mercredi 17 février 2010 Dernière mise à jour 19h47


Chercher

Inscrivez-vous (gratuit)
Mot de passe oublié?
Abonné papier? Connexion
S'abonner au Devoir
Publicité

Une retraite grand confort à 60 ans

Claude Chiasson   6 février 2010  Finances personnelles
J'aimerais valider auprès de vous mes calculs pour déterminer mon objectif de richesse. Je suis âgée de 48 ans, vivant seule avec deux adolescents. Et prévoyant une retraite seule, à 65 ans, mais avec une diminution progressive de mes activités à partir de 60 ans.

J'estime mes besoins à la retraite à quatre fois le seuil de faible revenu, c'est-à-dire environ 80 000 $. Mon revenu actuel net après impôts est de 100 000 $. Est-ce correct? Devrais-je inscrire cinq fois le seuil de faible revenu? Mes besoins devraient être moindres, considérant que je n'aurai plus que moi à prendre en charge.

Par ailleurs, mes revenus seraient les suivants:

Régime privé: j'aurai contribué à un régime privé (RRAS) pour une période de 16 ans, pour un revenu à prestation déterminée avant impôts de 36 720 $, c'est-à-dire 1,7 % * 135 000 $ * 16 ans. Ainsi, le revenu après impôts serait de 22 000 $ en calculant un taux d'imposition de 40 %. Est-ce correct?

Autre régime (REER et économies): Le REER et mes économies devront générer des revenus de 58 000 $. C'est-à-dire, selon vos tables, que je devrai avoir un actif net après impôts de 513 134 $ de 60 à 65 ans.

Mon actif actuel est de:

Valeur totale REER: 365 000 $ moins 30 %, donc valeur nette du REER de 255 500 $.

Aucune valeur hors REER, sauf un CELI de 5000 $ pour l'achat d'une voiture.

Valeur de la résidence: 670 000 $ avec hypothèque résiduelle de 322 000 $, donc une valeur nette de 343 000 $.

Toutefois, considérant la hauteur de mon hypothèque, je propose de ne pas inclure la maison parmi mes actifs. Est-ce correct? Devrais-je en inclure une partie?

L'écart entre mes besoins (513 134 $) et mon actif net (255 500 $) est donc de 258 000 $, c'est-à-dire une épargne requise annuellement entre 15 000 $ et 23 000 $.


Je vous remercie,

A.F.


Pour déterminer votre avoir, il faut prendre soin d'inclure tous vos actifs, y compris la valeur marchande de votre maison unifamiliale moins le solde de l'hypothèque, et la valeur actuelle de votre régime de retraite. Dans le premier cas, vous semblez vouloir exclure ladite valeur. L'une des raisons est probablement le poids important de votre résidence unifamiliale dans la valeur totale de votre actif. Vous dites estimer la valeur marchande de votre propriété à 670 000 $, ce qui est sensiblement plus que les valeurs moyennes respectives des bungalows et des cottages, qui sont à Montréal autour de 280 000 $ et 360 000 $ respectivement. Or, une maison unifamiliale entièrement payée à la retraite ne rapporte aucun revenu. La seule chose qu'elle accorde, c'est une économie de loyer annuelle. Évidemment, cette économie doit être basée sur le prix moyen d'un bungalow et s'élève environ à 10 000 $ après impôt. Quant à la portion du capital accumulé excédant le prix moyen, elle ne rapporte rien en matière de revenus courants. Elle s'appréciera toutefois au rythme annuel de l'inflation. Le hic: à la retraite, vous devez investir de manière à générer des revenus de placements réguliers qui vous tiendront lieu de salaire. Si vous vendiez votre propriété à 670 000 $ pour en racheter une de, disons 300 000 $, vous disposeriez alors d'un montant à investir de 335 000 $ (ici, j'ai soustrait une commission de 5 % pour les services d'un agent immobilier). Ce montant viendrait meubler votre portefeuille hors REER et pourrait rapporter bon an mal an 13 400 $ en revenus réguliers et peut-être autour de 10 500 $ en plus-value pour un rendement global annuel de près de 7 %. Et, ce faisant, vous continueriez de profiter de l'économie annuelle après impôts de près de 10 000 $ que vous procure une maison unifamiliale du fait qu'elle est libre de toute hypothèque.

Votre régime de retraite est un autre élément de votre avoir dont vous devez tenir compte. La valeur de cet actif est avant impôts, et non après impôts comme c'est le cas pour votre résidence. Mais, selon vos propos, j'en déduis que vous ne faites que commencer à cotiser au régime, ce que vous prévoyez faire jusqu'à 65 ans. La valeur accumulée jusqu'à ce jour dans le régime est donc zéro (c'est ce que je suppose). Elle n'ajoute donc rien à votre avoir actuel après impôts.

Le REER est également un actif avant impôts. La valeur de votre régime totalise 365 000 $. Pour calculer sa valeur après impôts, je retranche 30 % à titre d'impôts, ce qui donne une valeur après impôts de 255 500 $, comme vous l'avez calculée. Notez que je retiens un taux d'imposition uniquement de 30 % pour le REER au lieu de 40 % dans le cas du calcul de la valeur actuelle d'une rente. Je tiens compte du fait que le bénéficiaire d'un REER peut reporter très tard durant sa retraite les impôts dus (il peut par exemple n'effectuer aucun retrait de son régime jusqu'à 71 ans pour ensuite le convertir en FERR, duquel il ne se contentera de retirer que le strict minimum exigé par la loi).

Selon les calculs précédents, votre avoir net après impôts totalise près de 603 500 $ ce qui est très bien vu votre âge. Maintenant, qu'en est-il de cet avoir par rapport aux objectifs de richesse requis?

Selon mes tables d'objectifs de richesse mises à jour au 31 décembre 2009, il faut pour un couple, et pour une personne seule désirant prendre leur retraite à 60 ans un avoir net après impôts de 598 463 $ et 496 056 $ respectivement. C'est ce dernier montant que vous devez retenir étant donné que vous prévoyez vivre seule à la retraite. En fonction de cet objectif, vous possédez un avoir plus que suffisant pour vivre une retraite que je qualifie de confortable. Par retraite confortable, je veux dire vivre à deux fois et demie son seuil de pauvreté correspondant, qui est aujourd'hui à près de 21 739 $ pour une personne seule. Cela signifie que, avec votre actif actuel (en tenant compte de l'économie annuelle de loyer après impôts dû au fait que vous posséderez à la retraite une propriété libre d'hypothèque), vous devriez être en mesure de générer des revenus annuels équivalents de l'ordre 54 347 $ avant impôts.

Le hic: vous dites vouloir vivre à quatre fois votre seuil de pauvreté, et non à deux fois et demie. Dans ce cas, par une simple règle de trois, votre avoir net requis en valeur d'aujourd'hui n'est plus de 496 056 $, mais plutôt de 794 000 $. Par rapport à cet objectif, votre avoir actuel est insuffisant. Il manque 190 500 $, écart que vous devrez combler au cours des 12 prochaines années. Vous y parviendrez en épargnant bon an mal an près de 7 % de votre revenu brut, que j'estime être autour de 172 000 $.

Cela dit, peut-être hésitez-vous à inclure la valeur de votre propriété dans le calcul de votre avoir net pour la simple raison que vous ne voulez pas vous en séparer à votre retraite. Si tel est le cas, et vu que la valeur marchande de votre maison excède sensiblement la valeur moyenne des propriétés à Montréal, il vous faudrait alors épargner autour de 15 % de votre revenu annuel pour prétendre vivre à quatre fois votre seuil de pauvreté à partir de 60 ans tout en conservant votre maison. Il vous faut ici considérer que vous vous payez le luxe d'habiter une propriété d'une valeur bien supérieure à la moyenne.






Envoyer
Fermer

Haut de la page
Cet article vous intéresse?
Partager
Digg Facebook Twitter Delicious
 

Vos réactions

Triez : afficher les commentaires 
Déjà inscrit? Ajoutez votre commentaire ci-dessous

    Connexion




Cet article vous intéresse?
0 réaction
0 vote
 
Mots-clés de l'article
Recherche complète sur le même sujet


Abonnez-vous pour recevoir nos Infolettres par courriel
Choisir mes
infolettres
Publicité

Les blogues du devoir

Vos commentaires

 
Recherche



Exemples de recherche :
Robert Sansfaçon
"directeur général des élections"

S'abonner au Devoir
Abonnez-vous au journal papier Le Devoir ou à la version Internet.
Publicité
Vous souhaitez annoncer dans Le Devoir, contactez le service de publicité.

En savoir plus
© Le Devoir 2002-2010