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Peines minimales obligatoires (PMO)

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Juillet 2018

Division de la recherche et de la statistique

Remarque Ă  l’intention du lecteur : La prĂ©sente publication illustre les rĂ©sultats d’un sondage d’opinion publique en ligne auquel a rĂ©pondu un Ă©chantillon des Canadiens qui ont reçu une invitation par courriel, Facebook et Twitter (appelĂ© Ă©chantillon de « lien ouvert Â»; voir la mĂ©thode pour obtenir de plus amples renseignements). Le prĂ©sent sondage illustre un sondage effectuĂ© auprès d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de la population canadienne, dont les rĂ©sultats sont disponibles Ă  l’adresse suivante : Recherche sur les questions de justice

En général, les répondants étaient défavorables au régime actuel de peines minimales obligatoires (PMO) et préféraient une approche plus individualisée quant à la détermination de la peine. Par rapport à l’échantillon représentatif de la population canadienne, les répondants au sondage à lien ouvert avaient une meilleure connaissance des peines minimales obligatoires, étaient plus favorables au pouvoir discrétionnaire des juges quant à la détermination des peines, mais moins favorables aux peines minimales obligatoires (voir les résultats de l’échantillon représentatif à l’adresse Recherche sur les questions de justice).

Les autres constatsNote de bas de page 1

Une analyse plus poussée

Dans le sondage, les peines minimales obligatoires ont Ă©tĂ© dĂ©crites comme une peine d’emprisonnement dont la durĂ©e minimale, en cas de condamnation pour une infraction prĂ©cise, a Ă©tĂ© Ă©tablie par le ParlementNote de bas de page 2. Un juge peut ne pas rĂ©duire la peine minimale, tandis qu’il est en mesure d’imposer une peine plus lourde que la peine minimale Ă  un contrevenant s’il y a lieu. Au Canada, 72 infractions sont passibles, dans le Code criminel et la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances, de peines minimales obligatoires.

Différences entre l’échantillon du lien ouvert (échantillon LO) et l’échantillon représentatif national (échantillon RN)

Par rapport Ă  l’échantillon RN, l’échantillon LO a indiquĂ© des niveaux bien plus Ă©levĂ©s de connaissance des peines minimales obligatoires; 52 % des rĂ©pondants de l’échantillon NR ont dĂ©clarĂ© avoir un faible niveau de connaissances par rapport Ă  23 % dans l’échantillon LO. La mesure dans laquelle les rĂ©pondants ont estimĂ© une peine minimale obligatoire Ă©quitable entre les trois scĂ©narios a aussi diffĂ©rĂ© selon l’échantillon. Un plus grand nombre de rĂ©pondants de l’échantillon LO a estimĂ© qu’une peine minimale obligatoire serait injuste dans le scĂ©nario 1 (60 % contre 49 % dans l’échantillon NR), dans le scĂ©nario 2 (80 % contre 70 %) et dans le scĂ©nario 3 (73 % contre 56 %). Voir la description des scĂ©narios dans la section sur la mĂ©thodologie. Une plus grande diffĂ©rence entre ces Ă©chantillons a Ă©tĂ© constatĂ©e concernant les rĂ©ponses Ă  la question visant Ă  savoir si le Canada devrait accorder davantage de latitude aux juges quant Ă  la dĂ©termination de la peine. Les rĂ©pondants de l’échantillon LO Ă©taient plus fortement favorables au fait d’accorder un pouvoir discrĂ©tionnaire total aux juges afin qu’ils puissent infliger une peine infĂ©rieure Ă  la peine minimale obligatoire (57 % contre 39 % pour l’échantillon RN). En revanche, ils Ă©taient moins fortement favorables Ă  cette latitude dans des circonstances exceptionnelles uniquement (32 % contre 51 % dans l’échantillon RN).

MĂ©thodologie

Dans le cadre des discussions gĂ©nĂ©rales relatives au sondage sur la justice nationale de 2017 d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de la population canadienneNote de bas de page 3, le ministère de la Justice a entrepris un sondage parallèle en ligne auprès de Canadiens de 18 ans et plus, annoncĂ© sur les comptes Facebook et Twitter du ministère de la Justice. Une invitation par courriel a aussi Ă©tĂ© envoyĂ©e aux personnes ou organisations faisant partie d’une liste de distribution tenue par le ministère de la Justice. La liste de distribution a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par un groupe du ministère responsable de la supervision des consultations. D’autres organismes qui travaillent dans le domaine de la justice ou qui s’y intĂ©ressent ont Ă©tĂ© inclus. Les invitations envoyĂ©es sur Twitter, sur Facebook et par courriel incitaient les destinataires Ă  diffuser le sondage au plus grand nombre. Le sondage proposĂ© sur lien ouvert a Ă©tĂ© rempli par 3 486 rĂ©pondants. La source de l’invitation variait, 40 % des rĂ©pondants ayant eu connaissance du sondage par Facebook (pas nĂ©cessairement par la page Facebook du ministère de la Justice), 2 % d’entre eux sur le site Web du ministère de la Justice, 27 % par une invitation par courriel, 8 % par Twitter et 20 % par d’autres sources (3 % n’ont pas rĂ©pondu).

La collecte de données auprès de l’échantillon consistait à étudier la portée des réseaux des ministères et le nombre de Canadiens disposés à indiquer leur point de vue sur le système de justice pénale, et la façon dont les points de vue d’un échantillon représentatif de Canadiens peut différer d’un échantillon volontaire.

Les questions du sondage du lien ouvert étaient identiques à celles du premier sondage auquel a répondu un échantillon représentatif de la population canadienne et qui portait sur le pouvoir discrétionnaire judiciaire, la détermination de la peine et les peines minimales obligatoires. Ce sondage comprenait des renseignements (p. ex. des statistiques et des définitions de concepts comme les lignes directrices en matière de détermination des peines) et trois scénarios illustrant les infractions passibles de peines minimales obligatoires afin de fournir un contexte pour les réponses.

Aux fins du présent sondage, les trois mêmes scénarios ont été présentés, chacun d’eux illustrant une infraction passible d’une peine minimale obligatoireNote de bas de page 4; on a ensuite été demandé aux répondants s’ils jugeaient la peine minimale obligatoire équitable dans ce cas. Après ces questions, d’autres questions très générales leur ont été posées au sujet des peines minimales obligatoires, notamment l’équité de ces peines en général, leur opinion quant au fait d’accorder davantage de pouvoir discrétionnaire aux juges afin qu’ils infligent une peine inférieure aux peines minimales obligatoires ou une peine non privative de liberté, et la solidité des divers arguments pour et contre les peines minimales obligatoires.

Caractéristiques de l’échantillon

L’échantillon n’était pas reprĂ©sentatif de la population canadienne, et reflète probablement un Ă©chantillon plus investi dans la rĂ©forme du système de justice pĂ©nale ou qui souhaite ĂŞtre consultĂ© sur les rĂ©formes du SJP. Quarante-cinq pour cent d’entre eux travaillaient dans le système de justice pĂ©nale (SJP) ou dans un domaine connexe, et 15 % ont fait du bĂ©nĂ©volat dans le SJP ou dans un autre domaine connexe (ces catĂ©gories n’étaient pas mutuellement exclusives). Seuls 18 % d’entre eux n’avaient jamais participĂ© au SJP auparavant (comparativement Ă  45 % des rĂ©pondants de l’échantillon reprĂ©sentatif).

Comparativement Ă  la population canadienne, les membres de l’échantillon du lien ouvert :

Pour plus de renseignements sur les constatations ou les sondages mentionnés dans le présent document, prière de communiquer avec la Division de la recherche et de la statistique du ministère de la Justice du Canada (rsd.drs@justice.gc.ca)

Notes de bas de la page