Conflits familiaux et Enquête canadienne de 2021 sur les problèmes juridiques

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La présente fiche d’information se fonde sur les données de l’Enquête canadienne sur les problèmes juridiques (ECPJ) de 2021, réalisée par Statistique Canada et commandée par Justice Canada. L’ECPJ porte sur les besoins juridiques ou les problèmes juridiques. Ce genre d’enquête est mené dans des pays du monde entier pour mesurer l’incidence des problèmes juridiques, la façon dont les répondants tentent de les résoudre et leur incidence sur la vie des répondants. L’ECPJ a été menée auprès de personnes âgées de 18 ans et plus locutrices de l’anglais ou du français. La taille de l’échantillon final était de 21 170 personnes provenant des 10 provinces, avec un suréchantillon d’Autochtones.

Note aux lecteurs : Dans les données de l’ECPJ, le pourcentage de personnes s’identifiant comme d’un sexe autre que masculin ou féminin était très faible. Statistique Canada a pris la décision de regrouper les données en « homme Â» et « autre qu’homme Â».

L’ECPJ et les conflits familiaux

Dans le cadre de l’Enquête canadienne sur les problèmes juridiques, on a demandé aux répondants s’ils avaient connu un problème ou un conflit grave lié à un éventail de sujets, tels que l’éclatement de la famille, le logement ou l’emploi. Si les répondants répondaient « oui Â», on leur demandait d’indiquer si les problèmes qu’ils avaient connus étaient difficiles à résoudre.

En 2021, environ un tiers (34 %) des personnes vivant dans les provinces canadiennes ont dit avoir connu au moins un conflit ou un problème. Parmi celles-ci, près du cinquième (18 %), ou 5,5 millions de personnes dans les dix provinces, ont déclaré que le conflit ou le problème qu’elles avaient connu était grave et difficile à résoudre. Parmi les répondants ayant déclaré un problème grave et difficile à régler, près d’un sur dix (9,7 %) a fait état d’un éclatement de la famille ou d’une relation (problèmes liés à la garde d’enfants exclus). Une proportion plus faible (6 %) a rapporté un problème ou un conflit lié à la garde d’enfantsNote de bas de page 1 ou à d’autres responsabilités parentales et 8,7 % des répondants ont déclaré devoir s’occuper d’un testament ou de la prise en charge des finances ou des soins de santé d’une personne incapable de prendre soin d’elle-même (ci-après « Soin d’un tiers Â»).

Figure 1. Le plus grave problème ou conflit difficile à résoudre par type de problème (Canadiens vivant dans les provinces, N=5 500 000)
Figure 1. Le plus grave problème ou conflit difficile à résoudre par type de problème (Canadiens vivant dans les provinces, N=5 500 000)
Figure 1. Le plus grave problème ou conflit difficile à résoudre par type de problème (Canadiens vivant dans les provinces, N=5 500 000) – Version texte

Il s’agit d’un diagramme circulaire comportant quatre catégories, chacune représentant un problème ou un différend grave lié à la famille au cours des trois dernières années.

La première catégorie concerne l’éclatement de la famille, représentée par la couleur bleue (9,7 %).

La deuxième catégorie concerne les problèmes liés à la garde d’enfants, représentée par la couleur orange (6,0 %).

La troisième catégorie concerne les familles prenant en charge une autre personne, représentée par la couleur grise (8,7 %).

La quatrième catégorie désigne les autres, représentée par la couleur jaune (75,6 %).

Les hommes ont déclaré qu’ils étaient moins susceptibles d’être confrontés à un problème de garde d’enfants que les autres.

En ce qui concerne les problèmes de garde d’enfants ou les problèmes liés aux responsabilités parentales, les hommes sont moins susceptibles d’avoir un problème ou un différend grave (4,5 %) que ceux qui ne s’identifient pas comme des hommes (c’est-à-dire ceux qui s’identifient comme des femmes ou qui ne sont ni des hommes ni des femmes) (7,6 %).

Les personnes âgées de 55 ans et plus étaient moins susceptibles de déclarer avoir connu un éclatement de la famille ou des problèmes de garde d’enfants, mais étaient plus susceptibles d’avoir un problème lié au fait de s’occuper d’une personne dans le besoin.

Comme le montre la Figure 1, par rapport aux personnes âgées de 18 à 34 ans, les personnes âgées de 55 ans et plus étaient considérablement moins susceptibles (5,3 %) de connaître un problème d’éclatement de la famille, considérablement moins susceptibles (1,9 %) de connaître un problème de garde d’enfants, mais considérablement plus susceptibles (13 %) de faire état d’un problème lié à la prise en charge d’une autre personne.

Figure 2. Problèmes ou conflits graves liés à la famille au cours des trois années précédentes, par groupe d’âge (18 à 34 ans; 35 à 54 ans; 55 ans et plus), 2021.
Figure 2. Problèmes ou conflits graves liés à la famille au cours des trois années précédentes, par groupe d?âge (18 à 34 ans; 35 à 54 ans; 55 ans et plus), 2021.
Figure 2. Problèmes ou conflits graves liés à la famille au cours des trois années précédentes, par groupe d’âge (18 à 34 ans; 35 à 54 ans; 55 ans et plus), 2021. – Version texte

Il s’agit d’un diagramme à colonnes comportant trois catégories, chacune représentant un problème ou un différend grave lié à la famille au cours des trois dernières années. Il y a trois barres pour chaque catégorie (problème ou différend grave). La barre bleue représente les 18 à 34 ans, la barre orange, les 35 à 54 ans et la barre grise, les 55 ans et plus.

La première catégorie représente l’éclatement de la famille. La première barre est bleue (18 à 34 ans) et indique 11,7 %, la deuxième barre est orange (35 à 54 ans) et indique 11,6 %, et la troisième barre est grise (55 ans et plus) et indique 5,3 %.

La deuxième catégorie représente les problèmes liés à la garde d’enfants. La première barre est bleue (18 à 34 ans) et indique 6,3 %, la deuxième barre est orange (35 à 54 ans) et indique 9,0 %, et la troisième barre est grise (55 ans et plus) et indique 1,9 %.

La troisième catégorie représente la prise en charge d’une autre personne. La première barre est bleue (18 à 34 ans) et indique 4,1 %, la deuxième barre est orange (35 à 54 ans) et indique 8,6 %, et la troisième barre est grise (55 et plus) et indique 13,0 %.

Les personnes non autochtones étaient moins susceptibles de déclarer avoir été confrontées à un problème de garde d’enfants.

Si l’on prend en compte l’origine ethnique, les problèmes de garde d’enfants et de responsabilités parentales déclarés varient considérablement. Les personnes non autochtones sont nettement moins susceptibles de déclarer avoir connu un problème de garde d’enfants que les personnes autochtones (5,8 % comparativement à 10,5 %).

Les personnes qui s’identifiaient à une minorité visible étaient moins susceptibles de déclarer avoir été confrontées à un problème lié à la garde d’enfants.

À titre d’autre comparaison, les personnes s’identifiant comme appartenant à une minorité visible étaient beaucoup moins susceptibles de connaître un problème lié à la garde d’enfants que les autres personnes (3,8 % comparativement à 6,8 %). De plus, un nombre considérablement moins élevé de répondants (6,2 %) s’identifiant comme membres d’une minorité visible ont signalé un problème lié à la prise en charge d’un tiers, comparativement aux personnes non désignées comme membres d’une minorité visible (9,5 %).

Les personnes sans emploi au cours des 12 derniers mois étaient plus susceptibles de déclarer avoir un problème lié au soin d’un tiers.

La situation d’emploi n’était pas étroitement associée aux problèmes liés à l’éclatement ou à la dislocation de la famille, ni à la garde d’enfants. Les personnes n’ayant pas eu d’emploi au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête étaient considérablement plus susceptibles d’avoir un problème lié au soin d’un tiers, par comparaison au groupe de référence des personnes en situation d’emploi (11,2 % comparativement à 7,7 %).

L’orientation sexuelle, l’état de personne handicapée, l’emplacement géographique, le revenu du ménageNote de bas de page 2 et le niveau d’éducationNote de bas de page 3 n’étaient pas associés au fait de connaître un conflit familial grave.

L’orientation sexuelle n’était pas associée au fait d’avoir des problèmes liés à l’éclatement de la famille, à la garde d’enfants ou à la prise en charge d’un tiers.

Si l’on compare les personnes handicapées au reste des répondants, leur situation n’était pas associée à un problème dans l’une des trois catégories de conflits familiaux.

La situation géographique, notamment le fait de vivre dans un milieu rural ou urbain, n’était pas associée au fait de connaître un conflit familial.

Les problèmes graves liés aux trois catégories de conflits familiaux étaient répartis de manière égale entre tous les niveaux d’éducation et toutes les catégories de revenus des ménages.