouleau compresseur cosmopolistique en vidant la planète des énergies fossiles, à la limite extrême du point de non-retour écologiste qui ne pourra qu'accélérer le réchauffement de la planète et menacer la vie sur terre. Et si cette limite n'est pas dépassée, entretemps on aura atteint le point de non-retour culturel, menaçant le pluriel humain actuel par la pression immigratoire que ne manque pas de provoquer, un simple dommage collatéral, la pérennisation de l’assujettissement et de la paupérisation des anciennes colonies européennes ou actuelles colonies étatsuniennes.

    La fin de l’Humanisme, la naissance du Humano-féminisme !?

    Suite ici-bas

  • Luc Archambault
    Abonné
    samedi 13 février 2010 17h20
    Suite - La fin de l’Humanisme, la naissance du Humano-féminisme !?
    Parce que le prétexte initial de l’engagement du débat en cours concernant la protection de la diversité culturelle de l’humanité est celui signalétique du port obligé du voile islamiste, parce qu’il de l’islamisme, parce qu’il est question des dogmes défendus par une faction intégriste de la foi musulmane, le débat s’empêtre dans la définition des critères devant prévaloir pour protéger la neutralité de l’État laïque, on a occulté ce qui permettrait d’interdire l’affiche de dispositifs culturels, politiques et « religieux » sexistes qui vont à l’encontre de l’égalité des sexes, valeur nouvelle, mais chère à nos démocraties occidentales. D’autant plus chère qu’il est question de décider si nous voulons ou pas réellement mettre fin à ± 9 000 ans de culture patriarcaliste.

    Comme nous invitait à le faire dans

    La Presse du 2010 02 10, Marie-Claude Lortie dans son texte intitulé Peut-on parler d'égalité ?
    http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/ma

  • Luc Archambault
    Abonné
    samedi 13 février 2010 17h20
    Suite - Le port du voile islamiste est indécent, obscène
    La question religieuse est subsidiaire. Ce qui est central c’est la tolérance que nous déciderions de manifester à l’égard de la mise en scène de la validation d’un dispositif sexiste. Il est question de savoir si nous allons tolérer l’obscénité qui consiste à mettre en valeur de tels dispositifs sexistes.

    Tant que ne sera pas considérée littéralement comme obscène telle affiche, nous n’aurons pas pris acte de l’effectivité que doit avoir le principe de l’égalité des sexes. Le port de la croix gammée est obscène. On ne peut prétendre qu’il s’agit là d’un symbole ancien qui n’a rien à voir avec le racisme, avec la solution finale nazi.

    Il est intolérable que l’on puisse prétendre que le port obligé en permanence dans l’espace public du voile islamiste, à plus forte raison, du niqab ou de la burqa, est neutre, dissocié du dispositif sexiste qui consiste à respecter « librement » les critères de décence supposés « formulés par Dieu », comme l’affirme et le répète sans discontinuer madame Ayachi sur tout forum utile à son prosélytisme activiste islamiste.

    Conflit de civilisation ? OUI, mais pas celui auquel d’aucuns pensent

    Si le débat en cours questionne le statut politique des Québécois, enfermés dans un cul-de-sac où s’affrontent les partisans de deux États qui en conflit de pouvoir ; si ailleurs d’aucuns ont parlé de conflit de civilisation opposant deux impérialismes concurrents, la civilisation occidentale gréco-romaine à la civilisation arabique musulmane, des conflits mettant à chaque fois en cause deux groupes belligérants, la solution n’est pas le déni qui ferait plutôt du conflit un débat sur la tolérance à l’autre, sur la paix universelle favorisée par les compromis et le bonententisme accommodant.

    S’il est question de conflit, il n’est pas externe, mais interne. Il est question pour l’occident de savoir s’il veut mettre fin à son hégémonie colonialiste patriarcaliste. Il est question pour les nations musulmanes de savoir comment se protéger de l’impérialisme occidental.

    L’occident pourra mettre fin à son hégémonie seulement s’il conçoit un monde où la pluralité humaine de fera pas disparaître la singularité de ses composantes nationales ou culturelles, religions comprises. Pour cela, il doit remettre en question sa culture patriarcalistes millénaire et la chose n’est pas aisée. Il doit questionner sa logique qui le fait vouloir imposer catholiquement, universellement ses vues sur lui. Il doit bien sûr mettre fin à son impérialisme économique, politique et culturel.

    Au risque de voir la sphère musulmane être en retard sur ce que l’occident considère être de mise en vertu de sa propre évolution, autant en matière de morale religieuse qu’en matière d’évolution démocratique. Cela, parce que l’assujettissement séculaire de ses anciennes colonies, toujours sous le joug impérialiste occcidental, ne leur a pas permis de se développer comme elles auraient pu l’être si elles n’avaient pas été pillées, exploitées, tenues dans l’indigence, assujetties à des Roi-nègres de complaisance, comme elles l’ont été et comme elles le sont toujours.

    On est loin du compte… Mais cela commence par la conscience. Et ce n’est pas en admettant l’impérialisme prosélyte religieux comme prix de consolation aux activistes islamistes qu’on pourra mettre fin à l’impérialisme occidental. Les islamistes doivent comprendre que l’impérialisme n’est plus de mise. Or pour ce faire, il faudrait que les peuples occidentaux, les nations développées, imposent des limites à leurs ploutocraties affairistes respectives.

    Ce qui ne pourrait que favoriser la transformation du monde musulman, dès lors appuyé par les peuples d’occident résolument attaché au fait de les soustraire à leur emprise économique, culturelle et politique. Les forces du changement interne à la sphère musulmane ne pourront que mieux agir sur leur propre société en étant doté cette fois d’arguments capables de soustraire leurs masses exploitées à l’attrait islamiste, aujourd’hui perçue comme seule alternative à l’impérialisme économique, politique et culturel de l’occident.

    On est loin du compte… Mais c’est ce que doivent mettre de l’avant les penseur(e)s d’une civilisation occidentale et musulmane nouvelle, renversant chacune les paradigmes archaïques qui sont les nôtres et les leurs, toujours encore, à maints égards. À commencer par prendre à bras le corps l’indécence d’un dispositif profane et religieux sexiste qui ne doit pas être admis en vertu de quelque faux pluralisme que ce soit. Cela se passe déjà dans la sphère musulmane. Si l’occident avalise le port obligé du voile islamiste, pensant faire baisser la pression, pensant contrer l’impérialisme occidental en admettant l’impérialisme islamiste, cela ne pourra que prolonger le supplice.

    À telle enseigne que le pluralisme y gagnerait. En effet, certaines nations seront, pour un temps ou longtemps, égalitaires, d’autres pas, au choix des peuples démocratiques qui les composent. Avec comme corollaire, la destruction de tout ce qui permet d’agresser l’Autre, ce qui par nos actions ou abstinences, permet à des régimes corrompus d’assurer leur mainmise délétère sur leurs peuples.

    Le conflit est interne

    Suite ici-bas

  • Luc Archambault
    Abonné
    samedi 13 février 2010 17h21
    Suite - Le conflit est interne
    Pire, il faudra admettre la pluralité politique, y compris celle qui inclut des régimes anti-démocratiques. Admettre que des peuples puissent vouloir vivre sous l’autocratie de monarques éclairés, ou pas. Sous réserve de notre abstinence à les engraisser et les corrompre parce que nous voulons toujours être impérialistes. À lui seul, le seul fait de consommer nous fait complices de cet impérialisme. Le seul fait de vivre sans compensation de l’actif constitué sur la spoliation antérieure de maintes nations, nous fait complice de tel impérialisme et décalage dans le développement sociétal des nations.

    Le conflit de civilisation est interne. Chacune, délaissant l’affrontement avec l’Autre, décidant d’affronter ses propres contradictions, ses propres conflits, pour les résoudre sans être sous l’influence de l’affrontement avec l’autre, pourra mieux contribuer à la fin de la culture de l’affrontement des civilisations. Car celui-là n’est, n’a toujours été, et ne sera toujours, que l’argument des sophistes ploutocrates qui instrumentalisent une menace pour contrôler les peuples qu’ils veulent assujettir.

    Les empires ont été créés pour ça, pour permettre à quelques élites de s’en mettre plein les poches en obtenant avec des miettes le consentement d’une minorité qui a de l’influence. Jadis en distribuant des titres de noblesse, privilèges de sang et richesses pillées aux autres à la clé. Aujourd’hui en contrôlant les médias et en fabriquant le consentement de la minorité déjà privilégiée qui s’accapare richesses et privilèges, dont au premier chef, celui de la Connaissance. Société du Savoir et du Savoir-faire… la belle affaire $ ! ?

    Pour cela, il faut que les peuples démocratiques et souverains d’occident, du monde supposé libre, se libèrent de l’enfermement qui les ferait être menacés par l’Autre ( apologie de la menace de l’Axe du mal miroir de l’ostracisation des gentils ou des mécréants infidèles ) ; se libèrent de leur dépendance à l’exploitation des ressources premières et humaines de leurs colonies contemporaines ( travail sous-payé, esclavagisme moderne ) ; se libère de la compensation qui les oblige à subordonner leur vouloir-vivre collectif à la seule consommation à l’infini, incluant n’importe quoi et son contraire à la mode, autant au niveau des produits que des idées, comme celle du faux-pluralisme actuel, y compris ce qui les distrait de ce qui s’impose, à savoir, questionner ses comportements économiques, écologistes, politiques et culturels ; à savoir, contrer l’ascendant de la minorité ploutocratique multinationale et déterritorialisée qui les gouverne.

    Ici, l’imitation des puissants dégénérés a toujours la cote… Ils sont déconnectés de leurs terroirs, qu’ils méprisent, imitons les… prônons une culture désincarnée, cosmopolitisée.

    Ce renversement paradigmatique commence ici, au Québec, par s’en remettre aux voix du peuple démocratique et souverain, si tant est que nous soyons en faveur de la démocratie. Cela qu’on soit souverainiste ou fédéraliste, à plus forte raison si on est souverainiste. À commencer par ne plus assujettir l’effectivité de la souveraineté du peuple à l’avènement de l’État souverain, à l’avènement de l’indépendance politique d’un État du Québec valide.

    Le peuple souverain

    Le peuple est souverain, il l’est maintenant, dans l’État actuel. Ne reste qu’à l’appeler à se prononcer sur l’illégitimité de cet État actuel.

    L’exemple pourrait être planétaire. Voilà un peuple démocratique, vivant au centre même de l’empire, parvient à se soustraire à l’arbitraire de la minorité ploutocratique qui l’a depuis 250 ans assujetti à sa férule autocratique. Cela, en matérialisant dans l’urne démocratique la logique démocratique. Simplement cela, contre le sophisme de l’asymétrie canadianisatrice qui prétend par défaut s’imposer et imposer d’autorité l’inertie de sa force, sans se nommément soumettre à la seule Autorité démocratique suprême qui vaille en démocratie, à savoir celle du peuple souverain. Ça tombe bien, ce peuple très majoritairement refuse l’État du Canada actuel et sa Constitution unilatérale jamais soumise à ses voix libres et souveraines. Ce pourquoi les promoteurs de tel État abusif ne l’ont jamais mis aux voix. C’est donc aux partisans de l’indépendance politique de la République démocratique du peuple souverain du Québec de le faire. Qu’attendons-nous pour ce faire et appliquer MAINTENANT le principe démocratique qui fait du peuple souverain, LE Souverain ?

    Ce qui ne pourrait qu’être appliqué à tous les peuples de la terre pour qu’ils définissent librement sans menace ni contraintes de corps ou d’esprit ce qu’ils veulent définir comme critères devant protéger leur singulier culturel, seul capable d’assurer la pérennité actuelle de la pluralité culturelle et génétique de l’humanité.

    Merci pour votre généreuse attention.

  • Luc Archambault
    Abonné
    samedi 13 février 2010 18h49
    Suite du précédent titre - La fin de l’Humanisme, la naissance du Humano-féminisme !?
    Suite du titre Luc Archambault - samedi 13 février 2010 17h20

    Comme nous invitait à le faire dans La Presse du 2010 02 10, Marie-Claude Lortie dans son texte intitulé Peut-on parler d'égalité ?

    … il serait temps de recentrer le débat sur ce qui permet vraiment d’interdire telle affiche, à savoir, sommes-nous prêt à accepter que le principe de l’égalité des sexes soit bafoué au point de voir d'aucuns afficher dans l’espace public le symbole même d’un dispositif sociétal supposé religieux qui est prêt à enfermer les femmes qui seraient empêcher de l’afficher.

    Comme si une secte nazie était justifiée d’enfermer dans leur maison des hommes qui ne pourraient afficher la croix gammée dans l’espace public et de condamner au chômage parce qu’ils seraient interdits d’emploi d’État !?

    La question est : voulons-nous oui ou non mettre fin au patriarcalisme ?

    Comme nous avons mis fin à l’esclavage, à la Shoa, au racisme avoué, il faudra aussi décider de mettre fin au patriarcalisme… On est loin du compte, mais une chose est sûre, donner aux islamistes activistes ce qu’ils veulent obtenir, à savoir, la caution de l’État pour valider, pour en quelque sorte légitimer leurs dispositifs moraux et sociétaux sexistes, ne pourra que prolonger la période de transition actuelle entre un patriarcalisme archaïque dont on veut se défaire et une société égalitaire et conviviale que nous appelons de nos vœux. Ils seront d’autant plus pieux, c’est le cas de le dire, si nous ne posons pas les gestes utiles pour que l’État en aucun cas, soit garant de la liberté d’enfermer les femmes privées du supposé libre droit de porter en permanence dans l’espace public le voile islamiste.

    La réponse ambiguë des hommes… laïcistes et des femmes féministes

    Réponse ambiguë… D’abord parce que le débat sur l’égalité est évacué au profit d’un débat sur la laïcité. Quand il ne l’est pas par la question nationale d’un peuple démocratique et souverain vivant dans un État illégitime.

    Ce qui permet à des hommes de continuer à s’affronter sur leurs caractères religieux respectifs en passant sous silence l’essentiel de la question qui n’affecte malheureusement que… des femmes… un détail… en somme.

    Ambiguë ensuite quand des féministes avérées prennent de bonne foi la défense du supposé libre arbitre des femmes de porter ou non le voile, comme si cela pouvait n’être qu’aussi neutre que le fait de porter un foulard pour se protéger du froid, comme le met fallacieusement de l’avant une activiste islamiste dans les Forums internautique québécois, sous le nom de Monia Ayachi.

    Le Devoir-2010 02 12-Christian Rioux-Tolérance ou laïcité-
    http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religio

    Le Devoir-2010 02 11-Libre opinion-Daniel Baril-Sociologie du vêtement 101-
    http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religio

    Le Devoir-2010 02 03-Collectif-Idées-Manifeste pour un Québec pluraliste-
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-soci

    Le Devoir-2010 01 18- F. David et A. Khadir-Laïcité-Pour un débat large, ouvert et démocratique-
    http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religio


    À l’instar de M. Seymour, mimant sa méthode, je dirais que cette confusion féministe serait moins sujette au sophisme de la dissociation cognitive qui abstrait le concret ascendant patriarcaliste du dispositif sexiste impliqué, parce que notre culture n’a pas encore vraiment fait la rupture d’avec le patriarcalisme culturel qui est toujours le nôtre. La mise en valeur de l’argument central de l’égalité des sexes, par des hommes, pourrait changer la donne à cet égard. Mais le fait de s’engager par ailleurs résolument dans la voie de la transformation de nos sociétés toujours dominées par les réflexes patriarcalistes serait encore plus déterminant à tous égards.

    Et, le retour de vague antiféministe des dernières années n’est certes pas ce qui est en mesure de changer cette donne. Il serait temps que les hommes en faveur de l’égalité des sexes, en faveur de l’émancipation des femmes, en faveur d’une convivialité sociétale, politique, économique et culturelle égalitaire questionnent ce qui dans notre société entrave l’avènement de ce qu’ils disent souhaiter.

    Aucune femme n’a été élue encore Première ministre du Québec, l’égalité salariale et le plafond de verre politique, économique et sociétal sont toujours des prégnantes et tangibles manifestations de notre incurie à cet égard. De notre inaction encore une fois.

    La tolérance ou l’action citoyenne dans l’État égalitaire et laïque


    « La tolérance n'est pas la laïcité, écrit le directeur du Nouvel Observateur, Jean Daniel. La première est passive, la seconde active. La tolérance s'accommode de toutes les manifestations publiques des religions. La laïcité défend l'individu contre son groupe d'origine, la femme contre le père oppresseur et garantit que l'on peut changer de religion ou se déclarer athée. Avec la tolérance, on installe des communautés. Avec la laïcité, on construit une nation.

    Quant aux églises, je voudrais citer à leur intention la plus magnifique pensée d’un grand philosophe protestant, Paul Ricoeur : « Si vraiment les religions doivent survivre, elles devront satisfaire à de nombreuses exigences. Il leur faudra en premier lieu renoncer à toute espèce de pouvoir autre que celui d’une parole désarmée ; elles devront en outre faire prévaloir la compassion sur la raideur doctrinale ; il faudra surtout – et c’est le plus difficile – chercher au fond même de leurs enseignements ce surplus non-dit grâce à quoi chacune peut espérer rejoindre les autres, car ce n’est pas à l’occasion de superficielles manifestations, qui restent des compétitions, que les vrais rapprochements se font : c’est en profondeur seulement que les distances se raccourcissent. » Cela devrait être gravé dans la pierre. »

    La laïcité n'est pas la tolérance : Carnets d'actualité – 2008 02 26
    Nouvel Obs - Jean Daniel –
    http://jean-daniel.blogs.nouvelobs.com/archive/200

    Répercuté dans l'article de Christian Rioux | Le Devoir | 2010 102 12-Tolérance ou laïcité-
    http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religio

    À lire absolument

    Voir aussi l’éditorial de Jean Daniel,

    Nouvel Obs-2010 01 27-Jean Daniel-De quoi la burqa est-elle le nom ? –
    http://jean-daniel.blogs.nouvelobs.com/archive/201

    Suite plus haut au titre:
    Le port du voile islamiste est indécent, obscène
    Luc Archambault - samedi 13 février 2010 17h20

  • Michel Gendron
    Inscrit
    lundi 15 février 2010 18h30
    Réplique au texte de Michel Seymour «Nationalistes ou pluralistes? Faut-il vraiment choisir? »

    Force est de constater que le débat sur la laïcité et l’identité bat son plein. Plus nuancé, davantage connecté avec les valeurs québécoises, Seymour implore les apôtres du multiculturalisme de ne pas se braquer continuellement contre le nationalisme québécois, et de reconnaître que « le peuple québécois…souffre d’un besoin de reconnaissance et d’un manque d’affirmation nationale ». L’argumentaire du texte est clair : Seymour appartient à la frange souverainiste qui milite en faveur de la « laïcité ouverte ».
    Seymour, un des membres fondateurs des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO), aborde la question de l’identité québécoise et de la laïcité plus positivement que le Manifeste culpabilisant et emberlificoté des Weinstock et cie. Il reproche notamment à ce courant de ne pas soutenir le nationalisme québécois. En fait, il propose une forme d’affirmation nationale qui ne déplairait pas au PQ et au BLOC, voire à QS.
    L’idée d’affirmation nationale n’est pas neuve. Comme d’autres, il est en faveur d’une constitution interne qui instaurerait une citoyenneté québécoise et qui confirmerait la primauté du français. Pour faire court, il dit aussi que l’État fédéral reconnaît à peu près tout le monde grâce à la Charte des droits et libertés et de la loi sur le multiculturalisme, mais que la Constitution, elle, ne reconnaît pas le peuple québécois. Là serait l’une des causes qui explique que les québécois sont enclins à refuser les accommodements raisonnables, le pluralisme et l’interculturalisme. Bref, et c’est là l’essentiel de son argumentaire, si le Québec peut s’affirmer en matière d’identité, il sera alors plus ouvert aux accommodements et au pluralisme. De plus, il insiste pour que les tenants du pluralisme (pro cours ECR, pro laïcité ouverte, etc.) fassent preuve d’ouverture à propos des revendications identitaires des québécois nationalistes.
    Nous devons donc nous affirmer, nous dit Seymour, via une constitution interne. Les exemples qu’il propose vont dans le sens du plan Marois, mais en plus faible, me semble-t-il. Je ne suis pas contre l’idée d’affirmation, mais encore aurait-il fallu qu’il accepte le fait qu’il ne s’agit encore là que d’une attitude défensive, si on ne s’en tient qu’à cela. De l’indépendance, il n’en parle pas. Pourtant, Seymour est un indépendantiste pour qui la Fédération des femmes du Québec et Québec solidaire ont raison concernant le port du voile, alors que le PQ et le Conseil du statut de la femme « errent » (l’expression est de Seymour) sur cette question. Pourtant, à ce que je sache, le courant dit du « nationalisme civique » est encore fort présent au PQ, courant auquel il appartient sans aucun doute.
    Au contraire des Weinstock et cie, Seymour milite pour l’affirmation nationale des québécois. Là n’est pas le problème. S’affirmer à défaut d’indépendance, il faut le faire et ne pas refuser de s’engager dans des actions tactiques. Soit. Mais concevoir le débat actuel comme se limitant aux nationalistes et aux pluralistes, cela me désole. Seymour, à l’entendre, se situe entre les deux « extrêmes ». Basta.
    Je simplifie : Seymour sous-entend que le combat pour la laïcité est avant tout l’affaire de nationalistes qui se mobilisent contre la non reconnaissance de la nation québécoise. Bien sûr, il y a de cela, mais il n’y a pas que cela. Moi, qui suis montréalais, je n’ai pas de problème avec la pluralité existante. C’est là, c’est réel, et cela s’avère même stimulant. Cependant, au communautarisme naissant – très réel – et au multiculturalisme, je dis non. Je dis non aussi à la banalisation de nos revendications, comme je dis non à l’intégrisme qui se faufile jour après jour dans notre sphère publique. Serions-nous indépendants que je serais tout autant pour la laïcité complète de l’État. Seymour, un professeur de philosophie pourtant, perçoit ce combat pour une véritable laïcité comme s’il n’était que l’émanation d’un nationalisme défensif, auquel il associe probablement les catholiques nationalistes qui s’ennuient du bon vieux temps. Mais nous n’en sommes plus là. Bien des gens à gauche et à droite, croyants ou non, la réclame cette laïcité. Ils ne la veulent pas « ouverte », ils la veulent vraie. Il s’agit là d’un nationalisme républicain, voire du républicanisme tout court. Qu’on soit nationaliste ou non, il est du devoir du républicain de convaincre ses concitoyens de la nécessité de constitutionnaliser les valeurs s de la nation. Être républicain et s’opposer au multicultiralisme libéral anglo-saxon – et au communautarisme que cela engendre – ne sauraient en aucun cas être associé à la peur de l’autre quand on parle du Québec.
    À mon avis, les valeurs progressistes inhérentes à l’idée de république sont de nature à rallier une majorité de québécois. Et quand je parle de progressisme, je ne parle pas d’ouverture au multiculturalisme, mais bien d’ouverture à la démocratie, cette démocratie que nous nous échinons à construire contre vents, marées, fédéralistes de tous genres et chartistes patentés qui nient la réalité des peuples. Affirmation nationale, certes, mais le mouvement pour un Québec laïque n’est pas que nationaliste, il est aussi républicain. Et il est de nature gauche-droite, incluant un fort courant féministe qui n’a rien de revanchard.
    Les républicains n’ont pas peur de « l’autre ». Ils sont pour la pluralité des nations, et si leur nation comprend des minorités nationales, ils ne se contenteront pas de les parquer dans des réserves ou de refuser de les reconnaître : ils feront tout pour qu’elles s’épanouissent, avec l’objectif obligatoire du mieux vivre ensemble. Cela exclut le communautarisme générateur d’exclusion et de conflits, les intégrismes religieux militants anti laïques, ou encore toute forme d’accommodement qui pourrait devenir un acquis, voire constituer une nouvelle base sur laquelle il serait désormais possible de s’appuyer pour fissurer encore davantage ce qui agrège l’essentiel de la nation.
    Je suis indépendantiste, républicain et social-démocrate. Je suis internationaliste et définitivement pour l’égalité hommes-femmes. Je ne suis pas un nationaliste qui à peur. Seymour, malgré son élégante montée vers le filet du compromis et du juste milieu, semble croire que les nationalistes et les promoteurs de la laïcité ne carburent qu’en mode défensif (conservatisme, donc), alors que notre élan va bien au-delà de la simple affirmation nationale : il vise à parachever tout le travail entrepris depuis les années ’50 pour cimenter les fondements de la nation québécoise. Ceci dit, il me faut admettre que le texte de Seymour est particulièrement critique face aux carences des Weinstock et cie quant à leur compréhension du Québec, et il est fort probable que le dit texte vise avant tout à mettre en garde ces derniers. Si tel est le cas, alors le problème de son contenu réside dans le fait qu’il puisse être mal interprété par les militants de la laïcité républicaine, qui eux ne rateront pas d’en souligner les lacunes. La question qui se pose doc est la suivante : que pense vraiment Seymour?
    Je ne demande pas à Seymour de se prononcer en faveur des nationalistes qui sont pour la laïcité parce qu’ils s’opposent à leur non reconnaissance du peuple québécois par l’État canadien. Certes, Seymour souhaite la reconnaissance de la nation, mais il fait surtout allusion à la notion de peuple québécois, ce qui me semble réducteur. Sommes-nous seulement des canadiens-français vivant au Québec, ou sommes-nous une nation qui a su se constituer en dépit de tout? D’ailleurs, est-il absolument nécessaire que nous soyons reconnus pour être une nation? J’estime que Seymour a le potentiel pour devenir un républicain québécois libéré des scories du multiculturalisme et de cette illusoire croyance comme quoi nous pourrions un jour être reconnu comme nation véritable. La reconnaissance souhaitée n’adviendra pas, c’est chose entendue. Reste à choisir entre un Québec républicain mou, ou affirmé. À Seymour de réfléchir et de réévaluer ses paradigmes. J’espère seulement qu’il choisira la voie qui contribuera à faire du Québec une nation libre, fraternelle, égalitaire et définitivement républicaine.
    Une belle montée, ses patins crissaient sur la glace. Mais la rondelle tournoyait, et il a tiré dans les gradins. Coup de sifflet, nouvelle mise en jeu.
    Je dis merci à Michel Seymour, parce qu’il nous oblige à mieux aiguiser nos arguments.

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