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Rémunération des dirigeants - L'actionnariat sort de plus en plus de son mutisme

L'actionnariat, surtout britannique, ne cesse de marquer des points sur la question de la rémunération des dirigeants. Irrités par le niveau des salaires et des primes versés, les actionnaires sont toujours plus nombreux à sortir de leur mutisme légendaire et à rappeler à l'ordre les conseils d'administration. Les plus récentes compagnies à répondre à cet appel, Shell et Barclays, ont été contraintes à appliquer les freins.

Pour une, Royal Dutch Shell a annoncé hier une refonte de la politique de rémunération de ses dirigeants, qui se traduit notamment par le gel du salaire de son directeur général et par une limitation des primes, après une révolte des actionnaires l'an dernier. Le président du comité des rémunérations du groupe pétrolier a expliqué que les salaires du directeur général, Peter Voser, et du directeur financier, Simon Henry, déjà inférieurs de 20 % à ceux de leurs prédécesseurs, resteraient gelés jusqu'en 2011.

Les administrateurs du groupe ne seront pas autorisés cette année à accorder des primes de gestion si elles ne correspondent pas à la réalisation d'objectifs prédéfinis.

Hans Wijers, président du comité des rémunérations, a expliqué dans une lettre aux investisseurs qu'il voulait «faire preuve d'une retenue appropriée dans l'environnement économique actuel».

L'an dernier, les dirigeants de Shell avaient perçu des primes au titre de 2008 sans pour autant avoir atteint leurs objectifs, ce qui avait incité 60 % des actionnaires à désapprouver le rapport de rémunérations annuel lors de l'assemblée générale.

Plus largement, les actionnaires des entreprises européennes, qui approuvent traditionnellement les propositions de la direction, ont fait part de leur mécontentement concernant la gestion des sociétés et leur implication dans la crise économique mondiale.

Ainsi, un tiers des votants lors de l'assemblée générale annuelle du groupe minier Xstrata s'est opposé à la politique de rémunération du groupe, et plus d'un tiers des actionnaires de BP a rejeté la proposition du groupe pétrolier sur la rémunération de ses dirigeants.

De même, une majorité des investisseurs s'est opposée aux projets de rémunérations de Royal Bank of Scotland, Bellway et Provident Financial l'an dernier, tandis que la semaine dernière, Grainger a également connu la même mésaventure.

Barclays

Pour sa part, Barclays a déclaré hier avoir bien commencé l'année 2010, après la publication d'un bénéfice imposable 2009 supérieur aux attentes, soutenu par une solide performance de ses activités de banque d'investissement.

La banque britannique a précisé avoir freiné l'attribution de primes à ses salariés, l'opinion britannique ne cachant pas son hostilité à l'égard de cette pratique alors que des dizaines de milliards de livres d'argent public ont été injectées dans le secteur.

Barclays, qui n'a pas reçu d'argent de l'État, indique que ses banquiers d'investissement recevront chacun 191 000 livres au total en moyenne au titre de 2009, dont 95 000 livres de primes. Avec un ratio de rémunérations (le rapport entre les revenus de la banque d'affaires et la rémunération des banquiers) de 38 % dans sa branche de banque d'investissement, contre 44 % chez Goldman Sachs, Barclays est globalement au diapason de ses concurrents, mais légèrement en dessous de Deutsche Bank.

«La confiance entre la banque et les actionnaires a été entamée par la crise du crédit et par la récession. Cette confiance doit être restaurée par le comportement des banques, en montrant comment nous prêtons, comment nous payons», a déclaré le directeur général, John Varley.

Placée, comme ses concurrentes, sous étroite surveillance pour les questions de salaires et de primes, Barclays distribuera pour 1,5 milliard de livres sterling de primes en numéraire au titre de 2009, auxquelles s'ajoutera 1,2 milliard en primes différées exerçables sur trois ans, mais susceptibles d'être annulées.

La banque britannique a réalisé l'an dernier un bénéfice avant impôts de 11,6 milliards de livres, dopé par la plus-value de 6,3 milliards engrangée lors de la vente de sa filiale de gestion d'actifs Barclays Global Investors. Ce résultat représente un bond de 92 % par rapport aux 6,1 milliards de profits de 2008.






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