Précis des faits

Sources de données sur la victimisation des Autochtones

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Juillet 2017

Division de la recherche et de la statistique

Cinq sources nationales de données administratives sur les Autochtones au sein du systÚme de justice

Il existe cinq sources nationales de donnĂ©es administratives au sein du systĂšme de justice faisant Ă©tat des interactions des Autochtones avec les services de police et le systĂšme correctionnel, trois sont des enquĂȘtes des services correctionnels et deux sont des enquĂȘtes des services de police.Note de bas de la page 1

Forte dĂ©pendance envers l’EnquĂȘte sociale gĂ©nĂ©rale sur la victimisation criminelle

La recherche rĂ©alisĂ©e sur la victimisation des Autochtones du Canada dĂ©pend fortement de l’EnquĂȘte sociale gĂ©nĂ©rale (ESG) sur la victimisation comme source de donnĂ©es statistiques, peut-ĂȘtre en partie en raison de l’insuffisance des donnĂ©es au sein du systĂšme de justice. La plus rĂ©cente ESG sur la victimisation, une enquĂȘte menĂ©e par Statistique Canada tous les cinq ans, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 2014. L’ESG permet une analyse des taux auto-dĂ©clarĂ©s de certaines formes de victimisation, notamment le vol ou la violence familiale, et tient compte d’autres facteurs sociaux et dĂ©mographiques comme l’Ăąge, le sexe et le lien entre la victime et l’accusĂ©.

Évolution de l’ESG sur la victimisation

L’ESG de 1999 sur la victimisation a Ă©tĂ© la premiĂšre enquĂȘte de ce genre pour laquelle on a effectuĂ© des entrevues tĂ©lĂ©phoniques dans le Nord, mais les rĂ©sultats n’ont pas Ă©tĂ© divulguĂ©s Ă  la suite de questions de reprĂ©sentativitĂ©. Les rĂ©sultats de l’enquĂȘte de 2004 ont Ă©tĂ© divulguĂ©s, mais le rapport indiquait qu’une trĂšs grande prudence devait ĂȘtre exercĂ©e dans l’interprĂ©tation des donnĂ©es en raison de plusieurs limites et dĂ©fis qui s’y appliquaient. De nombreux intervenants ont indiquĂ© que le fait de s’en remettre aux enquĂȘtes tĂ©lĂ©phoniques entraĂźnait une reprĂ©sentation inadĂ©quate des expĂ©riences vĂ©cues par de nombreuses personnes marginalisĂ©es, en particulier les femmes, avec lesquelles on ne pouvait pas communiquer par tĂ©lĂ©phone, qui ne parlaient pas français ou anglais ou qui refusaient de participer.Note de bas de la page 2 Des entrevues en personne dans trois territoires ont Ă©tĂ© effectuĂ©es dans le cadre de l’enquĂȘte de 2009  afin de complĂ©ter les entrevues tĂ©lĂ©phoniques. Toutefois, la comparaison des donnĂ©es devait ĂȘtre effectuĂ©e avec prudence en raison de la sous-reprĂ©sentation de la population inuite du Nunavut. Par la suite, des amĂ©liorations ayant Ă©tĂ© apportĂ©es et le nombre d’entrevues en personne ayant augmentĂ©, l’ESG de 2014 sur la victimisation a Ă©tĂ© la premiĂšre enquĂȘte Ă  prĂ©senter des donnĂ©es combinĂ©es sur les Autochtones.

L’enquĂȘte sur les homicides de 2014 a Ă©tĂ© la premiĂšre enquĂȘte Ă  prĂ©senter des donnĂ©es complĂštes sur l’identitĂ© autochtone

Entre 2003 et 2013, l’identitĂ© autochtoneNote de bas de la page 3 d’environ la moitiĂ© des victimes et des personnes accusĂ©es d’homicide a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e « inconnue Â». L’enquĂȘte sur les homicides de 2014 a Ă©tĂ© la premiĂšre enquĂȘte Ă  prĂ©senter des donnĂ©es plus complĂštes sur l’identitĂ© autochtone des victimes et des personnes accusĂ©es d’homicide puisque seulement 3 % d’entre elles avaient une identitĂ© « inconnue Â».Note de bas de la page 4

L’enquĂȘte sur les homicides de 2015 prĂ©sente une analyse spĂ©ciale sur les simples connaissances

L’enquĂȘte sur les homicides de 2015 prĂ©sente une analyse spĂ©ciale sur les homicides de femmes autochtones et non autochtones commis par de simples connaissances.Note de bas de la page 5 Cette analyse spĂ©ciale porte sur les homicides commis entre 1980 et 2015, oĂč la police a dĂ©clarĂ© que 18% des femmes victimes autochtones et 11% des femmes victimes non autochtones ont Ă©tĂ© tuĂ©es par une « simple connaissance Â». Les rĂ©sultats indiquent que du nombre total de femmes victimes d’homicides commis par une simple connaissance, 24 % d’entre elles Ă©taient Autochtones. L’analyse dĂ©montre que 38 % des femmes autochtones victimes d’un homicide commis par une simple connaissance avaient une relation de « partenaires de consommation Â» avec l’auteur de l’homicide.Note de bas de la page 6

Insuffisance des données désagrégées sur les Autochtones et le systÚme de justice canadien

Le Centre canadien de la statistique juridique (CCSJ) a examinĂ© la façon dont les donnĂ©es sont recueillies sur la participation des Autochtones au systĂšme de justice pĂ©nale.Note de bas de la page 7 Les auteurs du rapport produit indiquent que les commissions et enquĂȘtes canadiennes soulignent sans cesse les lacunes existant en matiĂšre de donnĂ©es dĂ©sagrĂ©gĂ©es sur les Autochtones et le systĂšme de justice canadien. Ils soulignent, entre autres, la nĂ©cessitĂ© qu’une dĂ©finition cohĂ©rente soit utilisĂ©e pour des termes comme « Autochtone Â» dans les diffĂ©rentes enquĂȘtes et par les diffĂ©rents organismes qui produisent des rapports. La collecte d’informations sur l’origine et l’identitĂ© autochtones posait aussi un certain dĂ©fi dans le cadre de l’initiative de recherche rĂ©cemment menĂ©e par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur les femmes autochtones portĂ©es disparues ou assassinĂ©es. Les PremiĂšres nations sont des Indiens inscrits, dont l’identitĂ© autochtone peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e, peu importe si la victime est en Ă©tat d’incapacitĂ© ou non. À l’exception de ce groupe, l’identitĂ© autochtone est seulement dĂ©terminĂ©e par auto-identification plutĂŽt que d’ĂȘtre attribuĂ©e par la police et d’autres intervenants de premiĂšre ligne, ce qui pose des dĂ©fis supplĂ©mentaires, par exemple, lorsque la victime est en Ă©tĂ© d’incapacitĂ©, disparue ou victime d’homicide. La GRC a Ă©galement soulignĂ© les lacunes existant en ce qui concerne les dĂ©finitions et les ensembles de donnĂ©es comparables dans les diffĂ©rents organismes et les diffĂ©rentes administrations fĂ©dĂ©rales-provinciales-territoriales du Canada.

Des rapports antĂ©rieurs avaient remis en question la qualitĂ© des donnĂ©es et la quantitĂ© de donnĂ©es fiables sur la victimisation des Autochtones.Note de bas de la page 8 Bien que cette lacune existe toujours, l’information s’est amĂ©liorĂ©e avec les annĂ©es.Note de bas de la page 9

L’ESG est un outil qui continue de s’amĂ©liorer

MĂȘme si les mĂ©thodes de collecte des donnĂ©es de l’ESG ont Ă©voluĂ©, l’enquĂȘte demeure limitĂ©e en tant qu’outil de recherche en ce qui concerne l’examen de la victimisation des Autochtones.Note de bas de la page 10 L’insuffisance des donnĂ©es statistiques accessibles peut donner lieu Ă  la sous-estimation de l’ampleur de victimisation violente des Autochtones du Canada et pourrait aussi contribuer Ă  la comprĂ©hension erronĂ©e au Canada des causes et du contexte de cette violence. Une des lacunes majeures de l’ESG est que cette enquĂȘte ne documente pas les expĂ©riences des victimes dans le systĂšme de justice en tant que tel.Note de bas de la page 11 Toutefois, il est important de souligner que Statistique Canada continue de collaborer avec ses partenaires afin d’amĂ©liorer la qualitĂ© de bon nombre de ses enquĂȘtes.