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Surreprésentation des personnes ayant des troubles de santé mentale et cognitifs dans le système de justice pénale (SJP)

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Juin 2018

Division de la recherche et de la statistique

Les jeunes connaissent fort bien les liens entre la santé mentale, la toxicomanie et les infractions. Les jeunes s’entendent pour dire que le système de justice pénale (SJP) doit jouer un rôle très actif dans la gestion des questions de santé mentale au moyen de programmes et de services à la fois dans le cadre du SJP ou en lien à celui-ci.

Les autres constatsNote de bas de la page 1

Une analyse plus poussée

Tant en 2016 qu’en 2017, les membres du ComitĂ© action jeunesse ont relevĂ© que les personnes qui sont atteintes de troubles de santĂ© mentale peuvent bĂ©nĂ©ficier de thĂ©rapie ou du counseling, en guise de partie de leur peine ou de son entièretĂ©. Les jeunes ont relevĂ© que l’emprisonnement peut exacerber les troubles de santĂ© mentale. De plus, les personnes souffrant de troubles des fonctions cognitives pourraient ne pas comprendre les consĂ©quences de leurs infractions; elles pourraient ne pas comprendre le lien de causalitĂ© entre leurs actes et la peine qui leur est infligĂ©e.

Tant en 2016 qu’en 2017, les membres du Comité action jeunesse ont proposé d’offrir des conseillers, des psychiatres, des psychologues et des séances de thérapie de groupe pour soutenir les personnes ayant des troubles de santé mentale et cognitifs à s’orienter dans le SJP.

Certains jeunes ont relevé que des délinquants qui pourraient dire ne pas avoir de troubles de santé mentale pourraient néanmoins en souffrir. Certains jeunes croient que tous les délinquants devraient être examinés pour veiller à ce que les professionnels du SJP aient tous les renseignements nécessaires pour prendre des décisions sur l’avenir des délinquants et les aider à répondre à leurs besoins afin qu’ils puissent être fonctionnels en société.

Les jeunes ont parlé du besoin d’offrir des programmes complets fondés sur des données probantes dont il a été démontré qu’ils ont réussi à répondre aux besoins précis des personnes ayant un ensemble de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF). L’accès à de tels programmes doit être vaste et uniforme, les programmes doivent être soutenus par une aide financière permanente et leurs fournisseurs doivent recevoir une formation adéquate.

Les jeunes ont très clairement décrit l’importance de traiter des enjeux des troubles de santé mentale et cognitifs pour les délinquants et les victimes pouvant souffrir de traumatismes en raison de leur vécu. Toutefois, ils n’ont pas discuté de ce que de tels programmes et services seraient ni comment ils pourraient être offerts.

Dans leurs propres mots :

« […] souvent les dĂ©linquants commettent des infractions en raison de troubles de santĂ© mentale; de troubles de l’humeur, de l’anxiĂ©tĂ©, et de troubles liĂ©s aux traumatismes, de l’automutilation, des troubles liĂ©s Ă  la toxicomanie, de troubles psychotiques, etc. je pense que souvent les victimes se trouvent dans l’aire du « pourquoi Â», pensant : « pourquoi le dĂ©linquant a fait telle ou telle chose Â». Je pense que la [justice rĂ©paratrice] serait un moyen impartial pour qu’ils arrivent Ă  une comprĂ©hension impartiale ».

« Pour moi, cela signifie qu’un juge devrait prendre en compte le passé d’une personne, son bien-être physique et mental, son échelle d’infractions, etc. pour veiller à ce que la personne reçoive une peine appropriée ».

MĂ©thodologie

Le ministère de la Justice du Canada, de concert avec la Commission des étudiants du CanadaNote de bas de la page 2, a réalisé un projet de participation des jeunes en 2016 et 2017. Les points de vue, les perceptions et les attentes des jeunes en ce qui a trait au système de justice pénale ont été examinés dans le cadre de chaque projet. L’examen a été effectué par un nouveau comité action jeunesseNote de bas de la page 3 du ministère de la Justice qui a demandé aux jeunes issus de projets d’action communautaire dirigés par des jeunesNote de bas de la page 4 de s’exprimer, et également dans le cadre de la conférence Le Canada que nous souhaitons.Note de bas de la page 5

Projet de participation des jeunes au SJP, de 2016

Quatorze membres du ComitĂ© action jeunesse du ministère de la Justice reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, rurales, urbaines et autres ont pris part Ă  des vidĂ©oconfĂ©rences mensuelles de septembre 2016 Ă  fĂ©vrier 2017. Ces vidĂ©oconfĂ©rences Ă©taient axĂ©es sur la façon dont les jeunes perçoivent le crime et le SJP, les principes directeurs et valeurs du SJP, ainsi que le lien entre la vulnĂ©rabilitĂ©, la marginalisation et la criminalisation. Les membres du ComitĂ© action jeunesse ont mobilisĂ© plus de 350 jeunes de tout le pays dans le cadre de projets d’action communautaire afin d’obtenir leur opinion et leurs points de vue sur le SJP. Ils ont eu recours Ă  des sondages (copie papier et numĂ©rique), des entrevues et des groupes de discussion pour obtenir l’information, et ont fait rapport aux facilitateurs du comitĂ© et durant les vidĂ©oconfĂ©rences. Après chacune de ces vidĂ©oconfĂ©rences, les jeunes retournaient dans leur communautĂ© pour obtenir commentaires et suggestions d’autres jeunes Ă  propos des questions discutĂ©es durant la vidĂ©oconfĂ©rence. Quatre projets d’action communautaire ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. La participation s’est poursuivie durant la confĂ©rence Le Canada que nous souhaitons, oĂą l’équipe thĂ©matique Le système de justice que nous souhaitons, un groupe de 17 jeunes de six provinces et un territoire, reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, les populations du Nord et un certain nombre d’autres populations diverses, ont pris part Ă  cinq jours de discussion sur les valeurs et objectifs qu’ils espèrent que le SJP adoptera Ă  l’avenir.

Projet de participation des jeunes au SJP, de 2017

Huit membres du comitĂ© action jeunesse du ministère de la Justice reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, rurales, urbaines et autres ont pris part Ă  des appels effectuĂ©s aux deux semaines de juin 2017 Ă  mars 2018. Ce projet Ă©tait articulĂ© autour des enjeux pertinents pour le travail du ministère de la Justice, notamment la libertĂ© sous caution et les infractions contre l'administration de justice, la justice rĂ©paratrice, la justice axĂ©e sur les solutions, la surreprĂ©sentation des Autochtones dans le SJP, la surreprĂ©sentation des personnes ayant des troubles de santĂ© mentale et cognitifs dans le SJP, la mesure du rendement au sein du SJP et les points de vue des victimes d’actes criminels. Durant la confĂ©rence Le Canada que nous souhaitons, l’équipe thĂ©matique SJP, formĂ©e de 11 jeunes et de deux jeunes facilitateurs de deux territoires et cinq provinces, reprĂ©sentant les populations autochtones, non autochtones, les populations du Nord et un certain nombre d’autres populations diverses, a discutĂ© de questions touchant la justice.

Justice Canada et le SCC ont prĂ©sentĂ© des recherches sur les questions de santĂ© mentale et des donnĂ©es statistiques sur la surreprĂ©sentation des personnes ayant des troubles de santĂ© mentale et cognitifs, en particulier celles ayant un ensemble de troubles causĂ©s par l’alcoolisation fĹ“tale (ETCAF), y compris la prĂ©dominance des troubles de santĂ© mentale et des ETCAF parmi les dĂ©linquants dĂ©tenus. Les membres de l’équipe de travail du SJP ont reçu des scĂ©narios contenant des prĂ©cisions sur les dĂ©linquants, dont plusieurs suggĂ©raient ou rĂ©fĂ©raient Ă  des troubles de santĂ© mentale, et l’un d’eux rĂ©fĂ©rait prĂ©cisĂ©ment Ă  l’ETCAF. Les scĂ©narios constituaient la base de la discussion, de sorte que les troubles de santĂ© mentale et cognitifs furent Ă©tudiĂ©s en dĂ©tail. Les questions de santĂ© mentale sont souvent survenues lorsqu’il Ă©tait question de l’établissement de la peine, de la surreprĂ©sentation des Autochtones et de la justice rĂ©paratrice. Ă€ la fin de la confĂ©rence, les membres de l’équipe de travail ont proposĂ© cinq recommandations, l’une d’elles mettait l’accent uniquement sur le soutien en santĂ© mentale afin de diminuer la surreprĂ©sentation des personnes atteintes de troubles de santĂ© mentale et cognitifs dans le SJPNote de bas de la page 6. La recommandation a Ă©tĂ© communiquĂ©e par 11 membres de l’équipe de travail et validĂ©e par eux et 140 dĂ©lĂ©guĂ©s de la confĂ©rence.

Pour plus de renseignements sur les constatations ou les sondages mentionnés dans le présent document, prière de communiquer avec la Division de la recherche et de la statistique du ministère de la Justice du Canada (rsd.drs@justice.gc.ca).

Notes de bas de la page