Écoles juives - Les «pluralistes» ne parlent pas d'une seule voix
Québec — La modification au régime pédagogique de Michelle Courchesne pour contenter — entre autres buts recherchés — les écoles juives orthodoxes «illégales» est-elle un accommodement raisonnable ou non? Les instigateurs du Manifeste pour un Québec pluraliste, lancé récemment, ne s'entendent pas.
«C'est une victoire», croit Pierre Bosset, professeur en droit de l'Université du Québec à Montréal, car «cela vise à assurer que, dans ces écoles-là, le régime pédagogique sera respecté dans son intégralité». M. Bosset croit toutefois que, dans la manière, la ministre Courchesne a «mal fait les choses» et que l'entente aurait dû être mieux expliquée. «Je considère que l'intention était bonne», conclut-il toutefois.
Le philosophe Jocelyn Maclure, de l'Université Laval, va dans le même sens en précisant que ce n'était pas «une obligation d'accommodement au sens juridique du terme». L'aménagement proposé par la ministre lui semble «assez positif», car il permet de «donner une plus grande marge de manoeuvre à ces écoles», ce qui va leur «permettre d'enseigner les matières qui font partie du régime pédagogique, des matières obligatoires», dont le cours d'Éthique et culture religieuse, que plusieurs écoles hassidiques ont refusé d'enseigner même s'il est obligatoire depuis septembre 2008. Le seul hic est sans doute que les jeunes juifs hassidiques vont rester beaucoup plus de temps à l'école, croit M. Maclure.
Selon ce dernier, cette position, par laquelle on cherche à imposer un programme commun avec les autres Québécois, montre que le pluralisme proposé par les signataires du Manifeste «n'est pas communautariste». Autrement dit, qu'il vise «l'intégration» et non pas la juxtaposition des communautés. Une position communautariste aurait plaidé pour que les écoles juives s'autoadministrent et déterminent leur programme. «Ce n'est pas notre position. Nous, on a un souci d'intégration.»
La perspective du philosophe et concepteur du cours Éthique et culture religieuse, Georges Leroux, est différente. M. Leroux estime que la formule choisie par la ministre est un «accommodement qui ne règle pas le problème». «Le vrai problème, ce n'est pas de rendre le statut légal en disant "on va leur donner des heures" pendant lesquelles ils vont peut-être faire du français, des mathématiques et ECR.... Le vrai problème, c'est que le Québec n'a pas les inspecteurs pour aller vérifier si les écoles en question se conforment au régime pédagogique.» C'est donc selon lui un «accommodement déraisonnable».
Et que pense-t-il du fait que les instigateurs du Manifeste ne s'entendent pas? «C'est normal, nous ne formons pas un parti politique, nous ne sommes pas un collectif.»
«C'est une victoire», croit Pierre Bosset, professeur en droit de l'Université du Québec à Montréal, car «cela vise à assurer que, dans ces écoles-là, le régime pédagogique sera respecté dans son intégralité». M. Bosset croit toutefois que, dans la manière, la ministre Courchesne a «mal fait les choses» et que l'entente aurait dû être mieux expliquée. «Je considère que l'intention était bonne», conclut-il toutefois.
Le philosophe Jocelyn Maclure, de l'Université Laval, va dans le même sens en précisant que ce n'était pas «une obligation d'accommodement au sens juridique du terme». L'aménagement proposé par la ministre lui semble «assez positif», car il permet de «donner une plus grande marge de manoeuvre à ces écoles», ce qui va leur «permettre d'enseigner les matières qui font partie du régime pédagogique, des matières obligatoires», dont le cours d'Éthique et culture religieuse, que plusieurs écoles hassidiques ont refusé d'enseigner même s'il est obligatoire depuis septembre 2008. Le seul hic est sans doute que les jeunes juifs hassidiques vont rester beaucoup plus de temps à l'école, croit M. Maclure.
Selon ce dernier, cette position, par laquelle on cherche à imposer un programme commun avec les autres Québécois, montre que le pluralisme proposé par les signataires du Manifeste «n'est pas communautariste». Autrement dit, qu'il vise «l'intégration» et non pas la juxtaposition des communautés. Une position communautariste aurait plaidé pour que les écoles juives s'autoadministrent et déterminent leur programme. «Ce n'est pas notre position. Nous, on a un souci d'intégration.»
La perspective du philosophe et concepteur du cours Éthique et culture religieuse, Georges Leroux, est différente. M. Leroux estime que la formule choisie par la ministre est un «accommodement qui ne règle pas le problème». «Le vrai problème, ce n'est pas de rendre le statut légal en disant "on va leur donner des heures" pendant lesquelles ils vont peut-être faire du français, des mathématiques et ECR.... Le vrai problème, c'est que le Québec n'a pas les inspecteurs pour aller vérifier si les écoles en question se conforment au régime pédagogique.» C'est donc selon lui un «accommodement déraisonnable».
Et que pense-t-il du fait que les instigateurs du Manifeste ne s'entendent pas? «C'est normal, nous ne formons pas un parti politique, nous ne sommes pas un collectif.»
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