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Le Devoir, c'est moi - Des débats en famille aux plaidoiries de la défense

Brian Myles   15 février 2010  Médias
Pierre Poupart, qui lit Le Devoir depuis qu’il est âgé de 10 ans, est l’un des avocats de la défense les plus connus, les plus respectés et les plus redoutés de sa profession.
Photo : Annik MH De Carufel - Le Devoir
Pierre Poupart, qui lit Le Devoir depuis qu’il est âgé de 10 ans, est l’un des avocats de la défense les plus connus, les plus respectés et les plus redoutés de sa profession.
Faire partie du Devoir, c'est y travailler, l'appuyer, le lire assidûment. De cette communauté, qui s'est construite depuis 100 ans, nous avons retenu quelques portraits. Chaque lundi, jusqu'en décembre, nous vous présenterons un lecteur, une lectrice, du Québec comme d'ailleurs, abonné récent ou fidèle d'entre les fidèles. Aujourd'hui, nous vous présentons un avocat qui a littéralement grandi avec nous!

Petit Pierre a commencé à lire Le Devoir dès l'âge de 10 ans, en 1957, à l'époque où le Spoutnik était propulsé en orbite et où la grève des travailleurs de Murdochville déchirait le Québec.

Le petit Pierre a vieilli. Il en mène aujourd'hui très large dans les couloirs de la justice. Pierre Poupart est l'un des avocats de la défense les plus connus, les plus respectés et les plus redoutés de sa profession. Il compte parmi ses clients (passés et présents) le cardiologue Guy Turcotte, accusé du meurtre de ses deux enfants, des membres présumés des Hells Angels, et deux ressortissants basques accusés de terrorisme par les autorités espagnoles.

Le jeune Poupart n'inspirait pas l'admiration de ses camarades quand il lisait ce journal réputé «plate et sérieux». «Je passais pour un fou. Ça faisait très sérieux qu'un ti-cul de 10 ans se promène avec Le Devoir, surtout qu'il n'y avait pas de sport!», lance-t-il en riant.

Ce journal, c'est une affaire de famille chez les Poupart. Le père et le grand-père étaient de fidèles lecteurs. Me Poupart et ses frères ont grandi dans un environnement propice à la discussion politique. Farouchement anti-duplessiste, Roger Poupart valorisait la démocratie et son corollaire, le débat d'idées, jusqu'à la table à dîner avec ses fils. «C'était quelqu'un qui adorait provoquer ses enfants pour que la polémique surgisse et soit nourrie. Il provoquait la discussion, et il nous donnait une liberté de parole considérable», explique Pierre Poupart.

Me Poupart et deux de ses frères sont devenus avocats de la défense à la suite d'un mauvais tour du destin. Leur père, comptable agréé, a été gravement blessé par un policier lors d'un vol à main armée à la Slater Shoe, en 1962. Tenu en respect par la mitraillette d'un voleur, le père Poupart n'a pas été en mesure d'éviter les tirs à la volée du policier Lafortune. L'affaire a fait grand bruit et elle s'est conclue par un arrêt de la Cour suprême, prononcé en 1973 dans Poupart c. Lafortune. La Cour a jugé qu'un policier ne pouvait être tenu responsable des blessures subies par une innocente victime dans le cadre d'une opération.

La tragédie familiale des Poupart a permis de baliser l'article 24.5 du Code criminel sur l'usage de la force. Comme le dit si bien Pierre Poupart, nul besoin de coucher ses frères et lui sur le sofa d'un psychiatre pour comprendre leurs motivations profondes à exercer la profession d'avocat de la défense.

Ce choix de carrière cause parfois remous et malaises au sein de la population. Les criminalistes sont souvent perçus comme de vils capitalistes au volant de rutilantes voitures, prêts à défendre l'indéfendable pour autant que leurs clients soient fortunés. L'avocat de la défense, c'est d'abord et avant tout le dernier rempart de la société civile contre l'arbitraire de l'État. Combien d'enquêtes bâclées et de poursuites mal intentionnées se sont brisées sur les arguments persuasifs d'un bon avocat?

«Pour moi, il n'y a rien de plus important que la préservation des droits et libertés, à part la vie et la santé. Le combat pour la présomption d'innocence, ça peut avoir l'air très chevaleresque et Don Quichotte, mais j'y crois profondément», affirme Pierre Poupart.






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