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INFOS SAINT-LAURENT

Eau et sédiments

Des pesticides voyagent jusqu’au fleuve Saint-Laurent par ses tributaires

Plusieurs pesticides sont détectés dans l’eau du Saint-Laurent près de Québec et de l’embouchure de certains tributaires du lac Saint-Pierre. C’est ce qu’ont observé les scientifiques du CSL à la lumière des résultats des travaux réalisés en 2003 et 2004 dans le cadre du projet Présence de pesticides dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de ses tributaires, en collaboration avec le ministère de l’Environnement du Québec et le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec.

Échantillonnage de l’eau en 2003 et 2004 à l’embouchure des rivières Yamaska, Saint-François
et Nicolet ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent

Carte : Localisation des stations d'échantillonnage
Goutte d'eau
Herbicide, insecticide, fongicide… sont-ils tous des pesticides ?

Pesticide est un terme générique pour une substance ou un produit chimique capable de contrôler, attirer, repousser ou détruire des organismes vivants (microbiens, animaux ou végétaux) considérés comme nuisibles ou de s'opposer à leur développement (Wikipédia, 2004). Ces produits se distinguent selon qu’ils agissent spécifiquement sur le contrôle des végétaux (herbicides), des insectes (insecticides) ou des champignons microscopiques (fongicides).


Les eaux du fleuve Saint-Laurent, notamment celles du lac Saint-Pierre, sont vulnérables à la contamination par les pesticides puisque plusieurs tributaires drainant des régions agricoles s’y déversent. C’est le cas notamment des bassins versants des rivières Nicolet, Saint-François et Yamaska, situés au sud du lac Saint-Pierre, qui possèdent des superficies utilisées pour la production agricole relativement importantes. C’est le bassin de la rivière Yamaska qui présente la plus forte proportion de territoire utilisé à des fins agricoles, soit 52 % de sa superficie.

C’est d’ailleurs à l’embouchure de la rivière Yamaska que l’on a détecté 19 pesticides différents, soit le plus grand nombre parmi les sites échantillonnés. Au total, ce sont 58 pesticides qui ont été analysés et les résultats obtenus sont présentés ci-dessous.

Pesticides et fréquences de détection dans les cours d’eau échantillonnés


Pourcentage d'échantillons contenant des pesticides
Yamaska Nicolet Saint-
François
Saint-
Laurent
Herbicides
2,4-D < 10 < 10 < 10
2,4-DB 11-30
2,4,5-T
Atrazine
• Dééthyl-atrazine*
Déisopropyl-atrazine*
> 30
> 30
11-30
> 30
< 10
11-30
> 30

> 30
> 30
< 10
Bentazone > 30 11-30 < 10
Bromoxynil 11-30 11-30
Butylate
Clopyralide 11-30
Cyanazine 11-30
Dicamba > 30 > 30 11-30 < 10
Dichlorprop
Diclofop-méthyl
Diméthénamide > 30 11-30
Dinosèbe
EPTC
Fénoprop
MCPA 11-30 11-30 11-30 11-30
MCPB
Mécoprop > 30 11-30 11-30 11-30
Métolachlore > 30 > 30 > 30 > 30
Métribuzine 11-30
Piclorame
Simazine 11-30 11-30 11-30 > 30
Triclopyr
Trifluraline
Fongicides
Chlorothalonil 11-30 11-30
Myclobutanil 11-30
Insecticides
Azinphos-méthyl
Bendiocarbe
Carbaryl
1-naphthol**




Carbofuran
Chlorfenvinphos
Chloroxuron
Chlorpyrifos 11-30
Diazinon
Dichlorvos
Diméthoate 11-30 11-30 11-30
Disulfoton 11-30
Diuron
Fénitrothion
Flumetsulam < 10
Fonofos
Imazethapyr 11-30
Linuron
Malathion
Méthidathion
Méthyl-parathion
Mévinphos
Nicosulfuron 11-30
Parathion
Phorate
Phosalone
Rimsulfuron
Tébuthiuron
Terbufos
* métabolites de l'atrazine;
** métabolite du carbaryl.

Parmi les 22 pesticides détectés dans l’eau du Saint-Laurent et à l’embouchure des trois tributaires, l’atrazine et le métolachlore demeurent ceux qui sont les plus fréquemment détectés (dans 85 % et 68 % des échantillons analysés en 2003, respectivement), et ce, en plus grande concentration.

Photo : agriculture

Le degré de contamination de l’eau dépend des propriétés physicochimiques des pesticides, de la quantité de produits appliquée, de l’hydrologie du bassin versant et des conditions climatiques qui prévalent autour de la période d’application.

La rivière Yamaska présente des dépassements de critères de qualité pour la protection de la vie aquatique en ce qui a trait à l'atrazine (7 % des échantillons) ainsi que des dépassements de critères de qualité pour l'irrigation agricole concernant le dicamba (78 % des échantillons). La rivière Saint-François affiche, quant à elle, des dépassements de critères de qualité pour la protection de la vie aquatique relativement au chlorpyrifos (17 % des échantillons) et au chlorotalonil (7 % des échantillons). Ces concentrations maximales de pesticides mesurées dans le milieu aquatique surviennent généralement dans le mois qui suit l’application du produit et lors de fortes précipitations (10 mm et plus).

Même si l’apport de pesticides provenant des tributaires échantillonnés (< 6,5 % des flux mesurés à Québec) semble négligeable comparativement à la quantité de pesticides issue des Grands Lacs (voir Le lac Ontario : principale source d’herbicides dans le Saint-Laurent), la rivière Yamaska, dont les apports quotidiens en atrazine peuvent atteindre jusqu’à 27,7 kg, est susceptible de contribuer de manière significative à la contamination de l’eau de certains secteurs du Saint-Laurent, dont le lac Saint-Pierre.

En 2000, le lac Saint-Pierre a été déclaré Réserve mondiale de la biosphère par l'UNESCO après avoir reçu, en 1998, la désignation de site Ramsar en vertu de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale. Cet écosystème unique, qui se caractérise par une diversité biologique remarquable, se situe dans une région rurale où les activités agricoles sont susceptibles d’en menacer l’intégrité écologique. Les travaux se poursuivent donc au CSL afin d’approfondir les connaissances notamment sur la présence et le devenir des pesticides dans l’eau des tributaires du lac Saint-Pierre ainsi qu’à la sortie du fleuve à Québec.


Liens pertinents

Projets
Présence de pesticides dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de ses tributaires

Infos Saint-Laurent
Le lac Ontario : principale source d'herbicides dans le Saint-Laurent

Suivi de la qualité de l’eau du secteur fluvial – Les toxiques

Suivi de la qualité de l’eau du secteur fluvial – Paramètres physico-chimiques et bactériologiques

Ministère de l’Environnement du Québec – Code de gestion des pesticides

Ministère de l’Environnement du Québec – Répertoire des principaux pesticides utilisés au Québec

Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec

Goutte d'eau
Saviez-vous que... ?

L’exposition de grenouilles à des pesticides dont le mélange est composé principalement d’atrazine causerait une diminution de la réponse immunitaire et, par conséquent, une augmentation des infections parasitaires. Voir Projet Effets des pesticides sur la santé des amphibiens.


Goutte d'eau

L’atrazine, un herbicide populaire

L’atrazine (C8H14ClN5) est un herbicide systémique principalement utilisé pour contrôler les mauvaises herbes graminoïdes et à feuilles larges dans les champs de maïs, de colza et de bleuet nain, et pour détruire les mauvaises herbes en général (secteurs non cultivés et zones industrielles). Utilisé abondamment pendant plusieurs années, ce produit a été introduit au Canada en 1960. À cause des préoccupations environnementales, son utilisation est maintenant réduite de moitié par rapport à celle des années 1980. L’atrazine demeure toutefois le pesticide le plus souvent détecté dans les cours d’eau en période estivale. Selon les concentrations observées, il peut être toxique pour les poissons, les invertébrés d’eau douce et pour les plantes aquatiques.

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