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En dépit des griefs, l'ambiance s'améliore au Walmart de Saint-Hyacinthe

François Desjardins   25 novembre 2009  Emploi
Le magasin Walmart de Saint-Hyacinthe est toujours le seul en Amérique du Nord à fonctionner selon les règles d’une convention collective. Le contrat de travail a été imposé par un arbitre.
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
Le magasin Walmart de Saint-Hyacinthe est toujours le seul en Amérique du Nord à fonctionner selon les règles d’une convention collective. Le contrat de travail a été imposé par un arbitre.
Plus de six mois après qu'un arbitre eut imposé une convention collective au Walmart de Saint-Hyacinthe, ça respire mieux, mais l'engrenage grince un peu. Portrait d'un magasin qui n'a pas subi le même sort que celui de Jonquière.

Au bout du fil, on se dit que la question, finalement, est peut-être trop large. Posée à une source à l'intérieur du magasin Walmart de Saint-Hyacinthe, elle est pourtant simple: qu'est-ce qui a changé depuis la première convention collective en avril? «Ouf... Comment décrire ça par téléphone? C'est très psychologique. L'ambiance était meilleure, mais il y a tellement de choses qu'on n'avait pas...»

Sept mois après qu'un arbitre du ministère du Travail a fait de la succursale montérégienne la seule en Amérique du Nord à fonctionner dans les balises d'une convention collective, ce qui a rendu les relations «un peu sèches» au début, l'ambiance s'améliore enfin.

«Depuis quelques semaines, le climat s'est détendu. La convention a rendu la discussion avec les patrons plus officielle, et un peu plus compliquée. Quand la convention a été signée, plus rien ne bougeait. Maintenant, les blagues ont recommencé à faire surface dans les réunions», s'est fait dire Le Devoir. Les choses iraient relativement bien, malgré quelques «petits accrocs».

Les dernières semaines, en effet, ont été ponctuées par une série de doléances. Entre autres, le syndicat a déposé quatre griefs individuels pour ce qu'il estime être deux atteintes aux conditions de travail encadrées par la convention.

Les quelque 200 employés de la succursale, représentés par les Travailleurs unis du commerce et de l'alimentation (TUAC), affirment que Wal-Mart a injustement modifié les horaires de travail des gérants de rayon. Aussi, les employés à temps plein et à temps partiel ont subi une réduction de leurs heures de travail.

Des auditions devant un arbitre du ministère du Travail sont prévues en 2010 et en 2011.


Nouveaux horaires

Traditionnellement, les gérants travaillaient du lundi au vendredi seulement. Au nombre d'une quinzaine, ils sont responsables de l'approvisionnement adéquat de leur département, ce qui les amène fréquemment à discuter avec des fournisseurs, à s'occuper des changements de prix, etc.

«Maintenant, ils sont obligés de travailler des soirs et des fins de semaine, en rotation sur trois semaines. On a déposé un grief, car la convention dit que l'horaire des gérants de rayon ne doit pas changer», a dit Michel Tardif, du local 503 des TUAC.

Selon la compréhension du syndicat, les changements d'horaires des gérants de rayon découlent d'une nouvelle politique nationale annoncée cet été. Wal-Mart aurait commencé par introduire le changement dans d'autres succursales, mettant Saint-Hyacinthe à l'abri à cause de la convention. Un mouvement de grogne se serait toutefois fait sentir, les employés de ces succursales étant jaloux du fait que leurs confrères syndiqués n'avaient pas à se plier aux nouveaux horaires.

Wal-Mart, selon M. Tardif, aurait donc élu de l'imposer à Saint-Hyacinthe aussi afin de tuer dans l'oeuf tout élan de syndicalisation ailleurs.

«Par respect pour le processus, nous ne commentons pas des griefs spécifiques», a dit le porte-parole de Wal-Mart à Mississauga, Andrew Pelletier. De manière générale, la compagnie ne fait jamais de commentaires concernant la régie interne de ses magasins.

Les réductions d'heures des employés découleraient aussi d'une politique nationale. Cette baisse peut représenter quelques heures par semaine.


Pourparlers éternels

La convention de deux ans a pris des années à voir le jour. Après la syndicalisation des employés en 2005, l'unité syndicale et la compagnie se sont engagées dans la négociation d'un contrat de travail, mais les pourparlers ont inévitablement fini par se buter à des obstacles infranchissables.

L'entrée en scène d'un arbitre, Me Alain Corriveau, a donné un nouveau souffle aux négociations en 2006, mais la difficulté de satisfaire aux horaires de tout le monde s'est traduite par un allongement exagéré des procédures. Les auditions ont duré jusqu'en décembre 2008 avant que Me Corriveau ne prenne le dossier en délibéré.

La convention prévoyait notamment des augmentations salariales de 30 ¢ par année, de même qu'un processus de griefs et des principes d'ancienneté.

Avant Saint-Hyacinthe, l'autre succursale québécoise à s'être syndiquée était celle de Jonquière, que Wal-Mart a fermée abruptement au début de 2005, peu après la nomination d'un arbitre dans le dossier.

Vendredi matin, d'ailleurs, la Cour suprême va se prononcer sur le cas de Jonquière. Entre autres, elle devra répondre à cette question: «L'exercice par Wal-Mart de son droit de fermer définitivement un établissement fait-il échec à l'application des dispositions de la Charte des droits et libertés de la personne et du Code du travail qui protègent les libertés fondamentales, dont la liberté d'association?»






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