La traçabilité au Canada

Le concept de la traçabilité n'est pas nouveau en agriculture; les étiquettes, les tatouages, les marques au fer rouge et les registres en format papier sont des outils de traçabilité utilisés depuis de nombreuses années par l'industrie et les gouvernements. Traditionnellement, les systèmes de traçabilité sont mis au point de façon indépendante, soit par secteur.

Les systèmes de traçabilité reposent sur trois principaux piliers : identification des animaux ou des produits, capacité à retracer leurs déplacements et identification des installations d'origine et de destination. Au Canada, de nombreux secteurs de l'industrie ont mis en place de solides systèmes de traçabilité qui se sont avérés utiles dans la gestion des situations d'urgence.

Identification des animaux

Des programmes réglementés d'identification des bovins, des bovins laitiers, des bisons et des ovins sont actuellement en place. Le Programme canadien d'identification du bétail (PCIB), qui vise tous les bovins et les bisons, a été instauré en 2001 à la suite d'une modification apportée au Règlement sur la santé des animaux. Le Programme canadien d'identification des moutons (PCIM) a pour sa part été mis sur pied en 2004. Ces deux programmes sont obligatoires dans toutes les provinces.

Dans le cadre des programmes d'identification du bétail et des moutons, tous les bovins, les bisons et les ovins doivent être identifiés au moyen d'une étiquette enregistrée avant de quitter leur exploitation d'origine. Les renseignements sur les bovins, les bisons et les ovins de la plupart des provinces sont conservés dans une base de données centrale dont l'Agence canadienne d'identification du bétail (ACIB) est responsable. Au Québec, les données sont versées dans une base de données dont Agri Traçabilité Québec (ATQ) est responsable.

Lorsque survient un foyer de maladie ou une situation d'urgence liée à la salubrité des aliments, l'ACIA est en mesure de retracer l'origine des animaux concernés portant une étiquette.

Déplacement des animaux

Les données sur l'importation et l'exportation des bovins, des bisons et des ovins doivent être consignées dans une base de données sur la traçabilité. Les abattoirs doivent de plus signaler la mort ou l'abattage des bovins et des bisons.

Identification des installations

Afin d'améliorer l'exactitude géographique dans le cadre des enquêtes de traçabilité, les gouvernements provinciaux ont été chargés de l'identification des exploitations agricoles et des établissements de fabrication de produits alimentaires. Cette initiative appuie les efforts déployés par le secteur canadien de l'agriculture.

Mise en application

L'ACIA veille au respect des exigences liées à l'identification et au signalement des déplacements des bovins, des bisons et des ovins. Ceux qui ne respectent pas les exigences prescrites s'exposent à des lettres d'avertissement, à des amendes ou à des poursuites judiciaires, et ce, en vertu des dispositions de la Loi sur la santé des animaux.

L'avenir de la traçabilité au Canada

Reconnaissant le leadership et le discernement dont a fait preuve l'industrie en établissant les fondements du système de traçabilité des animaux d'élevage, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l'Agriculture ont résolu de mettre progressivement en place un Système national de traçabilité des produits agricoles et agroalimentaires visant initialement les secteurs de la production bovine et aviaire.

L'industrie et les gouvernements du Canada collaborent actuellement à l'élaboration du Système national de traçabilité des produits agricoles et agroalimentaires, un système fiable, viable et rentable qui permettra d'obtenir rapidement des renseignements pertinents sur la traçabilité afin d'améliorer l'intervention d'urgence et la compétitivité dans le meilleur intérêt de l'industrie et des gouvernements.

Le Système national de traçabilité des produits agricoles et agroalimentaires vise à tirer profit du travail déjà accompli dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire.