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Événements

1873 – L’Union ouvrière canadienne: La naissance du mouvement syndical au Canada

Jusque vers la fin du 19 e siècle, les travailleurs canadiens étaient souvent obligés de travailler dans d’affreuses conditions — c’est-à-dire de longues heures, de rares congés et des droits limités sur le marché du travail. À une époque où les « chefs de l’industrie » dirigeaient l’économie, le travailleur qui quittait son emploi commettait une infraction criminelle et était passible d’une peine d’emprisonnement en vertu de la loi des maîtres et serviteurs (Master and Servant Act). La loi a limité considérablement la possibilité pour les travailleurs d’entreprendre des actions collectives et de former des syndicats, ces derniers étant perçus comme des associations illégales. Même s’il existait des syndicats locaux, il était illégal de créer un syndicat jusqu’au milieu de 1872.

Le 15 mai 1872, défiant les dispositions législatives en place ainsi que la volonté des employeurs, un groupe de travailleurs d’Hamilton, en Ontario, lance le Mouvement pour la journée des neuf heures afin de réglementer les heures de travail. Pour la première fois, les travailleurs canadiens organisent un mouvement de protestation unifié auquel se rallient activement des travailleurs de l’ensemble de l’Ontario et du Québec.

Même si cette protestation et d’autres ne réussissent pas à faire obtenir à tous la journée de neuf heures de travail, ce mouvement marque un point tournant pour la main‑d’œuvre au Canada. Face à ce mouvement et aux pressions du public, le Premier ministre John A. Macdonald adopte un projet de loi au Parlement en vue de légaliser les syndicats. La Loi sur les syndicats ouvriers est mise en œuvre par le Parlement le 14 juin 1872 et Macdonald se proclame « l’ami du travailleur ».

À peine un an plus tard, en 1873, l’Union ouvrière canadienne est constituée à Toronto dans le cadre d’une assemblée de membres des syndicats de Toronto, d’Hamilton et d’Ottawa. Le programme de l’Union prévoyait des heures de travail plus courtes et s’opposait vigoureusement au recours à la main‑d’œuvre pénale et à l’emploi des enfants de moins de 10 ans. Ce type de revendications avait tendance à attirer des travailleurs qualifiés relativement bien rémunérés, la grande majorité des travailleurs non qualifiés demeurant sans recours sur le marché du travail.

Le syndicat défend non seulement les classes ouvrières, mais il joue aussi un rôle dans des activités politiques. Durant les assemblées suivantes, l’Union adopte des résolutions prévoyant l’accès, pour tous les hommes, à un enseignement public gratuit, à une représentation syndicale directe au Parlement et au droit de vote.

En 1873, les marchés financiers partout dans le monde font face à une crise grave : des banques font faillite, les affaires périclitent et des travailleurs perdent leur emploi. En une année, avant que se tienne la deuxième assemblée de l’Union, le taux de chômage décime les rangs des membres. Les chômeurs, désespérant de trouver du travail, font perdre au mouvement syndical la majeure partie de son pouvoir de négociation. Peu de gens sont prêts à mettre de l’énergie dans un groupe qui est boudé par les employeurs. Cette tendance se poursuit pendant un certain temps et, en 1878, l’Union est abolie.

Même si l’Union ouvrière canadienne n’a pas survécu longtemps, elle a enregistré plusieurs succès sur le plan législatif : une nouvelle loi, la loi permettant la saisie des salaires ( Mechanics’ Lien Act) , aide les employés à récupérer les salaires qui leur sont dus, le piquetage pacifique est mis à l’abri des poursuites au criminel et certaines des dispositions les plus rigides de la loi des maîtres et serviteurs ( Master and Servant Act) sont assouplies.

Au cours des années 1880, l’économie connaît une reprise, tout comme le mouvement syndical : les syndicats locaux au Canada, qui sont au nombre de 54 en 1880, passent à 240 en 1890. En 1883, une nouvelle initiative est lancée afin de former un syndicat national, soit le Congrès canadien du travail, qui devient par la suite le Congrès des métiers et du travail du Canada. Ce dernier est l’un des précurseurs de l’actuel Congrès du travail du Canada — une organisation syndicale nationale de premier plan au Canada.

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