J'ai souvenance d'un étudiant universitaire qui avait rédigé, il y a une vingtaine d'années, un mémoire sur le bénévolat. Il s'appliquait à démontrer, et il en éprouvait apparemment un curieux plaisir, que les bénévoles étaient des personnes qui, sous couvert de générosité, se donnaient bonne conscience. Il affirmait aussi qu'il s'agissait souvent de gens frustrés sur le plan personnel et professionnel qui s'octroyaient ainsi un statut social et un pouvoir dont ils n'auraient jamais pu rêver. Je confesse que, choquée de sa bêtise, j'avais refusé de le rencontrer à sa demande, car il espérait une petite gloire iconoclaste en me soutirant une entrevue télévisée.