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Le Canadien de Montréal possède de multiples particularités. Par exemple, il est l'une de ces franchises qui étaient bien meilleures dans le temps qu'aujourd'hui. Non mais, c'est vrai: si je puis partager une tranche de vie avec vous, lorsque j'atteignis l'âge d'homme, la majorité fixée à 18 ans par nos plans et devis, j'avais déjà vu le Tricolore remporter la Stanley, quoi, huit fois. 1968, 1969, 1971, 1973, 1976, 1977, 1978, 1979. Cela est évidemment réconfortant si on emprunte le point de vue du partisan, mais le succès en trop fortes doses peut aussi avoir un effet pervers, ce qu'une connaissance à moi appelait «le bofisme». Le Bleu-Blanc-Rouge gagne le championnat? Bof. On devient blasé, messieurs-dames, et cela constitue un grave danger, car on finit par s'ennuyer et perdre goût à la vie, et c'est à ce moment qu'on se met à chercher de l'adrénaline et à essayer de grimper l'Annapurna ou à sombrer dans les substances illicites avec tous les risques que la chose comporte.
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Il fallait impérativement que les p'tits gars aillent la chercher, cette joute numéro trois de leur quart de finale de l'Est, à défaut de quoi on aurait sorti les terribles données historiques montrant que dans les circonstances, aussi bien fermer les livres tout de suite: dans toute l'histoire de la Ligue nationale de hockey, deux équipes seulement sont parvenues à surmonter un déficit de 0-3 pour remporter une série.
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Ç'avait des allures de bon vieux temps, hier. Un match du samedi soir présenté dans le fuseau horaire de l'Est qui commence à 20h, voilà quantité de lunes qu'on n'avait pas vu ça. À l'intention des plus jeunes qui n'ont pas connu la belle époque, on précisera que jadis, il y a très longtemps, La Soirée du hockey démarrait à 8 heures p.m., comme il était coutume de dire, juste après Soirée canadienne, du moins chez nous. La musique d'introduction était la même, mais les méchants mardis et toutes ces choses n'étaient encore qu'une vue de l'esprit.