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Réconciliation grâce à la justice réparatrice

La justice réparatrice est une approche non conflictuelle et non punitive qui met l'accent sur le rétablissement des victimes, la responsabilisation des délinquants et la participation des citoyens, de manière à créer des collectivités plus saines et plus sûres. Cette vidéo étudie la justice réparatrice dans le contexte d’un cercle de guérison d’une Première Nation.

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 Transcription

GESTIONNAIRE DE CAS PRIMAIRE :

Jamie est un jeune homme qui  a eu des problèmes avec la loi après un incident survenu entre lui et une travailleuse sociale.

PATRICIA : (ce qui s’est passé et les conséquences pour PATRICIA)

Il tentait de m’éloigner de la porte et je me suis retrouvée avec des ecchymoses sur le bras parce qu’il ne cessait de me pousser sur le classeur.

Lorsque je suis sortie du bureau, je tremblais.

Je ne m’étais pas rendu que j’avais autant d’ecchymoses et cela m’avait autant affectée. C’est à ce moment que ma superviseure m’a dit : « Tu sais que tu devras porter plainte contre lui. »

GESTIONNAIRE DE CAS PRIMAIRE :

La procureure de la couronne était d’avis que ce jeune homme pourrait bénéficier d’un programme de justice réparatrice.

Jamie avait la chance de pouvoir compter sur un grand nombre d’appuis et il craignait de perdre tous ces appuis s’il ne reconnaissait pas le tort qu’il avait causé.

La justice réparatrice semblait être la méthode de réparation la plus efficace pour régler ce conflit, pour offrir à Jamie la chance de discuter de ce qu’il ressentait et peut-être de la raison pour laquelle il s’était comporté de la sorte.

C’était la méthode la plus appropriée et la plus juste sur le plan culturel pour régler cette question de justice.

INTERVENANTE EN JUSTICE RÉPARATRICE :

La première fois que je l’ai rencontré, j’étais en face d’un jeune homme qui vivait de grandes difficultés dans sa vie et qui était très en colère.

J’ai fait une évaluation avec eux afin de mieux comprendre ce dont ils avaient besoin. Ensuite, j’ai décidé quelles seraient les personnes qui participeraient à ce cercle.

GESTIONNAIRE DE CAS PRIMAIRE :

La justice réparatrice offre à la communauté la possibilité de participer au processus et de retisser des liens. De plus, elle fournit un espace où tous les participants sont égaux.

INTERVENANTE EN JUSTICE RÉPARATRICE :

Jamie était un peu nerveux, probablement parce qu’il se retrouverait en face de la personne à qui il avait causé du tort. C’était une personne qu’il connaissait très bien.

Je vais procéder à la première ronde, au cours de laquelle nous ne ferons que dire notre nom, expliquer pourquoi nous sommes ici, dire ce que nous faisons, et passer la plume à quelqu’un d’autre. Je vais donc commencer. Je m’appelle ...

JAMIE :

On me plaçait dans un autre foyer d’accueil et je n’aimais pas cela. Ce n’était vraiment pas ma décision…. Soit que j’ai dû y aller ou … c’était mon seul choix.

Je pense que ma mère d'accueil au moment avait besoin d’une pause, et Je n'ai pas aimé cela…

Je parlais de ce que je ressentais et de ce que je vivais… et je m’excuse, vous savez?

… que je suis désolé, que cela ne se reproduira plus et que je suis une meilleure personne. Je suis le nouveau Jamie.

PATRICIA :

Lorsqu’il s’est excusé, ce fut une belle surprise pour moi. À ce moment, sa mère en famille d’accueil et moi-même avons pleuré parce qu’elle ne l’avait jamais entendu s’excuser. Nous étions très heureuses d’entendre ses excuses.

J’étais heureuse de participer au cercle et de pouvoir de lui dire que je l’aimais et que je me souciais de lui, et que j’espérais que nous pourrions réparer notre relation et commencer à fixer des objectifs pour lui. Des objectifs non seulement pour moi, mais pour lui, pour qu’il ait un plus bel avenir.

ACCOMPAGNATEUR À JAMIE :

Je pense qu’il est important que nous appuyions Jamie et que nous l’écoutions, et que nous continuions à écouter avec ouverture comment il se sent et ce qu’il estime avoir besoin de faire pour progresser.

AÎNÉ :

Il est maintenant dans le processus de guérison. Pour être un adulte. Pour poursuivre, pour être prêt pour la prochaine étape de sa vie.

PATRICIA :

Il aime fabriquer des choses, et il voulait fabriquer un tambour. C’était l’une des recommandations qui ont été mises en œuvre.

INTERVENANTE EN JUSTICE RÉPARATRICE :

Que pensez-vous de ce qu’il a dit aujourd’hui?

PATRICIA :

J’accepte ses excuses. Il a parlé des difficultés qu’il éprouve pour changer son comportement... J’ai pu le voir sous un jour différent, le voir vraiment et constater ce qu’il devait affronter, parce qu’il ne m’en avait jamais parlé… Ce fut un processus réparateur efficace. Le parent de la famille d’accueil y a même participé, ce qui est très bien.

JAMIE :

Je sentais que je devais faire partie de ce cercle… Je savais qu’une fois tout cela serait terminé, j’aurais une deuxième chance et que je pourrais aller de l’avant.

INTERVENANTE EN JUSTICE RÉPARATRICE :

Lorsqu’on peut se retrouver en cercle, s’enlacer les uns les autres ou se donner la main, on sait que tous se sentent bien en quittant la salle. En ce qui me concerne, les excuses qui m’ont été faites représentent déjà un progrès.

Je ne pourrais pas demander mieux. On a communiqué, on s’est compris et on a rétabli notre relation.

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