Gouvernement du Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

La salubrité des aliments et l'intoxication paralysante par les phycotoxines (IPP)

Les mollusques et les crustacés sont des aliments nutritifs qui peuvent être consommés de plusieurs façons.  Les consommateurs doivent toutefois connaître certains faits associés à la consommation de certains produits comme les mollusques bivalves (les myes, les huîtres et les moules) ainsi que de tomalli de homard et de crabe.

Les mollusques bivalves sont très sensibles à la qualité de leur milieu marin. Ils consomment des plantes microscopiques susceptibles de produire des biotoxines marines, qui s’accumulent dans leurs tissus. Les eaux canadiennes renferment différentes biotoxines préoccupantes : l’acide domoïque, qui est associé à l’intoxication par phycotoxine amnestique (ASP); les toxines qui causent une intoxication diarrhéique par les mollusques (IDM); la saxitoxine, qui est liée à l’intoxication phycotoxine paralysante (IPP).

Qu'est-ce que l’IPP?

  • L’IPP est une maladie qui peut avoir de graves effets chez certaines personnes, voire leur être fatale.
  • L’IPP est causée par la consommation de mollusques bivalves (comme les huîtres, les myes, les pétoncles, les moules et les coques européennes), de mollusques non bivalves (comme les buccins) et de tomalli (aussi nommé hépatopancréas, substance molle et verte de la cavité abdominale) des crustacés comme les crabes et les homards, qui ont des teneurs élevées en biotoxines marines.
  • On ne connaît pas de remède contre l’IPP.

Quels sont les symptômes de l’IPP?

  • Les premiers symptômes de l’IPP qui peuvent se manifester de quelques minutes à dix heures après l’ingestion d’aliments contaminés.
  • Les symptômes de l’IPP comprennent une sensation de picotement ou d’engourdissement des lèvres qui s’étend graduellement à la figure et au cou. Autres symptômes : des fourmillements dans les doigts et les orteils, des maux de tête et des vertiges.
  • Dans les cas d’intoxication plus graves, les symptômes suivants peuvent aussi se manifester : discours incohérent, fourmillements dans les bras et les jambes, raideurs et absence de coordination des membres, faiblesse et pouls rapide. Des difficultés respiratoires, de la salivation, une cécité temporaire, des nausées et des vomissements peuvent aussi survenir.
  • Dans les cas extrêmes, la paralysie des muscles respiratoires peut mener à un arrêt respiratoire et à la mort de deux à douze heures après l’ingestion d’aliments contaminés.
  • Les personnes gravement atteintes doivent être hospitalisées et recevoir de l’assistance respiratoire.

Comment pourrais-je entrer en contact avec les biotoxines liées à l’IPP?

  • L’IPP résulte de la consommation de mollusques et de crustacés contaminés. Les toxines qui causent l’IPP ne sont pas détruites par la cuisson.
  • Le tomalli des crustacés, comme le crabe et le homard, qui ont consommé des bivalves contaminés, peut aussi contenir des toxines responsables de l’IPP. Au Canada, il n’existe aucun cas connu d’IPP ayant été causé par la consommation de tomalli de crabe ou de homard.
  • Les mollusques et les crustacés peuvent contenir des teneurs élevées en toxines marines tous les mois de l’année selon les conditions ambiantes. Avant de récolter des mollusques de manière récréative, il est important de vous assurer que le secteur est ouvert et sécuritaire pour la récolte des mollusques.

Que puis-je faire pour nous protéger, ma famille et moi?

  • Les mollusques et les crustacés doivent être achetés d’un fournisseur ou d’un restaurant digne de confiance.
  • Seuls les mollusques récoltés dans les secteurs ouverts à la récolte doivent être consommés.
  • Il faut faire attention lorsqu’on récolte des mollusques. Il vous incombe de téléphoner au bureau du ministère des Pêches et des Océans (MPO) le plus près pour savoir quels secteurs coquilliers sont « ouverts » à la récolte. Un secteur coquillier « ouvert » est une zone où la récolte est permise et y est sécuritaire; elle fait l’objet de suivis et de dépistage des toxines. Lorsqu’un secteur coquillier est officiellement « fermé », il est illégal d’y récolter des mollusques pour quelque raison que ce soit.
  • Des mises à jour sur l’ouverture et la fermeture des secteurs coquilliers sont communiquées à la population par l’entremise d’annonces dans les médias locaux, d’avis affichés dans les secteurs coquilliers fermés et d’information fournie par les bureaux locaux du MPO.
  • Il faut noter que les mollusques, même bien cuits, peuvent encore être toxiques étant donné que les toxines de l’IPP ne sont pas détruites par la cuisson.
  • Toute personne qui se sent malade après avoir mangé des mollusques et des crustacés doit consulter un professionnel de la santé et communiquer avec les services locaux de santé publique.
  • Santé Canada recommande aux Canadiens adultes de limiter leur consommation quotidienne de tomalli de homard, à l’équivalent d’un tomalli de homard, en raison de la présence possible de toxines causant l’IPP. La consommation de tomalli de homard n’est pas recommandée pour les enfants. Les conseils de consommation sont affichés sur leur site Web à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/media/advisories-avis/_2009/2009_45-fra.php
  • L’IPP peut aussi survenir dans d’autres pays. Les touristes doivent donc faire attention lorsqu’ils y consomment des mollusques et des crustacés.

Que fait le gouvernement fédéral pour accroître la salubrité des mollusques et des crustacés pour la consommation humaine?

  • Santé Canada établit toutes les lignes directrices de salubrité des aliments à l’égard des bactéries, des toxines et des autres contaminants des aliments.
  • Le gouvernement fédéral a mis sur pied le Programme canadien de contrôle de la salubrité des mollusques (PCCSM) afin de garantir que les mollusques et les crustacés récoltés au Canada sont sans danger pour la consommation. Trois organismes fédéraux collaborent à l’administration de ce programme :
    • Environnement Canada analyse la qualité de l’eau dans les secteurs coquilliers et identifie les eaux qui ne satisfont pas aux normes sanitaires.
    • L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) assure la surveillance des biotoxines chez les mollusques dans les secteurs coquilliers. Elle se charge d’agréer et d’inspecter les établissements de transformation de poisson, de mollusques et de crustacés.
    • Le MPO patrouille et ferme au besoin des secteurs coquilliers, puis interdit la récolte de mollusques quand les teneurs en bactéries ou en toxines dépassent les normes de sécurité sanitaire.
  • Dans le cadre du PCCSM, on prélève des échantillons de mollusques et de crustacés directement des secteurs coquilliers et on les analyse régulièrement pour y déceler la présence des toxines responsables de l’ASP, de l’IDM et de l’IPP. Des centaines de sites des régions de l’Atlantique, du Québec et de la Colombie-Britannique sont régulièrement contrôlés à l’égard de ces toxines.

Cliquez ici pour obtenir plus d'information sur l'ASP, l'IDM et la récolte des mollusques bivalves au Canada. Pour des renseignements complémentaires sur les intoxications alimentaires et les bonnes pratiques de manutention des aliments, visitez le site de l'ACIA à l'adresse suivante : www.inspection.gc.ca.

Pour savoir quels secteurs de récolte des mollusques bivalves sont ouverts, téléphonez au bureau du MPO le plus près de chez vous, dont le numéro se trouve dans votre annuaire téléphonique local.

P0034E-03/07
Mars 2009