Recherche en un coup d’oeil

Pouvoir judiciaire discrétionnaire et PMO

Version PDF

Juin 2018

Division de la recherche et de la statistique

Les jeunes ont relevé que les facteurs les plus importants dont les juges devraient tenir compte lorsqu’ils infligent des peines justes et équitables sont les circonstances personnelles et les antécédents de l’accusé, la nature de l’infraction, y compris le contexte, la gravité et les motifs de l’infraction. En définitive, les jeunes ne croient pas que les peines minimales obligatoires (PMO) sont avantageuses, car elles restreignent le pouvoir discrétionnaire des juges.

Les autres constatsNote de bas de la page 1

Une analyse plus poussée

La plupart des jeunes croient que le système de justice pénale du Canada (SJP) n’est pas toujours juste et impartial, et par conséquent, des mécanismes sont nécessaires pour veiller à ce que les juges et les décisions relatives aux peines ne soient pas partiaux ou préjudiciables.

Ceux qui croient que les juges devraient ĂŞtre en mesure d’infliger une peine infĂ©rieure Ă  la peine minimale obligatoire Ă©noncĂ©e ont dĂ©clarĂ© qu’il y avait beaucoup de circonstances personnelles et contextuelles que les PMO ne pouvaient pas prendre en compte. Les jeunes ont relevĂ© que les PMO pouvaient avoir des incidences dĂ©favorables, comme le fait de criminaliser davantage des personnes vulnĂ©rables. Ils ont proposĂ© que le SJP envisage des manières de rĂ©adapter les personnes. Toutefois, les avis Ă©taient partagĂ©s : certains jeunes n’étaient pas sĂ»rs quant Ă  ce qu’il fallait faire des PMO, et d’autres croyaient que les juges ne devraient pas ĂŞtre en mesure de prononcer des peines infĂ©rieures aux PMO.

Certains jeunes croient que les PMO pourraient être utiles si elles étaient empreintes de souplesse. Avoir des lignes directrices ou des paramètres pourrait aider à assurer une certaine cohérence dans l’établissement de peines partout au pays. Plus de la moitié des jeunes pensent qu’en définitive, les juges ont besoin de pouvoirs discrétionnaires de sorte que des peines justes et équitables sont établies, lesquelles incluent la prise en compte de circonstances personnelles des délinquants et du contexte et des motifs de l’infraction commise.

Les jeunes avaient du mal à comprendre les PMO. Beaucoup de jeunes ont estimé que les délinquants ne méritent pas toujours d’être emprisonnés, mais les participants ne savaient pas quelles autres options étaient offertes. Beaucoup de jeunes n’étaient pas préparés à proposer des options à l’emprisonnement, autres que ce qu’ils savaient déjà, par exemple, les programmes de réadaptation ou de probation.

MĂ©thodologie

Le ministère de la Justice du Canada, de concert avec la Commission des étudiants du CanadaNote de bas de la page 2, a réalisé un projet de participation des jeunes en 2016 et 2017. Les points de vue, les perceptions et les attentes des jeunes en ce qui a trait au système de justice pénale ont été examinés dans le cadre de chaque projet. L’examen a été effectué par un nouveau comité action jeunesseNote de bas de la page 3 du ministère de la Justice qui a demandé aux jeunes issus de projets d’action communautaire dirigés par des jeunesNote de bas de la page 4 de s’exprimer, et également dans le cadre de la conférence Le Canada que nous souhaitons.Note de bas de la page 5

Projet de participation des jeunes au SJP, de 2016

Quatorze membres du ComitĂ© action jeunesse du ministère de la Justice reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, rurales, urbaines et autres ont pris part Ă  des vidĂ©oconfĂ©rences mensuelles de septembre 2016 Ă  fĂ©vrier 2017. Ces vidĂ©oconfĂ©rences Ă©taient axĂ©es sur la façon dont les jeunes perçoivent le crime et le SJP, les principes directeurs et valeurs du SJP, ainsi que le lien entre la vulnĂ©rabilitĂ©, la marginalisation et la criminalisation. Les membres du ComitĂ© action jeunesse ont mobilisĂ© plus de 350 jeunes de tout le pays dans le cadre de projets d’action communautaire afin d’obtenir leur opinion et leurs points de vue sur le SJP. Ils ont eu recours Ă  des sondages (copie papier et numĂ©rique), des entrevues et des groupes de discussion pour obtenir l’information, et ont fait rapport aux facilitateurs du comitĂ© et durant les vidĂ©oconfĂ©rences. Après chacune de ces vidĂ©oconfĂ©rences, les jeunes retournaient dans leur communautĂ© pour obtenir commentaires et suggestions d’autres jeunes Ă  propos des questions discutĂ©es durant la vidĂ©oconfĂ©rence. Quatre projets d’action communautaire ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. La participation s’est poursuivie durant la confĂ©rence Le Canada que nous souhaitons, oĂą l’équipe thĂ©matique Le système de justice que nous souhaitons, un groupe de 17 jeunes de six provinces et un territoire, reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, les populations du Nord et un certain nombre d’autres populations diverses, ont pris part Ă  cinq jours de discussion sur les valeurs et objectifs qu’ils espèrent que le SJP adoptera Ă  l’avenir.

Projet de participation des jeunes au SJP, de 2017

Huit membres du comitĂ© action jeunesse du ministère de la Justice reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, rurales, urbaines et autres ont pris part Ă  des appels effectuĂ©s aux deux semaines de juin 2017 Ă  mars 2018. Ce projet Ă©tait articulĂ© autour des enjeux pertinents pour le travail du ministère de la Justice, notamment la libertĂ© sous caution et les infractions contre l'administration de justice, la justice rĂ©paratrice, la justice axĂ©e sur les solutions, la surreprĂ©sentation des Autochtones dans le SJP, la surreprĂ©sentation des personnes ayant des troubles de santĂ© mentale et cognitifs dans le SJP, la mesure du rendement au sein du SJP et les points de vue des victimes d’actes criminels. Durant la confĂ©rence Le Canada que nous souhaitons, l’équipe thĂ©matique SJP, formĂ©e de 11 jeunes et de deux jeunes facilitateurs de deux territoires et cinq provinces, reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, les populations du Nord et un certain nombre d’autres populations diverses, a discutĂ© de questions touchant la justice.

En ce qui concerne les questions du pouvoir discrĂ©tionnaire et des PMO, Justice Canada et le SCC ont prĂ©sentĂ© aux jeunes la dĂ©finition et les objectifs des peines, le rĂ´le du juge et la dĂ©finition des PMO. Après avoir dĂ©battu de la façon dont les peines sont infligĂ©es, et après avoir obtenu de plus amples renseignements sur le prononcĂ© des peines et les PMO, les jeunes se sont servis d’un questionnaire pour recueillir les points de vue de leurs pairs (29 personnes). Les jeunes ont Ă©tĂ© en mesure de diffuser le lien vers le sondage, au moyen de divers outils en ligne, y compris les mĂ©dias sociaux. Ă€ la confĂ©rence de 2018 sur « Le Canada que nous voulons Â», des facilitateurs ont examinĂ© les scĂ©narios dĂ©crivant un dĂ©linquant, ses circonstances, l’infraction ou les infractions qu’il a commises, ainsi que des dĂ©tails sur la victime. Pendant six jours, les jeunes ont discutĂ© de divers scĂ©narios et proposĂ© une peine appropriĂ©e.

Pour plus de renseignements sur les constatations ou les sondages mentionnés dans le présent document, prière de communiquer avec la Division de la recherche et de la statistique du ministère de la Justice du Canada (rsd.drs@justice.gc.ca).

Notes de bas de la page